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with @Edie Reuben
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the 10.05.2022 Centre ville, Boston
C’est étrange parfois, cette énergie entre les gens, ce naturel qui survient même quand on ne connaît pas la personne, ou très peu. C’est un peu mon cas avec Edie. Rencontrée à l’hôpital il y a quelques semaines, ça avait tout de suite accroché. Quand bien même ce n’était pas endroit pour faire des rencontres dès certain.es, et bien nous on l’avait fait ! Une rencontre de courte durée, suivie de quelques autres, entre deux rendez-vous avec un médecin, ou dans les salles d'attente. Si les hôpitaux étaient si tristes et anxiogène, cela ne tenait aussi qu’à nous de changer ça. Bon, je ne parle pas de danser dans les salles d'attente ou de se faire remarquer bruyamment, mais rien ne devait empêcher les sourires de se dessiner si on en avait envie, ou des grimaces, pour amuser une petite fille qui attendait sagement le tour de sa maman. Pour ma part, il y a longtemps que j’avais arrêté de déprimer lors de mes visites à l’hôpital. Déjà parce que j’avais compris que déprimé ne les éviterait pas, mais en plus parce que j’avais compris, dans mon cas, que la négativité de la situation pour être éclipsée par de bonnes surprises, à condition que l’on soit suffisamment réceptifs à leur venue.
Et c’est ce qu’il s’est passé avec Edie. Une véritable surprise, mais aussi une véritable bouffée d’air frais pendant que les infirmières s’occupaient - ou non - de mon cas. On avait certes que peu parlé, mais il ne m’en fallait pas beaucoup plus pour me rendre compte qu’elle était adorable, et que le courant passait bien entre nous. J’avais appris sa sortie de l'hôpital il y a quelques jours, ce qui, je suppose, était bon signe pour elle et sa famille. Quant à moi, je ne cachais pas mon plaisir à l’idée de la voir en dehors de ces murs blancs et aseptisés et de l’aider à profiter à nouveau de l’extérieur, de la ville et de ce qu’elle pouvait ouvrir en dehors des livres, dans lesquels la jeune femme semblait bien trop souvent se perdre. Bon, d’accord, elle révisait ses cours, mais il y avait autre chose à vivre à Harvard, et dans la vie. Et même si j’avais moi-même fait l’expérience de l’élitisme de l’université, je savais qu’études et amusement n’étaient pas incompatibles.
A l’ombre d’un arbre du campus, j’attends l’arrivée de la jeune femme, impatient, espérant que l’idée lui plairait et lui viderait la tête, surtout en cette période. Sa silhouette se dessinant parmi celle des étudiants qui vont et viennent sur le campus, je m’approche d’elle, grand sourire aux lèvres, remontant mes lunettes sur le haut de ma tête.« Salut Edie ! Prête à me suivre pour la journée alors ? »
(Invité)