(TW) Samara ~ Homecoming ~

Petit flashforward.

Homecoming

Retour à la maison, comme disent les collègues. Pour combien de temps ? Personne ne saurait dire, et personne ne tient à savoir. Tout ce qui compte, pour le moment, c'est de pouvoir poser pied à terre. De retrouver l'odeur de l'asphalte, les bruits d'une ville animée; tout le contraire de l'océan. Tantôt calme, et parfois agité, le sol ne cessait de se mouvoir sous ses pieds. D'ailleurs, cela faisait partie intégrante de la beauté du délire; vivre sur une maison flottante et suivre les aléas de mère nature, balancé de gauche à droite, percuté à la proue par d'imposantes vagues et recommencer le schéma jusqu'à l'accalmie suivante. Qui aurait cru que le marin serait sujet au mal de terre ? Denzel ne l'imaginait pas lui-même. Passer la première soirée à rendre ses tripes, enveloppé dans un plaid pour lutter contre la fièvre passagère; du pur bonheur.

Dans le cadre de l'imprévisible, on retrouve aussi cette pensée, étrangement importante, tournée vers une certaine Sam. Une jolie brune qui lui a sauvé la vie, un soir d'hiver. Avec laquelle Denz' a été particulièrement désagréable, au passage. Un vrai petit con, exactement ce qu'il souhaitait incarner ce soir-là. Cela dit.. Les torts sont réparables, n'est-ce pas ? Bien que cela soit rare, le blondinet aimerait présenter ses excuses, si tenté est qu'il recroise la route de l'étudiante. Les semaines de solitude autour du globe auront invité la réflexion à son esprit vif, impulsif; conclusion tirée d'une argumentation interne et intime, il doit la retrouver. Sans numéro, sans contact, les probabilités semblent faibles; ses chances, compromises.

Sa démarche l'a conduit jusqu'à ce fast-food, dont il ne se rappelle presque pas. Quelques bribes tout au plus, et la vague idée que Sam soit une habituée des lieux. A moins qu'il ne s'agisse d'un autre dinner ? Au risque de se faire dégager par la responsable des lieux - qui doit se rappeler d'un gamin salement amoché plus que d'autre chose -, Denz' est resté devant. Sagement adossé à l'une des barrières, fumant l'un de ces joints dont il a longtemps été privé. Savourant la liberté du moment, la sensation de toute puissance que lui confère ce bâton de mauvaise herbe. Plus qu'à espérer que la boxeuse pointe le bout de son nez, et qu'elle n'ait pas l'envie soudaine de lui corriger le portrait.

(Hj: tada

J'espère que ça ira pour une ouverture :heaart:

)

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★ ─ homecoming
feat @Denzel Hopkins

La nouvelle est tombée ce matin, quand j’ai reçu une convocation chez le doyen du département. J’ai jeté un regard en biais à Lola avant de ramasser mon sac et d’arpenter le long couloir jusqu’au bureau de Tomkinson. Il m’a fait signe de m’assoir sur l’imposant fauteuil en velours en face de son bureau, et a perché des petites lunettes rondes au bout de son nez afin de déchiffrer un papier qu’il tenait en main.

─ Mademoiselle Lewis… c’est bien ça ?

J’ai ravalé mon envie de lever les yeux au plafond et ai acquiescé en forçant un sourire. C’est le problème, dans les facs de l’Ivy League : t’es juste un nom parmi d’autres, un chiffre lambda dans leurs statistiques bien rangées, et si tu dévies un peu de la norme… c’est la panique assurée.

─ Il semblerait que vos derniers résultats aux examens soient peu satisfaisants. Vos professeurs m’ont chargé de converser avec vous afin de déterminer la cause de cette baisse de régime. Qu’avez-vous à me dire à ce sujet ?

Il aurait dit « qu’avez-vous à dire pour votre défense ? », ça aurait été la même chose. Je me suis éclairci la gorge avant de ramener ma longue queue-de-cheval sur mon épaule et d’en triturer le bout. Va falloir que j’me coupe les pointes. Concentre-toi, Sam.

─ Eh bien… c’est vrai, j’ai connu une baisse de motivation, ces derniers temps. Soucis familiaux.

Ce n’est pas tout à fait la vérité, mais ce n’est pas entièrement faux non plus.

─ Hm, je vois. Et pensez-vous que vos soucis personnels puissent être mis de côté pour les prochains examens ? Ou avez-vous besoin d’un rendez-vous avec notre psychologue scolaire ?

J’ai accepté qu’il prenne rendez-vous pour moi, histoire qu’on me lâche un peu les baskets, qu’ils aient l’impression que leur petite intervention a porté ses fruits. Il ne l’a pas dit franchement, mais j’ai bien compris que si mes notes ne remontaient pas d’ici la fin de l’année… c’est-à-dire, très bientôt, je n’obtiendrais pas mon diplôme.

***

Quelques heures plus tard, je rentre chez moi avec la tête en vrac, et une humeur de chien. Ce n’est que lorsque je me rends compte que je n’ai rien mangé de la journée que je décide de faire un crochet par Shirley’s Temple. Je hausse un sourcil en sentant une effluve de cannabis s’infiltrer dans mes narines à mesure que j’approche du diner.

Bordel, j’aurais bien besoin d’un joint, là tout de suite.

C’est en croisant le regard du blondinet en train de fumer que je me rends compte qu’on… se connaît, non ? Il faut quelques secondes de remise en contexte à ma mémoire pour se rendre compte qu’il s’agit du mec amoché que j’avais ramassé dans la rue l’hiver dernier. Bon sang ! Il a bien meilleure mine, ça c’est sûr. Je ralentis le pas et croise les bras alors que mes lèvres s’étirent sur un petit sourire.

─ Tiens, tiens, comme on se retrouve… Denzel, c’est ça ?

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Petit flashforward.

Homecoming

@Samara Lewis

Dire qu'il l'avait cherché. Son sort, ces hématomes, tout ce sang; c'était totalement volontaire. Un gamin désespéré, préférant ressentir le mal physique que la peine sentimentale. Jeune crétin, irrespectueux envers son propre corps. Tout aurait pu s'arrêter cette nuit là.. Et pourquoi ? Une histoire de filles. Avec le recul, et les idées claires, Denzel se sent pathétique. Horace se serait probablement foutu de sa gueule, et il aurait eu raison.

Ce pseudo tour du monde lui a permis de réfléchir, et de se rendre compte que ses anciennes préoccupations sont totalement puériles. Rien de primordial, rien qui ne justifie qu'il mette sa vie en danger. Qu'il soit voué à finir seul, ou accompagné.. Finalement, peu importe. Denz' repart du bon pied, et c'est avec l'esprit positif qu'il tente de provoquer le destin. Retrouver Sam et 'boucler la boucle', parce qu'il lui doit un certain nombre d'excuses. Avec un peu de chance, ses mèches blondes et son air de petit con battu par la vie auront raison de la clémence féminine.

Alors bien sûr, quand la concernée débarque et croise les bras, le marin s'empresse de faire tomber son joint; ni vu ni connu, l'herbe disparait sous le talon de ses rangers. Elle n'a pas l'air énervée, c'est plutôt bon signe, pas vrai ? - Excellente mémoire.. Sam, si je dis pas de bêtises ? son prénom - ou le diminutif -, c'est l'une des rares informations qu'il conserve en mémoire. - Je te cherchais, ça tombe bien. et elle fera probablement le lien avec son état de l'autre nuit. - J'ai pratiquement tout oublié au sujet de.. Tu sais, la fameuse soirée. Mais, mmh.. Si tu permets, j'aimerais quand même qu'on en discute.

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★ ─ homecoming
feat @Denzel Hopkins

Je verse une larme intérieurement en le voyant écrabouiller le bâton de beuh sous sa godasse. Je lui aurais bien volé une taffe. N’importe quoi… depuis quand tu fumes ? Depuis que j’ai décidé de me lamenter sur mon sort, sans doute.

─ Excellente mémoire… Sam, si je dis pas de bêtises ?

Je hoche vaguement la tête, surprise que ce détail probablement insignifiant figure dans la liste de ses souvenirs.

─ Je te cherchais, ça tombe bien. J'ai pratiquement tout oublié au sujet de… Tu sais, la fameuse soirée. Mais, mmh… Si tu permets, j'aimerais quand même qu'on en discute.

Alors quoi, il attend contre ce mur depuis des heures en espérant me voir arriver ? Je devrais probablement trouver ça un peu flippant, mais bizarrement, ça m’attendrit. J’ai jamais les réactions adéquates, de toute façon. Un autre jour, j’aurais sûrement accueilli son désir de converser avec plus d’enthousiasme, voire même de sympathie, mais aujourd’hui… je suis vidée. D’énergie, de motivation, et même de mes propres émotions. Je me contente donc de hausser les épaules avec nonchalance.

─ Si tu veux. J’avais l’intention de me prendre un burger et d’aller manger le long de la rivière. Tu peux m’accompagner, si ça te chante.

Je continue d’avancer vers la porte : libre à lui d’entrer avec moi ou de m’attendre dehors. À travers la vitre et depuis sa position derrière le comptoir, la gérante me repère, m’accorde un petit signe du menton, avant d’aller poser son regard de maman ourse sur Denzel. Elle a l’air de le reconnaître (malgré son ravalement de façade), et son haussement de sourcil en dit long sur sa curiosité. C’est presque si je pouvais l’entendre me parler télépathiquement : « encore ce garçon ? il t’embête ? je dois le chasser à coup de cuillère en bois, ou tu t’en charges ? »

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Homecoming

@Samara Lewis

Sans se leurrer, sa réaction lui semble presque prévisible. Il a mérité cette nonchalance, cette forme de désintérêt. Sam pourrait se la jouer façon exécrable qu'il n'aurait, de toute façon, pas son mot à dire. Ce serait même le juste revers de bâton, pour avoir eu ce comportement détestable, cette attitude déplorable envers celle qui ne faisait que lui tendre la main. Sérieusement, on a connu des sans-abris plus respectueux que ça. Et Denzel s'en veut vraiment; pour y avoir songé, encore et encore, pendant sa traversée des océans. Comme quoi, l'éloignement a parfois du bon; à prendre du recul, le blondinet a percuté un certain nombre de choses, comme si la lucidité lui était revenue. - Vendu pour le burger. Mais.. Pas à côté de la rivière. J'ai mieux que ça, si t'es prête à me suivre. au risque d'être pris pour plus tordu qu'il n'est réellement, Denzel tente le coup. Lui faisant comprendre d'un signe de tête qu'il patientera dehors, peu emballé par l'idée de se faire - une énième fois - remettre en place par la gérante, dont il a oublié le nom.

- Ce sera pas dangereux, t'inquiètes. Ca me ferait juste plaisir de partager ça avec toi, étant donné que.. Je te dois d'avoir conservé mon superbe faciès de petit connard prétentieux. l'index désigne le visage et le gamin se marre, fier de sa bêtise. - Tu peux aussi m'envoyer chier, je comprendrais. Ou me faire patienter. Ou.. Me donner une chance de changer l'image que t'as de moi. ça doit lui faire drôle, de passer d'un extrême à l'autre. Deux, ou dix-huit de tension ? - Ca va, je me tais. Motus et bouche presque cousue. dire que son caractère n'a rien à voir avec sa consommation de weed; du pur naturel, du pur Denzel. Retour à l'état sauvage.

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★ ─ homecoming
feat @Denzel Hopkins

Mieux que la rivière ? La barre est haute : J’ADORE cette rivière. Le seul endroit qui me rappelle un peu Miami, dans cette ville. Malgré moi, je suis intriguée par sa proposition. Ok, ça pourrait être un plan foireux, surtout qu’on se connaît à peine, mais au point où j’en suis, je m’en fiche. J’ai besoin de m’aérer l’esprit, et même si ce type paraît un peu barge, mon intuition me souffle que je n’ai pas de crainte à avoir. Je pensais n’avoir eu aucun impact sur sa vie, j’étais même persuadée qu’il aurait oublié jusqu’à notre rencontre dès le matin suivant cette dernière. En a-t-il eu un sur la mienne ? Possible. Il m’a fait réfléchir, ça, c’est sûr. Il m’a mise face à mes privilèges, et face à mon besoin curieux de jouer les chevaliers blancs.

─ Ok, dis-je simplement en réponse à sa plaidoirie. J’serai pas longue.

Une sonnette accompagne mon entrée dans le diner, et j’attends que le client devant moi ait terminé sa commande pour rejoindre le comptoir.

─ T’as une petite mine, ma belle, me lance Shirley en guise de salutation. Tout va bien ?

─ Longue journée.

Elle jette un nouveau regard à travers la vitre.

─ Shady’s back?*

Je pouffe de rire en l’entendent comparer Denzel à Eminem.

─ On dirait bien que oui. Il voulait me revoir, apparemment.

─ Hmm. Au moins, il n’a plus l’air d’un chat errant. Qu’est-ce que je te sers ?

─ Je vais prendre un de tes Beyond Burgers et un Coca à emporter.

Quelques minutes plus tard, je ressors du diner avec mon sac en papier et retrouve Denzel devant l'enseigne.

─ Bon, eh bien… j’te suis. Où est-ce que tu m'emmènes ?

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@Samara Lewis

Sans prétention, sa proposition a carrément plus de gueule qu'une 'simple' promenade en bord de fleuve. Denzel est certain de son coup, elle devrait adorer. C'est atypique - bien entendu, totalement à son image. Et puis, ce sera surtout l'occasion pour la jolie brune d'apprendre à le connaitre, sous sa carapace de militaire endurci. Le blondinet lui trouverait, sans le moindre problème, une dizaine de bonnes raisons pour le suivre jusqu'à l'arrêt suivant. - Prends ton temps, je vais pas m'envoler. - pas cette fois - aurait été plus exact, sur le plan littéral. Qu'importe, elle le verra bien assez tôt.

Le pire, c'est qu'attendre ne l'ennuie même pas. Les dernières semaines ont été si particulières, parfois extrêmement longues, qu'il en vient même à profiter contre cette pauvre barrière, usée par le temps. Le soleil, pointant encore haut dans le ciel, le réchauffe tendrement de ces rayons; un vrai petit coin de paradis en pleine rue piétonne. Paupières rouvertes lorsque le carillon retentit, que l'étudiante le rejoint avec son repas à la main. - A l'océan. On reste dans le thème, avec de l'eau. déclare-t-il, sourire espiègle étirant son visage de gamin. Un signe de tête et la silhouette se met en marche, prend quelques mètres d'avance et se retourne pour lui faire face. - Alors Sam, qu'est-ce que tu racontes ? Depuis.. Deux mois, je crois ? gros coup de fouet, à réaliser qu'il en a même perdu la notion du temps. Dans son souvenir, Sam était plus dynamique, ou peut-être.. Plus enjouée ?

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★ ─ homecoming
feat @Denzel Hopkins

L’océan… c’est vrai que je ne m’y suis pas rendue depuis un petit moment. Comparée aux plages de ma ville natale, l’eau est légèrement moins turquoise… mais ça reste un endroit agréable. Tu fais ta difficile ? Non, j’suis juste habituée au sable fin et aux palmiers, c’est pas ma faute ! Privilégiée.

─ D'acc. L’air marin ne fait jamais de mal !

Au contraire, c’est le genre de truc qui me revigore. Avec un peu plus d’entrain, je lui emboîte le pas tandis qu’on prend le large. Lui semble gai comme un pinson, ce qui contraste totalement avec son attitude nonchalante, presque insolente de la dernière fois. J’ai l’impression de marcher à côté de quelqu’un d’autre, et je ne peux m’empêcher de lui jeter un œil suspicieux lorsqu’il m’interroge sur ma vie. Il a pris autre chose que du cannabis, c’est ça ? Pourquoi tu pars du principe que c’est un drogué, juste parce qu’il est SDF ? Non, mais… on dirait qu’il a pris un bain d’or, y a comme une aura qui scintille autour de lui. C’est juste les rayons du soleil qui se reflètent sur ses cheveux, banane. Hm, quoi qu’il en soit, la dernière fois, il me faisait plutôt penser à un amoncellement de nuages grisâtres !

─ Rien de bien extraordinaire, je déclare, laconique.

Puis, me rendant compte que cette fois-ci, c’est moi qui suis difficile d’approche, je lâche un soupir et poursuis en essayant d’insuffler plus d’enthousiasme dans ma voix :

─ Le Spring Break était cool. On est parti au Mexique, avec d’autres étudiants. J’ai fait… de belles rencontres.

Hm, ouais, surtout une. Haha.

─ Mais le retour à la réalité est un peu dur, si tu vois ce que je veux dire.

Je suis à deux doigts d’ajouter que je vais sûrement redoubler, mais les mots s’immobilisent dans ma gorge. C’est pas le moment. Pas pour l’instant. Et puis, moi-même, je n’ai pas encore digéré la nouvelle.

─ Et de ton côté ? T'as l'air... différent.

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Homecoming

@Samara Lewis

C'est comme s'ils avaient littéralement échangé leurs personnalités. Le soleil et la nuit, en inversés. Denzel tenait un souvenir plutôt charmant et positif de la brune; la réalité du jour l'amène à douter de son souvenir, de sa façon de la percevoir. Après tout, il était tellement défoncé.. Peut-être s'est-il monté un film tout seul, comme un grand, dans sa tête. L'air marin lui fera du bien, sans le moindre doute. Peut-être que les vagues pourront chasser ce penchant pratiquement négatif sur son visage, et lui rapporter un sourire à la place. Il l'espère sincèrement.

De son côté, Denzel se sent tout simplement.. Normal. Son aura lumineuse du jour n'est autre que son véritable visage; finalement, c'est même plutôt rare qu'on le rencontre et qu'on garde de lui, une image triste ou dénuée de joie. Ca ne le caractérise pas. Ca ne colle pas à ses traits de visage; qu'on demande à ses proches, Denzou est toujours le type à la banane, loin de la déprime et des larmes. Pour Sam, c'est tout l'inverse. L'étudiante lui apparait comme refermée, à l'image d'une toile sans couleur. A croire que les mots se font rare dans sa gorge, que parler représente un effort considérable. - Mmh.. commente-t-il en hochant la tête, cherchant l'erreur dans ce spring break si répandu parmi les jeunes. Rien qui n'explique son humeur de l'instant. - Je sais pas, j'ai jamais fait de spring break de ma vie.. Et j'en ferais probablement jamais d'ailleurs. compliqué de se mettre à sa place, alors qu'il n'a aucune idée des sensations que l'on peut ressentir, dans ce genre de période. A son sens, plutôt militaire, la réalité se divise en deux fractions; déploiement, et hors déploiement. Difficile à expliquer. - Moi ? Non, je suis tout à fait normal. Quartier-maître Hopkins, pour te servir. avec ce même engouement, la petite fibre incite à sourire. - C'est toi qui est différente. Je sais pas si ma mémoire me fait défaut, mais.. T'as l'air éteinte aujourd'hui. sourcil froncé, Denzel l'invite à longer la côte, quittant les zones fréquentées et touristiques pour un environnement plus calme, riche en nature. - Je suis un mauvais psychologue, même si on me surnomme souvent Docteur Denzou. Cela dit, j'ai l'oreille attentive et je suis doué pour garder les secrets. Genre, comme une pierre tombale. Ou n'importe quel objet qui ne parle pas, si tu préfères des trucs moins glauques. Une.. Tasse de café ? le truc, c'est qu'il ne se rend pas compte du fossé de différence, entre la première fois et aujourd'hui. Le marin se contente de parler, trop - comme à son habitude -, en espérant pouvoir égayer son quotidien.

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★ ─ homecoming
feat @Denzel Hopkins

Éteinte. Le mot me flanque un petit coup au cœur, peut-être parce qu’il est trop justement choisi. Il a raison, et ça m’embête un peu qu’il ait si vite remarqué le vernis qui craquelait sur ma façade, alors que je croyais plutôt bien m’en sortir dans le rôle de la nana décontractée. Le pincement se transforme en étau, et les larmes me montent aux yeux sans prévenir. Je détourne ces derniers vers la côte qui se dessine à l’horizon pour parer l’attaque surprise de mes glandes lacrymales. Heureusement, mon compagnon d'infortune ne tarde pas à me faire marrer, ce qui me permet de reprendre instantanément le dessus sur mes émotions.

─ Docteur Denzou, sérieux ?!

J’aimerais bien savoir qui lui a trouvé un surnom pareil ! Cette pensée évoque automatiquement des images dans ma tête : Denzel entouré d’une bande de potes. Et ça le rend encore un peu plus… je sais pas, humain ? Non pas qu’il ne l’était pas avant - obviously - mais il faut dire que la facette que j’ai entrevue de lui il y a quelques mois n’était pas super sociable. Il prétend être tout à fait normal… cela voudrait donc dire que c’est son comportement de la dernière fois qui ne l’était pas. Et d’un côté, ça me rassure. Car cette nouvelle facette me plaît beaucoup plus. Malgré cette avenance, cette invitation presque, je ne peux m’empêcher d’éluder - mécanisme de défense, sans doute. Les mauvaises habitudes ont la vie dure.

─ J’ai pas de secret…

… seulement des problèmes, haha.

─ C’est juste la période qui est un peu stressante. Les exams, tout ça.

Même toi, tu ne crois pas à ce que tu dis ! Je finis par rouler des yeux en expirant.

─ Bon, ok. J’ai passé une sale journée. J’vais très probablement redoubler si je remonte pas mes notes rapidement. Donc au lieu de rentrer réviser, je vais « à l’océan » avec un inconnu. Quand j’te disais que l’air marin me ferait du bien…

… c’était pas des conneries. Parce qu’apparemment, je fuis mes problèmes plutôt que de les affronter, et ça me convient très bien.

─ J'espère que tu comptais pas sur moi pour faire un plongeon, par contre. L'eau doit pas faire plus de 12 degrés !

Rien que d'y penser, ça me fait frissonner !

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