Il attendait patiemment au Logan International Airport, scannant du regard chaque nouvel arrivant. Vêtu de son uniforme de travail, son sempiternel veston-cravate, il assistait aux élans de joie qui jaillissaient lorsque familles et amis se retrouvaient réunis. Bien en vu au premier rang, il tenait de la main droite un panneau blanc sur lequel on pouvait lire en belles grosses lettres ‘’T. Pasquier’’. De la gauche, il soutenait un assortiment hétéroclite et immensément précaire comportant un gros ballon festif, un petit koala en peluche, une micro-boîte de 6 chocolats de Beacon Hill et un bouquet de fleur minimaliste. Présents qui juraient avec son look ultra-formel.
Quelques heures auparavant, il avait reçu un message texte d’un numéro français qui ne comportait qu’un numéro de vol. Signe que son nouveau et lucratif contrat, en quelque part entre la sécurité et l’extorsion, entrait en fonction. Il ne lui restait plus qu’à faire connaissance avec la bénéficiaire bien involontaire de ce dernier.
Ça ne l’inquiétait pas outre-mesure : il commençait à avoir l’habitude de ce genre de business. Les riches familles avec des héritiers aux mœurs questionnables semblaient foisonner autour d’Harvard, et ça devenait un jeu d’enfant pour lui de proposer de garder un œil protecteur et silencieux sur cette progéniture dorée et insouciante. En échange de gros billets, bien entendu.
Tout le monde s'en trouvait gagnant.
Éventuellement, la notoire étudiante d’Harvard franchit les portes de sécurité. Bennett avait passé plusieurs heures dans les derniers jours à constituer et mémoriser un dossier contenant autant d’informations publiques que possibles sur sa nouvelle source de revenu. C’est donc sans mal qu’il la reconnu dans la foule et qu’il s’assura de se faire remarquer.
Il ne lui laissa même pas la chance de l’éviter et fit quelques pas dans sa direction. Enfin, autant que son attirail lui permettait.
« Mademoiselle Pasquier… J’espère que vous avez fait un bon voyage. Je ne connaissais pas vos préférences, alors je vous laisse choisir, » dit-il en tendant sa main gauche bien chargée, tandis que la droite déposait son écriteau sur le sol.
« Agent Bennett, FBI, » poursuivit-il en sortant son badge de l’intérieur de la poche intérieur de son veston avec cette même dextre fraichement libérée.
« Puis-je vous aider avec vos bagages ? » offrit-il avec son plus beau sourire.
code by lumos s.
(William Bennett)
Power is a cruel Master
No light, no light in your bright blue eyes. I never knew daylight could be so violent. A revelation in the light of day. You can't choose what stays and what fades away