[TW] I'm fine... or not ¦William & Perceval

TW : Accident de voiture/drogue/manipulation/chantage/délit de fuite

Le 8 juillet 2022, passé 22h

Ton téléphone qui vibre annonçant un nouveau message. T’espères que c’est un message de Manny. Il faut dire que l’espagnol te manque. T’es peut-être un peu trop attachée à lui, mais t’apprécie réellement lui parler et le temps que vous passez ensemble, tu redoutes le moment où tu lui balanceras la vérité sur ton identité et surtout ton âge. Tu sais pas comment il réagira en apprenant que t’es bien plus jeune que lui. Mais de toute façon tu couperas sûrement les ponts avec lui avant d’avoir à lui dire la vérité alors tu sais que t’as pas besoin de te prendre la tête sur ça. Surtout que t’as des soucis bien plus grand que ça… Et tu le réalises encore plus quand tu vois son nom sur l’écran de ton téléphone. William, devenu ton maître chanteur. Rôle inversé. Caprice différente, bien qu’il te demande de jouer les coursiers plus qu’autre chose. Il t’envoi des adresses où tu dois aller prendre des colis pour les lui apporter ensuite. C’est aussi pour ça que t’as changé de coloration de cheveux pour arborer à nouveau ton blond naturel. Tu sais qu’il traine dans des trucs louches et qu’il finira par t’embarquer la dedans, tu sais juste pas quand, mais ça reste toujours moins pire que de retourner chez toi à Amsterdam. Tu préfères cela pour payer ta liberté plutôt que de contacter ton père et te faire descendre par lui sur tout les plans.

Tu réponds rapidement à son message, lui indiquant que comme toujours tu répondrais à sa demande, que tu serais à l’heure au rendez-vous pour aller prendre le colis. Tu te lèves du canapé, mettant ton épisode de Superman et Lois sur pause. Tu files alors rapidement dans ta chambre pour t’habiller, enfilant une jeans et un sweat à capuche noir. T’attrapes alors les clefs de la toyota bleue que William t’a mit à disposition. Il était venu te chercher une fois après une soirée trop arrosée quand c’était encore toi qui le faisait chanter et comme pour se moquer de toi maintenant, il te la refilait pour son sale boulot. Tu mets alors le gps pour avoir l’itinéraire le plus simple pour aller jusqu’à l’endroit du rendez-vous. Tu constates que c’est légèrement en dehors de la ville, mais ça te tracasse pas plus que cela.

Les phares allumés, tu chemines donc tranquillement sur la route, la radio allumée sur une chaîne de musique rock pour t’ambiancer un peu alors que tu roules de nuit. Et tout s'enchaîne alors.

Lueur de phare qui se rapproche vite.

Eblouissement dans ton rétroviseur central.

Choc à l’arrière.

Et ta perte du contrôle du véhicule.

***

Les gyrophares qui tournent, les sirènes qui résonnent dans les rues en direction du Massachusetts Hospital. L’ambulance qui roule à tout allure, t’évacuant des lieux de l’accident. La police est là aussi. Accident avec délit de fuite. C’est un automobiliste passant quelque minutes plus tard en sens inverse qui à vu ta voiture dans le ravin et à contacter les secours. Il a croisé une camionnette blanche juste avant, amoché à l’avant. Les policiers commencent le travail, identifiant Lex grâce à ses papiers, mais le véhicule étant au nom de Bennet, ils se doivent de le contacter rapidement.

“Monsieur William Bennet, nous sommes présentement sur les lieux de l’accident concernant votre toyotableue immatriculée XXXXXXX. Nous aurions besoin que vous contactiez votre assurance.”

***

L’ambulance qui s’arrête devant les urgences. Les portes arrière qui s’ouvrent alors permettent aux urgentistes de te sortir du véhicule et te déposer sur un brancard. Inconsciente, le cou immobilisé dans une minerve, des entailles et ecchymoses sur ton corps. Le choc t’a fait t’évanouir ou bien est-ce la douleur. Heureusement que tu portais ta ceinture sinon, t’aurais probablement fini dans un état bien pire. Ils ignorent encore tout de ton état, mais ils restent optimistes.

L’accueil cherche alors ton dossier et il trouve la personne de contact. Perceval Hoffman.

“Bonsoir monsieur Hoffman, nous venons d'administrer en urgence Alexane Reynolds dont vous êtes le contact d’urgence.”

@Perceval Hoffmann @William Bennett

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Vendredi 8 juillet 2022, fin de soirée


@Lex Reynolds, @William Bennett & @Perceval Hoffmann


Les notes de musique flottent tranquillement dans l'appartement, provenant du stéréo, cette fois. Tu aurais pu sortir, aller fêter avec ces types auxquels tu t'es joint pour un match de soccer, soirée de sports improvisée via quelques notifs meetsa. T'apprécie de voir les offres disponibles via l'appli, voir qui cherche des joueurs en ville et t'y rendre parfois sur un coup de tête. Ça change le rythme, casse la routine. Tu te fous des niveaux des autres; tu t'adaptes. T'es normalement là pour passer un bon moment plus qu'autre chose. En gardant la forme qui plus est. Et si t'es capable de reconnaître que les mecs de ce soir étaient d'assez bons joueurs, leur caractères ne collaient pas au mieux avec le tien. Trop dans l'optique d'écraser les autres pour t'être véritablement agréable, tu les as remercier pour la partie et prétendu d'autres plans pour les heures suivantes et, avant que l'un deux n'explore plus l'idée de te suivre, t'avais prétexter un truc familiale un poil barbant. Si t'avais su…

Confortablement installé dans le canapé, les jambes sur les coussins, un bouquin entre les mains et tes lunettes sur le nez, tu croises parfois les pupilles félines qui t'observent depuis l'un tabouret de bar.

- Ne me regardes pas comme ça, c'est toi qui ne veut pas partager le canapé, souffles-tu à l'intention du chat de ton demi-frère.

La cohabitation avec la boule de poils n'est pas si difficile, même si t'as particulièrement été étonné que Galahad te demande. Ton cadet avait raison sur bien des points; son matou n'est pas difficile à vivre. Mais il n'en est pas non plus à venir se poser sur tes genoux quand tu lis. L'affinité n'est pas encore rendue à ce point.

Une nouvelle mélodie, plus forte, se fait soudainement entendre, te faisant te redresser. Ton cellulaire. Et l'extrait de Für Elise qui s'en échappe t'indique que c'est un numéro qui n'est pas à ton répertoire. Quittant le canapé, tu n'as pas fait plus de cinq pas que la fourrure tigrée t'as déjà remplacée sur l'assise, te tirant un sourire. T'approchant du comptoir où tu as délaissé quelques effets, tu récupères le téléphone, étonné de voir l'inscription de l'hôpital de Boston. Les paroles sont encore plus surprenantes. Le nom de Reynolds résonne dans tes souvenirs, affichant d'abord le portrait de ta tante, soeur de ta mère, et ça te prend bien quelques secondes supplémentaire pour replacer la petite bouille blonde d'Alexane. Ça fait bien des années que tu ne l'a pas vu. Tu te souviens vaguement que ta mère t'aie mentionné qu'elle aie été acceptée à Harvard, mais trop pris entre le nouveau boulot et le futur déménagement à l'époque, t'avais pas fait attention à la chose. Et malgré l'étonnement d'être son contact d'urgence, t'assure la personne à l'autre bout du fil que tu seras bientôt sur place. Paroles jointes aux gestes, tu abandonnes le roman sur le comptoir, le troquant pour tes clés de voiture et ton portefeuille avant d'enfiler chaussure et d'attraper un veston, passant la porte et verrouillant derrière.

•

Tout se passe très vite lorsque l’on reçoit un appel de la police dans la nuit. Même lorsque l’on est un agent du FBI. Alors qu’il décrochait le téléphone, ses pensées allèrent immédiatement vers sa sœur. Et bien qu’il éprouva un soupir de soulagement lorsqu’il entendit qu’il n’était question que d’une voiture, son estomac se retourna à nouveau lorsque, deux tours d’engrenage plus tard, il saisissait toutes les ramifications de cet accident.

« Et le conducteur du véhicule ? »

L’agent lui annonça qu’elle annonça qu’elle se dirigeait vers l’hôpital. Que son état semblait sérieux, mais pas critique. Il étouffa un puissant juron.

« Où a eu lieu l’accident ? Dans quelle direction ?   »

Son instinct prenait le dessus. Dans l’instant, il ne pouvait rien faire pour Lex, si ce n’était que d’essayer de savoir si, en plus, elle allait devoir répondre à la question de ce qu’elle faisait avec une cinquantaine de comprimés d’amphétamine dans sa voiture…

Le policier ne put que lui soumettre une réponse floue et évasive, ce qui provoqua un nouveau juron silencieux. Bennett raccrocha le téléphone et s’élança vers sa voiture, en route vers l’endroit où tout avait basculé pour Lex. Alors que toutes ses pensées se tournaient vers le MGH, vers lequel se dirigeait une grande adolescente qui ne méritait certainement pas de s’y réveiller à moitié cassée. Et seule.

Il appuya sur l’accélérateur.


Il avait serré des mains. Écouté les différentes versions. Remercié tout le monde pour la qualité incroyable de leur travail. Inspecté la voiture, dedans comme dehors. Vu les traces de sang. Les nombreuses traces de sang. Il savait que les apparences étaient généralement pires que la réalité dans ce genre de contexte. Mais de savoir que tout ça arrivait à une jeune femme si pleine de vie avec laquelle il avait partagé une partie de son 4 juillet… Et à cause de lui…

Il appuya sur l’accélérateur.


Il dût se faire violence pour ne pas franchir à la course la distance qui le séparait de l’entrée de l’urgence. Mort d’inquiétude, il s’informa au bureau de l’infirmière de l’état de Lex. Ce à quoi on lui répondit d’un très bureaucratique

« Lien avec la victime ? »

Aussi bête et prévisible soit-elle, la question le prit de cours. Qu’était-il dans la vie de Lex, au fond, derrière tous ces mensonges et ces vérités non dites ? Il aurait pu sortir son badge. Prétendre être son conjoint. Son oncle. Son demi-frère. N’importe quoi. Il ne saurait dire exactement pourquoi, si c’était la fatigue ou le stress de la dernière heure, mais dans un curieux moment de franchise complètement superflue et absolument pas caractéristique, il répondit :

« Je… je ne sais pas… »

L’infirmière arqua un sourcil, visiblement peu impressionnée de la réponse. Comme si elle-même ne demandait pas mieux que de cocher l’une des cases de son livre de normes et de régulations. Et lorsqu’elle lui dit

« Assoyez-vous là-bas, on ira vous chercher dès que possible. »

La seule chose qu’il entendit, ce fût :

« Mais t’es phénoménalement idiot toi, hein ? »

Ce à quoi il ne put qu’acquiescer. Avant d'aller s'assoir.


@Perceval Hoffmann  @Lex Reynolds

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Vendredi 8 juillet 2022, fin de soirée


@Lex Reynolds, @William Bennett & @Perceval Hoffmann


L'appel à peine raccroché, tu ne mets pas beaucoup de temps pour te rendre à ta voiture, puis à l'hôpital. Et pourtant, ton cerveau a eu l'occasion de passer par cent trente-six scénarios sur la situation de ta cousine. Tu as bien eu l'idée d'avertir ta mère pour qu'elle relaie l'information à sa soeur, mère d'Alexane, mais une consultation de l'heure au tableau de bord de la voiture et un rapide calcul t'ont fait penser qu'il est encore un peu tôt là-bas. Qui plus est, tu leur dirais quoi? T'as aucune idée de l'état de la blondinette encore. Hormis qu'elle a eu un accident, qu'elle est blessée, mais qu'on ne craint pas pour sa vie. Alors tu préfères attendre d'en savoir un peu plus, d'avoir un diagnostic plus précis, avant d'alerter toutes les sphères de la famille. Parce que tu te doutes que ça peut finir en interrogatoire.

Traversant le hall d'un pas plus rapide qu'à la normal sans pour autant courir, tu te diriges vers le comptoir d'accueil, demandant où te rendre pour trouver Alexane Reynolds. La dame en place ne semblant pas vouloir faire autrement que les procédures, tu te prends un magnifique "Lien avec la victime?" sans émotion sinon presqu'un soupir de découragement.

- Contact d'urgence, dis-tu d'une voix neutre.

Le regard qu'elle te lance te fais savoir que ce ne sera pas suffisant. Procédures, procédures… Alors même si ta langue claque discretement sur ton palet, signe d'agacement que tu n'as pu retenir, tu acceptes de te plier à son questionnaire, donnant ton pedigree qu'elle demande.

- Perceval Hoffman, cousin maternel, spécifies-tu tout de même calmement, t'attendant presque à te faire demander pourquoi toi. Ce à quoi t'aurais pas vraiment su répondre, si tu dois être franc, te posant la même question depuis que t'as décrocher le téléphone. Parce que t'es sur le même continent, dans la même ville, t'en a déduit.

Déclinant les autres informations nécessaires, tu te fais ensuite pointer des sièges, te demandant d'aller patienter jusqu'à ce qu'on vienne te chercher. Avant d'obtempérer, t'oses poser quelques questions à ton tour, cherchant à avoir un minimum de détails. Autant parler à un mur. Te retenant de lever les yeux au ciel, tu vas tout de même te trouver un siège, te permettant un léger soupir en t'asseyant.

- Magnifique… marmonnes-tu, en massant ton front légèrement.

Te reste plus qu'à attendre…

•

Il passait définitivement trop de temps sur ces satanés chaises en plastique rigide du MGH…Voilà la conclusion la plus solide sur laquelle il s’arrêta, après avoir retourné dans tous les sens le rapport préliminaire fourni par l’inspecteur de police sur les lieux de l’accident de voiture. Un délit de fuite après avoir envoyé valser une voiture, sur cette route ? C’était possible, bien entendu, mais est-ce que ça cachait quelque chose ? Est-ce que le père Reynolds avait eu vent de la ‘trahison’ de Bennett et avait décidé de s’en prendre à lui, en ciblant une voiture immatriculée à son nom ?

Le scénario semblait farfelu, c’était le moins qu’on puisse dire.

Il fut tiré de ses sombres et frustrantes réflexions lorsqu’il entendit à nouveau prononcer le nom au centre de toutes ces préoccupations : Alexane Reynolds. Levant la tête immédiatement la tête, il détailla suspicieusement le ‘cousin maternel’. N’était-elle pas en cavale en Boston ? Elle supportait ses requêtes ultra chiantes justement pour que son père ne soit pas mis au courant de sa présence sur la côte est. Comment diable un cousin se retrouvait-il contact d’urgence ?

Les sens en alerte, il épia aussi subtilement que possible la suite de l’échange, constatant au passage qu’il n’était pas le seul à se prendre le mur de la bureaucratie en plein visage. Comme toujours, Bennett anticipait le pire. Quitte à être agréablement surpris.

Il se leva de sa chaise pour se diriger vers une machine distributrice, sur laquelle il pianota à deux reprises le code pour un petit sac de chips. Nonchalamment, il retourna vers la salle d’attente, visant le siège voisin de celui de Perceval dans lequel il s’écrasa avec un gros soupir. Puis, après quelque seconde, il tendit l’un de ses deux sacs à son nouveau voisin.

« Tiens – j’ai eu de la chance, la machine m’a refilé deux sacs. Et mon médecin me tuerait s’il savait que je les ai mangé tous les deux, avec ma haute pression… »
 
Après un court moment de silence, il soupira à nouveau.

« Oooof, l’attente est insupportable…Ça fait déjà une heure que je suis sans nouvelles de ma grand-mère…T’es là pour quoi, toi ?   »

Les salles d’attente d’hôpitaux vibraient selon leur propre normes sociales, et s’il y avait bien un endroit où tout le monde se mettait à papoter avec de purs inconnus, c’était bien là, au cœur de la nuit, rongé par le stress de savoir un ou des proches en détresse.



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Vendredi 8 juillet 2022, fin de soirée


@Lex Reynolds, @William Bennett & @Perceval Hoffmann


Perdu dans tes pensées, à chercher quoi faire, ce qui a bien pu ce passé et jusqu'à quelle extension ta cousine peut en être affectée, tu en es tiré par un type qui se laisse tomber sur la chaise à tes côtés. Et si la salle est assez vaste pour qu'il aie pu choisir un autre siège, t'en es limite reconnaissant puisque ça t'empêche de glisser dans des scénarios qui devenaient de plus en plus sombre. Tu partagerais son soupir bien qu'il semble plus exaspéré que toi.

- Je te remercie, dis-tu en acceptant le sac de chips, bien que fort surpris de te le faire offrir et ne l'ouvrant pas pour autant.

Installé sur la chaise inconfortable, tu as posé ta cheville sur le genou opposé à ton compagnon d'infortune qui semble vouloir te partager ses malheurs. Réaction qui ne t'étonnes pas plus que ça dans un hôpital, par contre. Tu apprends donc qu'une grand-mère se trouve quelque part dans les étages alors que son petit-fils te parle.

- Navré pour vous deux, laisses-tu entendre avec sympathie. Rien de trop grave, j'espère? Le questionnes-tu, plus par politesse, mais ça fait également passer le temps et occupe ton esprit. La liste des problèmes qu'il pourrait te sortir pourrait être vachement longue et t'espère simplement ne pas t'être mis les pieds dans les plats à devoir en connaître tous les détails dans les prochaines heures, mais t'as quand même poser cette question. Ma cousine a eu un accident de voiture. Un chauffard l'a percuté, le renseignes-tu lorsqu'il s'inquiète de ta propre présence. T'aimerais pouvoir dire qu'elle n'a que des égratignures, mais la gentille glougloute de l'accueil n'était pas là pour t'apporter la moindre réponse. Du coup, tu sèches en attendant qu'elle appelle ton nom ou lance celui d'Alexane. Encore heureux que t'aies de la patience!

•

Les genoux écartés, le corps penché vers l’avant, tête inclinée vers le bas, William tenait son petit sac de croustilles entre ses jambes, alors qu’il inventait des maux à sa grand-mère. Toujours en pleine santé dans son pays natal de l'autre côté de l'Atlantique, pour ce qu'il en savait.

« Elle est tombée dans sa cuisine…  »

Conscient d’avoir déjà épuisé son capital de soupir, il se contenta cette fois-ci d’un bref silence.

« À 97 ans, chaque fois qu’elle doit passer par l’hôpital, nous ne savons jamais si elle pourra en ressortir…Je soupçonne une fracture de la hanche, forcément, mais ils ont été plutôt avares de commentaires pour le moment…  »

Il jeta un regard en direction de l’accueil, question de clairement définir à qui il faisait allusion. Puis il reporta son attention sur son sac, l’ouvrit et en prit une première portion, qu’il mâcha sans grand enthousiasme.

« C’est moche pour ta cousine…les accidents de voiture, ça me terrifie… À cette heure-là, en plus, probablement un cas d’alcool au volant… Saloperie... Elle a quel âge ? »

Nouveau silence, ponctué du bruit de la friandise salée qu’il éclatait entre ses dents. Puis il releva la tête pour fixer le jeune homme qu’il soupçonnait n’avoir comme seul lien avec les Reynolds que celui de figurer sur la liste de paie du père de Lex.

« Cousine, tu dis ? Vous devez être sacrément proche alors. Ça doit faire quatre ans que je n’ai pas vu aucun de mes cousins. En blague, avec ma mère, on se disait qu’on ne les reverrait qu’au décès de grand-mère…  »

Il espaça la suite de sa phrase d’une troisième chips.

« Ça me parait nettement moins drôle dis dans la salle d’attente d’un hôpital. »





@Perceval Hoffmann  @Lex Reynolds

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Vendredi 8 juillet 2022, fin de soirée


@Lex Reynolds, @William Bennett & @Perceval Hoffmann


Silencieux, t'hoches tranquillement la tête, approuvant ses déductions, le laissant t'expliquer les circonstances qui l'amène dans cette salle d'attente, à cette heure, et tout ce qui a bien pu arriver à sa malheureuse grand-mère. T'as pas vraiment d'opinion sur le sujet, hormis que t'approuves que plus les années cumulent, plus il y a possibilités de blessures. Ton grand-père s'est bien éteint, mais ça ne s'est pas exactement passé de cette manière. Vous aviez passé l'été en famille, comme à l'habitude. Il semblait en pleine forme, rien d'anormal. Ta mère et toi aviez étendu votre séjour, par envie - peut-être un sixième sens - avant que les obligations et les cours vous ramène sur Boston. Rien n'avait paru vraiment différent des années précédentes. Quelques semaines plus tard, tu t'étais réveillé avant l'aube un dimanche matin et tu savais, avant même que le téléphone sonne. Ton père, ça avait pas fait le même effet. Mais après, tu connaissais pas grand chose de ton géniteur. Hormis ce qu'on avait pu te raconter, ces derniers mois surtout.

Secouant subtilement la tête, tu chasses les souvenirs, suivant le regard de ton compagnon d'infortune lorsqu'il enligne l'accueil. Sur que t'as connu plus empatique comme créature qui fait quasi effet de dragon! Acceptant de renseigner l'inconnu qui te tient compagnie.

- Pas encore vingt ans, fais-tu, restant vague, n'ayant pas envie d'être plus précis. Malgré que, vite calculé, si t'approches ton trente-cinq, elle va souffler ses vingt bougies avant la fin de l'année.

À ton tour, tu penses que c'est une saloperie, laissant filtrer un profond soupir alors que ton dos s'appuie un peu plus sur la chaise et que tu lèves la tête vers le plafond. Elle sera dans quel état après ça? Elle devra mener quel genre de vie? T'étouffes un nouveau soupir, retirant tes lunettes pour te masser l'arrête du nez.

Tu entends l'autre commenter, continuer de parler, puis faire une pause et reparler ensuite. Tu lui concèdes le point.

- Je te souhaite que ça n'arrive pas tout de suite alors, souffles-tu, te replaçant correctement et offrant un regard à ton voisin de chaise.

Pour ta part, t'as eu ta dose de réunion familiale ces derniers mois, c'était plus que t'avais déjà demandé. Oh, y'a pas à se faire d'idée; ton cadet, ça te fait plaisir de le voir, sincèrement. Les deux autres, t'as pas envie de même risquer de les croiser pour les fois que t'as mis les pieds au Texas ensuite. T'aimes pas leur énergie, leur mentalité, leur attitude… leur personne en général, quoi. Mais pour revenir au présent, pour revenir à Alexane, t'as pas envie de confronter ton oncle - lui non plus t'as jamais vraiment kiffé son énergie - mais tu te doutes que t'auras pas le choix si le verdict des médecins n'est pas positif. Si la situation n'a rien de réjouissant. En soit, c'est devoir délivrer une mauvaise nouvelle que t'as pas envie. Parce que tu te doutes que t'aimeras pas la réaction. Ça fait des années que t'as pas vu ta cousine et tu t'inquiètes sur ce qui lui est arrivé et dans quel état elle peut se trouver; tandis que lui l'a peut-être vu le mois dernier et ce qui comptera le plus ce sera les apparences. Bon, t'as peut-être tord sur le bonhomme, mais c'est ton ressenti...

Un brin d'impatience pointant, t'avises ta montre à ton poignet, ça fait pas longtemps que t'as le derrière sur cette chaise, mais tout de même plus que t'as reçu l'appel. T'essaie d'évaluer combien de temps peut s'écouler encore avant que le dragon accepte de donner un minimum de détails.

- Deux heures que t'es là, t'as dis, n'est-ce pas? Questionnes-tu, à demi-perdu dans tes pensées.

•

Il observe, il scrute, il examine autant qu’il le peut à la dérobade, pour ne pas trop susciter de soupçon. Au cas où il faisait effectivement face à un coup fourré. C’était le principal ennui, de jouer le genre de jeu auquel s’adonnait William – on ne se savait jamais vraiment qui étaient les autres joueurs.

« Shit, si jeune… T’en fais pas, je suis sûr que ce sera rien de grave… »

De tous, celui-ci était sans conteste son mensonge le plus difficile. Il avait vu la voiture, avant d’arriver ici…

« Merci, » répondit-il avec sobriété lorsqu’il lui témoigne de l’empathie à l’égard de la condition de sa grand-mère.

Il se concentra ensuite sur son sac de chips, craignant de trop précipiter les choses. Il se le disait depuis toujours – le silence est son allié. Rarement dut-il se faire autant violence que maintenant pour respecter cette maxime qui lui avait déjà bien servi à de nombreuses reprises. Cherchant des façons d’en apprendre plus sur ce mystérieux inconnu – et le danger potentiel qu’il représentait pour Lex – sans se compromettre.

Un peu plus d’une heure, ouais… mais ça m’a paru comme deux, au moins.»

Les sens en alerte, il se permet un nouveau regard, à la recherche de quelque indice que ce soit. S’il y avait une chose à laquelle Bennett excellait, c’était bien mentir. Question de pratique. Il savait pertinemment avoir mentionné être là depuis une heure, et cette question ressemblait en tout point au genre de piège que lui-même tentait de tisser autour de ce soi-disant cousin.

Il doit néanmoins tenter de trouver une façon de masquer la montée d’adrénaline derrière une certaine nonchalance désabusée plus propre aux circonstances. Il se permit cinq bonnes respirations avant de poursuivre.

« Je pense que vu que je ne suis pas directement un de ses enfants, ou son mari, je ne rentre pas vraiment dans leur registre officiel de gens à qui ils ont le droit de divulguer des informations sur sa condition ? Je ne sais pas trop comment ça se passe… Mais j’espère qu’en tant que cousin, tu ne tomberas pas dans le même trou administratif que moi… »


@Perceval Hoffmann @Lex Reynolds

Les secondes qui deviennent des minutes, les minutes qui s'éternisent et s'accumulent les unes derrière les autres, devenant ainsi une heure de temps. Une heure d'examen, une heure à chercher les séquelles physiques dont tu peux souffrir. T'as repris conscience assez rapidement, pour répondre à leurs questions et leurs en poser. Tu comprends pas ce qu'il s'est passé. T'as pas de réponse à l'heure donné alors qu'ils te font une prise de sang pour savoir si t'étais pas sous l'effet de l'alcool et/ou de la drogue. Ils te font passer des tests pour tes réflexes après avoir fait une IRM. T'es couché, le corps en vrac, un peu stone aussi à cause des anti-douleurs qu'ils font circuler dans ton sang. Allongée sur le lit, t'attend, parce que t'as que ça à faire. T'essaie de comprendre aussi. Tu piges pas ce qu'il s'est passé et en fait, tu finis simplement par pleurer. Un trop plein d'émotion, l'infirmière se veut gentille avec toi, du moins, t'en a l'impression, pas comme le policier qui vient de sortir de ta chambre pour prendre une première déposition de ta part. Parce qu'il voulait te faire parler tant que le tout était encore bien frais dans ta mémoire, savoir si tu avais des détails sur la voiture qui t'avais percuté, comme le numéro de plaque, mais non, t'as pas fait gaffe, parce que c'était pas quelque chose d'attendu, parce que tu ne t'imaginais pas que quelqu'un pourrait t'envoyer dans le décors comme cela. Savonnette qu'avait été la toyota à cet instant précis.

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Le téléphone de l'accueil qui sonne et la vieille infirmière aigri y répond. Quelques mots échangés avant qu'elle ne se mouve de son siège pour s'approcher des deux hommes en salles d'attentes. Elle n'a pas fait attention à la conversation de ceux-ci, sinon, elle saurait que ce qu'elle s'apprête à dire serait problématique, bien qu'elle ne prendrait pas pour autant de pincettes. "Messieurs, Mademoiselle Reynolds est maintenant dans une chambre, vous pouvez aller la voir quelque minutes." Parce qu'il est tard, que la demoiselle ne restera probablement pas longtemps éveillé entre le choc émotionnel et les anti-douleur."Le médecin vous en dira plus Monsieur Hoffman."