If I were your woman and you were my men ♦ Humberto

Il n'était pas l'homme parfait. Mais, elle était bien mal placée pour le juger là-dessus. Et d'ailleurs, qui était parfait ? C'était son ami donc elle n'attendait pas de lui qu'il soit le gendre idéal (même si les ambitions politiques d'Humberto ferait de lui le genre presque parfait pour le père d'Eliah).Non,elle l'aimait aussi pour ses qualités et ses défauts.Elle prenait le tout , l'ensemble.Depuis le temps qu'elle le connaissait, elle avait appris à supporter ces mauvais côtés. Et puis,elle ne s'était jamais gênée pour lui faire remarquer quand elle ne validait pas son comportement. D'ailleurs, une des choses qu'elle aurait du mal à supporter est qu'il soit manipulateur avec elle. Ils étaient assez francs l'un envers l'autre et se connaissaient assez pour tout se dire sans devoir user de ruse non ? Elle n'allait donc pas lui cacher que l'idée d'aller à ce bal ne l'emballait pas vraiment.Elle lui offrit alors une petite moue boudeuse quand il lui répondit qu'il voulait évidemment y aller.Non, ce n'était pas une évidence. Tout comme ce n'était pas une évidence qu'il la choisisse comme cavalière.Cette réponse ne lui convenait pas du tout.Alors que le serveur revint vers eux, c'est avec un sourire de courtoisie en sa direction qu'elle le fît patienter encore quelques minutes avant de lui énoncer enfin ce qu'elle avait choisi. Mais dès qu'il eût le dos tourné, ce sourire de courtoisie s'effaça de son visage pour laisser place à une expression plus résignée : « Ok, j'y vais avec toi. Mais prends ça comme un service que je te rends. Je saurais m'en rappeler quand j'aurais besoin de toi.» C'était donnant-donnant, elle aurait bien d'autres occasions de lui demander de l'accompagner dans un de ces événements mondains et bourgeois ennuyeux , le genre d'évenements où il vaut mieux venir accompagné.Après tout,là,il était juste question d'un bal entre étudiants , elle pourrait bien supporter cela et peut-être même qu'elle s'y amuserait.

Son sourire en coin ne le quitte pas, toujours un peu arrogant malgré lui, comme si sa véritable nature reprenait le dessus à intervalle régulier. Un service rendu, pourquoi pas, on pouvait appeler ça comme ça même si ce qu'il avait à l'esprit était un peu plus complexe. Néanmoins, elle lui tendait implicitement une perche qui ne pouvait que l'aider à concrétiser ce qu'il prévoyait depuis le début. "Ah oui ? Besoin de moi pour quel genre de choses ?" Il savait bien que Eliah avait ses propres préoccupations de circonstance et qu'aux yeux de son père, il ne ferait pas un si mauvais prétendant que ça avec ses ambitions politiques. Peut-être finirait-il par l'amener toute seule à cette proposition de couple de circonstance ? Après tout, elle était sans aucun doute sa meilleure amie, la seule capable de supporter tous ses torts même si elle était loin d'être d'accord avec tout ce qu'il faisait et ne se gênait pas pour le lui dire. Aucun doute qu'à eux-deux, ils avaient de quoi secouer le monde mondain auquel ils appartenaient.

« - Dis Cortex, tu veux faire quoi cette nuit ?- La même chose que chaque nuit, Minus, tenter de conquérir le monde ! » A l'image de Minus et Cortex,à eux deux, ils étaient capable de faire de grandes choses, de conquérir le monde.Lui et son esprit rusé voire machiavélique, elle avec son naturel sympathique et attachant.Similaires sur certains points,opposés sur d'autres points mais tellement complémentaires au final. Quand il lui demanda pour quel genre de choses elle aurait besoin de lui , elle le regarda l'air de dire «Non mais t'es sérieux à me poser cette question ?! ».Elle avait déjà l'habitude parfois de lui demander de l'accompagner dans certaines soirées un peu mondaines, bourgeoises.Voilà pourquoi elle savait qu'il savait de quoi elle parlait , ce qu'elle ne manqua pas de lui faire remarquer presque aussitôt: « Tu sais très bien de quoi je veux parler » lui rétorqua-t-elle alors qu'elle portait son verre de vin à ses lèvres pour en boire une gorgée. «Pour que tu m'accompagnes dans le genre d'événements où il est plutôt mal vu de se montrer seule et où l'on rencontre beaucoup de personnes tous plus intéressantes les unes que les autres pour notre carrière.Le genre d'événements qui fait soi-disant partie de nos « obligations » ». Voilà exactement les arguments que lui sortait son père à chaque fois qu'il voulait qu'elle se rende obligatoirement à un de ces événements et qu'elle répétait aujourd'hui sur un petit ton cynique,satirique. « Le genre d'événements dont tu dois raffoler ».