Can't stay here | Lex

26/07/2021

Can't stay here

@Lex Reynolds
06 06 2022 •• Lex's.

De prime abord, je n’y ai pas cru, peut-être pour la forme, en songeant que malgré tout, si elle avait vraiment été là, elle aurait forcément repris contact avec moi. Evidemment, je sais que nos chemins de vie sont de plus en plus différents, qu’elle n’est plus dans le même monde que moi depuis longtemps… Seulement il faut croire qu’à la faveur de notre ancienne amitié, je me suis retrouvée des particules d’humanité. D’envie de tenter de sauver ce qui peut encore l’être, parce que Lex ne saurait pas se montrer aussi bête. Le monde doré, la vie d’héritier, sa famille bien qu’elle soit – comme toutes les familles – totalement désaxée, non tout ça, elle ne peut décemment pas l’abandonner.

Mais plus qu’à cause de l’information donnée par une potentielle future camarade Dudley, c’est grâce à l’un de mes employés que je me retrouve face à la devanture de cette baraque démesurée, hésitante à l’idée de sonner, un dimanche, n'ayant même pas pris la peine de bruncher. Parce qu’il m’a confirmé que c’est bien ici qu’elle est. Une colocation digne d’une série télé. J’avoue d’ailleurs en grimacer, tandis que je prends le temps de longuement inspirer, quand mon index parfaitement manucuré entre en contact avec le bouton de la porte d’entrée. Débutant un compte à rebours mental, tandis que j’envisage de rebrousser chemin, ce qui serait, me connaissant, le comportement le plus normal.

egotrip

(Wendy Witter)

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

「R」

Toi, t'attends pas de visites, t'as pas encore donné cette adresse à grand monde et ceux qui savent que t'habitent là devrait en théorie t'envoyer un texto d'abord, mais tu sais aussi que ça peut pas être le facteur vu que le dimanche, il y a jamais eu de courrier, et tu te doutes bien que cela n'a pas pu changer pendant ton absence. Le dimanche reste le jour du seigneur, même pour les incroyants comme toi. Alors vêtue de ton mini-short noir et de ton t-shirt sans manche blanc, tu te précipites vers la porte d'entrée. Entrouvrant celle-ci tu laisse sortir ta tignasse bleue pour observait la personne qui se tient devant toi. Ta bouche s'ouvre et se ferme alors à plusieurs reprises sous la surprise de voir cette jeune femme devant toi. Tu la fixe pendant un instant, incapable de dire un traitre mot. Non pas que t'as pas contente de la voir, mais plutôt que tout se bouscule dans ta tête. Tu sais pas comment réagir là. Tu la sais assez facilement en contact avec ta mère, tout comme probablement avec ton père également. Après tout, elle est l'une des rares personnes sur Boston, en plus de ta cousine, à avoir eu droit à tes nouvelles... Enfin, pas vraiment vu que tu ne pouvais pas lui dire tout ce que t'avais sur le coeur. Elle ignorait donc totalement ce que tu avais vécu ses derniers mois et devait probablement n'avoir que la version de tes parents. "Wendy." Finis-tu alors par dire d'un voix finalement neutre. T'as des doutes, parce que si elle se tient là maintenant devant toi, ça veut peut-être déjà dire que tes parents sont au courant de ta présence également et si c'est le cas, t'es dans la merde. Tu devrais peut-être déjà courir dans ta chambre pour refaire ta valise ?

(Invité)

26/07/2021

Can't stay here

@Lex Reynolds
06 06 2022 •• Lex's.

Quelques secondes à peine s’écoulent avant que la porte d’entrée s’entrouvre, me laissant le loisir d’observer de prime abord, de sa chevelure, les reflets bleutés. Et si elle reste sans mot dire, à fermer sa bouche pour silencieusement l’ouvrir… Je ne saurais moi-même pas quoi articuler. Dans le fond, je crois que je m’attendais à ce que mon information soit erronée. Non, rectification, je voulais qu’elle soit erronée et ne pas me heurter au fait que la non-divulgation de sa présence me donne un tantinet la nausée. Rend à mon cœur ses besoins de ne pas s’attacher. On finit toujours déçu, que ce soit en amour ou en amitié. J’ai encore aujourd’hui la preuve que c’est une irréfutable vérité. "Wendy." Elle se décide à articuler. Et moi j’en affiche un sourire mauvais, hochant le visage plusieurs fois par la positive comme si elle avait besoin d’être approuvée sur mon identité. J’en suis d’ailleurs presque au point de l’applaudir afin de la féliciter. Pensant que ça ne vaut pas la peine de lui répondre par son prénom, inutile de prouver que je me rappelle de son appellation.

Alors je crache un soupir avant de me décider à prendre le contrôle de notre aparté. « C’est bien, tu t’en souviens. » De mon baptême, on n’aurait pu croire l’inverse, puisque que la dame joue les fantômes, et oui, je l’avoue, j’utilise un ton sans aucun doute possible, mesquin. « On pourrait penser que t’as oublié tes copains. » Les vrais ceux qui étaient là il y a encore quelques mois, quelques années. Ceux qui possèdent l’aval de ses parents, aussi. Ceux qui connaissent son chemin de vie. De A à Z ou presque. Car à l’évidence, il y a des détails dont elle ne se déleste. « Tu me fais entrer ? » Malgré l’aigreur et la rancœur qui brûlent mon palais, j’estime que c’est la moindre des choses étant donné que j’ai fait l’effort de me déplacer.

egotrip

(Wendy Witter)

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

「R」

T'es choquée de la voir là, parce que tu lui as rien dit et sincèrement tu hésitais quand à la contactée ou non. Certes, elle s'avère une amie de confiance en temps normal, tu l'apprécie énormément depuis des années, mais la situation actuelle pour toi est loin d'être qualifiable de normale. "Je suis pas encore atteinte d'Alzheimer, merci de t'en soucier." Toi mordante ? Autant qu'elle peut l'être avec toi avec cette remarque acerbe. Trop de choses te prennent la tête et sincèrement, si tu pouvais éviter d'en avoir une de plus, ça serait avec grand plaisir. Donc oui, si elle désire directement partir dans des hostilités, c'est clair que tu vas pas te morfondre en excuse, surtout qu'elle ignore beaucoup de choses. Elle peut croire avoir eu de tes nouvelles pendant ses derniers mois, mais quand la question de comment tu vas tombait dans la conversation, tu étais bien loin de lui dire, non de pouvoir lui dire la vérité. Tu n'avais même pas tentée de lui faire comprendre d'une façon ou d'une autre parce que ton père vérifiait tout. Un contrôle totale sur ta vie et le contact que tu pouvais avoir sur le monde extérieur. Peut-on appeler ça de la séquestration ou bien comment tu pouvais quand même aller fréquenter l'université d'Amsterdam, ce n'est pas correct ?

Tu la fixes toujours alors qu'elle te lance une nouvelle remarque. "Lesquels ? Ceux qui cautionnent que mes parents m'enferment dans leurs propres ambitions ou bien ceux qui m'accepte comme je suis ?" Elle ne devait probablement pas savoir, mais toi, t'étais persuadé qu'elle devait s'en douter. Tu lui en avais déjà parlé que ton père et toi, vous n'étiez plus d'accord sur plein des choses dont ta manière de vivre et de profiter de ta jeunesse.

Tu te pousses alors de la porte pour la laisser passer, comme elle le demande, après tout, t'as pas envie qu'un des mecs interviennent parce que vous vous prenez la tête sur le seuil de la porte... Après rien n'empêcherait non plus ceux-ci de venir faire irruption dans le salon. Peut-être devrais tu lui proposer d'aller dans ta chambre pour être réellement tranquille ? "Suis moi." Dis-tu alors en lui montrant le chemin vers ta chambre encore bien maigrement décorée. Faut dire que t'as prit qu'une seule valise avec tes fringues et t'as que t'as même qu'un seul sac à main, bien que t'as au moins deux paires chaussures, tes converses et des petites chaussures à talon. Une fois dans ta chambre tu fermes la porte de celle-ci.

(Invité)

26/07/2021

Can't stay here

@Lex Reynolds
06 06 2022 •• Lex's.

Le pire dans cette situation, c’est qu’à mes attaques, elle répond. "Je suis pas encore atteinte d'Alzheimer, merci de t'en soucier." Et elle le fait avec ce mordant qui accompagne la plupart de mes relations. Une de ces réparties qui vibrent jusqu’au cœur de mes émotions. Qui trouve son écho dans mes vices et idéaux. J’avoue même que ça me fait sourire, faute de trouver ça presque beau. Attention, Lex, tu le sais, je suis du genre à dire encore, quand on me mord.

Et quand je lui parle de ses copains, elle s’aventure toujours à me tenir tête, armée de son faciès malin. Tu vois, je le vois d’autant plus que j’appréciais quand on partageait le même chemin, lorsqu’ils étaient semblables, nos quotidiens. "Lesquels ? Ceux qui cautionnent que mes parents m'enferment dans leurs propres ambitions ou bien ceux qui m'accepte comme je suis ?" Ceux qui se rendent à l’évidence, ceux qui voient ce qu’il faut pour avoir une place de choix dans le monde et les existences. Celle qui se tient face à toi et qui te fait l’honneur de sa présence.

Alors oui, le message est plutôt clair, je le crois. Qu’elle le veuille ou non, je ne bougerai pas. De fait, je patiente, avec une persévérance qui moi-même me surprend, qu’elle m’invite à entrer dedans. "Suis moi." Qu’elle prononce le ton sec, une fois qu’elle s’est décalée, et que j’avance juste assez pour y poser, à l’intérieur, le pied. A l’idée qu’elle puisse vivre ici avec un nombre de personnes indéterminés, je ne peux pas m’empêcher de grimacer. Clairement dégoutée même si la maison semble comporter tout le confort que son rang dans la société pourrait lui apporter. Bien que si elle l’acceptait, elle n’aurait pas à partager sa vie ainsi que son loyer.

Une fois dans la pièce dans laquelle elle nous a traîné, je déglutis, écœurée et l’observe fermer derrière nous, ressentant quasiment l’envie de la remercier pour le coup, parce que je n’ai pas grande envie que l’on se mette à jaser sur le fait que je sois venue ici, je l’avoue. Wendy Witter n’a rien à foutre dans une baraque remplie de fous. Car c’est ce qu’elle est, aliénée, sinon pourquoi fuir une vie rapiécée à l’aide de fils dorés ? Comment peut-on mettre l’or de côté et choisir de ne plus exister ? « J’attends. » Je crache, comme un ordre véhément. J'attends que tu m’expliques ce qu’il se passe réellement.

egotrip

(Wendy Witter)

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

「R」

Tu l'as voit sourire à ta réplique, laissant entendre que t'es encore saine d'esprit et que ta mémoire ne craint pas encore le cours du temps. T'es encore trop jeune pour souffrir d'une telle dégénérescence. Plus jeune qu'elle, mais également plus libre qu'elle. Tu lui tiens tête, pour lui faire comprendre cette distance entre vous. Tu n'es plus la petite Alexane qui obéissait à son père, qui donnait en permanence une bonne image d'elle, tu n'es plus cette cruche vide qui répondait juste aux aspirations de ses parents, et ce même si tu sais que tu n'as jamais réellement été qualifiable de la sorte. Petite fille intelligente qui a prit le mauvais chemin. Wendy, elle ne te comprend plus et toi non plus d'ailleurs. Distance qui s'agrandit avec le temps, qui vous éloigne vous les deux filles à papa qui vous apprécié tant avant. Tu l'observes, la voyant persisté, tu ne te souvenais pas l'avoir déjà vu plus têtu que toi et pourtant, cette fois-ci, tu lui concèdes cette victoire. Tu t'écartes de la porte pour lui laisser le passage, l'invitant par la suite à te suivre dans l'immense villa. C'est seulement une fois à destination, la porte close de ta chambre qu'elle reprend la parole.

- J'attends.

Tu l'observes, croisant les bras alors qu'elle te dit simplement ce mot là. Tu le comprends, tu sais ce qu'elle attend. Elle veut des explications, mais tu sais déjà qu'elle ne comprendra rien de ce que tu pourrais lui expliqué, parce que vous n'avez pas les mêmes désirs, les mêmes ambitions. Tu n'es pas certaine d'avoir envie de la voir jouer l'avocat du diable, l'avocate de ton paternel. "Y'a rien à dire Wendy, parce que je me doute déjà de ta réaction et de ce que tu pourrais déjà dire. Et si tu veux des excuses pour pas t'avoir dit que j'étais revenue sur Boston, je peux t'en faire, mais en aucun cas, je ne te pardonnerais si mes parents venaient à être au courant par toi de ma présence ici." Tu la fixe quelque seconde, les bras toujours croisés montrant bien ton renfermement face à cette discussion. "Et quand je dis mes parents, ça veut tout aussi bien dire ma mère." Lui précises tu dans le doute qu'elle soit désireuse de te balancer je n'en parlerais pas à ton père ou une connerie dans le genre.

(Invité)

26/07/2021

Can't stay here

@Lex Reynolds
06 06 2022 •• Lex's.

Attendre, comme si c’était tout ce qu’il me restait à faire à présent que je me trouve dans cette baraque dérisoire. Qui ressemble de près ou d’un loin à l’un de mes cauchemars. Vivre en colocation avec des gens qui ne partagent pas mes aspirations et mes espoirs… Je ne comprends pas comme elle peut se retrouver là alors qu’elles étaient si semblables, nos histoires. Et quand elle croise les bras, je m’arme de mon arrogance naturelle, j’attends qu’elle vienne éclairer les lumières de ce quotidien dans lequel à présent elle s’éveille. "Y'a rien à dire Wendy, parce que je me doute déjà de ta réaction et de ce que tu pourrais déjà dire." Et encore, je crois, que la demoiselle ne réalise pas à quel point j’exècre tout ça. "Et si tu veux des excuses pour pas t'avoir dit que j'étais revenue sur Boston, " J’estime oui, que ce serait un bon début, en souvenir de ce que je pensais être une amitié, " je peux t'en faire, " c’est trop simple, alors je la vois d’avance arriver, la négation qui vient contrer sa proposition " mais en aucun cas, " voilà, " je ne te pardonnerais si mes parents venaient à être au courant par toi de ma présence ici." Je suis, à dire vrai, bien des choses, carriériste, despote, mauvaise et dictatrice. Seulement avant d’être tout ça, je suis et resterais toujours égoïste. Je ne pense qu’à moi, et ne vois que mon intérêt, ce n’est que si j’y trouve une véritable satisfaction, un indéniable intérêt, que je pourrais la balancer. Et le pire dans tous ça, c’est qu’elle me donne sur elle, une emprise. Et moi, l’emprise, j’adore ça. "Et quand je dis mes parents, ça veut tout aussi bien dire ma mère." J’en incline le visage, je la jauge, dubitative avant de lui cracher. « Je ne suis pas stupide, merci. » Bien loin de là même, il paraît que pour arriver au sommet, ça m’a servi d’avoir des capacités naturelles en ce qui concernent les détails qui touchent les sujets intellectuels. « Je sais ce que signifie le mot « parents ». » même si son délire, je ne le comprends. « Je garderais ton secret. » pour l’instant, tant que je peux me servir de cette information, une soupçon de domination. Une possibilité d’imposer mes positions, de faire pression. « Les excuses ? » Ce que j’aime lorsque c’est moi qui impose et commande, lorsque de mon pouvoir, je joue et use.

egotrip

(Wendy Witter)

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

「R」

En effet, d'une certaine façon, tu sembles la prendre pour une conne. Propos explicatifs totalement inutiles mais tu te sens dans ce besoin de préciser c'est chose pour ne pas qu'elle te la mette à l'envers. Faut dire que vivre dans une société patriarcale laisse souvent entendre que dans les parents c'est le père le plus important, que c'est obligatoirement à lui que l'on va s'adresser, qu'il est l'image et surtout la tête de la famille. Tu laisses entendre un petit soupire d'agacement quand elle te répond. Conversation qui pour toi ne rimes à rien de plus qu'une prise de tête que tu voulais évité. Tes muscles dorsaux qui se crispent, tu remues un peu les épaules comme pour tenter d'éloigner les possibles nœuds qui pourraient s'y former à cause de cette tension. Tu l'observes, silencieuse, alors qu'elle fini par te balancer qu'elle ne caftera pas. Mais tu le sais, c'est que temporaire, et c'est ce qui te fait profondément chier. T'aurais réellement dû évité de revenir sur Boston, t'as genre l'impression qu'il t'arrive que des trucs mauvais. C'était clairement pas ton meilleur choix, mais au moins ici, t'avais toujours une double sécurité avec Rosie et ton autre cousin bien que de l'un comme de l'autre tu t'étais tenue éloignée également. Fuyant d'une certaine façon tout ce qui pouvait bien te rattacher à la famille Reynolds. Demoiselle en fuit qui doit maintenant courber l'échine pour quelque mots, pour un plaisir qui sera loin d'être partager. Des mots non emprunt de sincérité. "Je suis désolée de ne pas t'avoir contacté pour me sortir de cette impasse et de pas t'avoir dit toute la vérité sur ce que je pouvais bien vivre ses derniers moi." Tu pourrais commencer à te perdre dans des justificatifs à rallonger, des mais qui s'enchaineraient les uns les autres, mais tout cela ne changera rien à la situation actuelle. "Tu veux autres chose aussi ?" Balances-tu alors, le ton un peu plus sec, comme si tu te doutais que cela ne lui suffirait pas, que cela soit aujourd'hui ou même un autre jour. Tu l'as sait difficile à satisfaire, demoiselle exigeante.

(Invité)

26/07/2021

Can't stay here

@Lex Reynolds
06 06 2022 •• Lex's.

J’ai cette sensation que les ressentis se mélangent, que j’oscille entre le fait d’être un tantinet contente de la retrouver. Mais il y a cet autre côté, bien plus fort que moi, qui fait battre mon sang, bouillir mes veines et m’enflamme… Jusqu’à la haine. Cette rancœur quant au fait qu’elle se trouve là, bel et bien devant moi, et que ce soit grâce à des tierces personnes qui m’aient informé de ça. Et je le vois, qu’elle se cherche une contenance, roulant des épaules, avant que son regard ne dégringole. "Je suis désolée de ne pas t'avoir contacté pour me sortir de cette impasse et de pas t'avoir dit toute la vérité sur ce que je pouvais bien vivre ces derniers mois." Mais à dire vrai, je ne suis pas certaine que les excuses je les attendais de cette manière. Peut-être que j’aurais préféré les constater moins véhémentes et un peu plus sincères. Parce que pour le coup, j’en ai toujours ce goût amer. "Tu veux autre chose aussi ?" Et je n’ai pas de mal à percevoir la fougue dans ce qu’elle me dit. Ce petit regain d’énergie. Ce qui prouve une énième fois, de notre amitié le pourquoi.

Alors je m’accorde le droit d’un temps de réflexion, afin de savoir comment le mieux réagir face à cette situation. Délaissant sa silhouette de mon regard, je me permets de le faire glisser sur la décoration de cette chambre qui se pourrait à elle seule me donner l’envie de gerber. « Je ne dirais pas non à un café, » ou a un mimosa, puisque c’est dimanche et que le monde de l’opulence veut que l’on brunche avec du champagne, n’est-ce pas ? « Ainsi qu’à un récit un peu plus étayé. » Des explications sur pourquoi tu fuis la vie dorée. La pression tout le monde est capable de la supporter. Regarde, je m’assoie même sur ton lit afin d’écouter, c’est presque trop docile, que je me fais.

egotrip

(Wendy Witter)

I am not a muse
I am the somebody
End of fucking story.

「R」

Tes palabres ne font pas plus mouche que cela. Tu le sais, tu le remarques aisément son air d'insatisfaction. alors, tu lui ouvres la voie avec ta question. Elle ne te laissera pas sans avoir ses explications, les raisons de ton abandon de tes privilèges. Fille de riche qui devient une fille de rien en un choix. T'as des regrets de cette idée que t'as eu, mais jusqu'au bout, tu vas l'assumer. Tu galère déjà et c'est pas à elle que tu t'en plaindra. Tu ne veux pas lui donner raison, tu ne veux pas lui faire ce plaisir. Bien que pour l'heure, tu peux effectivement déjà, lui servir une boisson. "Je vais te cherche ça." Tu t'absentes donc de ta chambre, délaissant momentanément ton invité surprise. Dommage que les garçons ne soient pas là pour te faire perdre plus de temps ou encore simplement s'incruster dans la conversation et ce même si vous vous êtes isolées dans ta chambre.

Après quelques minutes beaucoup trop courte pour toi, tu reviens avec sa tasse de café et un verre d'eau pour toi. "Voilà." Lui adresses tu en lui tendant sa tasse. Alors que tu sais déjà qu'elle attend la suite en étant sagement assise sur le bord de ton lit. Tu bois une gorgée de ton verre et le pose ensuite sur ton bureau pour tirer la chaise associée à celui-ci et ainsi t'assoir dessus. Tu l'observes, faisant mine de chercher par où commencer alors que tu le sais déjà, tu sais juste qu'elle ne va pas apprécier tes mots, qu'elle critiquera aisément ce que tu es devenue. Tu prends finalement une respiration avant de te lancer. "Mon père a pas aimé que je rate les examens du premier semestre, alors qu'on avait un accord. Il est venu me chercher pour me ramener à Amsterdam et a transféré mon dossier à l'université libre. Il a prit le contrôle de mes réseaux et de mon téléphone par savoir à qui je parlais, ce que je disais, etc. En gros, j'avais plus aucune liberté. Je pouvais juste aller à la fac et étudier, rien d'autre. Zéro relation sociale, zéro sortie. C'était juste moi et mes putains de syllabi. Et je te dis pas l'ambiance au souper le soir..." Tu t'essaies à sourire un peu avec ce dernier commentaire, mais toi qui adorais encore la littérature il y a peu, elle pouvait constater l'absence total de livre dans ta chambre à l'exception d'un vulgaire magazine people. "Donc tout comme toi, il aime pas qui je suis devenu." Tu soutiens maintenant son regard, pour qu'elle te confirme que t'as raison de penser qu'elle ne t'apprécie plus, plus comme avant.

(Invité)

(Contenu sponsorisé)