Fuck Eliot ! ► Jude&Lizie

J’venais de recevoir le sms le plus surprenant de toute ma vie, j’pense ! De pas n’importe qui, non plus ! Du président des Dunster. Au départ j’avais pris ça au second degré. Je m’étais dit qu’il devait être bourré comme un trou et surtout encore déprimé qu’il se soit fait largué par Roxanna, il y a peu, ce que je venais d’apprendre aussi par la même occasion, en échangeant quelques brefs textos avec Jude. Et maintenant, je me retrouvais le cul entre deux chaises. Le mec-là, il m’attendait dans dix minutes quoi devant la Eliot House. L’espace d’un instant, j’me suis dit : bordel dans quoi tu t’es foutue ma fille ?! J’regards l’heure sur mon portable que je tenais toujours entre mes doigts, me pinçant les lèvres. Bon il était minuit passé, Milena –ma coloc et meilleure amie- n’était toujours pas rentrée… je fais quoi ? C’est vrai dans mes habitudes j’étais du genre sage, j’avais été élevée dans une bonne famille française, mais ces derniers temps, je faisais un peu déshonneur à mes origines. Depuis que j’avais appris pour Kol et Keyla –huuum cette pétasse qui avait réussi à me le piquer- s’étaient mariés, j’foutais ma vie en l’air. Pour oublier mes sentiments pour lui, je couchais à droit et à gauche, alors un de plus ou de moins, ça faisait quoi ? C’est bon, j’étais décidée. Je bondis de mon lit, attrapai ma veste en cuir au passage avant de quitter ma chambre, traversant le couloir de la Lowell house dans le noir, mes bottes à talons raisonnant dans ce silence. Puis il y avait aussi cette haine que j’avais pour la majorité Eliots que je ne portais pas spécialement dans mon cœur –a part quelques exceptions. Je finis par sortir du bâtiment, me retrouvant plongée dans la nuit seulement éclairée par la pleine lune dans le ciel. Je me rapproche dangereusement de la maison des « bleus » et gooosh quand je lève mon regard, enfin arrivée, Jude était vraiment là, en train de m’attendre.

Je faisais n’importe quoi, je le savais. Mais c’était…plus fort que moi. Un réflexe de Mather de me saouler la gueule quand tout allait mal ? Peut-être…mais surtout humain. Ouais, un réflexe humain. La femme que j’aimais, pour qui j’aurais fait n’importe quoi venait de me larguer. Non, pire. Elle m’avait largué pour un autre, un putain d’Eliot. Comme si les Eliots ne m’avaient pas assez pourris la vie. Ce gars n’avait pas intérêt à me croiser sinon il allait s’en prendre plein la gueule, c’est clair. Enfin…je m’étais retrouvé dans un bar, comme souvent depuis la semaine dernière. Briony me gardait mon fils pour la nuit, alors je pouvais faire ce que je voulais. Et qu’est-ce que je faisais ? J’envoyais un sms sans le moindre tact à une inconnue pour lui faire des avances. Et le pire…c’était que ça marchait. J’avais rendez-vous avec elle dix minutes plus tard devant la maison des Eliot. Parce que ouais, j’avais envie de faire chier les Eliot, un maximum. J’étais un peu bourré, alors je ne marchais pas très très droit et j’avais un peu du mal à assimiler tout ce qu’on me disait mais ça allait encore, j’avais été dans un pire état dans le passé. Attendant, les mains dans les poches Elizabeth, je regardais autour de moi. Il était minuit passé et c’était totalement désert sur le campus. Quand une ombre s’approcha, je plissais les yeux pour au final, bien voir la Lowell. « Wow…j’pensais pas que tu viendrais.. » Je le pensais. Ça m’étonnait beaucoup. Mais c’était une agréable surprise. « Tu vas pas te dégonfler ? », lançais-je en me mordant la lèvre. Je jetais un léger regard vers la maison dont toutes les lumières étaient éteintes puis je retournais mon attention vers Elizabeth. Elle était canon, j’avais bien fait de l’inviter à ce moment de débauche dans la piaule du gars que je détestais le plus au monde : Andy McDougall.

Le campus était vraiment désert. Je ne savais pas ce qui m'avait prise. Un brin de folie allez vous me dire. Ma déception amoureuse avec Kol et en plus de ça ma haine envers ses Eliot avait amplifié le tout. Je sais pas si j'étais en train de faire une connerie ou non. Et puis merde c'était la seule façon pour "essayer" d'oublier mes sentiments pour cet homme marié -mon pseudo meilleur ami- qui me faisait sans cesse souffrir et pourtant je continuais à m'accrocher à lui comme une moule à son rocher. J'étais pas possible, qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ? j'aurai mieux fait d'écouter Milena depuis le début, tout ça m'aurait évité de nombreux problèmes. Mais ce qui était fait ne pouvait être effacé et je ne pouvais faire marche arrière. Je me trouvais face au président des Dunters, cela pouvait paraître impressionnant mais ça ne l'était pas. C'était plutôt le fait de ce dire qu'il est, enfin était le copain de mon ex-présidente Lowell qui me mettait un peu mal à l'aise. Jude était surpris que je sois venue. Je l'étais moi aussi pour être tout à fait honnête. Il me sortit de mes pensées en me demander si j'avais me dégonfler. Je le regarde d'un air provocateur et lui répond aussitôt Pas le moins du monde ! Bon t'avais dit qu'on commencerait à foutre la merde dans la chambre de ce trou du cul de McDougall ? ouais j'pouvais paraître directe quand je le voulais.

Parfois, je me disais que je faisais honte aux Dunster. Plus l’année passait, plus je m’éloignais des principes de ma maison, ce qui me faisait même penser à en changer l’année dernière. J’aimais les femmes, c’était un fait et j’avais beaucoup trop souvent tendance à me saouler. C’était peut-être mon penchant Mather qui refaisait surface, mais pourquoi le chasser puisque j’avais quitté cette maison uniquement pour Roxanna ? Maintenant qu’elle ne voulait plus de moi, je pouvais faire exactement ce que je voulais. Et je voulais montrer à cette maison de merde qu’était les Eliot que je les emmerdais au plus haut point. Et surtout cet abrutit de McDougall qui m’avait volé ma meilleure amie l’année dernière puisque c’était depuis qu’Apple était avec ce type qu’elle était odieuse avec moi. J’avouais donc à la Lowell que ça m’étonnait qu’elle soit venue, pensant qu’elle se dégonflerait. Pas le moins du monde ! Bon t'avais dit qu'on commencerait à foutre la merde dans la chambre de ce trou du cul de McDougall ? J’hochais la tête avec un petit sourire et je pris sa main pour entrer discrètement dans l’Eliot House. « Je crois que sa chambre est par là », murmurais-je en empreintes un couloir. Je regardais sur les portes des chambres les noms de leurs occupants et mon sourire s’agrandit en voyant celle d’Andy. J’essayais de l’ouvrir et bingo, elle était ouverte ! Je l’ouvrais, vérifiant qu’il n’y avait personne et je me tournais vers Elizabeth, « Les femmes d’abord ! », chuchotais-je en riant un peu pour la laisser entrer. Bah oui, autant rester un peu gentleman tant qu’à faire.

Jude m'avait pris par la main, m'entraînant avec lui dans les couloirs sombres de la Eliot house qui étaient apparemment désert. Tant mieux on sera plus tranquille pour foutre le bordel à nos ennemis communs. Je ne sais pas ce que le Dunster avait contre eux mais en tout cas il semblait autant les haïr que moi. Mes yeux s'étaient habitués à la pénombre et je restais sur mes gardes alors qu'il cherchait la chambre de l'ex président des Eliot car on pouvait se faire choper à n'importe quel moment. Cela rendait le tout un peu plus excitant finalement. Jude finit par trouver la chambre d'Andy et miracle, il réussit de suite à ouvrir la porte. Il se recula, laissant cette dernière entrouverte me cédant le passage en tant que bon gentleman Merci lui dis-je avec un petit sourire espiègle aux lèvres avant de rentrer. J'avançai jusqu'au milieu la chambre, me stoppant dans ma marche et déposant mes mains sur mes hanches,contemplant cette pièce, songeuse. Je réfléchissais à ce qu'on pouvait bien lui faire pour se venger. On pouvait écrire de nombreuses insultes sur ces murs, c'était un fait. Ou bien mettre sans dessus dessous sa chambre. J'optais alors pour cette seconde idée. Je m'approchai du lit, foutant les draps n'importe comment et chopant un coussin par la même occasion, le balançant sur Jude. Bataille d'oreiller improvisée ?

Les Lowell n’étaient pas forcément réputés pour faire des trucs fous, mais je préférais ne pas faire attention aux préjugés des maisons. J’avais été en couple avec une Lowell pendant un peu plus d’un an, et Dieu seul sait à quel point Roxanna et moi avions pu faire des conneries ou des trucs fous ensemble. Rien que cette pensées me pinça le cœur. Bon, arrête de penser à elle Jude. Je laissais Elizabeth entrer dans la chambre, me remerciant de l’avoir laissé passer et j’entrais à mon tour, prenant soin de bien fermer la porte derrière nous car ça serait con de se faire chopper. Je me tournais par la suite, un peu trop vite puisque je vacillais légèrement, passant une main sur mon front en regardant la jeune femme arrêtée devant le lit d’Andy. Elle attrapa les draps pour les défaire d’un coup sec et je souris face à ce spectacle. Par contre, l’oreiller en pleine figure, je ne l’avais pas vu venir et j’éclatais de rire, posant ma main sur ma bouche pour m’empêcher de faire plus de bruit. « Tu veux jouer à ça ? », soufflais-je avec un petit sourire en ramassant l’oreiller que je lui balançais à mon tour. Je profitais qu’elle soit un peu désorienté par ce coussin en pleine figure pour m’approcher d’elle et la pousser sur le lit, attrapant ses deux mains pour l’empêcher de s’enfuir avec un petit sourire. « Et maintenant ? »

Je m'étais retournée, un coussin dans la main dans la ferme intention de mettre un peu d'action à tout ça. Je l'avais balancé sur Jude et à cette vision je ne pus m'empêcher de rire aux éclats. L'espace d'un instant cela me rappelait inévitable toutes les bêtises que j'avais pu faire avec Kol. Cette pensée une le don de m'attrister le cœur. Comment je pouvais encore aimer un homme qui était marié? C'était tout sauf bien. Je chassai ce souvenir de mon esprit aussi vite qu'il fut venu, revenant vite à la réalité quand Jude me renvoya le coussin en pleine figure. Un "hey" s'échappa d'entre mes lèvres mais je n'eus guère le temps de plus réagir car je me retrouvai plaquée contre le lit et ses draps froissés.  Je m'étais fait prendre à mon propre jeu... Le jeune homme au dessus de moi, me tenant toujours fermement mes mains -apparemment il n'avait pas l'intention de les lâcher- me demanda ce que nous allions faire, un grand sourire aux lèvres. J'haussai un sourcil et lui repondis
Aux choses sérieuses... dis-je d'un air taquin avant d'approcher mes lèvres de celles de l'homme qui me tenait prisonnière pour venir les embrasser.  Peut-être que j'étais en train de faire une énorme connerie. Peut-être que j'allais m'attirer les foudres de nombreuses personnes. Mais je m'en foutais car c'était le seul moyen qui m'était venu pour atteindre Kol comme il me l'avait fait.