Fresh water, fresh mind | ft Edie

with @Edie Reuben
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston

Edie est plus tolérante avec moi que peuvent l’être certains de mes potes, surtout lorsqu’on évoque sa parentalité. Je sais que cela peut être déplacé qu’un jeune homme tel que moi, irresponsable et sans enfant puisse s’exprimer aussi confiant sur le sujet. De quoi donner l’impression de faire la leçon à celleux qui savent vraiment de quoi iels parlent, le vivant au quotidien, alors que je ne suis moi-même qu’un gamin, galérant parfois à prendre soin de moi, alors d’un enfant… Pourtant, elle ne s’insurge pas, me remercie même de ma franchise. Je parle plus vite que je ne réfléchis, et il est arrivé plus d’une fois que cela me fasse défaut, alors ça me faisait un petit peu bizarre qu’on me remercie pour cette honnêteté, pas toujours désirée. Mais ça me donnait aussi confiance dans la relation qui commençait à se bâtir entre la jeune femme et moi. On semblait décidément fait pour s’entendre. Une lueur perce dans mon regard, traduisant ma curiosité à l’égard de l’anglaise alors qu’elle approuve mes propos. Les adolescents ne faisaient jamais ce que leurs parents attendaient d’eux, et il semblerait qu’elle n’ait pas vraiment fait exception. Tout comme moi. « Aaah ! Mais je savais bien que derrière cette bouille d’ange se cachait une adolescente rebelle ! Faudra que tu me racontes tout cela. » Je ne sais pas si rebelle serait le bon terme pour qualifier Edie, mais sûrement qu’elle n’avait pas toujours été si raisonnable. Un peu comme aujourd’hui.

D’un pas en arrière, je m’écarte un peu de la londonienne lorsqu’elle tente de m’envoyer une nouvelle vague d’eau en pleine figure, mais perturbée par ses derniers mots, je suis loin de réussir à l’esquiver complètement. « C’est rien. Et en soit… C’est bien répondu. Enfin je veux dire, c’est pas hors sujet. Mais je ne m’attendais pas à ce que tu plaisantes sur le sujet vu l’épreuve que c’était. » Pour ma part, il y avait encore des traumatisme sur lesquels j’étais encore incapable d’ironiser, même deux ans après, alors j’étais impressionné par le recul dont pouvait faire preuve la jeune femme. Malgré tout, je ne peux l’empêcher de l’encourager à penser à elle, à faire quelque chose pour son propre plaisir, sans penser aux conséquences, juste parce que c’est ce dont elle a envie. « Un pas à la fois, et finalement la distance ne semble plus si grande. » Que je lui confie dans un sourire. Pas besoin de se précipiter, juste faire l’effort d’essayer jusqu’à ce que ça devienne naturel. Ou presque.

Les heures passent en compagnie d’Edie, rythmées par nos taquineries, nos jeux d’eau et une pause bien méritée sur les transats à profiter des derniers rayons de soleil avant de quitter les lieux. Une journée riche en émotions et en rire. A pied, nous regagnons ensemble le chemin du centre ville tout en continuant d'échanger sur tous les sujets qui nous viennent à l’esprit. Arrêtés devant l’immeuble dans lequel vit la jeune femme, je lui adresse un sourire avant de déposer une bise sur sa joue. « J’espère que tu n’oublieras pas tout ce que je t'ai dit, et qu’on se reverra bientôt, parce que j’ai vraiment passé une très bonne journée avec toi ! » L’aveu est des plus sincères, elle était vraiment géniale comme fille. D’un dernier signe de la main et sourire, je la salue alors qu’elle passe les portes du bâtiment tandis que je me mets en route pour rentrer chez moi, ravi de ma journée.