If I were your woman and you were my men ♦ Humberto

Parmi tant d'autres,loyale était un mot qui la caractérisait bien. Par amitié, elle était capable d'accepter beaucoup de choses. Peut-être même plus que par amour.Elle ne se refusait jamais de passer un moment avec ses amis , eux qui passaient avant beaucoup d'autres choses.Voilà, pourquoi elle accepta l'invitation à diner d'Humberto. A l'heure convenu,un taxi la déposa devant un des restaurants les plus prestigieux de la ville.Bien sûr, elle aimait être invitée dans ce genre de restaurants. Honnêtement,quelle personne n'aimerait pas ?Ce n'était pas le genre de restaurants qui la mettait mal à l'aise.Bien au contraire , son allure gracieuse et élégante quand elle traversa la salle pour rejoindre leur table était bien un signe qu'elle était très à l'aise dans ce monde de luxe et de prestige. Comme on dit, elle ne faisait pas tâche dans ce paysage.Comme si elle avait grandi dans ce monde toute sa vie - Ah bah oui puisque c'est le cas. Mais depuis le temps qu'ils se connaissaient, il savait très bien qu'elle préférait la simplicité , qu'elle n'avait pas besoin de tout cela.« Tu sais,un mcDo m'aurait très bien convenu », lui glissa-t-elle à l'oreille avec son petit ton sarcastique alors qu'elle arrivait à sa hauteur et qu'elle déposait un baiser sur sa joue pour le saluer.

Le plan avait toujours été très simple, du moins sur le papier. Trouver la fille parfaite, l'emballer et la mettre à ses côtés pour le prochain meeting. Qui aurait cru que la perle rare ne courrait pas les rues ? C'est sûr que physiquement, il avait l'embarras du choix parmi les belles de Harvard, mais ça ne suffisait pas. Et c'est avec étonnement qu'il s'était rendu compte qu'au final, Eliah, une grande amie, brésilienne elle aussi, semblait tailler sur mesure pour le rôle. Mais pas question de lui présenter la chose d'une façon un peu bizarre dès le début du genre "hey tu veux être ma fausse petite amie ?". Même si ils se connaissaient bien, il préférait user de ses méthodes de politicien rusé pour la convaincre à sa façon. Et puis une femme vraiment séduite vous sera bien plus fidèle qu'une partenaire choisie pour une occasion spéciale. Alors il attendrait de voir comment les choses se dérouleront pour lui présenter cette idée, d'une façon plus ou moins détournée. S'avançant vers elle dans le restaurant, il lui sourit, passant une main dans son dos quand elle l'embrasse sur la joue. "Et tu sais que tu mérites bien mieux qu'un MacDo." Il le pensait sincèrement, il suffsait de voir la classe naturelle qu'elle dégageait pour approuver ses propos. D'ailleurs, il lui tire sa chaise pour lui permettre de s'asseoir en toute galanterie, en profitant pour lui chuchoter à nouveau quelques mots à l'oreille. "Je peux même t'affirmer que tous les autres hommes de la salle doivent actuellement mourir d'envie d'être à ma place pour pouvoir dîner avec toi." Souriant, il s'assoit en face d'elle, demandant au serveur de leur ramener une bonne bouteille de vin rouge. Rien de mieux qu'un bon vin pour débuter une bonne soirée.

Fille d'ambassadeur proche des milieux politiques, les méthodes d'homme politique, on peut dire qu'elle connaissait et qu'elle pouvait même les déceler venir de loin. Alors, connaissant un peu les ambitions politiques de son ami, si Humberto voulait se la jouer politicien rusé avec elle, il fallait qu'il sache qu'il avait à faire à une connaisseuse et que tout cela ne marcherait pas sur elle.Mais, en même temps, ce n'était pas vraiment déplaisant d'être au cœur de petites attentions galantes, de bonnes manières et d'entendre des compliments.Qui n'aimerait pas honnêtement ? Elle avait beau se la jouer modeste, feignant d'être flattée et à la fois gênée par tant de jolis mots mais ces quelques mots chuchotés à son oreille lui firent naturellement esquisser un sourire.De savoir qu'ils pouvaient attirer l'attention et faire des envieux autour d'eux l'amusait beaucoup,c'est vrai et elle décida d'en jouer un peu quand elle posa sa main sur celle de son ami.Si les autres clients savaient qu'ils étaient juste amis, ça casserait tout l'effet.«Et je suis sûre que t'adores savoir que tu fais des envieux.Mais,c'est encore meilleur comme cela» renchérit-elle jetant un regard discret aux autres personnes présentes.L'ambiance du restaurant et surtout leur complicité pouvaient aisément faire penser qu'ils étaient ensemble « Un des meilleurs resto de la ville, des compliments, on fête une occasion spéciale ? Ou alors, par élimination,puisque tu ne cherches pas à me mettre dans ton lit, c'est que t'as quelque chose à me demander ou à m'annoncer» lui chuchota-t-elle alors qu'elle le regarda d'un regard faussement amoureux.

Il rit doucement avant de prendre place en face d'elle. "Tu me connais bien." C'est vrai que si il appréciait de dîner en compagnie d'une sublime jeune femme, il aimait encore plus que l'attention se répercute sur lui. Et puis, si il n'avait pas été aussi imbu de lui-même, peut-être qu'il n'afficherait pas ce sourire débordant de confiance en lui un peu excessive. Le serveur ne tarde pas à ramener la bouteille de vin, lui servant un fond pour pouvoir goûter. Prenant son temps pour faire tourner le liquide rouge dans le verre d'un geste d'expert, il porte l'alcool à ses lèvres, approuvant d'un léger signe de tête pour que l'homme puisse aller servir Eliah et remplir convenablement leur verre avant de leur laisser la bouteille. Il lui sourit à nouveau quand enfin, elle finit par lui demander la vraie raison de ce diner. Mais il était encore un peu tôt pour évoquer le vrai sujet de leur rencontre et il n'avait aucune envie de précipiter les choses. "Est-ce qu'il faut forcément une bonne raison pour inviter une femme magnifique à dîner dans un bon resto ?" Il serait bien temps plus tard de lui faire part de ses ambitions politiques et de la place qu'elle pourrait y jouer. Il prend une nouvelle gorgée de vin avant d'ouvrir le menu devant lui, suffisamment bas pour pouvoir garder un oeil sur la jolie brésilienne. "Et puis qui te dit que je n'ai pas envie de te mettre dans mon lit." Il avait dit ça sur le ton de la taquinerie, presque sérieux malgré tout pour laisser planer le doute, avant de reporter son attention l'air de rien sur la carte des viandes.

Pourquoi ils étaient amis ? Par moments,elle se le demandait encore. Malgré des origines communes,ils étaient à l'opposé l'un de l'autre. Il avait cette image de garçon arrogant, imbu de lui-même, sûr de lui ... Bref,tout ce qu'elle n'était pas et ce qu'elle ne supportait pas. Et pourtant, avec Humberto, c'était différent. Si elle le connaissait bien ? Elle était persuadée qu'il était encore capable de la surprendre dans le bon sens. C'est sans doute une des raisons qui faisaient qu'ils étaient amis. Une autre raison : en sa compagnie,il avait le don de la faire sentir belle et importante. Comme ce soir où elle se laissait facilement charmée.Même si elle restait persuadée qu'il y avait forcément une bonne raison à cette invitation , comme elle l'exprima en affichant une petite moue dubitative peu convaincue avant de plonger son regard sur la carte. C'est d'ailleurs en restant les yeux rivés sur la liste des plats qu'elle lui répliqua presque du tac au tac , avec un sourire sûre d'elle et sûre qu'il n'était pas sérieux : «Parce que ça ferait longtemps que t'aurais déjà essayé et peut-être même réussi» Enfin sûre d'elle ... C'était avant qu'il laisse planer le doute par son silence et le sérieux qu'il affichait. Alors qu'il faisait l'air de rien à regarder la carte, elle resta à le fixer cherchant à capter son regard. « Non, arrête, je te crois pas. Tu sais que si c'est vrai, tu remets en cause des années d'amitié.»

Par dessus son menu, il lève un sourcil interrogateur, son fin sourire ourlant toujours ses lèvres. Il aurait pu réussir ? Il n'en doutait pas vraiment, peut-être à cause de sa confiance en lui excessive. Mais l'entendre l'avouer lui faisait bien plus plaisir qu'il n'osait le montrer. Loin de perdre son objectif premier de vue, il ne pouvait pas nier que cette conversation le perturbait un peu. Eliah était belle, magnifique même, et ce n'était pas pour rien qu'il l'avait choisi elle et personne d'autre pour être à ses côtés dans sa carrière politique, du moins si elle acceptait. Mais se laisser aller à ses émotions ou à ses pulsions sans y réfléchir, ce n'était pas ce qu'il voulait, en tout cas pas pour elle. Il rit doucement quand elle exprime ses inquiétudes sur leur amitié. Il n'était pas question de remettre en question tout cela, seulement de lui proposer un plus qui pourrait tant lui servir à lui qu'à elle. "Ne t'en fais pas, pas de remise en question au menu ce soir. T'as choisi ce que tu veux manger ?" Il fallait l'avouer, il prenait un malin plaisir à faire planer le mystère et à jouer sur l'ambiguité. "Je crois que je vais prendre les St-Jacques, ça fait longtemps que j'en ai pas mangé." Rien de mieux qu'un sujet de conversation banal pour l'induire en erreur avant de rabattre sa carte et de prendre une gorgée de vin. "Tu veux venir au bal de fin d'année avec moi ?" La bombe était lâchée à présent même si il faisait mine de rien pour l'instant.

Pas de remise en question au menu ce soir.Ouf,là voilà rassurée , leur amitié était donc sauve. Si il y a bien une chose de sûre , elle ne tenait pas à gâcher leur complicité parce que dans le fond, Humberto était sans doute une des seules personnes qui pouvait la comprendre sans jamais la juger et vice-versa. Ils comprenaient respectivement leurs ambitions et leur obsession pour la réussite. En parlant de menu, elle n'avait toujours pas choisi. Voilà pourquoi elle fît un signe de tête à la négative.Au restaurant, le choix du menu était toujours un grand moment d'indécision. Indécise, faire un choix était toujours une épreuve qui nécessitait des minutes de réflexion intense, l'étude de chaque option. Même quand il s'agissait de trucs aussi simples qu'un menu. Elle ne savait jamais quoi choisir, non pas parce que rien ne lui plaisait mais au contraire, parce que presque tout lui donnait envie.Elle rendait fou les serveurs , changeant constamment d'avis ou prenant du temps à choisir. Heureusement, le serveur n'était pas encore là. Mais, sa réflexion fût interrompue quand son ami lui proposa de venir au bal de fin d'année avec lui.Là,elle leva direct les yeux de sa carte en sa direction, affichant un sourire étonnée «Pourquoi moi ? Tu n'as pas trouvé de cavalière bombasse pour t'accompagner ? » Voilà donc pourquoi elle l'invitait dans un restaurant ultra chic , elle savait bien qu'il avait quelque chose à lui demander.Elle n'avait jamais été fan de ce genre d'événements. Ayant eu une scolarité à la maison, tous ces trucs de bal de promo, de fin d'année ou autre , ce n'était vraiment pas son truc.A leurs âges, elle déambulait déjà dans les couloirs des ministères, ambassades ou autres lieux de pouvoir. Et bizarrement, elle s'y sentait sans doute plus à l'aise que dans ce genre d'événements étudiants.

Repliant la carte devant lui, il sourit simplement, de ce sourire qui a tendance à faire fondre la plupart des filles même si il n'a pas particulièrement en tête des pensées mal-venues. Mais Eliah était son alter-ego, ni plus ni moins. Tout autant poussée par l'ambition que lui, ces deux-là s'étaient bien trouvés et il n'avait aucun doute là-dessus, à deux ils pourraient escalader des montagnes, encore faudrait-il qu'elle accepte sa proposition et qu'il arrive à l'amener de façon convaincante. Déjà que pour l'inviter au bal, ça n'était pas joué d'avance ... Il rit doucement avant de se redresser, défaisant par habitude les boutons de sa veste de costume, histoire d'être plus à l'aise. "Parce que tu penses que je t'invite par dépit de n'avoir trouvé personne d'autre ?" Si Eliah savait beaucoup de chose, elle avait beaucoup à apprendre sur le charme qu'elle dégageait, une beauté naturelle qui n'était pas sans charmer la plupart des hommes qui croisaient sa route, Humberto y compris. "Je veux juste t'inviter parce que tu es la superbe cavalière que j'ai envie d'avoir avec moi, c'est tout." Il avait ajouter cela en portugais, leur langue maternelle à tous les deux, petits brésiliens d'Harvard. Il aimait bien de temps en temps retrouver ce petit souvenir de ses origines avec elle parce qu'au fond, c'était quelque chose qui les liait.

Ce n'était pas parce que c'était son ami et qu'il était brésilien comme elle , mais il fallait l'avouer Humberto avait une certaine classe quand même et un certain charme qui lui venait sans doute de son style un peu gentleman latino. Il suffisait juste de se laisser charmer par le moindre de ses sourires. Des sourires ravageurs qui faisaient aussi leur petit effet sur Eliah , pourtant pas encline à se laisser séduire facilement.Alors pourquoi la choisir elle alors qu'il pouvait avoir toutes les filles qu'il voulait ? Pourquoi elle ? Malgré les apparences, elle avait toujours ce petit côté « insecure ».Alors voilà pourquoi elle pensait qu'il la choisissait plus par dépit que autre chose , ce qu'elle acquiesça aussitôt d'un signe de tête, offrant une petite moue toujours peu convaincue.Jusqu'au moment où il commença à lui répondre en portugais. Ah oui mais là, si il se met à utiliser cette arme là, ça devient tout de suite plus facile. Le Brésil,cela faisait évidemment partie de ses/leurs origines mais c'était aussi un pays qu'elle affectionnait tant pour y avoir vécu pendant quelques années. D'ailleurs, depuis toujours,elle avait toujours eu ce petit accent brésilien qui faisait pas mal son charme.Elle ne pût s'empêcher d'esquisser un sourire à l'écoute de cette langue de ses origines mais aussi aux paroles prononcées par son cavalier de la soirée. « Tu sais que quand tu te mets à me parler portugais, je peux rien te refuser. » lui répondit-elle en portugais alors qu'elle portait son verre à ses lèvres avant de reprendre toujours hésitante : « Mais t'es vraiment sûr de vouloir aller à ce bal ? »

Ne rien pouvoir lui refuser, ça il le savait. Trop sûr de lui pour douter un instant de son charme, il n'avait jamais été vraiment question dans son esprit qu'elle refuse de but en blanc sa proposition, surtout si il sortait le grand jeu du restaurant romantique et de la touche brésilienne. Même si il considérait Eliah comme au-dessus du commun des mortels féminin, elle n'en restait pas moins une femme et autrement dit pour le jeune politicien, une proie facilement influençable et manipulable. Loin du gentil gendre dont rêve tous les beaux-parents, chaque coup de Humberto devait lui profiter à lui, hors de question d'offrir à son amie de l'inviter gratuitement, pour la dépanner d'une absence de cavalier. De toute façon, il se doutait bien qu'elle devait avoir bon nombre de candidats à ce poste mais peut-être était-il le plus convaincant. Mais à la question qu'elle lui pose, il arque un sourcil comme si elle venait de le baffer verbalement ou de contredire la plus grande évidence de l'Histoire de l'humanité. "Ben évidemment" Toujours dans leur langue maternelle, il articule les mots très distinctement, ne comprenant même pas pourquoi elle soulevait l'éventualité qu'il ne veuille pas y aller. Si il s'y rendait, c'était avant tout pour s'afficher, le plaisir qu'il pourrait prendre à partager sa compagnie passant en second lieu malgré tout, même si il était ravi de voir ses plans menés à bien. Quand le serveur revient à la charge, il lui annonce sa commande avant de boire de nouveau une longue gorgée de vin. Arriviste, égocentrique, Humberto n'était de loin pas le prince charmant mais son amie saurait peut-être composer avec malgré tout pour satisfaire ses propres ambitions politiques.