Late plumbing emergency ft. Lex (11.06)

Dean était en train de naviguer sur la toile lorsqu’une invitation surgit en haut de son écran. Un pop-up sur lequel il cliqua, qu’il consulta rapidement avant d’accepter. En couple avec Ludovica depuis plusieurs mois, il n’accorda pas grande importance à ce nouvel ajout. Ajout dont le pseudonyme ne lui rappelait, de toute façon, absolument rien. Il retourna vaquer à ses conversations, et aux publications de ses connaissances, puisqu’il n'était pas question de sortir ce soir. Une discussion s’ouvrit, et le message lui fit comprendre qu’il s’agissait d’une cousine de sa compagne. Pensant avant toute chose qu’elle était curieuse et voulait s’assurer, elle aussi, qu’il était l’homme qui s’occupait à la perfection de la pompier, la suite de l’échange lui demanda de s’apprêter pour répondre à une fuite urgente dans une salle de bains d’une villa. Les premières instructions données pour éviter plus de dégâts, il partit de North End pour rejoindre le quartier d’Harbor Area.

Arrivé sur les lieux, il trouva un emplacement où garer sa moto et vint frapper doucement à la porte de la maison ; savait-on jamais si d’autres personnes étaient encore profondément endormies. Le logement semblait immense, de ce fait, il préféra sortir son téléphone pour envoyer un message à cette @bernadetteweir pour signaler sa présence. À y repenser, c’était tout de même étrange, cette histoire de cousine. Ludovica lui avait pourtant fait comprendre qu’elle n’avait aucune attache familiale sur Boston ; lui aurait-elle menti ? Et pourquoi ? Elle avait bien fait comprendre une fois que les rapports qu’elle entretenait avec les siens n’étaient pas aussi puissants que ceux qui soudaient la famille Hassani, mais tout de même, de là à cacher l’existence d’une cousine… La porte s’ouvrit enfin. Une jeune femme aux cheveux colorés apparût dans l’entrée. Les mains prises, Dean la salua d’un geste de la tête : bonsoir…il semblerait qu’on ait besoin d’un plombier ici ?

Le visage de sa vis-à-vis ne lui sembla pas totalement inconnu, mais il ne saurait dire dans quelles circonstances il avait pu la rencontrer. Il reconnaissait chaque faciès qu’il avait croisé au moins une fois, le plus compliqué était de se rappeler de tout le reste. Tu me conduis jusqu’aux dégâts , suggéra-t-il, et il les espérait de moindres conséquences ; avait-elle bien fermé les valves ? Ça fuit encore, demanda-t-il une fois à l’intérieur pour s'en assurer. Il posa son casque dans l’entrée, et se délesta de sa veste coquée.

Lorsque tu l'avais rencontré pour la première fois, c'était parce qu'il faisait des travaux de réparation chez Rosie. Une rencontre que tu avais trouvé assez amusante, appréciant le mettre mal à l'aise vis à vis de la demoiselle en supposant des choses entre eux bien qu'imaginant sa cousine un peu plus frivole que ce qu'elle donne l'air. Et maintenant, n'ayant toujours pas repris contact avec ta cousine, t'avais finalement contacté en premier Dean, faut dire qu'avec le peu de moyen financier que tu as présentement, tu te devais de trouver des solutions à moindre coup et le faire venir lui reviendrait toujours moins cher que de faire venir un professionnel de la plomberie, surtout que tu savais déjà que l'autre type allait probablement te parler dans un jargon que tu ne comprendrais pas. Genre t'as une tête de plombière. Pataugeant un peu dans l'eau, tu tentes d'éponger un maximum la chose alors que ton téléphone laisse entendre l'arrivée d'une notification meetsa. Essuyant tes mains sur ton short noir, tu attrapes ton téléphone pour lire ce nouveau message. Il est là. Message simple et clair. La bleue laisse alors en suspens son épongage et réfléchit un instant à comment ne pas laisser des traces de ses pieds partout dans la villa. Une réflexion très temporaire car elle fini par ne rien faire et aller ouvrir la porte à pieds nu, les traces de son crime la suivant. "Bonsoir ! Tu me sauves la vie à venir si vite !" Tu penses pas à tout les détails que vous pouvez avoir à dire avant, comme le fait que t'aimerais qu'il évite de balancer que t'es à nouveau sur Boston à ta cousine. Mais il semble toujours pas te situer, tu le vois à son regard et d'une certaine façon ça t'amuse, faut dire que quand tu as vu son statut en couple, tu t'es tout de suite dit qu'il avait réussi à pécho Rosie, t'as pas l'idée que ça puisse être une autre fille. T'es bornée dans tes conneries, mais c'est comme ça que les gens on apprit à t'apprécier, hélas. "Ouais, suis moi." Tu l'invites à te suivre une fois qu'il a retirer ses effets superflus, tel que sa veste et son casque. "Non, il ne me semble pas." Parce qu'il te semble quand même que malgré les serviettes utilisés, il reste encore beaucoup d'eau. Mais c'est surtout parce que t' as pas l'habitude d'être confronté à ce genre de chose. T'as toujours eu des personnes autour de toi pour s'en occupée. Petite fille vivant entourée d'une ordre de domestique. "Et donc, comment ça se passe avec Rosie ?" Finis-tu par balancer alors que tu le laisses examiner les dégâts...

Sauver des vies, c’était ce qu’il faisait de mieux, et cette réflexion eut le don de le faire sourire ; savait-elle qu’avant de faire des travaux en tout genre, il était avant tout militaire ? Vu les mois d’absence qui avait suivi sa mise en couple avec Ludovica, cette fameuse cousine devait sans doute avoir eu vent de ce détail – qui n’en était pas vraiment un, à bien y réfléchir. Il posa ses affaires à terre, et en fin observateur qu’il était, ne put passer à côté des traces de pas qu’avait laissé la jeune femme ; ah ouais, quand même ? La salle de bains devait être bien humide, et ça devait être plus grave que ce que Dean avait pu imaginer à l’annonce de la fuite. Aucun rapport avec le siphon, donc, et il était bien heureux d’avoir pris le nécessaire dans son sac à dos, spécialement conçu pour transporter les outils de première nécessité.

Il n’alla pas jusqu’à retirer ses chaussures, de toute façon, elle était bonne pour passer un coup de lavette de l’entrée à la salle de bains. Il tenta tout de même d’éviter de marcher dans la flotte qu’elle avait apporté avec elle, et la suivit jusqu’à la pièce que l’eau avait prise en otage. Ça fait combien de temps que ça coule, exactement, demanda-t-il, parce que le sol semblait avoir pris cher. Il posa son bagage de travail sur l’évier et se pencha aussitôt sous ce dernier pour vérifier que les vannes avaient été coupées. Je ne sais pas ce que tu fais dans la vie, mais tu vas peut-être pouvoir penser à te reconvertir en plombière , s’amusa-t-il, tout en la félicitant indirectement. Il se releva pour sortir un petit récipient de son sac et vint s’occuper de vider la petite cuve où dépôts et cheveux bloquaient l’évacuation de l’eau.

Rosie, la connaissait-elle aussi ? C’est elle qui t’envoie vers moi, donc, interrogea-t-il la jeune femme qui se trouvait dans son dos, pendant qu’il retirait les éléments perturbateurs. Un nettoyage qui n’avait pas à voir directement avec la fuite, mais une chose faite n’était plus à faire. Je l’ai vue il n’y a pas longtemps, on s’entend plutôt bien, répondit-il, sans faire la liaison entre la blonde et la bleue. Tu aurais… un sac poubelle, posa-t-il, histoire de jeter les morceaux de calcaire et les dépôts qu’il avait récupéré, et une serviette sèche. Il ne pouvait plus vraiment se servir de celles qui se trouvaient à terre, elles avaient fait leur part dans le combat.

Tu le conduis dans la salle de bain sans poser plus de questions, après tout si ta cousine lui fait confiance, t'estime pouvoir en faire de même et ce bien qu'il ne semble pas encore avoir réellement réalisé qui tu étais vraiment derrière ce pseudonyme de Bernadette Weir. Faut dire que la couleur de tes cheveux aident pas. Il t'avait connu blonde avec quelque mèche rose et là, il te retrouvait la tête totalement bleue et surtout après des mois dans un contexte totalement différent de l'appartement de Rosie. "Je sais pas vraiment quand je suis rentrée il y avait déjà de l'eau." T'avais espéré mieux pour ta soirée, Elio t'avait parlé de sortir avec lui avant de te poser un lapin parce qu'il avait déjà une soirée de prévue avec Blue et qu'il avait oublié la chose. T'avais espérée allez au ciné avec lui et au final, tu t'étais retrouvé fasse à cette petite inondation... A croire que le karma s'acharne contre toi alors même que t'estime ne pas être une si mauvaise personne que cela.

Tu lui laisse entendre un petit rire à sa remarque. "Je crois pas non." Parce que t'es pas spécialement qualifiable de personne manuel. Déjà là ton poste de serveuse c'est pas le plus simple, t'as encore du mal à servir correctement les clients alors que ça reste des choses très simple... T'as même failli renversé une tasse de café sur un client ce matin alors faire de la plomberie... C'est très loin de ton délire.

Tu t'appuies contre le chambranle de la porte, les bras croisés tout en l'observant travailler. Tu arques un sourcil en entendant ses mots. "Je ne vois pas pourquoi elle m'aurait conseillé quelqu'un d'autre si tu fais l'affaire." Et il continue te mettant un peu le doute. "Mais... C'est pas avec elle que tu sors ?" Laisses tu alors entendre alors un peu incrédule et te sentant un peu conne soudainement. Trop de conclusions hâtives. C'est clair que ta cousine avait pas le courage pour se rapprocher trop d'un homme. Fille trop prude et innocente. Elle t'exaspère, vraiment. Tu continues de le regarder, attendant sa réponse en ignorant totalement ce qu'il avait pu te demander juste avant que tu lui poses ta propre question.

Dean faisait office d’homme à tout faire uniquement lorsqu’il était en congés, ou lorsqu’il était de retour pour le weekend, il avait donc supposé que ses clients réguliers puissent avoir des urgences durant son absence, et par ce fait d’autres adresses de plombier, peinturier et maçon à conseiller. Alors, naturellement, il avait répliqué ceci : parce que je n’suis pas toujours dispo. Aussi simple que ça. Par la suite, il était resté évasif sur la relation amicale qu’il entretenait avec Rosie, puisque la demoiselle aux cheveux bleus était supposée être la cousine de Ludovica. Il n’avait pas envie de voir les choses d’envenimer entre eux, sous prétexte que ses paroles avaient été mal perçues ; déjà qu’il accumulait les remarques de jalousie bien malgré lui, valait mieux qu’il reste tranquille pour l’instant. Mais, l’interrogation de celle qui se trouvait dans son dos le fit tiquer. Il arrêta ce qu’il était en train de faire et se tourna vers la locataire des lieux : qui donc ?

Il ne comprenait plus rien du tout. Lors de leurs échanges, il avait pourtant affirmé être le petit-copain de la pompier italienne, alors pourquoi… Tu crois que j’suis avec qui, au juste, tenta-t-il de démêler le trouble qui s’était invité entre eux. Attends, t’es pas la cousine de Ludo, osa-t-il demander avant même qu’elle ne puisse lui répondre à la première question. Ça lui avait paru bizarre en la voyant : aucun trait de famille et même si elle avait un accent, celui-ci ne semblait pas provenir de la botte européenne. Rosie, elle pensait forcément qu’il sortait avec Rosie. Et c’eût dont de le ramener plusieurs mois en arrière, dans cet appartement qu’il avait tant l’habitude de retaper depuis que la propriétaire lui avait remis les clés. On s’est déjà croisés, pas vrai, fit-il ; dans ce fameux appartement. Cela lui revenait doucement. La cousine avait soupçonné une liaison entre celle qui était censée garder un œil sur elle, et lui.

On ne change pas les bonnes vieilles habitudes à ce que je vois, rit-il, avant de se relever pour fouiller dans son sac, t’es toujours dans l’optique de me faire craquer pour Miss Reynolds ? Parce qu’elle arrivait trop tard, l’Asiatique face à elle s’était engagé auprès d’une autre. Peut-être que si elle n’avait pas disparu, les choses auraient été tout autrement… qui sait ? T’es de retour depuis longtemps, commença-t-il la conversation en replongeant sous le lavabo, à la recherche de la jointure qui laissait passer l’eau.

Tu conviens que la réponse qu'il te donne est des plus logique. Il n'est pas toujours disponible. C'est vrai, tu l'avais déjà constaté par le passé, ce job, c'est juste du travail au noir comme on dit, un moyen de mettre un peu de beurre sur les épinards. "Mais là, tu l'étais." Petit sourire en coin pour quand même démontrer que sa réponse, dans ce contexte, n'était pas cohérente parce que c'est bel et bien lui qui est maintenant couché sur le sol encore un peu humide de sa salle de bain afin de réparer la fuite.

Vous vous regardez tout les deux comme deux idiots, enfin toi surtout, parce que lui tu sais pas réellement comment il se sent à cet instant quand il te demander qui donc ? Parce que pour toi, c'est clair que tu parlais de Rosie, de ton innocente cousine. Tu l'observes, cherchant à comprendre si tu t'es réellement trompée et il te le confirme en prononçant le nom d'une fille que tu ne connais pas ou bien est-ce un mec ? Ludo ? Ludovic ? Tu sais pas trop pour le coup. "Bah non." Réponse logique pour toi, mais pas pour lui, pas dans ce contexte et surtout parce que vous vous êtes tout les deux plantés par ta faute. Tu le vois réfléchir, tenté de te resituer et de probablement enfin comprendre de qui tu es réellement la cousine. "Ouais, mais j'avais pas vraiment cette colo là." Tu attrapes une de tes mèches bleues entre tes doigts. Il t'avait rencontrée en blonde avec quelque mèches colorés roses. Là avec ta coloration bleu, c'est possible que tes traits soit un peu différent, t'avais un pote quand il s'était teint les cheveux en noir, ça lui avait adoucit les traits au point d'avoir un air beaucoup plus féminin. Vous vous étiez bien moqué de lui à l'époque l'affublant de surnom ridicule et lui faisant regretter son choix.

"Je suis pas du genre à casser des couples surtout si on sait que ça serait déjà compliqué parce qu'il s'agit de Rosie." Parce que tu la prends toujours pour une fille toute sage, qui ne se laisse pas allez dans le bras des hommes comme toi tu peux bien le faire. Une fille qui ne cède pas non plus à la tentation de l'amour, bien que pour cela, tu es un peu pareil, mais à la différence que Rosie, elle, elle est véritablement coincée là où toi, tu es un peu trop frivole. "T'as jamais été intéressée par elle du coup ?" Parce qu'ils auraient très bien pu continuer de se rapprocher après ton départ.

"Non, depuis le début du mois et Rosie est pas encore au courant. Disons que je ne suis pas supposée être ici." Avoues tu en haussant un peu les épaules. "Je compte sur ta discrétion." Ce qui est assez dole quand on sait que t'es de base pas du genre à être discrète...

Le militaire avait observé la couleur de cheveux de sa vis-à-vis, mais il fallait bien avouer que coincer entre les fils jaune et vert, bleu et rouge, il n’avait pas fait attention à ce détail lorsqu’ils s’étaient rencontrés la première fois. Parce que c’était bien au moment où il s’occupait de l’électricité que la fameuse cousine d’Amsterdam et l’Asiatique s’étaient parlés, pas vrai ? Ils avaient eu beau prendre un café avant qu’il ne se remette au travail, il s’était plutôt concentré sur l’agencement des fils qu’il avait en tête que sur l’excentricité capillaire de son interlocutrice. Ça te va bien, avait-il fait. Ce bleu électrique correspondait parfaitement à l’image qu’il s’était faite d’elle à la seconde où elle avait ouvert la porte. Pourquoi ? Tu  trouves que c’est une femme compliquée , avait-il contré avec étonnement. Parce qu’elle n’était pas engagée auprès d’un homme ? Peut-être qu’elle se sentait tout simplement mieux toute seule et avait d’autres projets.

Dean ne pouvait lui jeter la pierre, parce qu’à vingt-sept ans il n’était toujours pas marié et avait un train de retard par rapport à toute la famille Hassani ; si on faisait abstraction de Soraya, sa sœur de deux ans son aînée. Faut pas chercher le bonheur chez l’autre, faut le créer soi-même. Ça tombe, Rosie, elle se satisfait très bien toute seule, avait-il lancé, se doutant bien trop tard que la phrase pouvait avoir un double sens, il avait rajouté alors : tu m’as compris. L’étudiante était heureuse ainsi et c’était ce qui comptait le plus, au final. C’est quoi cette manie de vouloir jouer les Cupidons, avait-il ri avant de s’inquiéter du retour de la cousine d’Amsterdam – dont il ne se rappelait plus le prénom. Discrétion ? Wow, t’es en mission pour le gouvernement ou c’est comment, s’amusa-t-il tout en utilisant une clé pour dévisser la tuyauterie. Je ne dirai rien, fit-il après s’être concentré une minute sur l’état des joints.

Doit y avoir des rondelles noires dans mon sac, tu pourrais m’en passer une, demanda-t-il à celle à qui il délégua le rôle d’assistante. Il tendit le bras en direction de la jeune femme, tout en restant prostré à moitié enfermé dans le meuble bas du lavabo. Ses doigts attendirent l’élément demandé, mais ça ne l’empêcha pas de continuer la conversation. C’est important de prendre soin des robinetteries, tu préviendras les propriétaires que c’est minimum une grosse révision une fois par an, et un entretien régulier , conseilla-t-il, pour éviter que le dégât ne se reproduise et qu’ils aient à dépenser une somme astronomique.

Après ton commentaire sur tes folies capillaires, il te fait un compliment. "Il me semble que t'es le premier à me dire un compliment sans balancer un c'est pas commun ou encore je préfère les couleurs plus naturelles. Alors merci." Tu laisses entendre un petit rire en lui faisant ainsi par de ton constat. En même temps, tu t'attendais quand même à choquer les gens avec cette coloration, tu passais d'un blond discret, commun et sage à cette couleur extravagante alors même que tu cherches à te faire discrète... T'avais hésité avec le rose, mais ton père t'avait déjà vu avec des mèches de ce colori là alors ça aurait été une suite logique, alors que le bleu, s'il tombait sur une photo de toi, il pourrait douter un peu quand même, du moins c'est ce que t'espérais avec cette coloration qu'il soit dans le déni d'accepter que tu puisses avoir fait une telle chose et dès lors ne pas accepter de te reconnaître sur les photos qu'il pourrait trouver sur le net. De ton côté, tu faisais quand même attention à ne pas poster de toi-même une photo où ton visage est visible, jouant sur des angles et des masques pour quand même pouvoir être active sur les réseaux sociaux.

"Disons plutôt que je la trouve ennuyeuse ? Elle est trop sage." Tu hausses les épaules en lui annonçant le point de vue que tu as sur ta cousine. Un point de vue biaisé par tes parents qui t'ont laissé entendre que c'était une gentille fille, que contrairement à toi, elle ne faisait pas de frasques ou encore simplement qu'elle réussit ses études. "J'aimerais qu'elle profite un peu plus de la vie plutôt que de rester dans le moule dans lequel nos parents cherchent à nous mettre." Tu l'écoutes alors, entendant ses arguments, mais sans pour autant être convaincu. "Peux-tu réellement dire que tu es heureux en ne quittant jamais la zone dans laquelle tes parents contrôle tout ? Peut-on vraiment parlé de bonheur quand au final, on suit un chemin qui nous a été tracé ? J'aimerais qu'elle me montre qu'elle est pas juste le produit des choix de ses parents tu vois." Parce que toi, t'es persuadé que si tu étais pas sortie de ce chemin, tu ressemblerais beaucoup à Rosie. "Je cherches pas à jouer les cupidons." Tu laisses entendre un rire. "Plutôt à la dévergonder un peu."

Tu lui demandes alors d'être discret au sujet de ton retour, surtout vis à vis de Rosie bien que tu ne le précise pas clairement. "Disons plutôt que je suis en fuite ?" Tu te pinces un peu les lèvres dans un demi-sourire pour lui faire comprendre que l'idée de la mission du gouvernement serait bien plus plaisante pour toi. "Merci."

Tu te décolle de l'entrée pour répondre à sa demande et fouiller dans son sac afin de trouver les fameuses rondelles noire que tu lui tends. "Ouais, je le dirais à Braden. D'ailleurs, je lui ai filé ton meetsa si jamais il a besoin de faire d'autres réparations et si t'es dispo. J'espère que ça te dérange pas." Et si c'était le cas, c'était un peu trop tard étant donné que tu avais déjà passé l'information.

Les couleurs étaient à la mode, c’était ce qu’il avait remarqué dans les foules qui traversaient les rues de Boston. Du rouge vif aux tons pastels, chacun laissait parler ses goûts et on savait que ceux-ci étaient subjectifs. Il n’avait pas trouvé légitime de faire une quelconque réflexion sur ce bleu électrique qui, de toute évidence, ne gâchait en rien l’apparence de la jeune femme qui se trouvait avec lui, dans cette salle de bains. Les envies capillaires de la bleue avaient laissé place au sujet qui concernait Rosie, et Dean avait tenté de défendre la blonde comme il l’avait pu, mais la demoiselle qui revenait tout juste trouva à employer des mots plus rudes. Chiante – coincée – pantin ; ça faisait beaucoup pour une seule femme, et Rosie était l’une de celles avec qui il aimait passer du temps, justement pour tous ces défauts dans lesquels il trouvait moult qualités. Simple – adorable – respectueuse. Ça changeait de la superficialité du monde.

Il comprenait toutefois là où la fameuse cousine voulait en venir, parce que lui-même n’avait pas suivi les bonnes volontés de ses parents adoptifs, il en avait même fait qu’à sa tête. Et si c’est sa réelle personnalité, est-ce que tu l’aimerais moins, questionna-t-il la colorée, peut-être que c’est toi qui tente de la transformer en ce qu’elle n’est pas ? Une supposition posée comme ça, qui n’avait rien d’une attaque. Une réflexion comme une autre qui était apparue au cours de leurs échanges. Rosie… dévergondée…, répéta-t-il avant de sentir le rouge monter à ses joues en imaginant Miss Reynolds se laisser aller, si ça arrive, je penserai peut-être à prendre ma toute première cuite. Chose qu’il ne s’était jamais autorisé, puisqu’il était musulman. Il essuya son visage de sa manche, dans l’espoir de faire déguerpir la chaleur qui avait enveloppé son visage ; mine de rien, lui aussi respectait une certaine ligne de conduite.

En fuite, s’exclama-t-il, d’un air suspect, qu’est-ce que t’as bien pu faire pour mériter d’être recherchée comme ça ? Il pensait à un vol, ou pire un braquage. Sa copine actuelle avait été incarcérée pour avoir participé à ce genre de casse, et elle avait peiné à se défaire de ça. La vagabonde risquait de se coltiner un casier judiciaire pour une paire d’années… Et voir des portes se fermer devant son nez. Il tâta les doigts de la cousine pour attraper la rondelle noire et remplaça l’user avant de commencer à tout remettre en place. Ce n’est pas un problème, les recommandations sont les bienvenues, dit-il. Le salaire d’un militaire n’était pas énorme lorsque ce dernier ne s’engageait pas sur des opérations extérieures, OPEX qui offrait une prime loin d’être désavantageuse. Mais il avait pour projet de repasser le concours de Sergent, alors autant dire que les petits travaux à côté allaient vraiment l’aider.

Écoute, je pense que c’est tout bon, prévint-il avant de remonter les valves dans le sens inverse du sens des aiguilles d’une montre. Il toucha la tuyauterie tout du long pour s’assurer qu’aucune fuite ne subsistait, mais ça ne voulait plus. Il se releva, le visage légèrement éclaboussé d’eau claire, le t-shirt manches longues et son pantalon un peu humides à cause du sol trempé de la salle de T’aurais une serviette à me passer, s’te plaît , lui demanda-t-il.

Tu soupires un peu en entendant les propos du militaire. L'aimer moins ? Non pas vraiment, tu le sais, mais tu serais peut-être un peu déçue de réaliser que vous êtes si différentes. "Disons plutôt que j'aimerais qu'elle se lâche un peu, un grain de folie ne fait pas de mal. C'est pas à quarante ans qu'elle pourra profiter de sa vie. Il est préférable de le faire maintenant, de le faire quand on est jeune." Parce qu'après, t'as les emmerdes, les soucis financiers, les histoires de familles, d'enfants. Toi tu commences déjà, malgré ton jeune âge, à rentrer dans les emmerdes d'argents, parce que t'as claqué la porte de ton palais. "Faut profiter tant qu'on le peut, parce qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait." Ouais, parfois tu t'étonnes toi-même de pouvoir balancer des phrases dans ce genre. C'est quel grand sage qui a dit ça déjà ? T'en a aucune idée, mais tu connais la phrase, c'est déjà un bon début.

"C'est un défi ?" Tu esquisses un sourire é la suite de ses propos. "Si j'arrives à la faire sortir un peu de sa zone de confort, tu devras passer une soirée alcoolisé avec moi et elle, t'es partant ?" Parce que tu le sais déjà, ça pourrait être très drôle pour toi, bien qu'en même temps, devoir gérer les deux en même temps, ça pourrait être compliqué. Mais en même temps, il pourrait très bien accepter ce petit défi en ayant une confiance aveugle dans la sagesse de ta cousine.

Il répète alors après toi le mot en fuite. Question qui tombe et tu laisses entendre un petit rire. "Je suis une fille sage moi, j'ai pas de soucis avec les flics. C'est ma famille que je fuis." T'hausses les épaules comme si c'était normal, logique de fuir sa famille comme tu le fais. Mais non, au fond tu le sais que normalement juste couper les ponts devraient suffire, mais toi, t'es obligé de traverser un océan et te cacher pour espérer un peu de tranquillité face au contrôle que ton père désir avoir sur ta vie.

Tu le laisses terminer sa mission, continuant de lui parler et de lui répondre au gré de la discussion, lui donnant les objets demandé. Une fois la tâche terminée, il te le signale et se relève ensuite avant de te demander une serviette. Tu te détournes alors de lui pour faire face à une armoire. "Une petite, ça te suffit ?" Tu poses tes doigts sur le linge de bain, attendant sa réponse avant de t'en saisir pour lui donner celui de la grandeur désirée.