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L'amusement s'accroche à un haussement de sourcil d'Abril. George en boîte ? Elle est bien incapable de l'imaginer se déhancher sur une piste de danse. Tout comme elle est incapable de l'imaginer, une vingtaine d'année de moins, bien plus proche de son âge actuel à tester les sorties en boîte et à boire des shots en draguant des inconnues. Dans sa tête, son oncle de cœur ne peut-être que ce qu'il est aujourd'hui ; c'est à dire un peu vieux – car presque quarante ans, quand on en a vingt, c'est diablement vieux – et main dans la main avec Skye. Alors lui qui drague… elle ne sait pas si ça la fait marrer ou si ça la dégoûte un peu.
– Hmm… deal. Mais uniquement parce que je suis curieuse de te voir danser.
L'idée de devoir garder le secret sur ça auprès de sa tante était un peu étrange ; George avait simplement mentionné faire ramollir les genoux de ses copines, pas leur rouler des patins et les emmener dans une chambre d'hôtel louée pour l'occasion, bref pas de quoi éprouver une quelconque jalousie, du moins de son point de vue. Mais elle avait conscience que son point de vue était un peu biaisé aussi retient-elle tout éventuel commentaire. La relation de Skye et de son mari les regarde après tout ; et elle a beau les adorer tous les deux, ils sont assez grands pour gérer tout ça de leur côté.
Tout comme d'ailleurs elle gère sa relation avec Aisling ; un peu incertaine de vouloir la présenter à toute la famille tout de suite. Elles y vont pas à pas et Abril ne souhaite pas brusquer les choses, aussi se contente-t-elle de hausser les épaules – on verra bien au moment où l'occasion se présentera. Le sujet n'est pas vraiment là, de toute manière. Elle n'est pas venue ici pour lui parler de celle dont elle est en train de tomber amoureuse, mais plutôt de celui qu'elle considérait comme son frère et son meilleur ami. Et le poids des mots emporte avec lui la tristesse longtemps refoulée, la honte aussi peut-être de ne pas comprendre ce geste qui lui a pris Dick, de ne pas être vraiment capable de faire son deuil. La peur du jugement de la part de George ; pourtant il ne la repousse pas se rapprochant même assez pour lui tendre le chèque. Il ne déchire pas tout en morceau, papier et espoir éparpillés en mille, écartelés entre les quatre coins de son bureau. Il essaie de la comprendre et elle se sent sotte de ne pas avoir été capable de lui en parler plus tôt. La présence de quelqu'un qui était prêt à la soutenir, quelqu'un qui en plus avait connu son cousin, crée en elle une vague de chaleur. N'y tenant plus, elle bascule vers l'avant, entourant de ses bras le torse de cet oncle avec qui elle partage désormais son plus grand secret, cette pseudo-vengeance qui refuse de quitter son esprit.
– Merci, murmure-t-elle, le nez enfoui dans le tissu de sa chemise.
Abril sait bien qu'elle n'est pas toute seule dans ce deuil, pas la seule à souffrir, à sentir son cœur se serrer lors de ces anniversaire que Dick ne comptera plus jamais, à regarder d'un œil un peu morose toutes ces expériences qu'ils ne pourront pas vivre ensemble, mais elle a souvent tendance à l'oublier. Parce qu'elle ne veut pas imposer sa souffrance aux parents de son cousin qui ont perdu leur unique enfant, ni ne sait vraiment partager ça avec ses amis qu'elle soupçonne d'avoir un lien avec son décès. Mais dans ce paysage de nuages, il y a d'autres âmes qui le connaissaient et qui peuvent, au moins quelques instants, l'aider à porter le lourd fardeau qu'elle a constitué au fil des années.
– Il me manque tellement…
Harvard, les sorties entre amis, ses expériences, ses relations amoureuses, ses succès, ses échecs, tout ce qu'elle aimerait partager avec lui, toutes ces confessions qu'elle garde enfouies en elle parce qu'il n'y aurait que lui qui aurait pu la comprendre, qu'il était son roc pendant toute son adolescence, son pilier aux États-Unis et que sa vie de jeune adulte, désormais, se retrouve orpheline de lui.
– Hmm… deal. Mais uniquement parce que je suis curieuse de te voir danser.
L'idée de devoir garder le secret sur ça auprès de sa tante était un peu étrange ; George avait simplement mentionné faire ramollir les genoux de ses copines, pas leur rouler des patins et les emmener dans une chambre d'hôtel louée pour l'occasion, bref pas de quoi éprouver une quelconque jalousie, du moins de son point de vue. Mais elle avait conscience que son point de vue était un peu biaisé aussi retient-elle tout éventuel commentaire. La relation de Skye et de son mari les regarde après tout ; et elle a beau les adorer tous les deux, ils sont assez grands pour gérer tout ça de leur côté.
Tout comme d'ailleurs elle gère sa relation avec Aisling ; un peu incertaine de vouloir la présenter à toute la famille tout de suite. Elles y vont pas à pas et Abril ne souhaite pas brusquer les choses, aussi se contente-t-elle de hausser les épaules – on verra bien au moment où l'occasion se présentera. Le sujet n'est pas vraiment là, de toute manière. Elle n'est pas venue ici pour lui parler de celle dont elle est en train de tomber amoureuse, mais plutôt de celui qu'elle considérait comme son frère et son meilleur ami. Et le poids des mots emporte avec lui la tristesse longtemps refoulée, la honte aussi peut-être de ne pas comprendre ce geste qui lui a pris Dick, de ne pas être vraiment capable de faire son deuil. La peur du jugement de la part de George ; pourtant il ne la repousse pas se rapprochant même assez pour lui tendre le chèque. Il ne déchire pas tout en morceau, papier et espoir éparpillés en mille, écartelés entre les quatre coins de son bureau. Il essaie de la comprendre et elle se sent sotte de ne pas avoir été capable de lui en parler plus tôt. La présence de quelqu'un qui était prêt à la soutenir, quelqu'un qui en plus avait connu son cousin, crée en elle une vague de chaleur. N'y tenant plus, elle bascule vers l'avant, entourant de ses bras le torse de cet oncle avec qui elle partage désormais son plus grand secret, cette pseudo-vengeance qui refuse de quitter son esprit.
– Merci, murmure-t-elle, le nez enfoui dans le tissu de sa chemise.
Abril sait bien qu'elle n'est pas toute seule dans ce deuil, pas la seule à souffrir, à sentir son cœur se serrer lors de ces anniversaire que Dick ne comptera plus jamais, à regarder d'un œil un peu morose toutes ces expériences qu'ils ne pourront pas vivre ensemble, mais elle a souvent tendance à l'oublier. Parce qu'elle ne veut pas imposer sa souffrance aux parents de son cousin qui ont perdu leur unique enfant, ni ne sait vraiment partager ça avec ses amis qu'elle soupçonne d'avoir un lien avec son décès. Mais dans ce paysage de nuages, il y a d'autres âmes qui le connaissaient et qui peuvent, au moins quelques instants, l'aider à porter le lourd fardeau qu'elle a constitué au fil des années.
– Il me manque tellement…
Harvard, les sorties entre amis, ses expériences, ses relations amoureuses, ses succès, ses échecs, tout ce qu'elle aimerait partager avec lui, toutes ces confessions qu'elle garde enfouies en elle parce qu'il n'y aurait que lui qui aurait pu la comprendre, qu'il était son roc pendant toute son adolescence, son pilier aux États-Unis et que sa vie de jeune adulte, désormais, se retrouve orpheline de lui.
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