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Cet homme me déstabilise clairement. La froideur de ses propos, la dureté dans son regard m’avait nettement repoussé au début de notre conversation et voilà qu’il se met à engendrer des rebonds dans le temps de mon esprit. Je suis envahie par tout un tas de souvenirs et cela me trouble réellement. A quoi s'amuse-t-il ? Car je suis certaine qu’il prend un malin plaisir à me déstabiliser juste pour jouer. J’ai envie d’entrer dans son jeu mais j’ai bien peur de me faire prendre. Il n’aura suffi que de quelques paroles pour que les souvenirs ne ressurgissent. Ses mains brûlantes parcourant mes seins bombés par le plaisir, la douceur de ses lèvres suaves dévorant mon cou. Je tente de chasser ces paroles. Et de reprendre le peu de contenance qu’il me reste encore face à un homme qui a si souvent su me faire succomber aux plaisirs de la chair. Je mordille ma lèvre inférieure, perdue, tentant de trouver la réaction la plus appropriée. Ses mains resserrent son emprise sur moi et les murmures dans sa langue maternelle finissent de m’achever. Mes grands yeux émeraude plongent dans les siens, et je m’y perds un instant. Un instant qui me paraît durer une éternité et où je résiste tant bien que mal à l’envie de lui succomber. Juste pour une heure, juste pour aujourd’hui, ne serait-ce que parce qu’avec ma fille je n’ai pas souvent le temps de rencontrer des hommes et encore moins de me laisser aller à un jeu de séduction quelconque. Pourtant, c’est justement la pensée de ma fille et de ce que lui pense de ma maternité qui me ramène à la réalité et alors je baisse les yeux. « Tu es incroyable, tu me critiques un instant, et tu me murmures des propositions indécentes en portugais la seconde d’après… Qu’est-ce que tu cherches Humberto ? » Ses lèvres m’attirent, la chaleur de son corps me submerge, mais j’essaie de garder la tête froide, ne serait-ce que par fierté.
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