Manex ¦ Nightcall

Mercredi 8 juin

Ton regard se pose sur ton téléphone. "Putain, je serais jamais prête !" Te stresses tu en constatant l'heure affichée à l'écran. Faut dire que t'as longuement hésitée sur la façon de t'habiller pour ce soir. En temps normal, tu adaptes ta tenue à l'endroit où tu vas, ou du moins tu essaies, mais là... Manny, il t'a rien dit sur votre destination. Tu sais juste qu'il vient te chercher avec une idée bien en tête et toi, tu te prêtes au jeu. Un jeu que tu sais plus que dangereux. Première rencontre avec ce gars qui t'a contacté sur le net. Il ne sait pas grand chose de toi et l'inverse est la même. Le hic c'est que tu sais clairement pas si t'arrivera à réagir quand il t'appellera Bernadette. T'aurais du lui dire que t'avais un surnom, que t'aime te faire appeler Lex en lien avec Lex Luthor. Après tout, tu sais parfaitement qu'un surnom n'est pas forcément en lien avec le prénom.

T'attrape finalement ta robe nacrée. Peut-être qu'elle sera trop courte ou trop décolleté pour ce qu'il a prévu, mais l'idée derrière cette rencontre, c'est justement de le provoquer et de jouer sur cette stupide phrase que tu as mises dans ton profil. Et franchement là, t'en a rien à foutre si on venait à te prendre pour une catin. T'as juste envie de t'éclater ce soir, de laisser tout tes soucis et tracas derrière toi et ce Manny est pour toi une porte de secours. Avec la tournure des derniers événements t'as beaucoup de merde en tête même si tu tentes de ne pas le laisser paraître plus que cela. T'aimes pas te plaindre et dernièrement t'as l'impression de faire que ça et aussi de dire merci à tout le monde. Tu te désespères, mais en même temps c'est ta situation qui veut cela.

Une fois ta robe mise, tu files dans la salle de bain pour tenter de te faire un maquillage discret, en mode vite fait bien fait. T'es as cours de temps, tu le sais. Un coup de brosse dans tes cheveux bleus, tu prends quand même le temps de te regarder dans le miroir et fini par envoyé un baiser à ton propre reflet. T'es satisfaite. Tu retournes alors dans ta chambre pour enfiler des chaussures à talon simple, mais efficace et attrape ton sac à main Louis Vuiton et tu te précipites alors vers la porte d'entrée de la villa. Restant sur le seuil de celle-ci, sous l'éclairage du porche, t'observes alors, les voitures qui approchent, te demandant bien laquelle il peut bien conduire. Et oui, t'as finalement réussi à être prête dans les temps, avec juste une petite avance de quelque minutes pour ne pas dire seconde.

@S. Manny Ferrer

Toi qui tentais de prévoir quelle voiture allait s'arrêter devant toi, tu finis surprise par la moto. Elle s'arrête et tu sens, malgré le casque et la visière baissée le regard de l'homme sur toi. T'esquisse un sourire et incline la tête sur le côté. Tu comptes pas parler tant qu'il ôtera pas cette protection. Chose qu'il fait rapidement pour te laisser entendre sa voix pour la première fois. Remarque judicieuse qu'il te fait. Tu connais ce principe de bien se couvrir en moto car en cas d'accident tu le paies cher sinon. "Je ne suis pas certaine avoir été prévenue." Rétorques tu tout aussi rapidement à sa remarque pointant du doigts l'engin à deux roues. Tu le suis du regard, l'observant s'approcher ce qui te force à relever un peu le regard pour capter ses yeux. "J'oses espérer alors que tu sais conduire sans risque et que tu es assez galant pour me prêter ton blouson au moins." Tu poses alors tes doigts sur son vêtement, le saisissant en douceur comme pour le provoquer alors que tu te rapproches encore un peu de lui, désireuse d'observer ses yeux de plus près, de profiter de la lumière du porche pour bien les voir. Après tout, c'était de là que venait ce rencard, la possibilité pour toi de se perdre dans ses émeraudes. "Je ne voudrais pas avoir froid." Souffles tu alors que ton regard est plongé dans le sien et que ta main à fini par lâcher son vêtement pour se poser délicatement sur son torse. Tu entres déjà dans le jeu, jouant d'une douce provocation.

Enfant capricieuse que tu te montres. Il obtempère à ta demande et le cuir de sa veste vient recouvrir tes épaules. L'odeur de son parfum qui se répand sur toi, jusqu'à ton nez. Appréciation olfactive. Tu l'observes toujours, un frisson montant le long de ton échine à ses doigts sur ta peau. Caresse brève, mais annonciatrices d'autre en devenir. Un sourire fin se glisse sur tes lèvres alors que tu te perds toujours dans son regard. Amusée, tu l'es réellement, surtout quand il te susurre ces quelques mots. Proposition que d'autres jugeraient indécentes, trop rapide. Fille facile que tu peux être, mais t'as rien à perdre à laisser ce beau mâle s'occuper de toi, te réchauffer. "Laisse le désir monter, c'est bien plus attrayant." Finis-tu par lui rétorqué sur la même tonalité. Ta main caressant son torse pour confirmer tes dires. Malicieuse. Prendre son temps, pour que le moment venu, la chaleur monte de plus belle.

La proposition de départ tombe alors et tu t'écartes de lui, un peu à regret, mais t'en profites pour enfiler correctement son blouson en cuir. Trop grand pour toi, preuve de la carrure ce l'homme qui se tient devant toi. C'est plaisant, t'as toujours eu un faible pour les hommes dans son genre. "T'as un casque pour moi ?" Est-il un homme prévoyant ou bien risque tu de devoir courir fouiller dans la chambre de l'un de tes colocataires pour trouver un casque, parce que même si cela fait peu de temps que tu vis avec eux, tu sais déjà que les trois sont susceptibles d'en avoir. Puis c'est aussi un moyen de vérifier pour toi s'il est du genre à penser à tout, et même aux petites choses qui peuvent parfois passé inaperçu et qui évite pourtant bien des emmerdes. En d'autre termes, est-il du genre à sortir couvert ?

Un petit sourire se pose sur tes lèvres. Amusée, tu l'es réellement par cet échange, cette rencontre qui vient de débuter. Tension plaisante et dont tu te joues pour le faire se languir un peu. Tu te détournes de lui, observant maintenant son deux roues. Un regard qui se relève quand il te répond. "Je n'oserais pas voyons. Pas le premier soir en tout cas." Plaisantes-tu, parce que si tu dois l'insulter à un moment ou un autre tu le feras que cela soit le premier soir ou non et que ça soit sérieux ou bien teinté d'humour comme un t'es con amical. Tes potes sont d'ailleurs habitués à ce que tu leurs balance cela quand ils disent une connerie aussi grosse qu'une maison. Il te précise alors ses dires. Sous-entendu bien présent et bien reçu. Tu te saisis du casques qui te tend alors. "J'ignores encore de quel genre tu es." Pour être honnête, faut dire que vous avez parlez rencard et pas de moyens de protection ni même de savoir si il était plutôt du genre prudent ou casse-cou. C'est là que tu réalises que depuis le début vous n'avez eu que des discussions de surfaces, rien pour apprendre à vous connaître réellement. Après tout, il est toujours persuadé que tu t'appelles réellement Bernadette et il doit sincèrement croire que tu as vingt et un an. Tu veux pas démentir pour le moment, tu pourrais pour le prénom, mais il pourrait alors douter de tout, alors tu préfères clairement subir le supplice de te faire appeler de la sorte que de perdre une occasion avec lui.

"On va où ?" Question qui tombe juste avant que tu enfiles ton casque, et tu montes à sa suite sur la moto en prenant appui sur lui. La robe, c'est clairement pas le meilleur plan surtout avec tes jambes écartées comme ça autour de lui. "Me tente pas, sinon tu risques d'avoir mes mains sous ton t-shirt." Souffles-tu avant d'enfin baisser ta visière et de passer tes bras autour de sa taille et ainsi, de te coller contre lui pour être certaine de ne pas finir le cul par terre au démarrage de la moto. Néanmoins, tu te permets de le taquiner un peu et de glisser le bout de tes doigts de l'une de tes mains sous son vêtement pour entrer en contact direct avec sa peau.

Ses doigts qui glissent sur ta peau. Paume chaude et délicate dont tu apprécies le mouvement fugace et trop temporaire. Il aurait pu poursuivre son ascension que tu ne l'aurais guère arrêté, mais le but de cette soirée n'est pas juste de finir dans les bras l'un de l'autre sinon, tu l'aurais directement invité dans ta modeste chambre dans cette immense villa. Tu délaisses également ses abdos quand il démarre pour te tenir correctement sans le déranger dans sa conduite ou plutôt le déconcentrer. Tu accompagnes ses mouvements dans les virages, t'accrochant un peu plus fortement à lui dans certains, froissant son vêtement entre tes doigts. C'est pas ta première virée en moto, t'as déjà fait quelque virée que cela soit ici à Boston ou bien à Amsterdam et pas toujours avec des gens des plus clean. Demoiselle vivant dangereusement. Mauvaises fréquentations dit son père et pas sans raison. Elle serait plus sérieuse, elle n'aurait jamais fréquenté ce genre de personne. Manny, lui il peut peut-être sortir du lot malgré son tête à tête avec l'asphalte. Bien que tu te doutes déjà que ton père le critiquerait. Homme fiancé qui s'amuse avec d'autre demoiselle. Homme aux moeurs douteux. Mais fort heureusement pour lui et surtout pour toi, ton père est à des milliers de kilomètres et ignore tout de ta présence ici.

La moto s'arrête alors et tu regardes autour de toi, cherchant à savoir dans quelle partie du centre ville il vient de te conduire. "Et c'est maintenant que tu m'emmènes dans une cave pour me couper en petit morceau." Plaisantes tu alors en descendant du deux roues, retirant assez rapidement ton casque après avoir prit la peine de tirer un peu sur le bas de ta robe. "Ça décoiffe." Rigoles tu légèrement en faisant référence un peu plus à sa conduite qu'au casque qu'il vient de mettre tes cheveux en pagailles. Tu passes ensuite vite fait ta main dans tes cheveux pour les replacer un peu correctement alors que de ton autre main tu tiens toujours le casque qu'il ta prêté. "Je suppose que reposer ma question du où on va est inutile. Tu veux peut-être que je fermes les yeux ?" Tu laisses entendre un petit rire, fier de ta bêtise.