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l'heure des explications a sonnée. ft. Humberto & Evelyn

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SALLE DE CLASSE - L'HEURE DES EXPLICATIONS A SONNEE feat.Humberto Villela de Andra & EVELYN J. CAMPBELL
l'heure des explications.

J’enfourne tous les bouquins dont j’ai besoin en vue des révisions dans mon sac et je me faufile à travers les étagères. Il me reste en tout et pour tout deux heures avant de récupérer Molly chez ma mère. Ayant terminé mes recherches à la bibliothèque en avance, je m’imagine déjà me prélassant dans la villa des Cabot, discutant avec Blue-Ivy autour d’un verre de citronnade. Pourtant je sais bien que les choses ne vont pas se passer ainsi, ces deux heures sont bien trop précieuses pour les perdre ainsi. Les examens approchent à grand pas et il est nécessaire que je sois prête. Il me faut obtenir une mention et avancer dans mon cursus. Je ne peux pas me permettre de perdre une année, premièrement parce que je suis jeune mère et qu’allier études et maternité n’est pas vraiment évident et deuxièmement parce que mon orgueil en prendrait un trop grand coup. Je me faufile à l’extérieur de la Bibliothèque, à la recherche d’une salle vide dans laquelle je pourrai travailler tranquillement. C’est ainsi que je me retrouve à longer les salles de classe à la recherche d’une qui pourrait m’accueillir moi et mes six bouquins. Finalement, c’est chose faite lorsque je remarque une salle dont la clé a été oubliée sur la porte. Surprise mais reconnaissante de ce chanceux hasard, je la tourne dans la serrure afin d’y pénétrer. Je me laisse tomber sur l’une des chaises et arrache dans mon sac le nécessaire, un cahier, des stylos et une bouteille d’eau que je sirote à intervalle régulier.
Au bout d’une vingtaine de minutes seulement, je me relève, abandonne mes affaires derrière moi et me dirige vers les toilettes les plus proches. Pourtant je n’ai pas le temps de quitter la pièce que je me retrouve nez à nez avec un homme qui me dépasse d’une bonne vingtaine de centimètre. Il ne me faut qu’un bref instant pour reconnaître et son corps d’athlète. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Je le fixe une demi-seconde avant de décider d’entamer la conversation. « Salut toi… » Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase qu’il se détourne pour échapper à cette rencontre en public. Ce n’est pas la première fois qu’il fait cela, à chaque fois que nous nous croisons, et malheureusement pour lui, plutôt souvent, il fuit, comme si il ne me connaissait pas, comme si j’étais une inconnue à ses yeux. Et cette fâcheuse tendance à m’ignorer commence sérieusement à me poser problème. Il y a de cela quelques années il ne semblait pas si étranger à mes charmes et ne se contentait pas d’une brève conversation. Il lui fallait plus, mes lèvres, mon corps entre ses mains… Je me mordille la lèvre, et attrape son bras si fort qu’il ne réagit pas dans un premier temps. Assez longtemps pour l’entraîner dans la pièce où j’étudiais quelques secondes plus tôt. Je ne lui laisse pas même le temps de réagir, je tourne la clé dans la serrure et la glisse instantanément sous ses yeux dans mon décolleté. « Voilà. Maintenant tu n’as plus vraiment le choix, tu dois t’expliquer, parce que je me doute que tu ne viendras pas chercher la clé à cet endroit. Pourquoi as-tu choisi de m’éviter ? Tu as un problème avec moi ? » C’est ce que l’on appelle être directe, mais son petit jeu m’a suffisamment agacer jusqu’ici pour continuer à perdre un temps fou. Avec Humberto nous avons été des amants, nous avons eu une idylle de jeunesse, de vacances, mais surtout, nous avions une incroyable complicité qui découlait plus d’une amitié sincère que d’un amour profond, alors il est nécessaire que je comprenne pourquoi aujourd’hui, il refuse de me parler lorsque nous nous croisons. Je plante mes grands yeux dans ses prunelles brunes et j’attends une réponse.
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Longue journée de révisions en vue, c'est tout ce qu'il avait en tête pour le moment. Il fallait en ce moment mettre de côté ses problèmes personnels, principalement ceux qu'il rencontrait avec le sexe féminin. A croire que les filles étaient incapables de comprendre qu'à partir du moment où il ne les rappelait pas, cela signifiait qu'elles n'avaient plus rien à espérer de lui. Se massant rapidement la tempe du bout des doigts, il remonte un couloir avant de tourner un peu brusquement au détour du corridor ... pour se retrouver face à une jeune femme blonde. Et quand on parle du loup, il faut croire qu'il pointe le bout de son nez. Ignorant son sourire radieux, il se contente de soupirer et de tourner les talons. Il avait vraiment autre chose à faire que de perdre son temps à expliquer à cette fille qu'ils avaient peut-être passé un très chouette moment ensemble et qu'il fallait juste passer à autre chose à présent. Bien sûr avec Evelyn, les choses avaient été un peu différentes puisque leur amourette avait duré le temps de tout un été et qu'il avait vraiment apprécié de passer du temps avec elle, passant parfois des nuits entières à discuter sur son yacht, perdus au milieu d'une crypte paradisiaque. Mais apprendre qu'elle avait réussi à devenir une de ces mères célibataires qu'il avait en horreur avait suffi à couper toute envie de renouer contact.
Mais apparemment, les choses ne pouvait pas toujours se passer comme il en avait envie. Et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il se retrouve enfermer dans une salle de cours, observant un peu incrédule la jeune femme glissée la clé dans son soutien-gorge. Il soupire à nouveau en passant une main dans ses cheveux, retirant sa veste de costume pour remonter ses manches de chemise. Vraiment, il fallait en passer par là pour avoir la paix ? La diplomatie était une chose impotante certes mais son tempérament un peu emporté avait tendance à la mettre de côté dans sa vie privée.
-J'ai pas un problème avec toi Evelyn. J'ai un problème avec le fait que t'aies réussi à te retrouver enceinte, avec un gosse sur les bras maintenant. Je peux pas me permettre de fréquenter ce genre de personnes.
S'avançant vers elle, il lui lance un sourire en coin, son regard ne laissant transparaître aucune once de compassion ou de regret par rapport à ce qu'il venait de dire, peut-être un peu trop directement.
-Et pour ce qui est de la clé, ça ne me dérange pas d'aller la chercher.
Humberto n'était pas un ange, et il n'allait pas s'en cacher. Alors plonger la main dans le décolleté ne le dérangeait pas le moins du monde, tant qu'elle arrêtait de lui reprocher de l'ignorer dans les couloirs pour le bien de sa carrière et de sa réputation.
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SALLE DE CLASSE - L'HEURE DES EXPLICATIONS A SONNEE feat.Humberto Villela de Andra & EVELYN J. CAMPBELL
l'heure des explications.

Je me souviens d’un Humberto accessible, drôle et presque attachant et aujourd’hui, j’ai l’impression de ne pas connaître l’homme qui face à moi semble si hautain. Je n’ai pas pleuré la fin de notre histoire et à vrai dire si j’avais dû passer le reste de ma vie sans le recroiser, je ne m’en serai pas porter plus mal mais le destin a voulu que nous choisissions la même université et je trouve dommage de ne pas être capable d’avoir des explications. Notre histoire n’avait rien de sérieux, c’était juste des moments agréables, passés ensemble le temps d’un été. Il ne me doit rien et je n’ai nullement envie de tomber dans une nostalgie, pourtant j’aurai aimé un peu plus d’estime, j’ai cru, à tort, qu’il n’était pas comme les autres.
Sa voix résonne dans la salle et mon regard se durcit lorsque ses explications arrivent enfin. Ses paroles me blessent profondément, ce sont des choses que j’ai déjà trop entendu, et qui ne devraient sur moi ne plus avoir aucun effet pourtant c’est comme si il enfonçait un poignard dans mon dos. Peut-être parce que je ne m’attendais nullement à ce genre de discours de sa part. Qu’un inconnu puisse penser ainsi ne m’atteint plus, mais lui, qui, au final a été tout de même une personne pour qui j’avais une certaine tendresse. Je ne me laisse cependant pas envahir par la peine, c’est plutôt la colère qui prend le dessus tandis qu’il semble satisfait de ses mots. « Par ce genre de personne tu veux dire ceux qui sont courageux ? Qui assument une vie ? Qui ont grandis plus vite que toi et élève un enfant seule parce que des hommes comme toi n’assument pas ? »
Ce n’est nullement à Calhen que je pense lorsque je prononce ces paroles, mon histoire est bien différente, Calhen n’a pas fuis mais ces mots ne sont pas choisis au hasard. Humberto a une réputation à Harvard, dans les couloirs, il n’est pas rare d’entendre ses exploits sexuels. Il est le coureur qui ne rappelle jamais, et même si en temps normal, je trouve ça plutôt amusant aujourd’hui, je n’ai qu’une envie, le blesser. Il s’approche doucement de moi et le son de sa voix m’irrite d’autant plus. « A mon avis si tu tiens à ton joli visage, je n’irai pas la chercher. »
Je m’apprête à retirer la clé de la porte afin de la lui donner et d’en finir, mais c’est sans compter la colère qui monte en moi sans que je ne puisse la retenir. Finalement, je relève les yeux vers lui, la clé dans la main, je le fixe intensément. « Puis-je savoir ce qui t’as fait devenir un c*n au passage ? Je me souviens d’un Humberto humble qui avait de l’ambition, et qui savait se montrer doux et poli. A moins que ce ne soit le visage que tu as quand on correspond aux personnes que Monsieur peut se permettre de fréquenter. Parce que tu crois vraiment que les gens autour de toi n’ont pas tous un travers ? »
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De toute évidence, il n'était pas prêt de sortir de là avant que la blonde n'ait passé ses nerfs sur lui alors croisant les bras, il s'assoit un peu sur le premier bureau de la salle d'études. Comme si il n'avait pas déjà suffisamment de problèmes que pour devoir endurer une longue explication. Elle avait voulu la vérité sur son ignorance, elle l'avait eu sans détour pour une fois. Mais comme toute femme qui se respecte, ça ne suffisait pas. Il lève les yeux au ciel en soupirant, écoutant d'une oreille distraite ce qu'elle avait à dire. Son comportement n'avait rien d'héroïque, il ne s'en cachait pas. Il rit même un peu quand elle tente de lui faire la leçon sur sa propre vie.
-Les hommes comme moi se protègent. Tu devrais le savoir pourtant.
Il lui lance un regard en coin, accompagné d'un sourire charmeur. Elle ne pouvait pas dire le contraire, ils avaient toujours pris leurs précautions quand il se fréquentait et il n'entendait pas de si tôt engendrer une progéniture non désirée. Quand il parle de chercher la clé sur un ton léger, elle le remet aussitôt à sa place, le renvoyant à son bureau du premier rang, les bras croisés. Bon eh bien si elle le menaçait de la sorte, il n'avait qu'à prendre son mal en patience ! Nouveau soupir de sa part quand on repart dans les explications sur sa personne. C'est sûr qu'il n'avait pas été le même quand personne ne regardait après lui et qu'il pouvait se relâcher un peu. Mais il n'allait sûrement pas s'excuser d'être qui il est.
-Et je pensais que tu étais une fille intelligente, avec des rêves et un minimum d'ambition. Mais comme tu peux le constater, on est deux à s'être trompé.
Décroisant ses bras, il enfouit ses mains dans ses poches en se dirigeant vers elle d'un pas nonchalant.
-Personne n'est parfait je te l'accorde. Mais je n'ai aucune raison de m'encombrer de personnes qui traînent un travers, comme tu le dis si bien, qui chiale et qui ne sait pas parler.
Il y allait fort mais pousser les gens à bout était une de ses nombreuses qualités de politicien, une arme fatale pour interrompre brutalement tout débat. S'approchant toujours, il pose une main contre la porte, juste à côté de la tête de la blonde en se penchant un peu sur son visage.
-Et pour ce qui est de la politesse, je suppose que c'est donnant donnant. M'enfermer dans une salle de force, ce n'est pas vraiment ce que j'appelle du savoir vivre.
Son sourire moqueur sur le visage, il reste ainsi, une main dans la poche, l'autre contre la porte, la surplombant de sa carrure, attendant simplement sa réaction.
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Sa méchanceté me blesse. Je n’arrive pas à croire qu’il ose dire de telles choses. Je comprends alors qu’il n’y a plus rien chez cet homme. Le gentil garçon qui m’avait fait craquer un temps a totalement disparu, à présent ce n’est plus qu’un inconnu imbu de sa personne qui se pense supérieur. Tout ce que je déteste ! J’inspire profondément, je me demande si répondre est réellement la meilleure des solutions. Dois-je vraiment perdre mon temps avec lui ? Je n’en ai nullement envie pourtant, je tiens à défendre mon honneur. Il n’a pas le droit de parler de cette manière de moi, de mes décisions, de mes choix, de ma vie et surtout de mon rôle de mère. « Tu veux dire que les femmes te font penser à te protéger parce qu’elles ne veulent surtout pas engendrer un enfant qui te ressemblerait ? Si c’est de ça que tu parles, je confirme. » Et je le pense. Aujourd’hui, je suis ravie que Molly ait pour père Calhen. Certes il n’est pas le genre à avoir réellement d’accroche, à mener une vie posée avec les femmes, mais lui au moins a la qualité de les respecter. J’explose lorsqu’il continue sa leçon de morale. A l’intérieur de moi, ce n’est plus de la colère, c’est plutôt de la rage et du dégoût qui s’entremêlent. J’ai simplement envie de lui foutre une gifle et je suis sur le point de céder à la tentation, mais je me contiens. « Ne t’en fais pas pour mon intelligente et mon ambition. Toi quel mérite as-tu à réussir sans rien avoir à gérer d’autre que ton propre petit cul ? Moi je perce dans la comédie comme je l’ai toujours voulut et tout cela en assumant un enfant. Alors mon ambition est intacte, j’ai juste pu acquérir du courage en chemin. » J’ai tellement d’autre chose à dire mais je m’arrête, je n’ai qu’une envie déguerpir d’ici. Je tourne les talons mais sa voix résonne de nouveau. J’inspire profondément, je tente de prendre le dessus sur mes émotions, mais il y a tant de colère en moi. Pas simplement à cause de lui. Toutes ces personnes qui jugent, qui parle, à qui je n’ai jamais rien dit. J’ai toujours voulut les remettre à leur place sans jamais réellement me lancer. Je fais de nouveau face à Humberto et je m’approche de lui. Mes yeux émeraude ne sont plus qu’un regard dur et froid. Je m’arrête à quelques centimètres de lui et comme si je n’avais plus de contrôle sur mes propres gestes, ma main s’abat sur sa joue. Un bruit de claquement se fait entendre et je me sens comme libérée. Pourtant, lors de ce geste, la clé échappe à mon contrôle et se faufile sous un bureau. Le genre de bureau cloué au sol. Mon visage se teinte d’effroi, je viens de balancer sous ce bureau la seule façon de s’échapper d’ici, et aucun moyen d’y remédier. « Félicitations. » Dis-je faiblement. « Que pourrait-il arriver de pire ? » Je me laisse tomber sur une chaise, dans un coin de la pièce et pose ma main sur mon coude.
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Son sourire arrogant fiché sur son visage, il la dévisage tout au long de ses courts monologues. Elle pourrait le frapper si elle le souhaite, l'insulter, ça ne lui fait pas de mal. Peut-être parce que la carapace qu'il s'est construit au fil des années a fini par devenir si épaisse que le humberto qu'il a pu être un jour avec elle, au Brésil, est profondément enfoui, vraiment très loin. Mais c'est le seul moyen qu'il ait trouvé pour pouvoir affronter ses ambitions et surtout le monde extérieur. Loin de son archipel de soleil, les choses étaient autrement compliquées. Et à dire vrai, il n'avait rien contre Evelyn, rien contre le fait qu'elle ait à élever un enfant seul. Mais à force de jouer au salop, il faut croire qu'il a fini par se perdre lui-même à son propre jeu. Un léger rire lui échappe, moqueur à souhait. Et finalement, la main de la jeune femme s'abat sur sa joue. Il faut dire qu'il l'avait mérité au vu de ses paroles précédentes et Humberto en avait pleinement conscience, si bien que même si la peau le brûle, cela ne suffit pas à lui faire quitter son sourire suffisant. Mais la situation passe de moqueuse à particulièrement embêtante quand dans un geste un peu précipité, Evelyn fait tomber la clé sous un bureau. Il soupire, se massant quelques secondes les tempes, une main sur le visage. La situation était décidément ridicule et il rit à nouveau. Les femmes avaient vraiment tendance à virer à l'excès, tout ce à quoi il n'aspirait pas. Son regard se fait plus dur à présent alors qu'il reste à distance adossé contre le bureau.
-Ca aurait bien plus simple de me laisser la récupérer entre tes seins.
Et il ne s'en serait pas privé une seule seconde d'ailleurs. Les bras croisés sur son torse, il la dévisage de haut en bas. Il serait sûrement facile d'abuser de la situation, de profiter de cette porte close pour la convaincre de renouer leur bonne entente passée mais à ce jeu-là, il préférait la laisser venir toute seule, ou la pousser dans ses derniers retranchements, ce qui semblait être chez lui un don de la nature.

Désolée pour cette réponse tardive et pas top '-'
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« Tais-toi ». Lançais-je à travers la salle après sa remarque. Je ne veux plus entendre sa voix, ou encore le voir. Ses mots m’ont profondément touché, et je regrette aujourd’hui de lui avoir accordé tant d’importance dans ma vie, il ne le mérite en rien. Et je me suis juré de ne jamais plus laisser un homme me malmener de la sorte. J’ai trop souvent pété les plombs à cause de leur bouille d’ange qui cache en réalité, le diable en personne. Les hommes sont ainsi, ils vous charment, se renseignent sur vos faiblesses et les utilisent contre vous, au moment où vous vous y attendez le moins. Humberto aurait très bien pu le faire durant l’été où nous nous étions rencontrés, mais il avait attendu bien longtemps, pour que je ne m’y attende pas le moins du monde. Il faut à présent que je trouve une solution pour sortir d’ici, pour ne plus avoir à respirer l’air qui est le sien, et telle une idiote, je me relève et tente d’ouvrir la porte avec la force phénoménale dont je dispose. Totalement désœuvrée, je prends de l’élan et je me heurte violemment à l’immense porte qui elle, n’a pas bougé d’un centimètre. Avant même de laisser Humberto rire, je plante mes prunelles furieuses dans les siennes. « Tu vas rester planté là ou bien tu vas m’aider ? » Lançais-je non sans froideur. Peut-être bien que cela n’est rien d’autre qu’un signe du destin pour que je creuse encore quelques minutes et que je découvre qu’il n’est pas le bel enfoiré qu’il laisse paraitre. Peut-être même que je suis censée découvrir sous la carapace le jeune homme qui m’a fait chavirer à l’époque. Peut-être mais non ! Hors de question que je ne fasse ne serait-ce qu’un pas en sa direction, quitte à dormir ici, je ne veux pas lui trouver d’excuses et encore moins l’entendre continuer sur sa lancée. « Oh laisse-moi deviner, tu as peur de te faire mal ? » Demandais-je finalement en le voyant rester stoïque. Moi désagréable ? Seulement quand on me cherche… Les prochaines minutes risquent d’être longues si nous ne parvenons pas à quitter cette ambiance électrique.
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Ironique, moqueur, bref fidèle à lui-même, Humberto ne laisse rien paraître quand elle lui intime l'ordre de se taire. De toute façon, il n'avait plus grand chose à dire à part la regarder se débattre avec ses sentiments contradictoires. De la haine, ça oui elle devait en ressentir et étrangement, plus elle semblait intense, plus il prenait de plaisir à enfoncer le couteau dans la plaie, le remuer encore et encore. Peut-être parce que c'est facile et qu'elle démarre au quart de tour dès qu'il appuie là où ça fait mal, peut-être parce qu'il n'a rien de mieux à faire. D'ailleurs la voir se débattre contre la porte lui fait échapper un rire sarcastique, encore plus quand elle l'engueule pour qu'il vienne l'aider.
-C'est toi qui a voulu qu'on se retrouve dans cette situation. Ne viens pas te plaindre.
Il soupire en l'entendant répliquer aussi sec. A croire qu'il était impossible d'apaiser ses nerfs de femme. Se levant sans répondre, il vient attraper son épaule pour lui éviter de se projeter à nouveau contre le battant fermé.
-Tu vas finir par te casser un truc et ce serait trop beau de te laisser m'accuser pour ça aussi.
Délibérément proche d'elle à nouveau, se fichant bien de la voir gigoter dans tous les sens ou non, il se contente de sourire encore, d'une façon terriblement agaçante, débordant de trop de confiance en lui.
-Tu restes belle même quand tu t'énerves.
Un simple murmure, prononcé dans sa langue natale qu'est le portugais comme pour achever de l'énerver si elle n'arrive pas à comprendre ces mots, sa main se faisant plus caressante sur son épaule. Jouer le froid puis le chaud, rien n'était plus facile que de torturer psychologiquement une femme déjà à bout.
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Après avoir ri de mon acharnement, Humberto ne trouve rien de mieux que de me stopper dans ma lancée. Et la proximité qu’il instaure entre nous me met presque mal à l’aise. Il y a quelques secondes encore il ne m’accordait pas même un sourire, ou un regard et là, ses yeux me couvent tandis que dans sa langue natale s’échappe quelques mots. Je n’ai jamais su parler le portugais, j’ai quelques notions en espagnol mais je suis presque sûre de me tromper lorsque dans mon esprit, je traduis les quelques mots. Il m’agace ! Pourquoi a-t-il besoin d’user d’un langage que je ne maîtrise pas. Sa voix semble pour une fois douce pourtant, et on pourrait presque croire à son ton qu’il s’agit d’un compliment. Sa main effleure légèrement mon épaule dénudée et alors je le scrute, ne comprenant pas à quel jeu il a décidé de s’adonner à présent. « Tu joues à quoi Humberto exactement ? » L’accusais-je immédiatement. S’il pense que la situation pourrait m’inciter à le laisser profiter de nouveau de moi, il peut toujours courir, surtout après la méchanceté de ses propos, mais l’idée de pouvoir me jouer de lui me plaît tout de même. Et je décide de jouer, quitte à être enfermée ici, autant le mener par le bout du nez et lui laisser entendre que ce jeu marche sur moi, bien que ce ne soit pas le cas. Je me rapproche de lui finalement, et plonge mes grands yeux émeraudes dans les siens. Je mordille ma lèvre inférieure. « Pourquoi ne pas parler dans une langue que je comprends, si tu assumes ce que tu dis… » Dis-je d’une voix sensuelle et douce au creux de son oreille, à mon tour. Mes lèvres effleurent sa joue lorsque je me recule, geste calculé pour lui faire entendre que je suis toujours sous son charme des années après.

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Il sourit de plus belle, moins moqueur qu'auparavant néanmoins, quand elle l'accuse, tant du regard que de sa jolie petite voix. Mine de rien, Evelyn n'a pas changé, elle est toujours aussi jolie et autant le dire tel que c'est, elle lui plaît énormément, tout autant que quand il l'avait emmené sur son yacht au Brésil. Si pas plus maintenant qu'elle semblait tellement hors de portée. Et peut-être que c'était ça au fond qui le poussait à jouer avec le feu et à la provoquer encore et encore. Cette adrénaline et ce goût de l'interdit finissaient par devenir une drogue dans sa vie trop contrainte par les règles qu'il s'imposait à lui-même. Il hausse simplement des épaules, s'adossant à la porte, les bras croisées. Néanmoins, quand elle s'approche de lui, il perd un peu de sa superbe, mais seulement pour quelques secondes. Il décroise les bras quand elle vient lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Et son sourire s'étire un peu plus. Bien sûr, pour lui, il n'est pas question de jouer un rôle ou quoique ce soit. Bien trop sûr de lui que pour imaginer une seconde qu'elle ne puisse pas réellement tomber dans le panneau de cette petite séduction. Alors son sourire s'étire un peu plus. Mais quand elle tente de s'éloigner de lui, il passe un bras autour de sa taille, empêchant ainsi qu'elle ne parte plus loin.
"Pourtant tu avais l'air de bien aimer ça quand on était au Brésil ensemble."
Plongé dans le pays de ses racines, il lui arrivait souvent d'en perdre son anglais et de retrouver sa langue maternelle, surtout quand il s'abandonnait dans des moments plus ... intimes. Et ce sous-entendu un peu gros était loin de taper dans la subtilité. Mais rentrant dans son jeu qu'il ne sait pas être faux, il dégage son oreille de ses cheveux pour pouvoir à son tour glisser ses lèvres plus proches de sa peau, chuchotant à nouveau quelques mots en brésilien qu'il avait l'habitude de lui dire quand ils se retrouvaient seuls dans la cabine de son bateau, ne desserrant nullement sa prise sur sa taille, bien persuadé de la faire chavirer à nouveau, tant qu'à faire.
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