Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityWe can't save all lives, but we have to give it a chance ft. Joyce (23.04)
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We can't save all lives, but we have to give it a chance ft. Joyce (23.04)

Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
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Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
Multicomptes : Soo-min Woo (Yoo-jeong Kim)
Description (1) : We can't save all lives, but we have to give it a chance ft. Joyce (23.04) NPSpyu1W_o
Description (2) :
Awards:

Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
RPS : 932
Messages : 20233
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Ji-hun Hwang
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Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t146845-ji-hun-hwang-lee-jong-suk#6299836Répertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t171640-ji-hun-hwang-x-repertoire-rps#8363822Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t155646-ji-hun-hwang-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t146952-meetsachussets-jhoComplément de personnage : https://www.i-love-harvard.com/t157483-ji-hun-hwang-complement-de-personnage#7065050
Cela faisait deux samedis d’affilés que Ji-hun visitait les allées vitrées de l’aquarium. Avant ça, il y avait également eu un dimanche matin et un lundi en fin de journée. Bien qu’il appréciait l’endroit, et le trouvait bien plus complet et respectueux que celui qu’il avait arpenté à Pyongyang, le parc n’était pas la raison qui le poussait à passer ses portes. Accompagné par un(e) étudiant(e) la première fois, il avait parfait son vocabulaire du quotidien en découvrant les innombrables espèces marines qui faisaient la fierté de l’établissement – et de Boston. Concentré, il allait terminer le parcours en beauté quand, soudain, il avait tourné son regard vers la plus fascinante des créatures jamais recensée.  Son excentricité avait connu un silence fulgurant, une pause de ses mimiques enfantines, un répit dans son énième excitation face au monde nouveau.

Il l’avait observée nettoyer le carreau sali par les touristes, comme si tout avait subitement été arrêté autour d’elle. Il ne restait plus que les mouvements circulaires de ce torchon agité par sa main. Ça et les quelques mèches colorées qui s’étaient dégagées de sa tresse pour virevolter librement au rythme de sa détermination. Le corps du réfugié s’était arrêté de se mouvoir dans une position presque contorsionnée, mais il avait trouvé le moyen de pencher sa tête sur le côté sans perdre l’équilibre. Envoûté, il n’avait cillé que lorsqu’il avait repris la parole. Un scientifique restant un scientifique, il avait demandé : si cheveux sans pigment, c’est albinisme. Cheveux comme ça, c’est quoi ? Dans son pays natal, les teintures n’existaient pas. Les nord-coréens étaient bruns, ou avaient des cheveux d’ébène. Virant parfois gris ou blanc, ils n’avaient jamais l’idée de se les colorer aux couleurs de l’arc en ciel.

À ses yeux, elle était intéressante, autant physiquement que pour le professionnel qu’il tendait à devenir, si bien qu’il avait décidé de s’y rendre à nouveau. Il avait été déçu de ne pas réussir à la trouver, mais la troisième fois avait été la bonne. Il s’était installé à une vingtaine de pas et n’avait pu s’empêcher de sourire de toutes ses dents à chaque fois qu’elle s’était mise à parler aux animaux, les saluant avec plus de patience qu’elle ne réservait de temps aux visiteurs qui lui lançait un « bonjour » poli. Décontracté jusque là, il avait tout de même ressenti une poêlée d’émotions lorsqu’elle s’était tournée dans sa direction. Pensant qu’elle l'avait remarqué à son tour, elle s’était uniquement occupée d’interpeller l’un de ses collègues - qui avait accouru au trot - pour venir jeter un coup d’œil sur les cabrioles d’un bébé phoque. Il avait soupiré de déception, mais sa passion l’avait réconforté.

Alors, aujourd’hui, il avait décidé d’y retourner dans l’espoir d’en apprendre encore plus sur la jeune femme. Mains jointes derrière le dos, il s’était promené en se balançant de droite à gauche, jouant de ses lèvres, ou avec l’intérieur de ses joues. Une boule d’énergie qui donnait un rapide coup d’œil à tous ces captifs, principalement à la recherche de sa magnifique dame de l'eau ; amoureuse du monde vaste et encore mal connu de l’océan. Il avait fait le tour de l’aquarium, en vain. Il ne l’avait aperçue nulle part. Il allait rebrousser chemin quand une agitation s’acta non loin de l’endroit où il se trouvait. Il leva un sourcil, ferma sa paupière opposée - comme s'il se mettait à regarder dans la lunette d’un microscope, puis il s’avança, interpellé par les « excusez-moi » qui fendaient les groupes. Il accéléra le pas à mesure qu’il sentait se rapprocher son aura qui lui paraissait bouleversé.

Aura qui, dans la précipitation, rentra violemment dans le sien. Leur rencontre laissa s’envoler tout un tas de feuilles que contenait un dossier. Umpf, réagit-il au coup reçu à son estomac. Il posa une main sur le haut de son abdomen, mais n’ajouta rien si ce ne fut son regard dans le sien ; enfin il pouvait y naviguer. Un bref instant, il eut l’impression de se retrouver dans cette barque de pêcheurs empruntée à côté de Wonsan, de laquelle il avait pu contempler le ciel découvert vu de la mer. Ses yeux étaient d’un marron aussi intense que celui du petit bateau qui lui avait rendu sa liberté. Pardon, se reprit-il avant de voir les dégâts, ramasser, je vais aider. Il promit, de son accent très prononcé et sa syntaxe déstructurée. Il baissa sa tête par politesse avant de plier ses genoux et de s’activer à faire un tas avec les feuilles éparpillées. Et s’il ne remarqua pas tout de suite de quoi il s’agissait, il ne fallut pas longtemps à sa curiosité pour revenir au galop.

Un papier resta entre ses mains et ses agates lurent à grande vitesse les résultats des analyses effectuées. Trop difficile, la respiration, s’inquiéta-t-il, comprenant la raison qui l’avait obligée à le bousculer, infection parasitaire ? Un bébé phoque semblait mal en point, touché par l' Otostrongytus circumiitus. S’agissait-il du petit protégé dont elle s’était montrée si fière ? Si jeune, il n'avait que peu de chance de s'en sortir...


@Joyce Millett
(Ji-hun Hwang)
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À l'écart de la cohue que pouvait générer l'aquarium un samedi, dans la salle de soin d'un des vétérinaires, Joyce est bien silencieuse. L'endroit qui est probablement celui dans lequel elle se sent le plus à l'aise après l'océan la balotte aujourd'hui entre des vagues agitées, des émotions qu'elle maîtrise mal. Sur la table devant elle, le phoque peine à respirer tout en cherchant le contact avec la sirène qui le caresse d'une main distraite. Cœur lourd. Elle sait pourtant la fragilité de la santé de ces animaux, a compris depuis longtemps qu'il ne fallait pas s'attacher aux créatures marines, que la mort était la suite naturelle de la vie. Pourtant, ce phoque précisément a une place importante dans sa vie et ses souvenirs. Animal encore plein de vie une semaine auparavant, à valser dans son aquarium comme s'il s'agissait d'une piste de danse, amusant les enfants autant que la biologiste.
Elle se rappelait surtout de lui, quelques mois auparavant, si léger qu'il flottait presque, alors que Denzel et lui lui avaient appris à nager. Moment de complicité avec les blanchons qui avait vite viré à quelque chose de beaucoup plus sensuel sous les yeux des phoques miniatures qu'ils avaient fini par fuir pour ne pas écorcher plus leur innocence.

Sous la respiration difficile de l'animal, Joyce y voit comme une métaphore de sa propre relation avec l'homme des mers, celui qui a arraché son cœur au tourments avant de le relâcher, le sel venant s'incruster dans chaque blessure, écorce le long des meurtrissure, brûlure au plus profond de l'intime. Et si la sirène a, depuis quelques temps, retrouvé la corde de son ancre, elle sait que tout peut casser à tout moment et la suit avec une douceur infinie, vacillant sur des œufs à chaque message, la peur au ventre que tout s'écrase à nouveau, bouteilles à la mer dont le verre se serait brisé en millier d'étoiles sur les récifs.

– Ça va aller, d'accord ?

Le pinnipède émet un faible vagissement, comme s'il comprenait les mots et les pensées de l'humaine et tentait de la rassurer. Lien étrange qui s'était créé entre ces deux êtres de l'océan, une amitié presque dans le cœur de la femme, quelque chose qui allait au-delà de leur espèce respective. Miettes de vie qui s'écoulent dans le grand sablier du temps alors qu'elle a l'impression d'être en train de perdre deux choses infiniment précieuses à ses yeux dans le regard devenu un peu plus terne du phoque. Ceux de Joyce aussi ont perdu de leur éclat et se sont agrémentés de cernes qui viennent teinter la peau pâle de son visage. Comme bien des étudiants à l'approche des examens, elle a passé une nuit blanche à travailler. La différence réside dans le fait qu'elle n'a ouvert aucun de ses livres de cours, enchaînant plutôt les articles universitaires sur toutes les infections pouvant toucher les phoques, mille scénarios se formant dans sa tête à mesure qu'elle constituait toute une base de données sur le sujet.
À un moment, elle avait hésité à faire appel à ses parents, mais s'était retenue. Si le matin s'était déjà levé sur les îles Féroé, elle n'avait pour autant pas envie de les déranger pour cela, devinant par avance que son père lui expliquerait que c'était la vie – tout comme il l'avait fait la première fois que, effarée, elle avait assisté à la partie de volleyball entre deux orques qui utilisaient justement un phoque comme balle – et que c'était l'occasion pour elle d'en apprendre plus sur les parasites et les maladies qui pouvaient toucher les mammifères marins. Sa mère, certainement, aurait eu un peu plus de compassion, mais elle aurait sûrement culpabilisé de ne pas pouvoir être présente en chair et en os pour sa fille. Joyce connaissait ses parents sur le bout des doigts ; avoir passé des années à grandir uniquement entourée d'eux et du grand bleu lui avait permis d'anticiper chacune de leurs réactions. Et, clairement, aucune ne la consolerait.
Denzel, alors ? Elle n'avait pas osé le déranger, incapable de savoir où exactement et sur quel fuseau horaire le marin pouvait bien se trouver. Et si lui aussi voyait la santé du blanchon comme une métaphore de leur relation ou, pire, comme un signe ? C'était ridicule de penser ainsi, mais l'étudiante avait reposé son téléphone sans oser contacter personne, préférant retourner à ses articles qui eux, au moins, avaient le mérite de ne faire jouer aucune émotion dans leur ton.

Joyce relève brusquement la tête alors que la porte s'ouvre pour dévoiler une femme dans une blouse blanche, un dossier à la main et une mine aux traits tirés. L'employée de l'aquarium connaît assez bien l'équipe vétérinaire et en particulier leur cheffe qui se tient juste devant elle, pour savoir que ce visage-là implique de mauvaises nouvelles.

– Je suis désolée Joyce… Les analyses sont formelles, il s'agit bien d'un parasite, l'Otostrongytus circumiitus. Il est particulièrement virulent surtout pour un phoque aussi jeune… ses chances de survie sont faibles. Il va falloir en outre tester tous les phoques de son bassin, tu n'as pas remarqué les mêmes symptômes sur un autre animal ?

Un nœud dans la gorge, la biologiste secoue négativement la tête alors qu'elle essaie de retrouver dans sa mémoire tout ce qu'elle a pu lire la veille sur le parasite évoqué par la vétérinaire.

– Il y a dû avoir un hôte intermédiaire, cela veut dire que c'est de notre faute ? On lui a refilé un poisson infecté ?

Comment est-ce possible ? Les larmes, à défaut de venir brouiller ses yeux viennent brouiller sa tête et tout lui apparaît trop flou pour qu'elle comprenne vraiment ce que la vétérinaire vient de lui annoncer.

– On fera une enquête… Je le laisserai pas tomber Joyce, d'accord ? Je vais faire tout ce que je peux pour lui, mais en attendant il faut que tu ailles amener ça à Lewis et que vous vous occupiez de faire des prélèvements sur les autres phoques.

Attrapant le dossier que lui tend la femme, Joyce caresse encore quelques instants le pinnipède avant de l'abandonner aux bons soins de la vétérinaire, retournant dans la partie publique de l'aquarium, à la recherche de Lewis. Le cœur lourd, elle évite le flot des gens tout en se perdant dans ses pensées et sa douleur, pas rapide qui s'égarent entre les vitres derrières lesquelles tournent les ballets joyeux des raies et des poissons qui d'habitude la réconfortent toujours un peu. Aujourd'hui elle les ignore, stratégie de la fuite comme bien souvent, pour éviter la souffrance qui boursoufle ses émotions. Elle se focalise sur son but et sa mission, et ne voit pas l'homme qui arrive en sens inverse, jusqu'à ce qu'il soit trop tard et qu'ils se rentrent dedans, le dossier lui échappant des mains.

– Aïe ! Pardon.

Excuse reprise en écho par celui qu'elle vient de percuter et qu'elle observe distraitement, déjà occupée à regarder les feuilles qui se sont éparpillées autour d'eux. L'inconnu se propose aussitôt à l'aider avec un accent qu'elle n'identifie pas. Probablement un touriste ; l'aquarium est l'une des attractions de Boston qui les attire le plus grâce à la richesse de sa biodiversité. Ça n'a pas d'importance de tout manière de savoir d'où vient cet homme ; ils ne se croiseront que quelques instants après tout, le temps de rassembler le dossier avant qu'elle ne retourne à la recherche de Lewis, un incident qu'elle oubliera bien vite au milieu de tout ce qui fait rage dans sa journée. Ses mots pourtant, la surprennent alors qu'elle le voit s'attarder sur la feuille qui annonce le résultat.

– Vous êtes vétérinaire ?

Et un vétérinaire visiblement spécialisé dans les animaux marins. Peut-être qu'il n'est absolument pas un touriste, mais qu'il est venu passer un entretien et qu'elle a devant elle l'un de ses futurs collègues ?
Soupir, ce n'est pas forcément le meilleur moment pour rencontrer de nouvelles personnes.

– J'y suis très attachée, mais… je ne suis pas sûre qu'il puisse survivre.

L'entendre de sa propre bouche fait encore plus mal qu'à l'annonce de la vétérinaire.

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Ji-hun Hwang

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Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
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Ji-hun n’avait jamais osé imaginer sa rencontre avec la dame de l'eau, surtout parce qu’il n’avait jamais eu l’idée d’aller lui parler. Pour sûr, néanmoins, qu’il aurait préféré se retrouver dans un face à face moins embarrassant. Le dossier s’était planté dans la partie haute de son ventre, élan donné par les nouvelles peu rassurantes que la jeune femme venait de recevoir. Main au niveau de son estomac, il s’était permis d’embarquer pour un voyage inattendu dans ses yeux. L’instant n’avait duré que quelques secondes, mais elles lui avaient suffi. Les excuses s’étaient chevauchées avant qu’ils ne viennent à s’accroupir et mettent la main sur les feuilles éparpillées. Les touristes les avaient contournés, mais ne faisaient pas plus attention que ça aux données qui s’étaient étalées sur le sol. Le Nord-coréen avait sauvé un papier rectangulaire in-extremis d’une attaque de semelle, moment que sa curiosité avait désigné comme opportun. Un regard furtif donné vers le visiteur – qui n’avait rien remarqué – et voilà qu’il s’était mis à déchiffrer un bout des résultats d’analyses effectuées.

Les noms scientifiques utilisés pour décrire l’examen macroscopique, ainsi que les chiffres répertoriant le nombre et la taille des parasites, avaient aidé à le mettre sur la voie de l’infection pulmonaire. La respiration devait être très difficile pour l’animal en question, mais si elle n’avait été que le seul symptôme, cela aurait désencombrer la tâche de ses soigneurs. Rappelés sur chaque page dans un cadre ancré, ils avaient été d’autant plus alarmants pour l’avenir du mammifère – et il s’agissait là d’un spécimen de moins d’un an. Il avait réfléchi à voix haute, rendant curieuse sa vis-à-vis. Uhm, la questionna-t-il, après avoir relevé son faciès vers le sien. Il avait été surpris qu’elle lui adresse la parole ; ses cordes vocales vibraient dans un registre qui lui plaisait bien. Il secoua la tête négativement pour lui répondre, avant de tenter de justifier ses connaissances : je… c’est… Mots perdus, parce qu’il ne savait pas si la question avait été posée par politesse, ou parce que sa voisine d’en face attendait un réel retour de sa part.

Il réfléchit, levant ses agates vers le plafond, comme pour chercher son vocabulaire. Dans mon pays, la bio-chimie, j’ai étudié, fit-il avant de hocher sa tête rapidement pour affirmer ses dires. Il la baissa de nouveau, pour s’excuser de son indiscrétion. Pour avoir jeté un œil sur des documents officiels tels que ceux-ci sans autorisation, il aurait reçu une lourde sanction. En fonction du domaine de recherches, il aurait écopé d’un emprisonnement au sein d'un des camps de travail dans le meilleur des cas. Dans le pire, et notamment si cela touchait des éléments politiques, il se serait retrouvé fusillé ou pendu. Dans le Massachusetts, la peine de mort avait été abolie dans les années quatre-vingt – il s’était renseigné, au cas où. Heureusement, les États-Unis étaient fait d’un régime présidentiel et fédéral, mais si le corps se trouvait ici, l’esprit, lui, resterait à jamais en Corée du Nord, prisonnier à jamais des violateurs des droits de l'Homme qu’il avait pourtant réussi à admirer. Il finit par poser la feuille sur le tas qu’il avait ramassé.

Et s’il avait pensé faire d’ores et déjà mauvaise impression, la suite lui prouva tout le contraire. Ça, je vois, répondit-il du tac-au-tac, d’une neutralité peut-être incompréhensible. Dans sa société, il n’y avait pas de place pour les sentiments, encore moins lorsqu’ils étaient négatifs. Colère, frustration, tristesse n’existaient que le soir, lorsque seuls, les habitants faisaient face à leur oreiller, unique confident qui pouvait accueillir les cris ou les larmes. Ji-hun avait vécu dans un monde où le bonheur devait paraître, parce qu’il y avait toujours un moyen de détourner une situation qu’on n'appréciait pas vraiment. Les travaux forcés aux champs, dure labeur. Mais plusieurs mains promettaient l’abondance de nourriture pour le peuple. La surveillance permanente, absence d’intimité. Mais sans ça, personne ne pourrait se sentir en sécurité. Alors oui, dans le malheur, il y avait toujours de quoi se réconforter, et c’était à ça qu’il fallait s’accrocher. 20%, c’est peu, avoua-t-il. 80% d’y passer, de mourir aussi jeune, quand une semaine plus tôt il faisait des pirouettes.

Il glissa les résultats dans la pochette cartonnée qu’elle avait posée à terre puis reporta son attention sur l’expression de son faciès qui avait dépeint. Oh, souffla-t-il, abasourdi de lire aussi facilement le sentiment prédominant qui l’habitait. Il resta silencieux, observant les détails de sa mine. Le Nord-coréen ne comprenait pas ce qui se passait, ne savait pas comment réagir. Avait-il dit quelque chose de mal ? Ou était-ce la situation qui la mettait dans cet état ? Spectateur de scènes terribles, il n’avait jamais cillé, n’avait jamais versé une larme. Eotteog*…, commença-t-il, désemparé, jinjja eotteoghaji**… Il pinça sa lèvre inférieure avant de tenter un sourire bancal. Un coin des lèvres baissé, l’autre relevé ; il apprenait à montrer véritablement son empathie. Confronté pour la première fois à ce sentiment, il se demandait s’il devait lui offrir ses condoléances, mais le phoque n'était pas encore décédé, alors il se ravisa. Il releva ses billes, les porta sur les passants qui les scrutaient, mais aussi vers les caméras.

Ttara oshijyo***, s’exclama-t-il en prenant le dossier dans l’une de ses mains avant de le plaquer contre son torse. Il réitéra ensuite sa demande en l’empoignant de ses doigts longs, et en utilisant le bon langage également : Avec moi, venez ! Il l’aida à se relever et l’entraîna dans l’allée centrale sur quelques mètres avant de bifurquer à sa gauche, puis de rejoindre l’espace dédié au passage d’un film que peu de gens venaient regarder. Trop d’yeux sur eux, il n’avait pu la laisser s’émouvoir ainsi sans lui trouver un endroit où pouvoir laisser parler son attachement pour l’animal marin. Il la lâcha puis lui fit à nouveau face. Un autre sentiment avait-il pris le dessus entre temps ? L'étonnement, ou l'angoisse ? Il ne put rien dire, frotta ses cheveux comme pour activer les neurones qui se trouvaient sous cette tignasse épaisse, puis réouvrit le dossier pour examiner les autres pages. Maman, le sujet n’en a pas, questionna-t-il en lisant qu’il avait été nourri par des soigneurs à sa naissance. L’avait-elle rejeté ou avait-elle rencontré des complications ?

Ceci pouvait expliquer qu’il ait été aussi vite mal en point, et qu’il ait réagi à ces parasites. Être immunodéprimé n’aidait pas dans ce genre d’infection, et le lait maternel était la seule nourriture capable d’engraisser et de protéger les bébés phoques sur le long terme. La présence de ces vers était terrible, mais ils auraient pu faire moins de dégâts. Les familles pêcheurs sont pauvres, beaucoup infectées chez moi, avoua-t-il, là-bas, manger poison , ils font ça pour guérir ver pulmonaire. Mais il était au courant des règles sanitaires qui régissaient ce genre d’établissements, et des risques mortels liés au surdosage, alors il fit : pour combattre, il faut transmettre beaucoup de soutien. Antibiotiques et stéroïdes, il faut être rigoureux pour donner. Injections antiparasitaires sur long terme, super efficace. Il conclut, levant un pouce devant le visage de sa dame de l’eau, avec une détermination singulière. Elle ne pouvait pas baisser les bras, et devait impérativement se concentrer sur les vingt pourcent qui leur restaient.

Et vous…, lança-t-il, avant de la dévisager sans ressentir une once de gêne, super jolie, quand vous souriez, lâcha-t-il, avant de lui adresser une esquisse. Neomu neomu areumtabsumnida****, insista-t-il profondément sur le « ta », d’un son guttural. Allait-il réussir à lui redonner espoir  ?


@Joyce Millett

* Comment...
** Que faire vraiment...
*** Suivez-moi !
**** Vraiment vraiment très jolie.
(Ji-hun Hwang)
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La tête ailleurs, toujours avec le jeune phoque qu'elle avait eu l'impression d'abandonner derrière elle, Joyce n'avait pas remarqué l'homme qui s'était soudain retrouvé devant elle et dans lequel elle était entrée, à la manière d'un teenage movie, première scène dans les couloirs d'un lycée ou l'héroïne se prend le héros – et surtout, son futur cavalier pour le bal, même si à ce stade elle l'ignore encore – en pleine poire avant de laisser tomber tout ses livres de cours. Elle essaie tant bien que mal de les rassembler, il s'accroupit pour l'aider, leur mains s'effleurent et…
Et à l'aquarium il n'y a ni caméra, ni réalisateur pour mettre tout ça en place. Simplement une femme à l'air perdu et un inconnu auquel elle n'aurait probablement pas prêté la moindre graine d'attention si elle ne lui était pas rentrée dedans en pleine marche, trop préoccupée par les mauvaises nouvelles de la vétérinaire et les résultats qu'elle trimballait et qui sont, désormais, dispercé autour d'eux comme les feuilles d'un arbre en automne. Mauvais présage ? Pluie automnale qui amène un hiver éternel, porteuse d'une hibernation pour toujours pour la créature marine à laquelle l'étudiante s'est tant attachée ? Pensées qui sont autant de flèches dans sa tête alors qu'elle rassemble les papiers, sans faire plus attention que cela à l'homme qu'elle a bousculé, simplement désolée qu'il se soit trouvé là, au mauvais endroit au mauvais moment, elle espère simplement qu'il ne pensera pas du mal de l'aquarium et de ses employés qui courent sans regarder où ils vont. Joyce n'a pas plus le temps que ça de s'attarder et tend une main en direction d'une des feuilles qui s'est échappée ; geste qui se suspend cependant alors qu'elle l'entend décrire la maladie de l'animal, chose impossible à deviner sans certaines connaissances scientifiques au préalable… Vétérinaire ? Non, elle le regarde un moment chercher ses mots, se demandant s'il n'allait pas simplement abandonner, se relever et repartir, mais finalement quelques syllabes s'alignent, viennent donner un sens à tout ça. Biochimiste, donc. Pas étonnant alors que les documents lui parlent.

– J'étudie la biologie marine.

Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle a dit ça, ça n'a que peu d'importance dans le fond. Joyce doute sincèrement que l'homme sorte de sa poche une solution miracle, un petit concentré de magie dans une seringue à injecter au malade. Mais l'aquarium ne s'était pas soudainement transformé en Poudlard. Il savait lire les résultats du dossier - très bien. Mais à quoi tout cela allait la mener ? Elle devait toujours s'assurer que les autres phoques allaient bien, qu'aucun autre n'avait mangé de poissons contenant le parasite, puis revenir auprès de l'être qui peinait tant à respirer. Peut-être aussi faire remonter le problème à ses supérieurs, bourdonner de colère, étape d'un deuil qui n'avait même pas encore commencé et qui pourtant s'annonçait comme une atroce possibilité pour clore l'histoire de l'animal. Si joyeux pourtant, quelques jours encore auparavant… La femme sent la lourdeur d'un cœur qu'elle peine à porter dans sa poitrine, constat de cet intermède qui a coupé son élan en deux, fragilisé ses pensées. Le flot de ses émotions qui remonte et qu'elle doit combattre ; agir l'aide à ne pas se laisser submerger, ça a toujours été ainsi. S'occuper le plus possible la tête et l'esprit pour oublier quand Denzel partait en mission, quand sa grand-mère oubliait son prénom puis celui de sa mère, puis absolument tout, quand elle avait trompé celui qu'elle aimait, brisant tout ce qu'ils avaient essayé de construire. Et maintenant, pour cet être dont les heures étaient peut-être comptées.
Tendant la main, elle s'attend à ce que le biochimiste lui rende la feuille manquante, mais à la place de ça il lui refile des phrases dénuées de sens et d'empathie. Je sais ! a-t-elle envie de lui crier. 20% c'est rien, c'est une chance sur cinq, même si elle préfère penser sur cent parce qu'alors ça a l'air un peu plus grand. 20% c'est surtout 80% qui manque, 4 chances sur cinq encore une fois et ça paraît terrifiant. Elle sait tout ça et ça lui tord les boyaux. Mais au lieu de s'exprimer, Joyce se contente d'ouvrir et de refermer la bouche, poisson asphyxié, comme celui qui a condamné le phoque… La gorge sèche, les mots coupés, elle récupère le dossier sans être capable d'en aligner deux, même pas un remerciement automatique, juste l'impression de se noyer dans le manque de tout ce qu'elle lit dans les yeux de l'autre. Certes, il ne connaît pas l'animal comme elle, mais ne ressent-il vraiment aucune tristesse à l'idée qu'un phoque aussi jeune et chétif voie peut-être se dérouler les derniers jours de sa vie ? Sous certains aspects, il lui rappelle un peu son père. La nature a ses propres droits et nous n'y pouvons rien, la seule autorisation que nous avons, c'est d'observer. Sauf que ça, c'était des conneries. Les humains avaient commencé à la détruire et à la polluer depuis tellement longtemps, Joyce avait bien le droit de vouloir la sauver.
Celui d'avoir mal aussi. Mal en dedans.

Enfin, il remet le dernier papier avec les autres alors qu'il aligne d'autres mots pour elle. Ceux-ci, au moins, elle ne les comprend pas ; ils ne peuvent pas la heurter. Dans sa tête, Joyce se morégine ; peut-être a-t-il une façon différente d'exprimer ses émotions, elle ne doit pas toujours tout ramener à elle, à ce reflet dans sa chambre du bateau dans lequel elle s'est si souvent observée, propre sujet de son enquête sur l'évolution des êtres humains. Reflet qu'elle n'a plus retrouvé après son retour à Terre : tout le monde est différent et il y a trop de facteurs à appréhender et à rassembler pour tout comprendre. C'était sans doute pour ça qu'elle avait choisi la biologie marine, les animaux aquatiques lui ont toujours paru plus simples à comprendre. Pour ça, et pour l'océan aussi.
Cependant là, devant cet inconnu dont elle ne parle pas la langue, si l'étudiante ne saisit pas les mots, elle comprend tout de même une certaine agitation dans le ton, ses gestes amples, sa manière de soudain saisir le dossier pour le plaquer contre lui, puis de l'attraper elle. Le suivre ? Mais pour…? Elle n'a pas le temps de se poser plus de questions qu'elle est déjà debout sur ses talons, la main de l'autre amarrée à son bras, presque traînée jusqu'à une salle un peu plus à l'écart. C'était si étrange que Joyce en reste une fois de plus coite, mettant un moment à réintégrer l'instant alors que son regard se perd autour d'eux, comme pour comprendre pourquoi cette salle, essayer d'accrocher un indice. Mais il n'y a rien et elle finit par reporter ses yeux plusieurs centimètres au-dessus de sa tête pour l'écouter s'adresser à elle.

– Loki, répond-t-elle presque mue par un réflexe. Il s'appelle Loki.

C'était un stagiaire qui avait trouvé le nom, probablement un fan de Marvel de ce que lui en avait dit ses collègues – Joyce était toujours un peu décalée en matière de pop culture, s'estimait déjà heureuse quand elle pouvait avoir les quelques références apprises à travers les livres.

– Il a été retrouvé sur une plage alors qu'il n'avait que quelques jours, juste à côté de sa mère. On pense qu'elle s'est fait mordre par un requin dont l'attention a ensuite été détournée et qu'elle a juste pu revenir vers son bébé, mais… elle n'a pas survécu.

Le blanchon avait immédiatement été recueilli par l'aquarium, nourri au biberon et choyé par toute l'équipe. Il avait été mis en contact avec deux autres petits nés en captivité, comme pour l'intégrer au groupe. Denzel et elle leur avaient appris à nager, puis ils avaient pu rejoindre le bassin avec les autres phoques et maintenant… C'était un peu comme si elle avait failli à la mission laissée par la mère mourante, le message qu'elle essayait de faire passer en revenant vers son petit, comme pour le protéger une dernière fois avant que quelqu'un d'autre s'en charge.
Espoir de courte durée alors qu'il s'improvise magicien, lui parle de poison. Mais non, décemment, éthiquement, pour bien trop de raisons, c'est une mauvaise idée. Il a raison, il faut être rigoureux sur un traitement approuvé, ne justement pas jouer aux apprentis sorciers. Pas de potion miracle, que de la rigueur et de l'espoir, et il lui tire presque un sourire en dressant un pouce devant lui. L'espoir, l'espoir... pour ne pas sombrer tout de suite dans des abîmes sans lumière, tout ce dont elle n'avait pas besoin cette année. La phrase qui lui échappe par la suite, la surprend en revanche, n'a rien à voir dans tout cela.

– Heu… pardon ?

Joyce est déstabilisée, ne comprend pas le rapport entre son jolie sourire et l'animal qui est dans une détresse certaine. De quel droit cet inconnu se permet de lui faire une remarque sur son physique ?

– Je ne vois pas le rapport.

Ça a au moins le mérite de détourner un instant son attention alors que son ton s'est modulé d'une toute autre manière, beaucoup plus froid et sec désormais, relevé de la pointe de tristesse qui l'alourdissait. Regard qui se fait plus sombre alors qu'elle tend une main pour récupérer le dossier.
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Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
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Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
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Ji-hun Hwang
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Ji-hun avait alors appris que le spécimen de l’aquarium dont ils parlaient avait un prénom, et il n’avait pu réprimer un sourire. Pas vraiment moqueur toutefois, c’était juste une preuve de plus que les animaux de ce parc avaient une certaine importance pour ceux qui s’en chargeaient. Loki, s’était-il alors corrigé avant de reprendre la lecture des documents. Il les survolait à la chaîne, de ses yeux vifs et attentifs, afin de capturer les informations essentielles. Cela ne l’empêchait pas d’entendre l'histoire que la jeune femme lui contait. De nombreuses lois, la nature a, avait-il commenté pour faire écho à la tragédie qu’elle lui partageait. Il y avait des proies et des prédateurs, les uns mangeaient les autres, ceux-ci même qui s’étaient satisfaits de plus chétifs avant leur fin de vie. Malheureusement la mère du petit malade avait péri, et il aurait dû connaître le même sort. La chance, ou le destin, lui avait permis de croiser la route de sauveurs qui s’étaient chargés de son cas ; il avait alors entamé une deuxième vie à leur côté.

Il lui avait expliqué que, par chez lui, les familles de pêcheurs utilisaient un moyen presque horrifiant pour se soigner. Ce qu’elle ne savait sans doute pas était l’absence de médecins dans les villages, et lorsqu’un généraliste ou spécialiste était autorisé à voyager – ce qui n’était pas toujours le cas – il était souvent trop tard. Les citoyens de la classe basse n’avaient d’autres choix que de trouver des solutions à tout problème de santé rencontré. Tout ça parce que le système de santé était « gratuit » certains périssaient, délaissés par le gouvernement, parce qu’ils ne valaient pas la peine d’un déplacement sur site. Ça n’avait pas totalement été sa réalité, à lui. Né dans une famille élitiste, il n’avait – presque – manqué de rien. Moins que les autres, en tout cas. Conscient que ce n’était pas la solution la mieux adaptée, il avait affirmé que, pour favoriser sa chance de survie, et que les vingt pourcent règnent en maîtres sur les quatre-vingt autres, elle ne pouvait plus que compter sur la ponctualité des prises, et que les bons médicaments soient prescrits ; parce qu’il n’avait aucun pouvoir sur ça.

Le soutien, être présent pour l’animal. Ses soigneurs étaient à présent la seule famille sur qui il pouvait compter. Bien qu’il avait été très vite mis en contact avec d’autres spécimens de son espèce, le phoque avait enregistré à tout jamais les visages de ceux qui lui avaient donné une chance de s’en sortir quand sa mère, son seul pilier, s’était éteinte, le faisant ainsi orphelin. Aujourd’hui, obligé d’être éloigné de ses compagnons, eux seuls pouvaient l’encourager à se battre contre ces parasites, lui donner de l’espoir pour le rendre plus fort, lui montrer que tout n’était pas fini, et qu’il avait encore beaucoup à faire – beaucoup d’années à vivre. Malgré son enthousiasme, sa vis-à-vis semblait fermée, toujours autant anéantie. Elle ne croyait pas une seule seconde à ses paroles, voyait déjà le phoque lui lancer un dernier regard larmoyant, inspirer un dernier remerciement avant de rendre son dernier souffle. Non. Elle ne pouvait pas penser ainsi, elle n’avait pas le droit de l’envoyer d’ores et déjà au repos sans avoir fait preuve d’obstination.

Pour contrer sa réaction, il lui rappela à quel point elle était jolie lorsqu’elle souriait, à quel point elle rayonnait. Et c’était de ça dont son protégé avait besoin, pas de ce qui transparaissait sur son visage à l’instant T. Et pour revoir un sourire s'ancrer à ses lèvres, identique à ceux dont il avait déjà été témoin, Ji-hun était prêt à lui envoyer autant d’espoirs et de soutien qu’il lui faudrait. Mauvaise interprétation de la jeune femme cependant, elle se braqua instantanément, et lui ne comprit pas tout de suite ce revirement de situation. Ses sourcils épais prirent de la hauteur sur son front pour marquer l’étonnement, jusqu’à ce qu’elle avoue ne pas saisir la relation entre les deux éléments. Les yeux foncés rivés dans les siens assombris par la colère, il céda le premier à les baisser, non sans laisser un souffle rieur s’échapper de ses narines. Lui connaissait le rapport qu’il y avait entre les deux – entre les trois. Il jeta un dernier regard sur le dossier qu’il tenait avant de le fermer pour de bon et le tendre à la jeune femme qui le demandait.

Il le tendit, oui, mais ne le lâcha pas tout de suite. Ses doigts agrippèrent un bout de la pochette cartonnée et il soupira bruyamment avant de reporter son attention sur elle. Probablement qu’elle était furieuse, regrettait de l’avoir eu sur son chemin, de s’être laissée entraîner ici et même de l’avoir écouté, mais il ne put se résoudre à partir sans lancer ceci : pour dormir demain soir, ne le laissez pas tout seul. Il avait articulé ceci comme une mise en garde et ajouta : pour réanimation cardiaque, il faut se préparer. Au stade où il en était, il y avait de fortes chances que son cœur tente de lâcher. Épuisé par la toux, l’amaigrissement et les dégâts qu’il avait subi en son sein par la reproduction massive de ces bestioles, il ne pouvait en être autrement. Ji-hun avait été confronté à ces parasites qui proliféraient au sein de ses semblables, et comme la plupart étaient immunodéprimés dans son pays, par la famine entre autres, il y avait de grandes chances que le même processus se répète, là aussi. Loki allait faire un arrêt.

Il fut contraint d’abandonner et de lâcher le dossier qui atterrit de nouveau entre les mains de sa dame de l’eau. Main encore levée, doigts en suspens comme s’il tenait encore la chemise qui renfermait les analyses du phoque, il insista : le temps, il sera compté. De la rapidité d’action dépendra sa survie ; tout était question de temps. Ses phalanges se tendirent lorsqu’il prit conscience qu’il les avait laissés en l’air, il les baissa aussitôt sur son ventre. J’ai faim, sortit-il, passant du coq à l’âne. Il fit des cercles sur son abdomen avant de tapoter dessus. Il baissa ses pierres sur la montre qu’il porta à sa vue, lut la position des aiguilles et annonça : jusqu’à midi et demi, je vais faire un tour. Ça lui faisait une belle jambe, à sa vis-à-vis, d’autant qu’elle était pressée. Si besoin, au restaurant de l’aquarium, je peux vous inviter à manger, lui proposa-t-il de façon neutre, avoir de la compagnie, du soutien, et puiser la force aussi dans votre état, c’est important. Parce que ce n'était que le début d’un long parcours.

Ses collègues allaient être sous le choc de l'annonce, enfermés dans l’empathie et la tristesse. Sans nul doute qu’ils ne seront pas les meilleurs compagnons qui soient lors de la pause déjeuner. Ils allaient finir par se refourguer continuellement le bourdon, et ça n’avait rien de productif, n’allait pas aider leur patient ; appelait-on ainsi un animal ? Dans sa réflexion, Ji-hun hésita sur les mots qui parcouraient ses pensées. Discuter du dossier, on pourra. Ou changer de sujets, c’est possible aussi, lui offrit-il la possibilité de penser à autre chose, me taire , je sais faire. Au cas où elle ne désirait qu’une table calme et silencieuse où personne ne remettrait la discussion sur le tapis. Juste comme ça, c’est une proposition, la rassura-t-il sur ses intentions. Parce qu’il avait été élevé pour penser à la société, aux autres avant lui, démuni de tout égocentrisme, il était en mesure d’agir pour le bien de cette demoiselle, et adoucir sa peine. Il était onze heures vingt un peu passées, et il décida qu’il était temps de laisser son interlocutrice s’affairer.

Il baissa sa tête, son corps suivit, dans une salutation respectueuse avant de tourner les talons vers la sortie de l’espace documentaire. Il se stoppa soudainement avant de passer les portes, fronça les sourcils et se retourna vivement vers celle aux cheveux méchés de blanc : le rapport, tout à l’heure, vous cherchiez. Il revint sur l’incompréhension que ces mots avaient laissé plus tôt. Vous donner le sourire, Loki, il sait, et c’est beau, commença-t-il à expliquer qu’il trouvait splendide leur relation. Et l'animal aimait ça, sinon, pourquoi faire des cabrioles derrière cette vitre, dans l’attente qu’elle le remarque, qu’elle s’en amuse, qu’elle en rit ? Elle resplendissait, et ça l’enchantait, lui donnait envie de recommencer, encore et encore. Et Ji-hun aussi voulait apprécier le spectacle, encore et encore. Pour vouloir guérir, votre lumière il a besoin, indiqua-t-il, et moi… ça, s’éteindre, je ne laisserai pas. Parce que leur duo était beau, et qu’il avait encore envie de pouvoir les observer, de loin, il aurait de la force pour deux, si elle se trouvait incapable d’espérer.

Encore fallait-il qu’elle l’accepte à ses côtés, et c’était une autre histoire. Je repasserai, de toute façon , la prévint-il, au cas où son offre à déjeuner en sa compagnie était refusée. Il reviendra, pour prendre des nouvelles auprès d’un autre soigneur s’il le fallait, mettra à profit ses études et aventures nord-coréennes gratuitement, rien que pour la revoir adresser ses jolis sourires à ce chiot marin. La voir sourire, oui, et la trouver belle, lui aussi. Il fit un salut furtif, jetant son index et son majeur de sa tempe jusqu’à sa direction en guise d’au-revoir, avant d’enfouir ses mains dans ses poches et quitter les lieux. Il n’omit pas bien évidemment un commentaire amusé : jeooooongmal muryehagunaaaa*… ! Elle avait été si réactive que, peu habitué à ce genre de braquages, ça l’avait fait (sou)rire sur le trajet qui menait aux poissons exotiques.


@Joyce Millett

* Si rude...
(Ji-hun Hwang)
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Loki. À un phonème près de lucky, juste un tout petit son qui le séparait de la chance. Créature marine qui, dès le départ, était partie du mauvais pied, mère attaquée, obligé d'être secouru par les soigneurs de l'aquarium, nourrit au biberon pendant les premières semaines de vie, à devoir chercher ailleurs la chaleur maternelle réconfortante. L'instant de grâce, ensuite, à la manière d'un roman de Zola, les astres qui semblaient enfin s'aligner, trouver le bonheur dans sa propre condition, cabrioles et éclaboussures comme autant de métaphores zolesques. Puis, de nouveau, cette terrible descente en enfer, ce plongeon droit vers une mort qui ratifie les entrailles de Joyce. Elle-même dont le prénom est si proche de la joie et qui se noie pourtant dans ces lettres supplémentaires, ce caprice qui asperge la situation d'une nauséabonde odeur d'essence.
Tout brûle trop vite pour que même l'eau puisse arrêter le feu.
Les lois de la nature, hein ? Des lois qui lui paraissent soudain injustes, laides, affreuses. Des lois que les Hommes cherchaient à transgresser depuis des années, alors pourquoi pas eux, après tout, hein ? Quels droits n'avaient-ils pas sur ceux qui modifiaient la nature à coup de marée noire et de génocide animal ? De pollutions néfastes et dévastatrices ? Elle se rappelle très bien, gamine, d'avoir vu des animaux mourir sous ces yeux, pourchassés par d'autres plus gros, plus forts, plus imposants. C'est la loi de la nature, disait son père alors qu'elle voyait les chairs se déchirer. Et la sirène l'avait toujours accepté ; on ne combattait pas la nature, même si parfois, quand on estimait que la vie en valait le coup, on essayait. Quand on aimait suffisamment fort ? Quand ça comptait assez pour ça ? Alors les humains se battaient contre les maladies des humains – enfin surtout ceux qui avaient les moyens. Alors les humains – encore – amenaient les animaux avec qui ils vivaient chez le vétérinaire. Alors les humains – toujours – essayaient de réparer leur propre bavures en sauvant les animaux en danger. Transgresser certaines lois, mais pas toute, sélection naturelle qui était devenue tout sauf naturelle. Sélection humaine, en fait.
Parfois, d'autres êtres vivants pouvaient passer à travers les mailles du filet. Être accueillis dans cet aquarium avait été la chance de Loki, une chance déjà contre une nature à laquelle sa mère n'avait pas échappée. Les antibiotiques pourraient être sa prochaine chance. Mais parfois, à trop tirer sur la corde, même la nature n'acceptait pas les décisions humaines. Éternel combat, jamais gagné, feu au poudre. Jusqu'à ce que tout brûle, tout retourne à la cendre ; finalement ne serait-ce pas le Soleil qui, un jour, engloutirait tout et gagnerait ? Victoire de l'Univers. En attendant il s'agissait de gagner du temps… et avaient-ils le droit de tricher pour ça ? D'enfreindre d'autres règles, sanitaires et éthiques, se battre contre les lois de la nature en transgressant en plus celles établies par la société ? Tout se percute dans la tête de Joyce, encore trop touchée par les derniers événements, trop bouleversée pour tout saisir. Elle repousse néanmoins l'idée d'un poison, se concentre sur les antibiotiques… ça peut marcher, non ? Vingt pourcents de chance… personne n'est encore tout à fait condamné.

Bouleversée, les mots de l'homme la déstabilisent. Joli ? Sourire ? Elle voit pas le rapport, se sent agressée, agacée, déstabilisée et n'aime pas ça. Pas lorsqu'elle est déjà en position de vulnérabilité. Coquille d'huître qui se referme, admet en son sein une sirène féroce et perdue. Ses doigts se referment sur les douloureuses feuilles de papier, sans cependant réussir à les libérer de la main de l'homme ; tentacules enroulées autour du dossier qu'il ne veut pas lâcher, pas tout de suite, remuant de ses huit bras des couteaux dans les plaies déjà béantes. Elle savait les risques, la probabilité de l'arrêt cardiaque, petit cœur instable qui pouvait arrêter de battre à tout moment, là, par exemple, alors qu'ils étaient en plein conversation, elle loin de lui… Elle a l'impression que l'inconnu sort tout droit d'un film de fantasy, affreuse prophétie qui s'extirpe de sa gorge : le temps, il sera compté. Joyce plaque le dossier contre sa poitrine et serre les dents par habitude, pour empêcher les larmes de monter. Au moins ça, elle sait le faire ; combattre l'eau salée pour l'empêcher de couler sur ses joues, ne pas pleurer devant sa grand-mère, ne pas pleurer durant l'enterrement, ne pas pleurer devant ses parents qui ont tellement besoin de soutien. Aux oubliettes les larmes de Joyce, elle ne les laissera pas couler, pas encore.
Le temps est compté et elle ne comprend pas pourquoi lui déblatère sur le sien ? Pour le contraste, lui montrer que lui a encore du temps, qu'il peut vivre, flâner pour observer la multitude de poissons multicolores, regarder le dessin des vagues dans le bassin des tortues, observer les pingouins danser sur leur banquise ? Elle s'en fiche Joyce, s'en fiche de tout ça, ne pense qu'au blanchon, l'envie de retourner près de lui dès qu'elle se sera enfin délester de ce dossier, passer le peu de temps qu'il lui reste peut-être à ses côtés. Tant pis pour ses tâches à l'aquarium, elle peut bien les déléguer à quelqu'un d'autre.
Et cette invitation… elle tombe comme un cheveux sur la soupe et la coquille de l'huître se referme un peu plus fort. Pourquoi dînerait-elle avec un inconnu alors qu'elle peut sombrer avec le petit phoque ? Ce n'est pas elle qui a besoin de compagnie, c'est le malade. Elle retient cependant la vague de mot qui bourdonne dans sa tête ; n'a pas envie de se battre contre le vent, déjà trop d'éléments qui alourdissent son cœur.

L'homme tourne alors les talons après une salutation qu'elle ne lui rend pas, trop égarée dans ses pensées. Regard distrait qui le suit jusqu'à la sortie, elle s'attend à le voir disparaître avec sa proposition, s'éteindre là cette rencontre qui l'a finalement plus déstabilisée que prévu, sans cependant qu'elle veuille y offrir un rebond. Ce qu'elle veut, c'est que Loki aille mieux. Mais l'inconnu ne disparaît pas tout de suite, comme désireux de lui offrir une dernière explication… Sa lumière, hein ? S'il l'avait vue, quelques mois encore auparavant, quand tout s'était terminé avec Denzel, les relents si peu clairs de cette relation, son être entier qui vibre encore d'amour pour un marin parti en mer pour ce qui lui paraît être l'éternité – et peut-être que c'est le cas, pas seulement dans l'océan qu'elle connaît si bien, mais un plus métaphorique qui l'éloigne d'elle d'une toute autre manière. L'aquarium, les blanchons, Loki, ça avait été son échappatoire. Tous ces moments où elle ne pensait pas à celui qu'elle aimait et qui était loin, à ce qu'elle avait fait avec Hera, à ses derniers mots. Tempête en Joyce qu'elle avait si mal combattue, pris tant de temps à essayer d'apaiser. Et si désormais ça allait mieux, les parasites avaient migré du phoque à son esprit, l'envahissant des pensées sombres qui avaient déjà défiguré ces jours quelques semaines plus tôt. Ça fait trop à gérer. Trop pour qu'il y ait encore de la lumière, encore un sourire. Mais tout ça, elle ne peut pas l'expliquer. L'homme pourra dire ce qu'il veut, l'eau peut refléter les étoiles et la Lune comme éteindre le plus haut des phares. Seul Denzel peut encore combattre les vagues et, s'il a accepté de l'accompagner au bal, s'il lui a reparlé de projets ensemble, elle ne sait pas ce que ça veut dire. À part qu'elle n'en finit plus de l'aimer.
Elle fait basculer ses derniers mots d'un haussement d'épaule avant qu'il ne la laisse seule dans la pièce qui n'attire pas vraiment le public. Comment leur en vouloir en même temps, de ne pas s'abandonner derrière un film quand, de l'autre côté des murs, c'est tout un monde de magie et de bleu qui s'offre à eux ? Une réalité qui, pour une fois, surplombe encore les écrans. À moitié cependant, combien de selfies finiront sur Instagram ?

Respiration coupée, elle sent qu'elle a besoin de ce moment pour elle avant de repartir dans sa quête pour transmettre le dossier. Écho de l'infection de Loki, ses poumons sont noyés et Joyce doit s'asseoir pour respirer, la tête entre ses mains, seule ce qui lui convient parfaitement. Elle sait pourtant qu'elle devrait bouger, faire avancer cette histoire pour les autres phoques, revenir auprès du souffrant, mais… les jambes trop coupées pour avancer, sirène démise de sa queue elle préfère s'abandonner quelques instants, s'offrir ce moment. Le temps de retrouver son esprit, de combattre une fois de plus les larmes comme on combat la nature. Avec une passion et une fougue inutiles.
Enfin, elle se ressaisit et attrape le dossier pour le transmettre plus loin. Il lui faut un temps fou pour trouver celui qu'elle cherche, heureusement aucun autre incident, personne qui vient se dresser sur son chemin. Rapidement, elle explique la situation avant de filer à nouveau. Loki lui a manqué.
Elle est avec lui, à tenter tant bien que mal de sourire, conseil qui ne s'est pas perdu totalement inutilement dans l'immensité du grand bleu, lorsque les aiguilles de sa montre attirent son regard. 12h30, qui sonne comme un rendez vous. La vétérinaire est présente, elle sait qu'en cas d'arrêt, c'est elle qui sera bien plus efficace que Joyce pour le réanimer alors… et puis le poison s'est fait un cheminement dans sa tête, insidieux parmi les veines… non, c'est une mauvaise idée. Mais se renseigner n'entraîne rien, si ? Joyce se mord la lèvre alors que sa décision est déjà prise. Ultime caresse au phoque avant qu'elle n'ôte ses bottes pour enfiler une paire de basket un peu plus confortable. Il faut bien qu'elle mange de toute façon, non ? Même si ni l'envie, ni la faim ne sont là…
Le temps de traverser l'aquarium jusqu'au restaurant et elle est déjà en retard sur un rendez-vous qu'elle n'a jamais accepté. L'endroit est bien rempli, plein d'animation et de bruits, d'enfants qui jouent avec des peluches en forme d'animaux marins, sans se douter des drames qui se vivent sous le même toit. Qui vivent et qui meurent, cycle intransigeant. Elle met un petit moment à le repérer, avant d'enfin l'apercevoir, seul à une table qu'elle rejoint. Expression décidée à ne pas se justifier de sa présence, Joyce s'assied face à l'homme, la gorge déjà gonflée par ce qu'elle va lui demander.

– Ce poison… Racontez-moi.
(Invité)
Ji-hun Hwang

Âge : 28
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Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
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Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
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Ji-hun Hwang
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Comme il l’avait annoncé, Ji-hun s’en était allé faire un tour. Le tour complet du parc aquatique en réalité, comme s’il ne l’avait jamais fait auparavant. Il s’était rendu tout d’abord vers les poissons exotiques aux mille et une couleurs. Il ne s’était pas fait prier pour les prendre en photographie et les poster sur son compte meetsa. Il trouvait fascinantes toutes ces nuances, de la plus pâle à la plus vive. Ça lui rappelait ces champs immenses de campagne où les fleurs se côtoyaient, et dans lesquels les magnolias – emblême de sa Corée – resplendissaient. Il n'avait jamais compris pourquoi son père s’était tant passionné pour ces dégradés, au point d’obliger sa famille à arrêter les roues de leurs vélos pour les admirer. Le spectacle lui avait toujours paru trop figé, donc inintéressant. Ça, c’était parce qu’il n’avait pas encore capté la brise qui faisait virevolter les pétales, les convoitant dans une danse qu’aucune loi ne pouvait diriger. Ses yeux d’enfant, trop innocents et naïfs, ne se contentaient que de regarder l’ensemble du tableau, quand tout détail méritait de s’y attarder; aujourd’hui il savait apprécier le ballet de ces espèces tropicales à sa juste valeur.

Il les avait observé bien plus longtemps qu’il ne l’aurait pensé, captivé par cette eau calme qui leur était offerte. Les poissons nageaient en douceur de droite à gauche, de gauche à droite, et il les enviait beaucoup. Quelques mois plus tôt, la mer de l’Est s’était montrée infernale lorsqu’en compagnie de son père il avait pris le large. Il se rappelait encore des efforts qu’ il lui avaient fallu faire pour éloigner le petit bateau loin de la berge, moteur coupé pour ne pas alerter le village encore endormi. De ses pieds qui s’étaient embourbés dans le sable boueux de la côte nord-coréenne, catastrophe qui avait remis en question tous les plans, au point de possiblement rebrousser chemin. De cette hélice qui, mise en action après un kilomètre de nage, à pousser la barque à bout de bras, avait failli lui coûter une jambe par manque de vigilance. À cette embarcation qui s’était retournée au beau milieu d’une nuit agitée, leur faisant perdre le tiers de leurs ressources. […] Son parcours nautique n’avait pas été aussi paisible que celui que connaissaient ces vertébrés ; et qu’en était-il de sa mère et ses deux sœurs ? Il s’était repris, comprenant qu’il gênait un groupe de touristes.

Il avait marché vers les aquariums des tortues, des raies, des requins. Il avait rencontré les pingouins et s’était arrêté plus loin devant une vitre dépourvue de lumière. À sa première visite, il avait pu observer des phoques s’amuser entre eux derrière celle-ci, et une autre fois, le sourire merveilleux d’une demoiselle aux cheveux méchés de blanc. Il n’y avait plus rien à voir aujourd’hui, mais il n’avait pu s’empêcher de lever les coins de ses lèvres pour répondre à l’esquisse de la biologiste marine qui avait marqué son esprit. Il avait levé ensuite son regard sur le reflet de son mètre quatre-vingt-six, légèrement flouté par une eau encore en mouvements malgré l’arrêt des pompes, et s’était transmis ce fameux courage pour deux qu’il s’était promis d’offrir. Lui et lui travailleront ensemble pour réussir, comme ça avait été le cas durant ces dures labeurs aux champs, comme ça avait été le cas devant ces multiples exécutions, devant lesquelles il avait dû se retenir de vomir ses tripes. Lorsqu’on croyait en soi et que la motivation était inébranlable, rien n’était impossible. Quand d’autres voyaient en cet espace que le vide, lui pouvait voir la vie qui était à l’intérieur, et sera de nouveau.

À midi et quart, il s’était dirigé vers le restaurant du parc, et avait fait la queue dans la longue file d'attente dans l’espoir de pouvoir commander. Accompagné à une table qui venait de se libérer, il avait désiré un Fish & chips, accompagné de frites et d’une salade de coleslaw. Il avait attendu vingt minutes avant d’être servi, et la boisson lui avait été offerte pour le remercier de sa patience. Il avait remercié aimablement le serveur, bien qu’il se doutait que cette petite attention était valable pour tous les visiteurs. Il s’était délecté de ce plat typiquement américain, très gras et calorique. Il n’avait aucun espoir à être rejoint par la jolie créature, mais prit tout de même son temps. Picorant dans le récipient de frites, il plongea ses yeux sur les commentaires qu’il recevait, jeta un coup d’œil sur ses messages privés aussi, avant de switcher sur les notes de cours qu’il avait toujours sur lui, histoire de pouvoir réviser en tout temps, tout instant. Il fut surpris, alors, de voir la chaise face à lui être prise d’assaut par une main dynamique, être tirée avec autant d’énergie et… Il posa des billes étonnées sur le faciès de sa vis-à-vis, une patate à moitié avalée par ses lèvres.

Il n’eut pas le temps de réagir qu’elle l’interpella sur le fameux poison dont il avait fait mention plus tôt. À dire vrai, il n’aurait jamais supposé qu’elle puisse y avoir pensé sérieusement. D’abord stupéfait par sa question, il fit ensuite le tour des tables avoisinantes pour s’assurer que personne n’avait retenu les mots qu’elle venait de prononcer. Mâchoires comme bloquées dans le temps, elles se mirent de nouveau à mastiquer la frite quand il s’aperçut que les autres clients étaient bien trop occupés pour avoir relevé le sujet de leur conversation – ou ce qui aurait dû être. Vous êtes en retard, lui fit-il remarquer en piquant un nouveau morceau de pomme de terre. Sur le fait que vous commandiez d’abord, je peux compter dessus, demanda-t-il à la jeune femme en lui tendant poliment l’un des menus, j’invite. Il pensait important de lui rappeler, au cas où. Que je mange ici, c’est la première fois, confia-t-il, ça, je ne connaissais pas. Il pointa de son menton le plat qui se trouvait devant lui. Étrange, quand on savait que la plupart des pays avaient été américanisés, pas vrai ? Le sien faisait barrage aux pays capitalistes par tout moyen.

Il profita qu’un serveur s’approche de leur table pour l’appeler à venir prendre les vœux de sa voisine d’en face, et elle ne manqua pas non plus à sa boisson gratuite. Vous travaillez ici, ça fait combien de temps, voulut-il commencer à en apprendre davantage sur la jeune femme, mais peut-être n’était ce pas à son goût ? Elle semblait si déterminée à lui tirer les vers du nez – sans mauvais jeu de mots. Vous faire passer un moment sympa, c’est tout ce que j’espère, lui dit-il, histoire qu’elle oublie le semblant de friction qu’ils avaient connu plus tôt, mauvais, je ne suis pas du tout. Ça n’avait pas été son intention de la froisser, d’une quelconque manière que ce soit. Il apprenait encore à vivre dans une société dont il ne connaissait rien, et il trouvait qu’il ne s’en sortait pas si mal ; pensait-elle autrement ? L’endroit, pour parler de ça, ce n’est pas le bon, lui expliqua-t-il. Trop de monde, trop d’oreilles et de caméras. Il y avait de ces réflexes que l’on n'oubliait pas. Et qu’importait si ce monde semblait être doté de plus de libertés, les citoyens restaient en partie surveillés.

On mange. À vos questions, ailleurs, je réponds ensuite. Comme ça, ça ira, lui proposa-t-il ; elle avait encore cet air grave qui collait à son visage. Il ne lui plaisait pas à ce point ? Ce qui vous déplaît, c’est quoi, l’interrogea-t-il, une fine esquisse sur ses chairs épaisses. Afin qu’il puisse se corriger durant le déjeuner, au moins. Après ça, ils savaient tous deux qu’ils ne se reverront pas autour d’une table. Ils ne feront probablement que de se croiser, et rien ne les obligeraient à faire comme s’ils s’étaient déjà adressés la parole. La seule chose dont Ji-hun était certain, c’était qu’il reviendrait pour s’assurer que son sourire enjouée aura réapparu sur ses lèvres.


@Joyce Millett
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Les tensions parcourent les nerfs de Joyce, la forçant à se tenir un peu plus droite qu'à son habitude, presque assise en équilibre sur sa chaise, trop près du bord, impatiente de pouvoir bouger. Elle est incapable de tenir en place, aimerait pouvoir faire quelque chose pour aider le blanchon, n'importe quoi. Alors forcément, cette histoire de poison s'est insinuée en elle ; faisant fi de toutes les politesses d'usage, elle s'est imposée à l'inconnu, la jambe qui tremble un peu alors qu'elle remarque à peine la frite qui s'est bloquée entre ses lèvres. C'est tout autre chose que de la nourriture qu'elle aimerait lui arracher de la bouche. Des mots, des explications, une solution miracle pour sauver Loki. Ce n'est probablement pas la meilleure façon d'interpeller quelqu'un pour lui demander de l'aide, et pourtant les sens de la sirène sont gouvernés par une sorte d'urgence qui l'oppresse presque. Tellement que les mots s'éclipsent avec trop d'empressement lorsqu'il lui fait remarquer – sans qu'elle arrive vraiment à identifier s'il s'agit ou non d'un reproche – son retard.

– Ce n'était pas vraiment une invitation, vous m'avez simplement proposé de passer.

Un peu trop sur une défensive qui est plutôt inhabituelle pour elle, mais qui est motivée par l'inquiétude qui déforme ses traits. À croire que cette année 2022 lui en voulait personnellement, s'acharnant sur la petite sirène dans le seul but de la noyer… Entre sa relation avec Denzel, le départ de ce dernier, le boulot qu'elle se forçait à accumuler pour oublier de penser, la défense de l'environnement qui lui paraissait toujours plus vertigineuse et maintenant cette histoire de parasite… Il y avait une sorte d'acharnement qui minait ses nerfs et elle se sent coupable pour la tension qu'elle instaure avec l'homme qui tente seulement – un peu maladroitement peut-être – de l'aider. Elle n'est pas du genre pourtant à se méfier des rencontres et elle ne peut expliquer autrement que par les derniers événements cette sorte de mauvaise humeur qu'elle instaure à la table. Joyce se force à respirer un bon coup afin de ne pas lui répondre qu'elle est assez grande pour se payer à manger. C'est déjà la deuxième fois qu'il parle de l'inviter alors elle finit par accepter d'un geste du menton.
Sa remarque sur le Fish & Chips qu'il semblait découvrir pour la première fois, l'étonne en revanche. Elle jette un regard à la nourriture dont l'odeur grasse se dégage avec une certaine chaleur. Ce n'est pas commun de rencontrer des gens qui goûtent à ça pour la première fois, après tout le plat, à la base britannique, est désormais répandu partout sur Terre. Enfin presque partout puisque, d'où qu'il vienne, il ne semble pas le connaître.

– J'ai toujours trouvé ça étrange de servir du poisson dans un aquarium.

Comme si on allait pêcher les poissons directement derrière les vitres devant lesquelles les visiteurs, fascinés, se prenaient en photo. Il est vrai que le restaurant n'est pas le seul endroit où du poisson est mangé – il y avait bon nombre d'animaux eux-même piscivores après tout, qui se régalaient de ce met, même si un peu moins frits et un peu moins accompagné de frites et de sauce. Mais eux ne pouvaient pas survivre avec un autre régime alimentaire, alors que Joyce avait fait une croix sur les animaux depuis de longues années, ne souhaitant plus les voir échouer au fond de son assiette, qu'ils soient aquatiques ou non. Et puis elle avait vu trop de reportages sur la pêche en gros qui ne faisaient que renforcer son avis, ou l'impact écologique de la viande de bœuf ou… Mais là n'était pas venu le moment de débattre de son végétarisme. Elle soulevait juste un fait ; son étonnement face à cette dualité entre les poissons bien vivants dans les aquariums et ceux au fond des assiettes, même si cela ne semblait gêner personne. Poissons qui avaient aussi atterri dans l'estomac du blanchon, l'empoisonnant avec ses parasites. Regard triste alors qu'elle repense à tout ça, n'apercevant que tardivement le serveur qui vient prendre sa commande.

– Une salade de lentilles, s'il te plaît Gary.

Elle n'a pas besoin de sortir sa carte de l'aquarium, ayant déjà croisé Gary suffisamment par là pour qu'il sache qu'elle y travaille et qu'elle a donc le droit au 20% de réduction des employés. Après tout, ce n'est pas parce qu'elle est invitée qu'elle souhaite faire payer plus à cet inconnu – ça la gênerait même encore plus.
Il repart avec sa commande sur sa petite tablette alors que l'homme en face d'elle n'aborde toujours pas le sujet qui l'intéresse et, surtout et elle doit bien l'avouer, qui lui a fait abandonner Loki pour traverser la moitié de l'aquarium. Elle contient cependant sa curiosité alors qu'il lui assure vouloir simplement lui changer les idées et lui faire passer un moment sympa. Si c'était le prix à payer pour obtenir des réponses à ses questions… Et puis ça lui semblait plutôt partir d'un bon sentiment, même si elle ne comprenait pas nécessairement ses motivations. Elle avait de la peine à l'analyser ; souhaitait-il juste l'inviter pour lui tirer un sourire ou était-ce une tentative de drague maladroite et dont elle se serait bien passée ? Joyce n'a cependant pas le temps de répondre qu'il embraye sur le fait que l'endroit est apparemment mal choisi pour évoquer le sujet. Jetant un regard déstabilisé autour d'eux, elle n'aperçoit que des familles en train de s'amuser autour d'eux et fronce les sourcils, sans être sûre de comprendre. Certes, devant la porte du bureau de son boss, ça n'aurait pas été le bon endroit, mais tout de même… surtout qu'ils ne font qu'évoquer ces histoires, elle n'a pas prévu de passer à l'acte… pas du tout ?
Elle accepte pourtant de se plier à cette drôle de règle et remercie Gary qui pose soudain la salade de lentilles devant elle, ayant probablement fait passer sa commande en priorité, vu le monde dans le restaurant. Le plat n'est pas bien grand, et pourtant elle n'est même pas certaine de le terminer, l'estomac noué par ce qui s'est passé durant la matinée. Attrapant sa fourchette, elle la suspend cependant à la question de son interlocuteur, surprise qu'il soit aussi direct.

– Ce n'est pas quelque chose qui me déplaît c'est… déstabilisant.

S'enfonçant un peu plus dans sa chaise, elle ne cesse pour autant pas le bourdonnement dans sa jambe, signe inconscient de son stress. Elle prend cependant le temps d'observer l'homme en face d'elle. Il est… différent. Pour être honnête, il lui rappelle un peu celle qu'elle était à 16 ans lorsqu'elle avait débarqué à terre après des années à grandir entre les vagues, avec pour seul membres de sa toute petite société, ses parents. Il lui avait fallu apprendre des codes qui, aujourd'hui encore, la perturbait parfois un peu, ne lui semblant pas naturel. Lui aussi paraissait avoir des codes différents de ceux qu'elle avait intégrés, un peu tardivement, pendant ses années de lycée.

– Vous êtes à la fois direct et en même temps vous semblez vouloir rester discret… Et je… je n'arrive pas à dire si depuis tout à l'heure vous essayez de me draguer ou si vous êtes juste sincèrement intrigué par la santé du blanchon.

C'était à son tour d'être directe, après tout, pourquoi pas ? Autant mettre les choses au clair dès le début. Reposant sa fourchette dans son assiette, elle tend une main par-dessus la table.

– Je suis Joyce, au fait. Et ça fait un peu plus de deux ans que je travaille ici, en parallèle de mes études à Harvard.

Et de son job pour un prof de l'université, et de l'association pour laquelle elle bossait bénévolement, et de cette sorte de révolution qu'elle tentait de monter depuis sa chambre avec Bill dans le but de faire tomber tous les méchants de l'univers – ou au moins ceux de Boston qui polluaient l'océan. Une vie bien remplie, en définitif.
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Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
Icon : We can't save all lives, but we have to give it a chance ft. Joyce (23.04) 63dcf3a9b9de4d6723a9c5c91e63d0f83fef53f6-gifv
Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
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Il l’avait laissée parler sans l'interrompre, s’était montré très attentif et sérieux quand, en son for intérieur, il n’avait fait que sourire à chacune de ses répliques. Du commentaire sur le poisson frit à ses plausibles intentions qu’elle ne semblait pas comprendre. Il jeta ensuite un regard sur cette main tendue au-dessus de cette table qu’ils partageaient, puis l’imita. Leurs pouces s'emboitèrent dans un salut formel, mêlé d’une présentation banale, de celles qui ne supposaient aucune relation particulière, ni amicale, ni professionnelle. Il tiqua alors sur plusieurs similitudes. S’il y avait déjà les études en sciences qu’ils suivaient tous deux, il fut intrigué par le fait qu’elle les suivait également à Harvard, et que leurs prénoms commençaient par la même lettre ; oui, ça restait un détail à ne pas négliger : J&J, J²,[…] ça faisait classe en bas de page d’un rapport scientifique, non ? Surtout si on prenait en compte le rapport mathématique, unique et complexe, de ce nombre, qui menait vers un résultat strictement positif. Est-ce qu’il adviendra de même concernant leur relation ? Complexe, mais positivement unique ?

Jay, préféra-t-il se nommer, pour question de simplicité, en parallèle de mes études à Harvard, je travaille, moi aussi. Il reprit avec amusement la phrase qu’elle avait employée, pour faire écho aux points identiques qui les reliaient malgré eux, malgré tout. Il aurait bien fait part des missions qui lui avaient déjà été confiées en tant qu’assistant-chercheur sur Pyongyang, et qui lui avaient permis de sauver bon nombre de vies humaines au cours de ses années universitaires en chimie et biologie, mais il s'abstint. Peut-être qu’il aurait pu ajouter que seul il n’y serait jamais parvenu, pour lui montrer qu’à plusieurs il y avait de plus grandes chances de voir les dégâts sanitaires s'amoindrir, mais il ne pensa pas que ce commentaire aurait été le bienvenu. La demoiselle semblant déjà sur les nerfs, Ji-hun n’aurait fait que paraître prétentieux quand il aurait désiré qu’elle s’adoucisse et le laisse la soutenir dans cette triste, douloureuse et grave épreuve qu’était la situation dans laquelle elle se trouvait. Il n'accapara que quelques secondes sa main, juste le temps de l’agiter d’haut en bas à deux reprises.

Liberté rendue, il revint alors sur les faits qu’elle lui avait exposés. J’ai envie de parler, mais ce n’est qu’à vous, expliqua-t-il cette drôle de sensation contradictoire qu’elle ressentait, inviter les autres dans nos échanges, je ne sais pas pourquoi je le ferai. Ni pourquoi il se devrait de mettre les visiteurs, les autres soigneurs et docteurs dans des confidences qui lui étaient, somme toutes, personnelles. Devant les clients et les caméras, vous laisser vous épandre de vos émotions, poser problème, c’est quelque chose qui peut vraiment , enchérit-il sur le fait qu’il l’ait portée plus loin. Les touristes et citoyens de Boston auraient pu se poser des questions en voyant une employée paraître si effondrée, et les émotions si intenses ne pouvaient être vues comme une qualité professionnelle par les employeurs ; on savait à quel point les informations perçues pouvaient être relayées différemment et dénoter un établissement prestigieux tel que le New England. Peut-être que, dans cette société, ça ne fonctionnait pas ainsi, mais qu’en savait-il ? En tout cas, ça partait d’un bon sentiment, pour les préserver elle et l’aquarium.

Vous draguer…, laissa-t-il en suspens, un rictus au coin des lèvres. Il avait envie de rire, mais se contrôla en passant sa langue sur sa lèvre supérieure, avant de faire aller ses chairs l’une contre l’autre. Vous le pensez, pourquoi , demanda-t-il la raison qui l’avait poussée à penser que c’était possible. Il avait peut-être eu un comportement particulier, était-ce parce qu’il avait avoué les avoir trouvé jolis, elle et son sourire ? Il attendit qu’elle lui donne réponse avant de reprendre. Il aspira de l’air entre ses dents puis lâcha : ni l’un, ni l’autre. En réalité. Il ne la draguait pas, et n’était pas plus intéressé que ça par le phoque en question. Il appréciait les animaux, mais pas au point de se mêler d’événements qui ne le concernaient pas. Encore moins dans une structure déjà équipée de professionnels. Un peu plus rayonnantes, je les préfère, les filles, avoua-t-il avant d’hausser les épaules, déprimante et sur la défensive, pour que je vous drague, vous l’êtes un peu trop. Il laissa une moue désolée prendre place sur son faciès, s’excusant de façon mutique de ne pas être charmé par la demoiselle telle qu’elle se présentait à lui.

Mais… votre façon de vous comporter avec moi, qu’importe, reprit-il, où le bien-être des autres prime sur soi, d’une société comme ça, c'est de là où je viens. Naturel, donc, de se donner, sans abandonner face aux épreuves, même si celles-ci étaient dessinées par la personne qu’on voulait aider, elle-même. Déstabilisé, c’est moi qui l’ai été, confia-t-il, un jour, devant le spécimen, pour la première fois, je vous ai vue sourire. S’il avait été captivé par la couleur de ses cheveux, troublé au point de s’y intéresser, il n’aurait jamais imaginé un seul instant… tomber sur ce moment, commença-t-il avant de baisser les yeux sur son assiette pour se préparer une fourchette, régulièrement, de vous voir heureuse, j’ai eu envie de m’en assurer. Il l’avait pensée incapable, avant ça. C’était du moment dont il était tombé amoureux, - ou quelque chose comme ça, qui y ressemblait ; parce que Ji-hun et l’amour, ça n’existait pas. M’excuser, si vous voulez, je le peux cent fois, lui proposa-t-il, mais abandonner, je ne peux pas. Trop déterminé, rigoureux et attaché aux objectifs qu’il/qu’on se/lui fixait.

Une gifle, peut-être, je vais mériter , annonça-t-il avant de relever son regard sincère sur elle, mais quand vous souriez, Joyce, vous êtes vraiment jolie. Le monde entier était plus beau lorsqu’il souriait. Enlever ça, rien ni personne n’a le droit. Sur vous, sur lui ou… elle. Personne, laissa-t-il sortir avant de lui adresser une esquisse amicale. Personne n’avait le droit d'assombrir le cœur d’une femme, d’un homme, d’un enfant. Personne n’avait le droit de rendre obscur un monde, qu’il soit visible ou invisible. Alors, de m’acharner, d’avance, je vous demande pardon, hocha-t-il plusieurs fois la tête, mais ce phoque, Loki, en sa guérison, je vais croire. Ce que je peux, je vais faire. Pour vous. L’altruisme à l’extrême, vu probablement nulle part ailleurs. Parce qu’il fallait être né dans un régime totalitaire, sur une terre gouvernée par la dictature, pour être capable d’une telle prouesse. Qu’important ô combien il voulait faire partie de cette société américaine qui l’avait accueilli, il espérait ne jamais perdre cette partie de lui, même lorsqu’il aura obtenu son pass pour une résidence permanente. Il ouvrit la bouche pour enfourner la bouchée préparée, et insista sur le fait que c’était vraiment délicieux.

Peut-être qu’il paraissait grossier de croire tout ça possible, mais il y avait bien deux choses dont il était certain. La première était que c’était presque inédit de voir un parasite s’introduire aussi aisément dans un parc aquatique, et faire autant de dégâts. La deuxième était qu’il avait déjà eu affaire à ce genre de cas, lui, et qu’il avait un coup d’avance sur les docteurs vétérinaires de l’aquarium. Oh, s’exclama-t-il soudainement, travailler sur ce flot d’émotions, vous devriez vraiment. Pour vous contrôler, des éléments négatifs de votre vie, vous devriez vous éloigner. Devenir une bonne biologiste, ça n’arrivera jamais, sinon. Il fit, pour changer d’ambiance, avant de l’inviter à manger. Mais puisqu'elle était faible aujourd'hui, sur lui elle pourra compter. Qu’on sorte vite, parce que de fumer j’ai besoin, informa-t-il, durant des heures, vous chercher, c’est ce que j’ai fait. Il comprit son aveu bien trop tard, tiqua et s’en sentit mal à l’aise. Pour faire passer, il la menaça faussement : et tout, vous finissez. À moi vous aurez affaire, sinon… Il baissa les yeux, et se mit à se concentrer sur son Fish&chips, dans le silence.


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Jay & Joy. Ça aurait pu être le titre d'une série télé si le monde réel ne paraissait pas déjà assez incongru par lui-même. Elle aurait aimé d'ailleurs, que ce soit simplement ça ; le point d'ancrage d'une série Netflix, la rencontre de deux futurs amis, le blanchon n'aurait été qu'un prétexte, sa maladie qu'une intrigue avant qu'il ne retrouve toute sa fougue et devienne la mascotte des prochains épisodes. L'ensemble se serait déroulé entre l'aquarium et l'océan, il y aurait eu de la biologie marine, des grands rêves, de belles histoires. Mais personne, si ce n'est le destin, n'avait écrit le scénario de cette rencontre et ils devaient se plier à une certaine fatalité. Les risques de la mort de l'animal étaient bien réels, tout ne se jouait pas derrière une caméra avec un phoque qu'on avait appris à dresser et qui, une fois le tournage terminé, retournerait bien calmement jouer avec son groupe.
Joyce a l'impression d'être dans une bulle d'eau salée qui l'isole un peu du reste du monde. De l'autre côté de son aquarium, elle entend ce qui s'y déroule, voit les mouvements, les similitudes peut-être, mais est incapable de réagir. Elle aimerait pourtant être celle qu'elle est habituellement, pleine de joie et de sourires, capable de relever les informations, de lui demander s'il bosse à Harvard dans un labo en particulier, avec quels profs, quel boulot il fait en dehors de ses études. Jouer cette même comédie, qu'elle jouait pourtant avec un certain plaisir habituellement, celle de s'intéresser à l'autre pour apprendre à le connaître, nouer quelques liens, même si ce n'était que l'affaire d'une après-midi. Mais il n'y a que des bulles d'oxygènes qui veulent bien traverser la surface de ses lèvres et la sirène se laisse enfermer dans cet océan qui a le goût salé des larmes qui n'ont pas encore coulé et qui pourtant, elle s'en doute, finiront bien par tracer des sillages sur son visage.
À la place des mots, elle laisse parler le corps, les gestes ancrés dans sa tête par la société, et sa main rencontre celle de Jay dans un rapide contact, à peine quelques secondes qui lui laisse à peine le temps de remarquer qu'il n'a pas spécialement la main froide, ni chaude – ou peut-être que si, mais qu'elle est trop absorbée par ses propres malheurs, une fois de plus c'est encore le flou dans sa tête. Tout comme les mots qu'il enchaîne, d'ailleurs, et qui lui paraissent tout droit extraits d'un remake de 1984, pour peu elle s'attend presque à ce qu'il lui murmure sur un air de conspirateur "Big Brother is watching you".

– Ce sont des fausses. Les caméras.

Sans doute qu'elle ne devrait pas lui dire ça. Mais les caméras sont là juste pour être jolies, pour que les gens aient l'impression d'être un semblant observé, ce qui ne les empêchent pas de coller des chewing gum sous les bancs. Les seules véritables caméras sont celles de l'entrée et de la boutique, là où il y a l'argent, à croire que c'est bien plus précieux que les animaux marins auxquels Joyce a pourtant envie de dédier sa vie. Toujours la même société après tout, celle contre laquelle elle tente de se battre avec Bill, renverser le capitalisme pour sauver ce qu'il y a encore à sauver de l'humanité. Projet un peu mis de côté par la vie ; parce qu'il y a les études, parce qu'il y a la douleur de la rupture avec Denzel, parce que désormais il y a Loki qui souffre en silence.
Dans le fond, elle ne sait même pas pourquoi elle se laisse embarquer par cette histoire de caméra. Même si elles avaient été réelles, aurait-ce changé quelque chose ? Ses collègues à l'aquarium savent bien à quel point elle est attachée au blanchon et elle est certaine que la rumeur de sa maladie et le bassin vidé de ses animaux a su attirer leur attention. Quant aux visiteurs… ils sont plus fascinés par les poissons multicolores et le meilleur filtre à utiliser sur leur profil meetsa qu'autre chose. Joyce déteste pleurer, surtout devant d'autres, mais elle doit reconnaître qu'il n'y a pas meilleur endroit pour cela qu'entouré d'eau. Les reflets bleus dissimulent les larmes qui se jettent dans la béatitude de son océan personnel. Les gens préfèrent ignorer ce qui peut bien se projeter sur l'écran de son visage ; en dehors d'eux-même et de ce qui les concerne, il n'existe pas grand-chose alors les êtres peuvent bien pleurer, la plupart préféreront détourner la tête. Société narcissique, peut-être, mais qui surtout a peur de s'imposer dans la zone de confort d'un autre avec des sentiments et des expressions qui pourraient paraître indélicats.
Jay lui, est différent, si bien, qu'elle peine à déchiffrer ses véritables intentions. Apparemment, ce n'est pas de la drague, si elle en croit ses dires, et le reste de ses propos lui tirent même un sourire tant il lui paraît absurde de relever ainsi sa morosité. Ce n'est cependant pas une mauvaise chose dans le fond, elle n'aurait pas vraiment su comment gérer de la drague en plus de tout le reste et ses mots lui font prendre une position un peu moins défensive alors qu'elle plonge sa fourchette dans son assiette.

– Il est rare que des inconnus m'invitent à déjeuner si ils n'ont pas une idée derrière la tête.

Ça n'était même jamais arrivé, quand elle y réfléchissait. Habituellement, c'était plutôt des verres lors de soirée, qu'elle déclinait la plupart du temps – et dernièrement, à chaque fois, le cœur encore brisé par trop d'éclats. Avant qu'elle ne retrouve Denzel, il lui était parfois arrivé d'en accepter, l'envie de se changer les idées. Parfois même quelque chose s'était concrétisé, une simple nuit ou quelques-unes qui s'étaient enchaînées, avant que tout ne finisse par mourir à nouveau. Joyce ne pouvait pas s'empêcher de comparer chaque personne qui l'entourait avec celui qu'elle avait tant aimé. C'était ridicule, mais c'était ainsi. Malsain, probablement, mais qu'importe ? Elle n'avait pas envie de s'en relever. Et, désormais qu'elle l'avait compris, elle préférait autant renoncer à l'amour si ce n'était pas pour sombrer une fois de plus avec son marin. Il y avait assez d'autres distractions dans la vie, après tout. D'autres émotions, d'autres manières d'aimer et de s'attacher aux êtres. Comme Loki.
Loki faisait partie de ceux sur qui elle avait reporté cet amour qu'elle n'avait plus le droit d'offrir à Denzel. Loki et quelques amis, des échanges qui lui permettaient d'oublier, de créer de vrai sourires sur son visage. Est-ce que ça serait désormais ça, sa vie ? Tout faire pour oublier, s'enfermer dans le travail, compter sur celles et ceux qui pourraient suffisamment distraire ses pensées, s'accrocher trop fort à des êtres qui, dans le fond, étaient mortels, qu'elle risquait de perdre à tout instant, et alors quoi ? Qu'est-ce qu'il lui resterait après Loki, s'il venait à mourir ? Pensée terriblement égoïste qui lui scie l'estomac d'un peur panique alors que l'homme devant elle lui explique que son bonheur semble compter. À quel point est-ce absurde, d'ainsi vouloir faire sourire une inconnue, simplement pour ça, simplement pour avoir l'impression, quelques instants, d'avoir pu offrir un bout de bonheur à quelqu'un ? Sans doute que c'est un joli but dans la vie. Elle n'était cependant pas sûre que ce soit la meilleure façon de lui tirer un sourire de lui dire que de ne pas savoir contrôler ses émotions la tirait sur la mauvaise pente au niveau de son travail. Et, clairement, elle n'était pas d'accord. Tant que la passion dominait, tout lui paraissait insurmontable et Joyce n'avait jamais remis en question son propre choix de carrière. Elle avait eu l'exemple de ses parents après tout ; son père, toujours très concentré sur le boulot, détaché des émotions que tout ça pourrait lui faire ressentir. Et sa mère, au contraire, capable de se rappeler pendant des mois d'un poisson avalé par le grand bec d'un pélican, qui comprenait les lois de la nature sans s'y plier tout à fait, sans toujours les accepter, la larme à l'œil. C'était son travail qui venait d'ailleurs d'être publié dans Nature et nominé pour une prestigieuse récompense. Comme quoi…

– Vous ne devriez pas fumer.

Elle préfère ne pas relever le malaise qu'il a pu créer en avouant l'avoir cherchée pendant des heures et se focaliser sur des évidences qu'elle n'aurait pourtant pas besoin de relever. Après tout, tout le monde sait désormais à quel point la cigarette est néfaste, et un biologiste encore plus qu'un autre. Les poumons aussi noir que lorsqu'un pétrolier fait naufrage, du goudron dans lequel s'enlise la respiration et les cancers. À force de trop tirer sur des clopes, Jay finira comme Loki.
Joyce a l'impression d'être à côté de ses chaussures et elle se force à manger sa salade de lentilles alors qu'elle n'en ressent pas la moindre envie, le ventre noué et la nausée pas loin. Ce n'est pas le moment de faiblir pourtant, l'homme en face d'elle a au moins raison sur un point, elle doit garder des forces pour le phoque.
Le silence s'installe entre eux, couvert par le bruit des couverts sur les assiettes et la multitude des cris autour d'eux. Tant d'enfants ravis d'être ici, qui rêvent des profondeurs marines accrochés à la main de leur parent, s'imaginant peut-être, un jour, devenir soigneur dans un aquarium à leur tour. Ça lui rappelle un peu l'enthousiasme du filleul de Ludo, à qui elle avait un jour fait visiter l'endroit. Toutes les étoiles qui brillaient dans ses yeux… elle aimait ces moments-là, ceux qui lui rappelaient la simplicité et la joie de l'enfance. Tout paraissait devenir tellement plus important sous leur regard.
L'assiette enfin vidée, elle pose sa fourchette et reporte son attention sur Jay.

– J'ai fini, dit-elle simplement. On peut aller dehors, si vous voulez fumer.

(Invité)

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