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La poésie vit d'insomnie perpétuelle. (& sinna)

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Gin Hadley & @Sinna Sinclair
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Aujourd'hui, c'est une bonne journée. Tu le sais, dès le moment où tu as ouvert les yeux, la bonne humeur t'a envahi. Ça t'arrive souvent, tu prends la vie du bon côté, toujours. Tu n'as pas le temps d'être triste, jamais. Le problème de vivre sa vie à mille à l'heure, c'est que les minutes s’échappent entre tes mains.
Tu as réussi à échanger ton shift de la journée pour pouvoir terminer plus tôt et te laisser ta soirée libre. Tu as entendu parler d'une petite librairie sur Charles Street qui organise une lecture de poésie ce soir, et tu n'as pas envie de rater ça - quelqu'un qui lit à ta place, le rêve.

Tu repasses par chez toi après le travail, pour poser tes affaires et te préparer rapidement. Ton frère est en train de regarder la télé, un match des Celtics contre les Warriors. Immédiatement, ton attention est captivée et tu t'autorises à t’asseoir deux minutes sur le canapé avant de repartir. Et puis tu clignes des yeux, et déjà vingt minutes se sont écoulées. Fuck, fuck, fuck. Maintenant, tu es en retard. Tu te lèves soudainement du canapé, attrapes tes clés et files sans même dire au revoir. Lui, il me bronche pas, les yeux rivés sur le match, il a l'habitude que tu disparaisses d'un coup de vent. Tu sprintes jusqu'au premier métro, c'était bien la peine de rentrer prendre une douche si c'était pour transpirer en courant partout.

Après un trajet qui te semble interminablement long, tu arrives enfin à destination.
Lorsque tu entres dans la librairie, tu entends l'autrice déjà commencer à se présenter, tout le monde est déjà installé. Quelques habitués du lieu se retournent vers toi pour te lancer un regard noir auquel tu réponds d'un haussement d'épaule. Merde, vraiment en retard. Tu frayes ton chemin entre les sièges déjà pris pour atteindre la seule chaise que tu aperçois disponible. "Oops, pardon, pardon.", tu chuchotes un peu trop fort à chacune des personnes que tu bouscules sur ton passage. Et enfin, tu t'assieds entre une jeune fille de ton âge environ, et un octogénaire à deux doigts de clamser. Wow, jamais vu quelqu'un d'aussi vieux. La lecture commence, et tu te laisses porter par les mots, les rimes, les émotions.
Les trente minutes suivantes défilent à toute allure, concentrée sur ressentir chaque poème récité. Alors que les applaudissement te ramènent à la réalité, tu prends à nouveau conscience du monde autour de toi. Conscience aussi que tu n'as toujours pas mangé, et la faim commence à se faire sentir. Heureusement, tu as toujours des barres énergétiques dans ton sac à dos, habitude de sportive. Tu en attrapes deux, une pour toi, et propose l'autre à ta voisine (la jeune fille, pas l’octogénaire, tu as trop peur qu'il te fasse une crise cardiaque si tu le surprends un peu trop vite). Tu as grandi avec cinq frères et sœurs, le partage c'est inné en toi, même avec des inconnus. D'un grand sourire, tu lui tends la friandise.
"Promis, c'est pas empoisonné." Tu ne sais pas pourquoi tu as préciser ça, maintenant elle va penser que tu essayes de cacher quelque chose. Après une courte pause, tu ajoutes en hochant la tête. "Pour de vrai." Voilà, beaucoup moins suspicieux comme ça.
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avec @Gin Hadley



Mon arrivée à Boston a été rythmée par les imprévus : d’abord, mon sac à dos égaré dans le train, que je me suis empressée de récupérer à la dernière seconde avant que les portes ne se referment et que le wagon ne fasse demi-tour vers New York, emportent ma tablette, mon portefeuille et le reste de mes effets personnels avec lui. Ensuite, le mot laissé par mon frangin sur la porte d’entrée alors qu’on devait se retrouver pour fêter mon arrivée :

La poésie vit d'insomnie perpétuelle. (& sinna) Eyyy

Et enfin, un email du secrétariat de Harvard m’annonçant que cette année, les profs stagiaires sont chargés de préparer des activités pour les nouveaux étudiants durant la « Freshers’ week », en septembre. Ok, j’ai deux mois pour me concerter avec les autres profs stagiaires et organiser des trucs, mais bon… jouer les animatrices est loin d’être ma vocation. Prof, j’veux bien. Monitrice de camp de vacances, un peu moins. J’ai passé ma première semaine en ville à explorer un peu, faire des courses - faut croire que mon cher frérot ne vit que d’amour et d’eau fraîche puisque son frigo était vide - et exterminer des zombies sur l’écran géant du salon. J’ai bien fait d’emporter ma Playstation avec moi… même si va falloir que je me calme, si j’veux pas me retrouver avec des cernes sous les yeux à force de jouer jusqu’aux premières lueurs de l’aube.

Ces derniers jours, j’ai pas mal fouiné dans toutes les vieilles bibliothèques trouvées sur mon chemin. Y a un truc qui me fascine dans ces lieux : l’odeur des livres, les bruits feutrés et les conversations chuchotées. Une vraie expérience ASMR. J’ai aperçu un poster dans l’une d’entre elles, l’autre jour, qui annonçait une lecture de poésie en début de soirée. Du coup, j’ai décidé de délaisser mes zombies pour quelques heures, histoire de me donner l’impression d’avoir fait quelque chose de productif.

J’ai pris place sur un siège dans la troisième rangée parmi une majorité de quincagénaires et cinq ou six étudiants.

— Bonsoir à tous, je m’appelle…

Au moment où la poète décline son identité, tous les regards sont attirés par une retardataire qui se fraie un chemin entre les rangées avec autant de grâce qu’un chat bourré. L’inconnue profite du vide à ma droite pour y installer son derrière. Blonde et élancée avec des yeux taquins surmontés de sourcils épais, elle me fait penser à un mannequin, une de ces filles qui éclairent la pièce partout où elles vont. Un soleil d’été alors que je suis plutôt une lune froide et solitaire. Une autre étudiante, sans doute. Je détourne le menton pour me reconcentrer sur l’autrice qui entame son premier poème... sur le thème de la déception amoureuse. Joyeux.

Miettes dispersées
Arrachées à un pain déjà rassis
Une bouchée de pitié et de plaisir égoïste
Une tasse de farine
Une centaine de gouttes de désir
Ignorée, la mouche
Bien qu'à nos oreilles ait retenti son frémissement d’ailes
Bafoués, nos serments murmurés
Pas plus réels que ce pain « sacré »
Un pain fait d'air
Or un estomac creux n'est pas difficile
Et le gouffre déshydraté avalera volontiers
La soupe la plus insipide, tant qu’en son sein
Flottent des morceaux de rêves
Pour un cœur solitaire, une mouche morte est une pépite de chocolat
Pour un cœur solitaire, une miette de pain est un festin

Les poèmes s’enchaînent jusqu’à ce que les applaudissements m’arrachent à ma rêverie. Et j’ai presque un sursaut quand ma voisine brandit une… barre de céréales dans ma direction.

— Promis, c'est pas empoisonné…

Ah, heureusement qu’elle précise.

— Pour de vrai, m’assure-t-elle encore.

Je refuse son offrande avec un sourire poli et un geste de ma main, alourdie de bagues en argent.

Nan, c’est gentil.

Et comme dans toutes les situations où je me sens mal à l’aise, je sors mon portable de ma poche pour faire semblant d’y vérifier quelque chose : l’heure ? Aucune notification ne décore mon écran. Non pas que ça me surprenne. J’ose à peine jeter un regard en coin à la blonde, de peur qu’elle m’adresse de nouveau la parole. Ou peut-être, quelque part, en espérant qu’elle le fasse.

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D'un geste de la main, elle refuse ton offrande. "Oh, okay." Tu te trouves troublée par son refus. Pourquoi tu as eu besoin d'insister sur le poison que tu n'as définitivement pas mis dans sur ta barre énergétique. Troublée aussi, parce que tu admires quelques secondes les bagues autour de ses doigts, puis lance un regard vers ta propre main. Tu n'en portes aucune, tu aimerais bien, ça rend bien sur la sienne. Mais tu as la manie de perdre tout ce qui n'est pas attaché avec sécurité à ton corps. Tu préfères opter pour des bracelets, spécifiquement un simple lacet bleu en cuir noué autour de ton poignet, partagé avec ton meilleur ami d'enfance. Parfois tu l'agrémentes avec d'autres bracelets, mais pas aujourd'hui.
Malgré son refus, tu ne t'offenses pas. C'est son choix. À la place, tu en proposes encore plus. "T'es sûre ? J'ai peut-être un autre goût au fond de mon sac, si celui-là te plait pas." Tu ne voudrais pas qu'elle meurt de faim.  Mais tu ranges la deuxième barre dans ton sac, en vrac, puis repose le sac à tes pieds.

Tu dévores ta barre, affamée, pendant que les clients de la librairie continuent d'écouter silencieusement l'autrice finir sa promotion. Elle propose à tous d'acheter son recueil de poème, et de la rejoindre à sa table pour le faire signer. Toi, tu n'attends qu'une chose : être libérée. Après avoir englouti ton snack le plus discrètement que tu en sois capable, tu ressens le besoin de bouger, de remuer, d'exploser. Les gens autour de toi commencent enfin à se lever doucement, il est maintenant socialement acceptable pour toi de t'agiter pour expulser cette énergie dormante.

Tu te lèves soudainement, le fossile humain assis à côté de toi sursaute à ton mouvement brusque alors tu fais un signe pacifique de la main pour le rassurer. Tu étires tes jambes, étends tes bras, et enfin tu peux sentir ton sang couler dans tes veines à nouveau. Une fois ton corps ranimé, tu portes ton attention à nouveau sur ta voisine, tu te penches dans sa direction dans ta routine d'étirement. Elle est absorbée par son téléphone, peut-être occupée par une conversation prenante. Mais tu décides de l'interrompre quand même. "Tu viens souvent ici ? Je t'ai jamais vu avant." En même temps, tu ne sais même pas si tu es déjà venue ici toi-même. Peut-être une ou deux fois dans les années précédentes, mais tu ne fréquentes pas ce lieu régulièrement. Mais ça n'en rend pas moins valide ce que tu viens de dire : tu ne l'as jamais vue auparavant, tu t'en serais souvenu. D'une certaine manière, elle dégage une aura qui t'intéresse. Le genre de personne que tu as envie de connaitre, de découvrir. "Gin." Tu tends une main vers elle pour essayer de sceller votre rencontre. "Mon nom, je m'appelle Gin." Et maintenant, tu espères juste qu'elle réciproquera la volonté de te connaître.

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avec @Gin Hadley



Je secoue légèrement la tête à sa seconde proposition. Ça ne m’étonne même pas qu’elle en ait plusieurs dans son sac, et je suis sûre qu’elles sont toutes délicieuses, mais… je me suis gavée de friandises avant de venir ici. Et les miennes ne sont pas aussi saines que les siennes, donc elles me pèsent encore sur l’estomac. Parmi mes favorites, les Twizzlers, que je trouve extrêmement addictifs et qui disparaissent à la vitesse de la lumière quand je suis concentrée sur mes jeux vidéos.

Les « crunch crunch » de ma voisine me font sourire malgré moi alors que je m’efforce de garder les pupilles rivées sur mon écran de téléphone, avant de les relever vers la poète. Je suis en train de me demander si je vais oser aller lui parler lorsque la boule de feu à mes côtés se lève subitement et m’adresse de nouveau la parole.

Oh euh, non c’est la première fois. Je viens juste d’emménager à Boston.

J’ai un léger mouvement de recul - probablement imperceptible pour mon interlocutrice - lorsqu’elle me tend la main. Le problème avec moi, c’est que je ne sais jamais ce qui pourrait être un trigger. Et la dernière chose dont j’ai envie, c’est d’avoir un moment de flou alors que je me dissocie, sachant que ça peut durer quelques secondes, voire plusieurs minutes. Je me rassure en me disant que ça n’arrive pas si souvent que ça, et finis par lui serrer la pince en y mettant un peu de pression, « pour ne pas donner l’impression d’être une personne faible » comme dirait mon père.

Une sensation familière me traverse en entendant son prénom. C’est une blague du cosmos, c’est ça ?

Moi, c’est Sinna, mais tu peux m’appeler… Sin.

Gin et Sin. On pourrait pas faire mieux, vraiment. Quelque part, je me demande si ça veut dire quelque chose. Si cette rencontre pourrait avoir une quelconque signification dans le chaos que représente l’infinité de possibilités qui se dessinent chaque jour selon les choix qu’on fait.

Tu… t’as des plans pour le reste de la soirée ?

Je grimace en m’entendant essayer de faire la conversation et remonte mes lunettes noires sur mon nez dans un geste tranquillisant. Raaah. Je sais jamais quoi dire et j’ai toujours l’impression de sortir les pires inepties possibles…



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Tu adores rencontrer des nouveaux arrivants, parce que tu peux les voir découvrir ta ville natale avec un regard frais. Toi, tu connais déjà tous les recoins de Boston, tu y baignes depuis tes premiers jours. Alors croiser une novice de la ville, c'est un air de renouveau. Tu affiches un grand sourire rayonnant en apprenant qu'elle vient d'emménager ici, tu tiens à peine en place alors qu'elle te sert la main. La pression de sa poigne te surprend, te désoriente un peu, tu penses même que tes joues rougissent à cet instant. "Sin… Gin… On est faites pour être ensemble." Les Aventures de Sin & Gin : Deux amies à Boston, ça donnerait une série TV du tonnerre. Et maintenant, tu es déterminée à devenir son amie. Tu réalises que pendant tout ce temps, tu as continué de tenir sa main, et enfin tu lui redonnes sa liberté. Tu réajustes ta position pour lui laisser un peu d'espace.

Elle te questionne sur tes plans de la soirée. En général, tu vis d'imprévus. Tu vas où le vent te mène, sans y réfléchir. En l'occurrence, cette soirée spécifique, tu serais probablement sortie de cette librairie -peut-être un ou deux nouveaux livres en main. Tu aurais marché jusqu'au premier Burger King pour attraper des frites, continué le long de la rivière jusqu'à trouver un coin tranquille pour découvrir tes nouveaux achats. Ou alors, peut-être que tu aurais croisé un groupe de jeunes enivrés que tu aurais suivi au prochain bar. Alors tu hausses juste les épaules en regardant le plafond. "Non, rien de prévu. Mais j'accepte toujours une agréable compagnie si tu veux que je te montre les meilleurs recoins de Boston." Tu lui réponds avec un peu de malice dans ta voix, comme un enfant excité de montrer sa dernière découverte. Et puis tu lui lances à ton tour une question, obstinée à en apprendre plus sur elle.

"T'es venue ici pour le travail ? Les études ?" Tu lui laisses à peine le temps de répondre à ta question que tu enchaines immédiatement avec un questionnaire digne d'une agence tourisme. Peut-être que tu devrais te reconvertir en guide la prochaine fois que tu perds ton job. "T'as visité le Musée de la Science ? Super endroit, ils ont même un planétarium."

Tu n'as jamais été un esprit très scientifique, médiocre à l'école et incapable de résoudre une multiplication sans ton téléphone en main. Mais l'idée que d'autres gens aient réussi à créer, inventer, découvrir au point d'appercevoir toutes ces planètes au loin, ça te fascine. Tu ne comprends pas ce que tu y vois, mais tu aimes. Tu claques des doigts frénétiquement comme un mécanisme pour te souvenir des activités essentielles des first-timers de la ville. Et d'un claquement final, tu pointes vers elle. "Y'a aussi le jardin botanique, pas très loin. Tu peux même y faire un tour de pédalo."
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Si ses joues rosissent quand elle répète nos noms, les miennes sont probablement déjà rouge tomate. Faites pour être ensemble… c’est drôle, le commun des mortels ne dirait jamais un truc pareil à voix haute, mais cette fille n’a clairement aucun filtre. Et ça me plaît plus que de raison.

En y réfléchissant à deux fois, c’est vrai qu’on pourrait croire que ma question était une invitation. Après tout, qui demande « tu fais quoi ce soir ? » sans avoir une idée derrière la tête ? Moi, faut croire. Je vous avais dit que mes compétences sociales laissent à désirer. Aussi, je me maudis intérieurement lorsqu’elle agrippe la perche que je lui ai accidentellement tendue et me propose de jouer… les guides. Une flamme d’excitation juvénile s’anime en moi à cette idée, et je l’étouffe du mieux que je peux.

Ce serait trop risqué.

C’est sympa de ta part, j’élude. J’imagine que tu vis ici depuis longtemps. J’suis venue de New York, pour un stage à Harvard. Je vais enseigner la littérature, en tant que prof-assistante à la rentrée. Et toi ?

Quand elle m’interroge sur les lieux que j’ai déjà visités, je hausse les épaules en esquissant une moue désolée.

Nan… ça fait qu’une semaine que je suis là et je l’ai passée à bosser et préparer mes cours.

Autour de nous, les gens commencent à s’éparpiller et la salle à se vider.

Je pense qu’ils ne vont pas tarder à nous mettre à la porte. (Je tapote ma tempe, comme pour marquer ses paroles dans mon esprit.) Mais, j’y penserai, pour le musée et le jardin botanique.  

J’attrape la veste en jean que j’avais laissée sur le dos de ma chaise et l’enfile en sentant une épine invisible s’enfoncer lentement dans ma poitrine. Ça y est, elle va comprendre… elle va lâcher l’affaire. Elle pensera peut-être avoir dit quelque chose de mal, ou que je suis sûrement une asociale ou snob de la Grosse Pomme qui se croit trop bien pour traîner avec des Bostoniens. Et honnêtement… ça me tue. Parfois, je me laisse aller à croire que je pourrais me faire des amis, moi aussi. Et puis, je me rappelle que tout est beaucoup plus simple à gérer lorsque je suis seule. Beaucoup plus ennuyeux, également. Morne, sans intérêt… est-ce que ce serait vraiment si terrible que ça de faire exception aux règles que je m’impose, rien qu’une fois ?

Je me retourne vers Gin en me mordant la langue, regrettant déjà ce que je m’apprête à dire.

J’serais pas contre une petite balade guidée, si le cœur t’en dit.



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"Je suis née à Boston. Ici depuis toujours." Malgré ton sourire, tu lui réponds avec une pointe de mélancolie dans ta voix. Boston, tu l'aimes et la chéris. Parfois, Boston t'ettouffe. Tu aimerais pouvoir t'envoler, partir loin, découvrir le monde mais quelque chose t'y retient toujours. Ta famille, ton compte en banque, ou peut-être que derrière toute cette confidence, tu as peur de t'éloigner trop loin. Tu secoues la tête pour effacer cette pensée. Peur, toi ? Jamais. Et tu réalises ce qu'elle vient de te dire. Prof !? Wow, wow, wow. Tu es face à une érudit. "Wow, tu dois être super intelligente alors." Tu te penches vers elle pour chuchoter le reste de ta phrase, tu ne voudrais pas divulger ton secret au reste de la librairie. "J'me suis arrêtée au lycée. Je suis pas très futée." Et puis tu te redresses, et du même souffle tu enchaînes la suite. "Mais, wow, impressionnant. Bravo pour ton stage." Tu devrais peut-être arrêté de dire wow, parce qu'à force, elle va te penser encore plus ahurie que tu ne l'es.

Tu l'observes récupérer sa veste, et se préparer à sortir. Tu ne bouges pas, captivée par ses mouvements. Et aussi, parce que toutes tes affaires sont déjà prêtes, tu n'as qu'à attraper ton sac à dos et tu seras parée à partir. À terminer cette conversation, cette rencontre. Peut-être ne jamais la revoir, Boston c'est une grande ville et tu n'as même pas son numéro de téléphone. Tu connais juste son nom, Sin. Sin. Tu continue de le répéter pour l'imprimer dans ton esprit, pour être sûre de t'en souvenir, et tu restes silencieuse alors que votre moment arrive à son terme. C'est rare, de ne pas t'entendre parler. Tu continues d'observer autour de toi, tout le monde se dirige vers la sortie, et ta nouvelle amie aussi. Tu grimaces quand tu commences à comprendre que votre aventure s'arrête là. Tu repenses à une conversation récurrente que tu as eu dans le passé. Gin, tu sais que parfois t'es vraiment envahissante ? Et tu as bien peur que cette fois-ci encore, tu l'as été. Mais tant pis, tu rencontreras d'autres personnes, tu te feras d'autres amis. La deception n'est que passagère, tu étais intriguée par cette fille-là mais tu trouveras une autre occupation.

Elle se retourne vers toi, ta moue encore affichée. Vos regards se croisent, tu ne sais pas pourquoi ton coeur rate un battement. Tu t'attends à ce qu'elle te dise au revoir, peut-être qu'on se re-croisera un jour dans cette ville de 125 mètres carrés.  Et puis, tel un labrador à qui l'on vient d'annoncer l'heure de la promenade, tu remues la queue, ton visage s'illumine. C'est pas encore terminé. Tu attrapes ton sac d'un mouvement beaucoup trop énergétique, une poussée d'adrénaline, en secouant la tête de haut en bas frénétiquement pour lui répondre. "Je sais exactement où t'emmener. Tu me fais confiance ?" Confiance, c'est un bien grand mot alors que tu menaçais de l'empoisoner il y a de ça quelques minutes. Tu attrapes sa main avant même d'attendre sa réponse et tu l'entraines vers la porte sans perdre une minute.

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Ça me met toujours mal à l’aise, lorsqu’on me félicite pour mon « intelligence ». Comme si celle-ci ne se mesurait qu’au nombre de diplômes accrochés aux murs de la maison familiale et au nom de l’université qui figure dessus. Gin a l’air carrément embarrassée de m’avouer qu’elle n’est pas allée plus loin que le lycée, alors que perso, j’ai presque envie de la féliciter. Pas pour me moquer, mais pour de vrai. Moi qui ai toujours suivi le parcours qu’on m’imposait, j’ai de l’admiration pour les gens qui ont dévié des sentiers battus. À mon sens, il est clair que le parcours scolaire est loin de déterminer si on est futé ou non. Si un singe, un poisson et un éléphant sont tous notés sur leur capacité à grimper à un arbre, qui va gagner, à votre avis ?

C’est hallucinant comme les traits de son visage changent à la mention d’une balade. À croire qu’elle a vraiment envie de continuer de passer du temps avec moi. Ouais, ça me surprend toujours. Et lorsque sa main attrape la mienne, je me laisse décoller telle une feuille capturée dans une bourrasque, emportée par un tourbillon nommé Gin. Si les ouragans portent des prénoms, pourquoi les tourbillons ne pourraient-il pas aussi être baptisés ?

On sort de la bibliothèque et le vent souffle notre arrivée, comme pour rivaliser avec celle qui m'entraîne à sa suite.

Eh bien… où est-ce que tu m’emmènes comme ça ? j’ose demander après quelques secondes, même si je suis quasi certaine qu’elle ne me le dira pas. T’habites dans le coin ?

Pourquoi je lui demande ça ?! Je commence à la connaître, et elle pourrait bien croire que je m’invite chez elle…



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Tu sors de la libraire, accompagnée de ta nouvelle amie. Le vent frappe ton visage, et tu profites de ce premier souffle pour inspirer profondément. L'air de la liberté, l'appel d'une évasion, une rafale à l'intérieur de toi.

Tu libères la main de la jeune femme, maintenant sûre de votre connexion, et commence à la guider vers ta destination d'un pas décidé. Tu en oublies même qu'elle ne lit pas tes pensées et n'a aucune idée de où tu l'emmènes. Et quand elle te questionne, tu préfères éluder. "Surprise. Pas très loin, promis." Tu y ajoutes un clin d'oeil et un sourire enfantin en espérant la rassurer. Elle continue de t'interroger en te demandant si tu habites dans les environs. Tu regardes autour de toi pour repérer le nom de l'intersection que vous croisez. Bien loin de chez toi. Toi, tu vis dans un coin moins élégant. La peinture de ta maison jaunie, le papier peint couvert des traces de ton enfance, les meubles sur le point de s'écrouler, et la compagnie de tes frères et ton père au quotidien. Tu réponds, hésitante. "Hm. J'habite à environ trente minutes de métro d'ici." Tu saisis l'occasion pour retourner la question et en apprendre un peu plus sur Sin. "Et toi ?"

Tu accélères tes pas pour la devancer suffisamment et marcher à reculons tout en lui faisant face afin de continuer votre conversation. D'ici, tu peux la regarder droit dans les yeux. Verts, avec un pointe de bleu et quelques fragments d'or. Un mélange agréable dans lequel tu pourrais te perdre si tu y plongeais trop longtemps. Alors tu esquives, et regardes les nuages flâner au dessus de vous à la place. "Ton livre préféré ?" Tu continues dans cette direction quelques pas avant de manquer de trébucher sur une canette qui traine sur le trottoir. Tu t'arrêtes un instant, pour la ramasser, et t'eloignes juste assez loin pour atteindre la première poubelle que tu aperçois. Ta bonne action accomplie, tu trottes de retour jusqu'à la jeune fille et reprends votre marche côte à côte.
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Qu’est-ce que je vous avais dit ? Pas de réponse satisfaisante quant à la destination, mais je dois admettre que ça a son petit effet : un crépitement au creux de mon ventre, une lueur d’anticipation qui s’enflamme encore plus à la vue de ce clin d’œil espiègle. Quand elle m’interroge sur mon livre favori, j’y réfléchis sérieusement - peut-être trop sérieusement - c’est un de mes problèmes. Je crois que je ne prends jamais rien à la légère. Je l’observe se débarrasser d’une cannette qui traîne en me mordillant la lèvre pour ne pas céder au rire. Tiens, une écolo ? Je lui offre une réponse quand elle revient à mes côtés :

Les Quatre Filles du Dr. March. Je retrouvais un peu de moi dans chaque personnage, tu vois…? Jo et son amour de la littérature, Meg et sa coquetterie, Amy et son côté capricieux, Beth et sa… sensibilité.

Ça pour être sensible… on peut dire que je le suis, même parfois trop à mon goût. C’est autant une qualité qu’une sorte de malédiction, qui me permet à la fois de vivre tout intensément, mais qui m’empêche également de vivre « normalement » dans ce monde trop bruyant, trop peuplé, trop sale… je me suis toujours sentie à l'étroit, perdue. Mais, je m'égare, justement.

Et toi ?



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