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When people run in circle it's very, very, mad world... feat Ethan J. Barnes
Quand j’étais arrivé, il y a quelques mois aux Etats-Unis j’avais cru que cette nouvelle vie m’offrirait une perspective d’avenir bien meilleur. Que tout mes problèmes seraient résolus parce que j’avais trouvé le petit ami parfait, beau, intelligent et riche c’est vrai que River avait tout du prince charmant ! Mon université m’avait emballé au premier coup d’œil, il aurait fallut être vraiment difficile pour ne pas l’aimer. Harvard était l’école la plus prestigieuse du monde et les cours dispensés étaient d’une qualité indéniable. Mon travail en tant que serveuse dans une sorte de bar avait toujours été à mon goût et me permettait de couvrir des frais dont les étudiants richissimes n’avaient même pas conscience. Oui, quand j’étais arrivé à Cambridge, a deux pas de Boston je pensais que tout m’était offert sur un plateau. Les mois suivants j’avais légèrement déchanté ! Je n’étais plus désormais que l’ombre de moi-même. Plaqué par River qui avait fuit le pays avec son nouveau petit ami sans même prendre de mes nouvelles alors que j’attendais son enfant, j’avais été abandonné à mon triste sort alors que j’étais enceinte. Ce coup du sort ne m’avait pas aidé et j’avais été rapidement me « consoler » dans les bras de mecs pas du tout fréquentable. J’avais eu un nombre assez important de relation sexuel avec des mecs dont je ne me rappelais pas toujours le nom d’ailleurs…Bref, je trouvais ça plutôt pathétique, j’avais été pathétique d’ailleurs au point de me retrouver allongé dans un lit menotté et sans possibilité de sortir de cette posture. Mais même si cette période était trouble j’avais encore l’espoir de m’assagir en voyant arrivé dans quelques mois un petit bébé que j’avais commencé à aimer et à imaginer. J’apprenais pourtant lors de mon échographie 3 mois plus tard que je n’avais jamais porté la vie. J’avais fait une grossesse nerveuse à cause d’un kyste situé sur l’utérus qui donnait pas mal ses symptômes d’une grossesse classique. En plus de ressentir beaucoup de peine, j’avais eu très peur, peur de devenir comme mon père, un schizophrène qui était placé à l’asile depuis qu’il m’avait attaqué quand j’avais 9 ans…On ne peut pas dire que les choses s’étaient vraiment amélioré depuis ma rupture avec River, alors que j’avais tant besoin de lui après avoir perdu Ethan. Ethan c’était pas mon meilleur ami pourtant, je crois même qu’on était pas ami du tout mais quand il était mort j’avais eu l’impression de tout perdre. Ethan était unique et la relation que j’avais avec lui aussi, j’avais pris conscience le jour de sa mort que jamais je ne pourrais retrouver quelqu’un que je pourrais autant embêter sans en subir des dommages collatéraux. Parfois je passais sur sa tombe, je parlais à la pierre en face de moi comme si cela pouvait servir à quelque chose. Peut être aussi que je pensais à ma mère en faisant ça, elle aussi était morte et de plus en plus j’avais cette fascination pour ceux qui avaient rejoint un royaume différent du notre. Voilà le genre de chose auquel j’étais capable de penser à 11h30, un samedi alors que j’attendais les premiers clients du bar dans lequel je servais. J’étais accoudé au comptoir quand une jeune femme arriva, je m’empressai d’aller vers elle et comme d’habitude le même genre de réflexion revenait, on se demandait la date de naissance du petit, son prénom et même son sexe. La plupart du temps je faisais bonne figure en disant que le papa ne voulait rien savoir et que je devais tenir ma langue, je n’avais pas envie d’expliquer que mon gros ventre était simplement un amas de cellule et non un enfant. Mais même si j’avais un sourire de façade j’étais terrifié à l’idée de passer sur le billard, dans quelques jours j’allais subir une intervention chirurgicale et ça, c’était le genre de truc qui me faisait vraiment flippé. Mais je n’avais pas le temps de m’appesantir car les clients arrivaient de plus en plus nombreux et quelques minutes après avoir commencé mon service, alors que la cadence s’accélérait je commençais à voir les gens flous et à sentir mes jambes se dérobaient sous mon corps…
code par (c) eylika. photo de we heart it.
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