One step at a time.
20.05.2022 - @ Faculté de médecine @Ji-hun Hwang Haley acquiesce quand il précise que les cours étaient en anglais dans son université. Cela explique sans doute son niveau d’anglais qui, malgré ses tournures particulières, est clair et limpide. “
De rien.” dit-elle, sur son ton guilleret habituel quand il la remercie. “
D’accord, il faudra que je me renseigne sur cette ville, alors.” Haley s’y connaissait assez en géographie pour savoir que cela faisait partie de la Corée du Nord - elle ne savait pas en revanche comment elle y disposait de cette information car ce n’était pas un pays auquel elle s’était particulièrement intéressée. Elle connaissait le régime qui régissait le pays et tout ce qu’on disait dessus - ne doutait pas que la majorité des informations soient vraies, mais n’avait jamais faire l’effort d’aller chercher des informations par elle-même sur le sujet. Il faut dire que les informations qui traversaient les frontières étaient déjà bien assez choquantes. Haley s’imagine tout de suite, sans trop savoir si c’est à tort ou à raison, qu’il a quitté le territoire pour fuir ce régime mais ne pose pas la question. Ce n’est sans doute pas le genre de discussions qu’il souhaite avoir avec une inconnue (même si une part d’elle se dit qu’il crève peut-être d’en parler sans que personne n’ose jamais poser la question), et elle préfère donc se contenter d’une question plus simple, plus basique… moins douloureuse : “
C’est une jolie ville ? Tu as toujours vécu là-bas ?” Libre à lui de parler de ses parents, de sa famille, des raisons qui l’ont poussé à partir mais Haley qui n’est pas du genre à s’éteindre sur sa vie personnelle connaît l’importance de garder certaines choses pour soi.
Elle demande ensuite si les Etats-Unis lui plaisent. Ce sont deux pays que tout oppose, et d’une manière générale, Haley semble comprendre que l’Asie a réussi à garder son identité sans être trop imprégnée de la culture américaine mais peut-être n’est-ce qu’une histoire de perception. Elle n’en sait rien, en réalité. “
Ah oui ?” réagit-elle, curieuse quand il dit que c’est fascinant. Elle a du mal à voir en quoi mais Haley a grandi dans cette culture et elle utiliserait sans doute exactement les mêmes mots que Ji-hun si elle était à sa place. Haley n’a pas les détails de l’accueil qui lui a été réservé mais c’est vrai qu’ils savent faire ça comme période. Les américains en général, mais à Harvard plus encore. La jeune femme serait bien tentée de lui dire qu’il ne doit pas trop compter sur le fait que les choses restent pareilles, mais elle sait que ce n’est pas la façon dont elle pense habituellement. Les choses ont été compliquées ces derniers mois et la vie semble trouver le moyen de les compliquer encore plus mais Ji-hun n’a rien à avoir avec tout ça et Haley ne lui retirera pas sa joie d’être ici et d’être aussi bien accueillie.
“
On l’est tous, d’être à Harvard.” répond-elle sincère quand il dit être chanceuse d’être ici et qu’il ne pensait pas pouvoir entrer à Harvard. Ce rêve est sans doute moins palpable pour lui que pour les centaines de milliers d’américains qui postulent dans cette université chaque année mais Haley faisait définitivement partie de ceux qui ne croyaient pas vraiment en leur chance d’y entrer, même si elle a travaillé toute sa vie pour. Le fait d’avoir dû décaler sa date d’entrée à l’université avait finalement été un atout, quand elle avait plutôt vu ça comme un handicap, à l’origine. “
Doctorat ?” Wow, c’est du sérieux. C’est sans doute un peu paradoxal pour Haley de penser de la sorte quand c’est la direction qu’elle prend - si elle n’échoue pas chaque année à ses examens comme elle vient de le faire. “
C’est impression. Pourquoi tu veux faire ça ?” Elle comprend l’intérêt intellectuel et humain derrière mais Ji-hun a peut être une raison particulière de vouloir exercer ce métier. “
En clinique vétérinaire. J’y bosse déjà en tant que secrétaire médicale, mais j’ai hâte de pouvoir m’occuper des animaux.” Mais ce qu’elle aime, c’est que le métier de vétérinaire lui ouvre bien plus d’horizons qu’on pourrait le croire. Par exemple, elle pourrait décider de tout quitter et d’aller travailler dans un zoo, s’occuper d’animaux aussi impressionnants que majestueux. Elle pourrait aller aussi travailler dans des parcs aquatiques, même si c’est un choix qu’elle ne fera pas : Haley considère que leur activité n’est ni plus ni moins que de la maltraitance animale et si elle a conscience que les vétérinaires qui y travaillent, aident aussi les animaux, elle n’est pas prête à vendre son âme au diable pour cela. La jeune femme pourrait aussi décider d’aller explorer les fonds marins, et d’aider des animaux blessés par les plongeurs, les pêcheurs, ou qui s’échoueraient sur la plage. Un sourire sincère se dessine sur ses lèvres quand elle pense à tout ça. Finalement, peut-être qu’elle fera un peu de tout ça.
“
Je crois qu’on a pas encore conscience de la moitié des fonctionnalités qu’on a sur ce truc.” précise-t-elle en voyant son nouvel ami tester celles qu’elle vient de lui décrire. Elle sourit en entendant qu’il vit à Cambridge. “
Ah mais génial ! On risque de se croiser alors.” Sans doute plus qu’Harvard, car même si Cambridge n’a rien d’une petite bourgade, Harvard est une grande ville en elle-même. Haley rit de sa bêtise, qu’il souligne gentiment, quand elle précise que c’est d’une attaque de chats qu’il risque : “
Pas si tu traînes dans les beaux quartiers”. Car comme toute ville, Boston connaît son lit de criminalité.
Etonnée qu’il la dépasse pour se placer devant elle, Haley relève les yeux et rougit un peu de le voir la regarder droit dans les pupilles. Elle rougit encore plus à ce qu’il dit avant de secouer la tête. Non, elle n’a rien de dangereux. Biche est sans doute le mot parfait pour la décrire et pourtant, plus le temps passe, plus Haley se déteste d’être si innocente, si fragile, si… elle. Elle déglutit doucement et n’ajoute rien, jamais totalement à l’aise avec une telle proximité, que ce soit avec des inconnus ou non. Contente qu’il change de sujet, elle acquiesce à sa remarque : “
Oui, on a vraiment l’impression d’être comme dans les films… mais on s’y fait. Ca fait longtemps que je n’ai pas pris la peine d’admirer les détails de ces bâtiments.” L’être humain s’habitue à tout et même au somptueux et magnifique. C’est agréable d’avoir un regard nouveau sur ce genre de choses. “
Oui, il y en a deux. Une petite au dernier étage, et une plus grande plus loin sur le campus. Je te montre celle du dernier étage et je t’emmène à l’autre ?” La plupart des étudiants allaient directement à celle qui regroupait toutes les spécialités, principalement parce que c’est là qu’ils étaient certains de se trouver une place. “
Je te rassure, il y a un ascenseur.” Pas besoin de monter sept étages à pied.