ANASTANDY ★ When I was your best friend

 Oui bien sur je suis celle qui retourne les mots à son avantage, ouvres les yeux et réfléchis à ce que tu dis et après tu me diras lequel de nous deux tourne la situation à son avantage.  Se pinçant les lèvres, la jeune femme se contenta de l'écouter déverser sa colère, au moins il lui disait clairement les choses. Il 'avait rien compris , rien, et il ne semblait pas voir les efforts que Kenny pouvait faire pour lui, pour sa soeur, cependant, elle savait pertinemment que si elle prenait encore une fois sa défense, tout serait terminé pour de bon. Tu sais quoi Andy, tu as raison, tu as toujours raison Personne ne semblait prendre en compte les circonstances, à sa place, elle n'aurait rien fait, parce que la simple raison de savoir qu'il aurait pu prendre le volant parce qu'il se serait disputés, la culpabilité l'aurait littéralement écrasée, dévastée, comme elle l'avait déjà faite lors de l'attentat, alors oui Kenny n'était pas tout blanc dans cette histoire mais pas complètement noir non plus. L'impulsivité fait faire des choses que d'ordinaire nous n'aurions pas fait, c'est pourquoi elle comprenait aussi Andy . Je m'écrase pas devant lui, tu me connais assez bien pour savoir que je m'écrase devant personne mise à part toi en cet instant, parce que je me retient Andy, je prend sur moi je fais des efforts .... alors juste arrête , arrête deux seconde de ne voir que TON nombril. On dirait un enfant, un enfant capricieux qui peut plus jouer avec son jouet lorsqu'il le désir. Kenny le sait très bien ce que vous représentez pour moi, je lui en est déjà parlé, IL LE SAIT TOUT CA. Tu veux peut être que je me l'écrive sur le front, je contrôle pas les gestes et paroles des gens, tu sais aussi bien que lui ce que s'est que l'impulsivité, t'en as déjà subit les frais toi aussi non ? Approchant un peu d'Andy, la jeune femme plongea son regard dans le sien , sans le lâcher une seule seconde T'as finis avec tes reproches ? Parce que c'est bien beau de rejeter la faute sur moi , sur Kenny mais toi Andy, mise à part faire l'égoïste, t'as fait quoi pendant ce temps là ? T'étais ou quand j'ai eu le plus besoin de toi ? VOUS étiez ou ? Après avoir su que j'étais enceinte, après avoir pensait que j'étais incapable de tenir ce rôle, c'était le vide, aucun de vous deux n'a prit de mes nouvelles, non , par contre pour me jeter des pierres au visage, là tu sais me trouver ... Tu vois on a chacun nos tords et ce soir là c'est ce que j'étais en train de dire à Kenny, toi t'aurais réagis comment à sa place, savoir que le meilleur ami de ta femme ne prenait pas de ses nouvelles alors qu'elle était enceinte et qu'elle le vivait mal, qu'elle s'était disputé avec lui, qu'il l'avait enfoncé comme jamais ? A sa place tu lui aurais envoyé un sms pour qu'il vienne, tu lui aurait ouvert les bras ? Oui dis moi t'aurais fait quoi ? Alors voilà Andy, je suis prête à accepter mes tords, je suis prête à reconnaitre ceux de Kenny, parce que je sais que dans l'histoire il en a , il n'avait pas à vous parler comme ça, mais bordel accepte les tiens aussi, t'es pas un saint dans l'histoire aussi , tu parles d'éloignement, mais depuis qu'on a apprit que j'étais enceinte, c'est toi qui t'es éloigné pas moi !

C'était assez incroyable cet ascenseur émotionnel que je vivais, en l'espace de quelques minutes je passais par toutes les émotions qui soit, je n'étais clairement pas dans mon état normal. Craintif, triste, puis énervé, et là... j'aurais été bien incapable de dire ce que je ressentais. Alors Kenny savait tout ça et ça l'empêchait pas de faire le con, donc, non, il ne le savait pas. Ou alors il ne le savait pas jusqu'à ce que j'envoie bouler Anya et qu'il culpabilise, sans doute, parce qu'après tout c'était grandement sa faute et j'espérais bien qu'il s'en sente mal, parce que je lui en voulais. A mort. Mais j'étais aussi écoeuré qu'elle me lance un simple "tu as toujours raison" qu'elle, je le savais, ne pensait pas le moins du monde. En bref, si Kenny savait, alors c'était carrément pire, finalement, elle venait de l'enfoncer plus qu'autre chose. Mais les reproches qu'elle me fit par la suite mêlaient la tristesse à toute celle colère, cette culpabilité. Je la fixais sans plus rien dire, l'écoutant vider son sac avec le cœur serré et douloureux. Puis je comprenais que Kenny ait pu être en colère mais il était à mes yeux toujours le gros méchant de l'histoire, il n'avait après tout rien fait pour arranger les choses, pas vrai ? Anya ne cessait de comparer avec Apple, eh bien je savais que quand j'avais besoin d'aide, Apple appelait mes proches pour les prévenir, leur sonner les cloches, comme elle l'avait fait pour Esteban et le voyage était né de là. Kenny ? Il faisait tout dans son coin, alors oui, pour moi il restait le méchant. Je finis par baisser les yeux vers mes pieds. A sa place je l'aurais appelé pour lui sonner les cloches et lui dire qu'il fait de la merde. Je lui aurais pas rendu responsable de l'accident et de la mort du bébé, parce que c'est c'qu'il nous fait et je sais comment c'est horrible pour le vivre. Pourtant, j'pourrais bien lui reprocher d'avoir été au téléphone avec toi en sachant que tu conduisais et qu'il t'a déconcentrée, mais j'le fais pas, parce que c'est juste ignoble à dire et j'en suis pas rendu là, même si j'le hais. Je relevai lentement les yeux vers elle, lassé, déçu, dégouté, triste.. il y avait tellement de mots pour désigner mon état d'âme à cet instant. Et je t'ai déjà dit que j'étais désolé de ne pas avoir été assez présent pour toi. J'pense qu'on a fini. Là-dessus je la contournai et retournant à l'intérieur de l'appartement, je claquai la porte derrière moi. Pitié qu'Apple rentre vite avec Coraleen, je voulais pas rester seul plus longtemps.

Sérieusement Andy, c'est pas un peu hypocrite de dire ça, tu l'aurais écouté, lui ? dit-elle en secouant la tête car oui, jamais il ne l'aurait écouté et ça, elle en était persuadée. Se fut à son tour de lâcher ce qu'elle avait sur le coeur, car même s'il laissait son couple, plus précisément Kenny se mettre en travers de leur dispute, lui aussi avait sa part de responsabilité. Bien entendu, elle, devait se satisfaire de simple désolé, tandis que lui semblait vouloir plus, n'acceptant pas les siens. C'est ça Andy, part, moi je suis censé accepter tes simples excuses alors que toi même quand je me plus en quatre pour toi, tu n'acceptes pas  Dégoutée, elle l'était clairement, dégoutée de son attitude, dégoutée de son manque d'effort, car demander aux autres d'en faire c'est bien beau mais il faut un retour à un moment. Moi je pense pas Andy, j'attends que tu me dises en face, tout ce que tu as pu me dire par sms et si c'est vraiment ça que tu veux, que je ne fasse plus partie de ta vie, si tu veux réellement effacer ces 4 ans d'amitié d'un revers de main sans te battre, je m'effacerais mais je veux que tu me le dises , je veux que tu me regardes droit dans les yeux Andy et que tu me le dises, mot pour mot Bien sur, elle parlait à une porte, mais elle était persuadée qu'il était derrière, en attendant, elle se laissa aller contre la poutre, ne prenant plus la peine de cacher sa tristesse. C'était lourd comme situation, beaucoup trop pour une seule personne.

Hypocrite ? Je me laissai glisser le long de la porte jusqu'à être assis par terre, le regard dans le vide. C'était ça la vision qu'elle avait de moi ? Un mec hypocrite ? Même après avoir pris sur moi pour la mort de Coraleen, le suicide de Solweig, la tentative d'Elysia, elle me pensait capable de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre ? Alors que pour ça, j'étais pourtant expert pour intérioriser au maximum, c'était limite si je ne me sentais pas coupable de la mort de Stan parce que je me disais que si je lui avais proposé de nous rejoindre sur le parking il aurait peut-être été sauvé. Et j'étais censé accepter ça ? Et puis Anya, elle était où quand je faisais le deuil de Solweig ? Quand j'avais dû annoncer à Candice que sa cousine était morte ? Qu'Apple avait découvert le corps suspendu au plafond ? Elle avait pas été là non plus et ça avait été pourtant une passe atrocement douloureuse dont Apple et moi ne nous étions pas encore remis mais elle ne s'en préoccupait déjà plus, comme si c'était du passé, sous prétexte que pour elle Solweig ne comptait pas. Pour nous, elle avait compté, Solweig. Et en plein dans mon deuil Anya ne s'était pas gênée pour m'enfoncer encore et encore le clou en me disant que j'avais pas géré en lui laissant mon poste de président, comme si c'était le moment ! J'avais été un mauvais ami, une mauvaise épaule, et j'en avais conscience, j'étais aussi persuadé que c'était pour ça que Candice n'avait pas voulu que je sois au courant pour la drogue. Je sentis les larmes me monter à nouveau aux yeux et finis par me relever, rouvrant vivement la porte d'entrée pour faire face à Anya, plantant mon regard dans le sien et la voix déterminée en dépit des larmes qui coulaient sur mes joues. Tu veux que j'te dise QUOI Anya ! J'suis désolé, j'suis un égoïste, nombriliste, égocentrique doublé d'un connard qui pense qu'à sa gueule et rêve que sa meilleure amie se tourne davantage vers lui que vers son Kenny, j'ai absolument pas géré parce que j't'ai pas demandé de nouvelles alors que j'savais que t'étais enceinte et que t'en voulais pas, j'me sens absolument pas coupable de détester ton copain, j'suis un mauvais mari parce qu'Apple va très mal, a beaucoup maigri, que j'connais ses antécédents anorexiques et pourtant j'fais rien pour l'aider parce que je sais PAS quoi faire, j'suis un mec qu'a poussé son ex-fiancée à faire une tentative de suicide, qui a pas su voir que Solweig allait mal au point de se pendre au plafond comme le vulgaire pantin de Noah Bushnell-Harrison, cet enfoiré qui était présent et l'a regardée se passer la corde autour du cou sans savoir comment le coincer, comment lui faire bouffer ses doigts ! Je suis tellement imprévisible que Candice ne savait pas par quel bout me prendre au point qu'il a finalement fallu que ce soit Apple qui m'annonce la nouvelle, j'ai même pas pris de nouvelles de Xaver alors qu'il a fait son rejet de greffon, j'en veux à mort à Poppy pour être repartie en France alors qu'au final j'comprends totalement son envie de prendre la fuite, j'ai lâché mon poste de président parce que j'étais nul à chier, je suis terrorisé par ces putains de bombes qui arrêtent pas d'exploser partout et songe sérieusement à m'enfermer dans un bunker, j'passe mon temps quand j'regarde Coraleen à me demander si elle aura des séquelles de sa naissances grande prématurée en grandissant, si j'serais capable de gérer ça ou si là aussi j'prendrais la fuite, JE SAIS que je GÈRE PAS mais je sais PAS quoi y faire ! Je hoquetai, serrant si fort ma main sur la poignée de la porte que les jointures de mes doigts en devenaient blanches. T'en veux encore, des torts que j'peux avoir ?! J'suis sûr qu'en réfléchissant dix secondes j'peux m'en trouver encore plein d'autres !

Anastasiya souhaitait juste qu'Andy lui fasse face, qu'il lui dise tout ces mots qu'il avait eu en son égard , parce qu'elle était certaine qu'il ne les pensait pas, non il ne pouvait pas vouloir que leur amitié cesse du jour au lendemain. Alors oui, peut être qu'elle le poussait à bout, mais c'était ici, la dernière chance qu'elle voyait pour que tout ceci cesse. Cependant, elle jouait avec le feu et elle le savait. Andy était quelqu'un de fier, tout comme elle et bien souvent la fierté parlait à leur place. Pourtant, elle n'avait pas l'impression qu'en cet instant, qu'entre eux, elle ait pu y faire sa place, non leur coeur était ouvert à vif l'un pour l'autre. Assise contre le poteau, elle espérait juste qu'il sorte à nouveau au bien même qu'il lui réponde et c'est ce qu'il fit. Jamais elle n'aurait cru entendre tout ça, jamais elle n'aurait cru voir un Andy aussi surmené, oppressé et complètement désemparé. La blonde ne le coupa pas, le laissant déversé toute cette colère qu'il avait accumulé encore et encore. Elle ne s'était pas rendu compte de tout ce qu'il avait vécu, de tout ce qui lui était tombé sur le coin de la tête. Il était à bout et elle ne savait pas quoi dire. Plongeant son regard dans le sien, elle approcha de quelque pas pour poser son index sous son menton pour lui relever le visage tout doucement.  Hey, je suis là dit-elle en ne lui laissant pas le temps de la repousser qu'elle était déjà en train de le prendre dans ses bras. Le serrant fort contre elle, elle voulait qu'il lâche toute cette pression, qu'il extériorise toute cette tristesse, toute cette pression qui s'était accumulé en lui. Je veux pas que tu me dises tes tords Andy, on en a tous, on est pas parfaits, on fait tous des choses mais on est humain, c'est normal et tout ce que tu m'as dit, c'est pas toi, c'est pas de ta faute, tu peux pas prendre tout ça sur tes épaules et jouer à Superman Andy, t'es pas un super héros et crois moi les collants bleus et le slip rouge c'est pas pour toi. Des malheurs ils en arrivent tout les jours dans le monde entier, c'est vrai qu'on a tous eut une période difficile, mais tu verras, je te promet que tout s'arrangera, mais faut que t'arrête de tout prendre sur toi  dit-elle en se détachant doucement de lui pour essuyer ses larmes , du bout des doigts. Arrête de réfléchir et penses à toi un peu , penses à ta femme, à ta fille et si tu savais à quel point je suis désolé, je .. tu sais que tu peux compter sur moi mais si tu me dis rien, je pourrais pas deviner, la moitié des choses que tu viens de me dire ... j'étais pas au courant Andy, comment veux-tu que je fasse , comment veux-tu que je prenne conscience de tout ça. Tu sais à quel point je t'aime et je veux pas que tu souffres du moins tout seul dans ton coin, parce que la souffrance fait partie de la vie et bordel qu'est ce que ça serait chiant de vivre dans le monde des bisounours, je crois qu'on a besoin de ça pour aller mieux , pour recadrer les choses , je veux juste que tu saches que je serais toujours là pour toi  dit-elle en sentant ses larmes couler à son tour.

J'suis sûr qu'en réfléchissant dix secondes, j'peux m'en trouver encore plein d'autres. Ouais. J'étais pas spécialement présent pour Keanu non plus, alors que je savais qu'il vivait assez mal d'avoir perdu la mémoire. J'étais pas non plus un père exemplaire pour Coraleen, c'était généralement Alejandro qui faisait tout, j'me contentais de regarder faire en souriant. Chuis spectateur de ma propre fille qui grandit au lieu de nouer des liens avec elle, j'en étais tout bonnement incapable, les fois où je la prenais dans mes bras étaient vraiment trop rares. Et ce n'était même pas parce que je ne l'aimais pas, non, puisque j'étais raide dingue de ce petit bout de femme qui grandissait chaque jour, que je pouvais passer des heures à contempler et à qui je trouvais mille et une ressemblances avec Apple. J'étais juste... un mauvais père, je n'y arrivais pas. J'avais aussi déçu Presley en ne lui disant pas pour la tentative d'Elysia, même si ça s'était arrangé entre nous j'étais certain qu'elle m'en voulait encore. La liste des choses que j'avais à me reprocher était longue, très longue... trop longue et mes épaules ne soutenaient plus ce poids trop important. Mais de toute manière, la couleur de mon existence avait été annoncée alors que j'étais qu'un bébé et que mes parents adoptifs avaient marchandé ma survie avec la famille Evers, j'étais pas quelqu'un de normal et je ne le serai jamais. Je relevai la tête en même temps qu'Anya m'y forçait plantant mon regard dans le sien et une fraction de seconde après, elle me prenait dans ses bras et me serrai fort contre elle. Je me sentais bien dans ses bras, mais en même temps, atrocement mal... Parce que quand bien même elle me manquait déjà terriblement, je lui en voulais toujours. Je ne bronchai pas et bien que difficilement, je m'empêchai de me laisser aller dans ses bras, fixant droit devant moi puis soutenant à nouveau son regard lorsqu'elle s'éloigna un peu pour reprendre la parole. J'étais pas un superhéros, j'en avais bien conscience avec toutes les erreurs que je commettais. J'avais mal au crâne à force de réfléchir, de trop penser. Depuis quelques temps, j'aurais payé cher pour avoir la tranquillité, ne plus me poser mille et une questions, malheureusement ce silence ne semblait pas pouvoir s'acheter avec de l'argent. Les larmes commencèrent à couler également sur les joues d'Anya et je tentai d'essuyer les miennes d'un revers de la main.Non, tu le seras pas répondis-je immédiatement après qu'elle m'ait dit être toujours là pour moi. Je déglutis péniblement. Tu seras pas l'épaule qui m'réconfortera Anya... A pas être au courant de ça, t'as bien la preuve qu'on s'est perdus d'vue depuis un moment déjà. Mais j'te lance pas la pierre, j'ai sûrement raté aussi plein d'choses dans ta vie et pas seulement ta grossesse, et... Je marquai un silence, baissant les yeux un court instant pour essayer de me remettre les idées en place avant de les relever vers elle, c'était pas facile de lui dire de vive voix. Insiste pas s'il te plaît... Tu viens d'me dire de penser à moi, à Apple et Coraleen, alors me demande pas d'me battre. Je sentais mon cœur battre à tout rompre et la tête me tournait mais je tenais bon, soutenant encore et toujours le regard d'Anya de mes yeux embués par des larmes menaçant de couler à nouveau d'une minute à l'autre. Un jour, ce cauchemar s'arrêterait peut-être.

Le serrer dans ses bras était si bon, un court instant, elle avait eut l'impression de le retrouver, mais ce laps de temps fut si court , il n'y avait aucune réciprocité et pourtant ça seule envie de l'instant c'était de se cacher dans ses bras pour toujours. Le coeur aux bords des lèvres, la jeune femme se recula de quelques pas, se renfermant totalement sur elle. Car cette distance qu'il y avait entre eux, ne se mesurait plus avec ces quelques pas, non c'était bien plus. Fermant les yeux un instant, la seule chose qu'elle ressentait c'était un vide incommensurable en elle ,cet homme en face d'elle était son tout et elle le perdait. Ses mots ne lui firent même pas lever la tête, non, en cet instant, elle était comme une condamnée. Elle encaissait encore et encore et pourtant elle avait envie de le secouer et de lui crier que si elle serait toujours là pour lui quoi qu'il arrive , quoi qu'il advienne, que jamais elle ne trahirait cette promesse qu'ils s'étaient faite, mais elle ne s'en sentait pas capable. Non pas après ce qu'il lui disait. Comment tout ceci avait-il pu en arriver là ... peu à peu elle comprenait qu'elle ne serait plus celle avec qui, il sera complice, avec qui, il sourira , avec qui, il pleurera, non .. Ce temps là était apparemment fini et cela lui faisait l'effet d'une bombe, encore une et à vrai dire, elle était peut être encore plus meurtrière, parce que jamais elle ne s'arrêterait d'exploser, à chaque seconde, c'était comme si quelqu'un appuyait sur le détonateur, comme si lui, Andy appuyait sur le détonateur. Incapable de relever le regard , elle sentit ses larmes couler comme jamais elles ne l'avaient fait. Elle n'arrivait plus à s'arrêter et pourtant elle tenta de tout garder pour elle, elle n'avait pas envie d'ajouter cette charge sur les épaules de l'Anglais, alors c'est silencieusement qu'elle supporta tout ça. Se laissant glisser au sol, elle attrapa ses genoux entre ses bras, après les avoir ramener contre sa poitrine. La tête dans ses bras, c'était trop difficile. Andy & Keanu était sa famille et elle avait l'impression d'être abandonnée et elle se sentait si seule en cet instant, seule et dans le noir complet. J'ai toujours pensé que c'était nous contre le monde Andy ... Tu peux pas me demander ça, je ... j'ai besoin de toi, tellement besoin de toi , ta présence, ton regard, ton sourire , ton amitié ... Alors peut être que je suis égoïste parce que je devrais, si j'étais une bonne amie , me dire que si c'est ce que tu veux réellement je devrais le faire, mais apparemment je le suis pas, parce que j'ai pas envie de te laisser glisser entre mes doigts, non je veux pas et j'espère qu'au fond de toi, même si c'est enfuis ... toi aussi

Anya ne me répondit rien sur le coup, les yeux baissés, fixant le sol et quand bien même elle ne me permettait pas de voir ses yeux, je ne pouvais que voir les larmes qui glissaient le long de ses joues et s'écrasaient devant moi. J'avais la gorge sèche, j'avais soudainement chaud et aurait tout donné pour disparaître à cet instant précis. Et là, elle finit par se baisser doucement jusqu'à s'asseoir à même le sol, ramenant ses genoux contre sa poitrine et enfouissant la tête dans ses bras. Cette vision me déchira le cœur et les larmes se remirent à couler le long de mes joues sans que je puisse y faire quoique ce soit, la culpabilité me rongeant bien rapidement. C'était moi qui la mettait dans cet état, juste moi. Ça crevait tellement les yeux qu'elle tenait à moi, mais c'était en même temps tellement dur à admettre. Et si je changeais d'avis, est-ce que les choses changeraient ? Je fermai les yeux à ses paroles, bénissant la poignée de la porte d'entrée parce que mes jambes ne me portaient plus. Pourquoi on en était là ? Pourquoi on se déchirait comme ça ? Pour une histoire de mec. Il me semblait pourtant que notre amitié était plus forte que ça... Je rouvris les yeux finalement, le cœur lourd. Nous contre le monde, je l'avais pensé aussi mais j'avais aujourd'hui l'impression que le monde avait gagné sur nous. Je me rapprochai tout de même et m'agenouillai près d'elle la gorge nouée. Anya... arrête... Je déglutis et posai une main sur ses bras, incertain. Pleure pas j't'en prie... Il ne m'était plus possible de contenir le flot de larmes qui envahissait mes joues et faisait trembler ma voix. J'en pouvais plus de la voir comme ça, de la voir pleurer, la savoir si mal. Elle avait l'air inconsolable et ça me détruisait plus encore, si bien que je finis par la serrer dans mes bras dans un geste si contradictoire comparé à notre précédente étreinte. Je voulais qu'elle aille mieux, tant pis pour ma rancœur, je ne pouvais que la laisser de côté pour le moment, serrant la belle Russe contre moi et passant une main dans ses cheveux.

Cette douleur s'emparait d'elle, la clouant littéralement sur place. Cette sensation était tellement lancinante, qu'elle n'arrivait pas à avancer, mais à vrai dire, elle ne voulait pas avancer sans lui. Non, elle avait besoin d'Andy pour ça, pour traverser le temps, pour traverser tout simplement la vie. Il était sa vie, comme la nuit et le jour. Alors personne ne pouvait la blâmer de réagir comme ça, pas même lui. Envahi de larme, elle en avait besoin, besoin de faire couler toute cette rancœur, toute cette peine avant d'imploser littéralement, parce que c'est bien ce qui l'attendait. Serrant un peu plus ses genoux contre elle, elle n'avait plus envie de relever la tête, c'était plus facile dans le noir... Personne n'était là pour la juger, personne n'était là pour décrypter le moindre de ses gestes, mais surtout elle était seule, seule avec ses souvenirs et c'était peut être mieux, parce qu'eux ne disparaîtrons jamais, eux ne lui tournerons jamais le dos. Certes, peut être que les souvenirs nous ramenais toujours dans le passé, nous empêchant de vivre pleinement le présent et d'envisager le futur et pourtant c'était dans la seule dimension dans laquelle elle voulait vivre si jamais elle perdait réellement Andy ou quand bien même Keanu. Parce qu'avec eux, elle se sentait partout chez elle et jamais elle ne pourrait se sentir ainsi avec d'autre. Les mots d'Andy ne lui firent aucun effet, non , elle en avait besoin, besoin de relâcher toute cette pression que le monde entier s'évertuait à lui mettre sur les épaules... C'était si dure qu'elle avait toujours eu l'impression de pouvoir s'effondrer d'un instant à l'autre et ce jour était arrivé. L'Anglais termina par la serrer dans ses bras et quand bien même elle avait attendu ce moment, ce geste, ce dernier n'avait pas la même saveur que ce qu'elle avait imaginé, car même si elle avait le pressentiment que seul la compassion, la pitié le forcé à faire ce geste, elle en avait terriblement besoin. Ses larmes ne cessèrent pas, relevant doucement son visage vers lui, elle plongea un instant son regard dans le sien avant de se laisser aller dans ses bras. Son visage dans son cou, elle le serra fort, fort, comme s'il était un trésors, son trésors. Tu m'avais promis, tu m'avais promis que jamais tu ne me laisserais et qu'on serait toujours amis Andy , ne me laisse jamais dit-elle en le serrant d'avantage Sers moi fort dit-elle entre deux larmes. Ces dernière se dissipées quelques peu et c'est en relevant le visage vers lui, qu'elle essuya ses joues Andy, je veux pas de ta pitié , je veux que tu sois sincère avec moi , que si tu me prends dans tes bras, c'est parce que tu en as envie... Reculant un peu, elle attendait, attendait qu'il lui dise que c'était parce qu'il en avait eu envie car si ce n'était pas le cas, elle n'avait pas sa place ici, la pitié n'avait pas à s'immiscer dans leur amitié, elle n'en avait pas sa place.

Ca me fendait le coeur de voir Anya dans cet état-là. Moi dont le principal argument était qu'elle me délaissait pour Kenny, que quelque chose s'était cassé dans notre amitié, ça me ravageait de la voir anéantie comme ça, et par ma faute qui plus est. Est-ce qu'il m'arrivait encore de faire parfois des choses bien ces derniers temps, ou je faisais vraiment définitivement tout de travers ? J'avais du mal à visualiser ce que j'avais pu faire de bien. Je m'étais approché d'elle, la serrant doucement dans mes bras en lui demandant de ne plus pleurer, je ne voulais pas qu'elle pleure pour moi. Je ne répondis rien quant à la promesse que je lui avais faite, parce que c'est vrai que j'étais en train de la rompre. Je ne tenais pas ma parole, je la laissais. Même si finalement, je savais que même de loin, je continuerais à l'observer, à veiller à ce que tout se passe bien, à attaquer ceux qui lui faisaient du mal, parce que j'étais tout bonnement incapable de la rayer complètement, il me faudrait continuer de veiller sur elle comme un frère l'aurait fait et comme j'avais promis de toujours le faire. Elle releva les yeux et je soutins son regard embué de larmes, l'écoutant parler et fronçant un peu les sourcils avant de secouer doucement la tête de gauche à droite. C'est pas de la pitié Anya. C'est de l'amour. C'est pas parce que notre relation n'est plus ce qu'elle était qu'aujourd'hui ça ne me fait rien de te voir pleurer et que j'fais ça par pitié... Je baissai légèrement les yeux. J'me sens pas forcé... J'aurais juste vraiment aimé pouvoir t'aider à aller mieux. Mais en restant près d'elle ? J'en étais pas capable... et elle ne semblait pas voir dans mon étreinte que je veillerais toujours sur elle quoiqu'il arrive.