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L'antre de la vengeance (George)

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L'antre de la vengeance (@George Cavendish )  

De la brume dans la tête, Abril fixe le plafond depuis une trop longue heure. Les idées tournent trop vite dans sa tête, se mélangent sans qu'elle parvienne à y mettre du sens. Le souvenir du souffle de Zola sur sa peau qui vient se confondre avec celui d'Aisling ; la douloureuse nouvelle d'Angèle, son déni, et tout ce que ça réveillait dans son propre passé ; les tensions qui avaient explosé en guerre presque ouverte avec Aurora...
Roulant sur le ventre, elle aperçoit au passage la rose orange qui repose dans un verre sur son bureau. Cette rose qu'elle s'est envoyé elle-même, mascarade et cinéma joué devant Nate. De tout le groupe des amis de son cousin, c'était lui finalement dont elle était le plus proche, lui peut-être qui pouvait le plus facilement craquer s'il y avait quelque chose à raconter - et plus le temps passait, plus elle en était persuadée. Il n'avait rien lâché cependant avec cette histoire de roses, mais ce n'était qu'une première étape sur la longue offensive qu'Abril avait décidé de mettre en place.

Repoussant le brouillard de sa tête, elle se redresse sur ses coudes pour attraper la chemise en plastique dans le tiroir de sa table de chevet, et s'assied en tailleur pour étaler les différents papiers qu'elle contient sur son lit. Elle n'est pas encore bien certaine de son idée, mais... mais un coup d'oeil lancé à la photo de Dick et d'elle affichée sur son mur la convainc que ce n'est pas une si mauvaise idée. Elle a besoin d'avoir la vérité sur cette nuit-là, de savoir ce qu'il s'est vraiment passé. Parce que plus le temps passe, moins elle croit à cette histoire de suicide, à ce mot qu'il a laissé et qui ne voulait pas dire grand chose, à cette prétendue dépression que son cousin aurait réussi à cacher. Pas à elle. Parce que si c'est ça qui s'est vraiment passé, elle ne pourra jamais se pardonner de n'avoir rien vu. Et ça, Abril n'est pas encore prête à l'accepter. Alors elle préfère imaginer toute une enquête, tout un plan aussi branlant soit-il.
Les escorts boys en photo sous ses yeux ressemblent tous un peu à Dick. C'est pour cela qu'elle les a choisi dans le fond. Les chiffres écrits juste en dessous de leur sourire adressé à la caméra sont, en revanche, beaucoup moins son choix. Elle ne savait pas que ça pouvait coûter si cher sans compter que son plan implique également un déplacement à Cancun et... gros soupir. Ses idées sont complètement hors de son budget et, même si elle est prête à sacrifier beaucoup pour obtenir la vérité, il y a des contraintes qui rendent certaines étapes impossible. L'argent, toujours l'argent...
À moins que... Non, l'étudiante secoue la tête, comme pour se parler à elle même ; c'est une idée complètement stupide qui vient de pulser dans son esprit, soulevant le brouillard pour s'enrouler autour de ses pensées. Il faudrait fournir des explications et elle n'est pas sûre qu'il la suive dans cette histoire... Oui, mais s'il embarquait avec elle ? Avec lui dans la balance, les limites financières seraient explosées... Soupir, elle continue un instant de peser le pour et le contre dans son monologue mental avant de reporter les yeux sur la photo de son cousin. Le sourire de l'adolescent qu'il était, désormais figé à tout jamais, fini de la convaincre. Pour lui, pour elle, pour son oncle et sa tête, Dick mérite que la vérité émerge.

Avant de changer encore d'avis, elle range les papiers dans de fourrer le tout dans son sac et d'enfiler un manteau et des bottines. Quelques minutes plus tard après, elle est à l'extérieur, à affronter le froid de février. Un coup d'oeil à son téléphone lui apprend que, vu l'heure, celui qu'elle cherche doit probablement encore être à son bureau.
Direction Harvard, donc.
Ses pensées trouvent écho avec ses pas et, cette fois, impossible de les chasser. Le déni d'Angèle, son coeur qui s'emballe un peu plus qu'il ne le devrait avec Aisling, et toujours autant avec Zola. Les mêmes noms qui reviennent et qui tournent dans sa tête, si bien qu'elle ne voit pas défiler le paysage et ne sait même plus comment elle finit par se retrouver devant the Loeb House. Mais le principal c'est qu'elle y soit. Grande goulée d'air frais avalé en guise de courage, comme s'il s'agissait d'un shot, puis elle entre dans le bâtiment.

L'étudiante n'a pas besoin de chercher le bureau qu'elle cherche ; elle a déjà eu l'occasion de s'y rendre quelques fois - après tout le nom qui s'affiche sur la porte est celui de la personne qui est sa plus proche famille à Boston. Même s'il n'y a aucun lien de sang, ils ont assisté aux même repas de famille depuis qu'elle a 12 ans et qu'elle a débarqué aux États-Unis.
Comme la porte est entrouverte, elle prend la liberté de la pousser et de passer sa tête à l'intérieur de la vaste pièce qui se dévoile derrière le bois.

- George ?
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Assise sur le bureau de George (oui oui, sur le bureau) une sexagénaire gloussait comme une jouvencelle en se cachant la bouche du revers de la main.

« Et puis là, sans crier gare.... »

George doit pauser sa propre histoire, le temps de lui-même réprimer un fou rire

« … la femme se met à se démener frénétiquement pour faire sortir le truc de son soutien-gorge! »

C’en est définitivement trop pour l’élégante dame qui atteint l’équivalent diaphragmique d’un orgasme et éclate d’un rire incontrôlable.

C’est à ce moment où George se retourne dans la direction de la porte, où il découvre avec bonheur le visage de sa nièce d’adoption.

« Oh, Abril, quel bonheur! Entre, entre, je t’en prie! Moi et Sharon avions justement terminé. »

Les joues légèrement rosies, la dénommée Sharon remet figurativement et littéralement les pieds sur terre, réajustant rapidement son tailleur pour éviter de devoir regarder qui que ce soit dans les yeux. De peur que quelqu’un puisse y lire les pensées qui l’animaient ainsi.

« Abril, voici Sharon Dougherty, une graduée de la fac de médecine qui passait nous rendre visite. Sharon, je te présente Abril, ma nièce. Elle prépare un truc complètement révolutionnaire! On se donne rendez-vous la semaine prochaine ? » demande-t-il à une Mme Dougherty un peu prise de court, qui acquiesce d’un ‘mais volontiers’ avant de saluer la jeune Abril et de prendre son congé. Sur ses talons, George va refermer la porte derrière elle, avant de prendre celle de qui il s’était auto-proclamé être l’oncle dans ses bras, fidèle à sa chaleureuse habitude.

« Hey, je suis content de te voir, toi. Et pas juste parce que je pensais qu’elle ne partirait jamais. Comment vas-tu »

Leur lien familial était un peu compliqué. Le frère de George avait épousé la tante d’Abril, et tous deux avaient hébergé la jeune argentine plusieurs années, lorsqu’elle avait migré vers le nord pour ses études. Par la force des choses, puisque son frère la considérait un peu comme sa fille, George en était venu à un peu la considérer comme sa nièce.

Le tragique et funeste incident ayant coûté la vie à Richard, le véritable neveu de George, était cependant venu tout chambouler. Dans toute cette douleur, Abril s’était retrouvée un peu isolée par une peine qu’elle pouvait difficilement partager avec sa famille d’accueil. Moins directement touché que son frère, George avait pris sur lui d’offrir une épaule à la jeune femme.

Ce jour-là, ils devinrent véritablement des membres d’une même famille.

« C’est rare que tu me fais l’honneur de ta présence : installe-toi, je t’en prie. Fais comme chez-toi! Tu veux quelque chose à boire ? Un truc à grignoter ?  Ne me dis pas que tu es en brouille avec le doyen de ta Faculté ? »



@Abril Ojeda L'antre de la vengeance (George) 2511619667
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L'antre de la vengeance (@George Cavendish )  

Les bruits qui s'extirpent du bureau sont à la frontière entre des gloussements et un cochon que l'on égorgerait et Abril n'est pas certaine qu'elle tombera bel et bien sur celui qu'elle considère comme son oncle ou sur une scène sacrificielle. C'est presque avec un peu d'inquiétude qu'elle pousse la porte du bout des doigts afin de débarquer sur ce qui ressemble à la chute d'une histoire extrêmement drôle pour sexagénaire aux hormones un peu trop en ébullition – note que, vu le sourire hilare de George lorsqu'il se retourne, sa propre histoire semble également plutôt bien fonctionner sur lui. Probablement un truc de boomer.
Pas étouffés par la moquette moelleuse, l'étudiante entre dans la pièce et adresse un sourire à la fameuse Sharon qui semble soudainement passionnée par le tissu finement ligné de son habit. Avec son manteau qui ouvre sur un hoodie trop grand et un jeans troué – parce que même au cœur de l'hiver, il faut garder un certain style –, la nouvelle arrivée détonne clairement dans la pièce et s'amuse à imaginer ce à quoi elle aura l'air au même âge que l'autre femme, espérant tout de même qu'elle n'aura pas à enfiler les mêmes tailleurs trop serrés pour entrer dans le moule. Il fallait dire que c'était également là tout l'intérêt de viser une carrière de théoricienne, à passer son temps derrière un ordinateur et des feuilles de calculs plutôt qu'à devoir flirter avec des gens dans des bureaux… quoi que peut-être que Sharon était dans le même cas qu'elle et cherchait simplement quelques subventions pour ses recherches, obligées de s'habiller de manière professionnelle pour aller séduire George – mais est-ce que ça rentrait seulement dans sa fonction de décider des projets que soutenait Harvard, elle n'en savait fichtrement rien – alors qu'en temps normal elle était tout à faire différente. Cette version de l'histoire lui plaisait assez, aussi décide-t-elle de l'adopter.

– Au revoir Mme Dougherty.

Elle lui adresse un sourire poli tout en suivant l'alumni en train de se faire raccompagnée à la porte. Une fois celle-ci close, elle tombe avec plaisir dans les bras de George ; il lui rappelle beaucoup son véritable oncle, le père de Dick, toujours très chaleureux, à ouvrir sa porte et son cœur dès les premiers instants. Il y avait quelque chose de fascinant à les voir évoluer en société, surtout les deux ensemble, combo gagnant. Enfin… ça c'était avant le décès de son cousin. Son père s'était beaucoup éteint depuis et, si sa tante et lui essayait de maintenir les apparences quand elle venait leur rendre visite, quelque chose avait irrémédiablement changé depuis. Ce qui lui rappelle, fatalement, la raison de sa présence ici.

– Si tu veux je peux repasser la semaine prochaine pour te sauver une deuxième fois !

Les yeux d'Abril s'écarquillèrent d'horreur à l'idée qu'elle puisse avoir un problème avec le doyen de sa faculté. S'il y avait bien une chose à laquelle elle tenait, c'était ses études et sa future carrière, alors elle avait plutôt tout intérêt à rester dans ses bons petits papiers.

– Non, non ! Tout va bien de ce côté, du coup tu peux nous sortir ton meilleur whisky, tío !

Sourire blagueur sur les lèvres, elle avait décidément regardé trop de films où des gens s'asseyaient dans des grands bureaux et buvaient des alcools trop chers dans des verres trop clairs. Non qu'elle aurait été contre l'idée de boire un verre avec lui, mais le whisky n'avait jamais été dans ses passions.
Se posant ensuite sur une chaise – bien plus confortable au demeurant qu'un bureau –, elle croise ensuite les jambes, cherchant l'inspiration pour la suite de la conversation. Comment demander délicatement – et surtout sans que l'autre ne pose trop de question – de l'argent à quelqu'un ? Elle doutait qu'il y ait vraiment de bonne façon de le faire, aussi décide-t-elle d'aller assez directement au but.

– Tu te doutes que, même si j'adore le campus et que ton bureau est super confortable, je viens pas te voir pour ça. En fait… j'ai besoin d'argent.

Le bout de son nez se tord légèrement alors qu'elle ose glisser un regard vers lui. Abril pourrait mentir, dire que c'est parce que ses parents lui manquent beaucoup trop et qu'elle a envie de faire un tour en Argentine – vu le prix des billets d'avion, ça serait plutôt bien justifié –, mais elle n'aime pas mentir. Et elle ne vient pas pour emprunter juste dix dollars, donc elle sent que la suite de la conversation risque d'être épineuse…
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« Sérieusement ? T’es libre la semaine prochaine ? Parce que si oui, je te book immédiatement! Je ne te vois pratiquement plus, ça ferait d’une pierre deux coups en plus. »

Ça lui faisait toujours drôle de constater avec quel naturel Abril s’était installée dans sa vie. Déjà de faire la connaissance d’un nouveau membre de la ‘famille’ déjà adolescente constituait un défi en soi. Mais il n’avait pas fallu longtemps pour que le cœur grand comme toute l’Amérique du Sud d’Abril ne résonne avec celui, aussi grand que l’Amérique du Nord, de George. Ils avaient tout deux tant d’amour à donner.

Il ne savait pas si, un jour, elle comprendrait tout le bien que sa présence ait pu lui faire ? Et comment il se considérait le plus choyé des tío de pouvoir recevoir ces étreintes.

C’est donc sans aucune hésitation qu’il entreprit de sortir sa carafe la plus moche contenant, trompeusement, son meilleur whiskey, de la section fermée à clé de son bureau. When all was said and done, il était  intimement convaincu qu’une bonne majorité des ententes majeures qu’il avait conclues ou renouvelées depuis son arrivée en poste l’avait était en partie grâce à sa collection un peu trop large de ses outils de travail distillés. La balance était directement reliée à ses choix de restaurants.

Du moins, c’est qu’il défendait avec grande conviction chaque fois qu’il devait discuter de ses rapports de dépenses.

« T’es rendue au whiskey maintenant toi ? Je pensais que c’était ‘réservé aux vieux fumeurs de cigares’. Et dire que j’ai justement fait venir une petite collection de Fernet, juste pour toi. »

Bientôt, il allait devoir faire creuser un cellier sous le plancher de son bureau…

Il se figea au beau milieu du geste, cependant, lorsqu’Abril lui annonça avoir besoin d’argent. Quelque chose dans son ton qui donne l’impression qu’elle se force à franchir une barrière qu’elle aurait préféré ne jamais devoir approcher. Par inquiétude plus que suspicion, il scrute le visage de sa nièce préférée, à la recherche d’un indice. Quel qu’il soit.

« Ok. Whiskey it is, then…  »

Il sortit deux verres d’un tiroir qui ne contenant absolument aucun article de bureau, dans lesquels il versa une petite once du liquide ambré. Après en avoir tendu un à Abril, il alla s’assoir sur son bureau. Question de proximité, de réduire les barrières, toussa toussa.

« D’abord, sache que je suis super content que tu viennes me voir. Je t’aime comme ma propre fille, tu le sais bien. D’autant plus que je n’ai pas à gérer les responsabilités du rôle. Ça va me faire plaisir de t’aider. Et je comprends que t’as pas forcément envie de tout me raconter… Mais garde en tête que, mine de rien, j’approche la quarantaine, et j’en ai vu passer pas mal, des situations tendues. »

Ça se voulait une invitation bien maladroite pour inciter la jeune femme à se confier sur les causes sous-jacentes de ce soudain besoin financier. Peu satisfait du résultat final, il se dit qu’un peu d’alcool lui remettrait peut-être les idées en place.

Pas facile de jouer au parent!

« Il te faudrait combien ? »

Après tout, peut-être s’en faisait-il trop et qu’il n’était question que de quelques billets de 100$ ?  


@Abril Ojeda
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– Je suis toujours libre pour toi !

Et c'était vrai, avec un peu de volonté, Abril pouvait toujours dégager du temps pour George, parce que c'était la famille et qu'elle avait été élevée dans l'idée que la famille était le plus important. Tout comme elle consacrait de longues nuits à discuter avec ses sœurs réparties un peu partout en Amérique du Sud, tout comme elle essayait de rendre visite à chacune de ses vacances aux parents de Dick. George et, par extension, Skylar, étaient également sa famille, et même si aucun lien de sang ne les réunissaient, même s'ils s'étaient rencontrés pour la première fois au début de l'adolescence de l'Argentine, il n'en était pas moins important dans sa construction familiale. Surtout que, étonnamment, il y avait quelque chose dans ce tío adoptif qui la faisait un peu penser à elle, son attitude toujours ouverte et joviale envers les autres, sa capacité fascinante à bien s'entendre avec absolument tout le monde, l'envie qu'il avait de découvrir toutes les personnes qui pouvaient bien l'entourer, de s'intéresser à la richesse des êtres plutôt qu'à celle des billets. Une manière d'être dans laquelle elle se retrouvait un peu et qui la faisait toujours sourire.
En revanche, s'il y avait bien un point commun qu'ils n'avaient pas, c'était la passion pour le whisky. Et Abril n'a strictement aucune idée de ce que peut bien être du Fernet, ignore s'il s'agit d'une marque, de quelconques cigares, bref ça sonne beaucoup comme un truc d'adulte pas fun autour duquel on conclut un traité important avec une grosse poignée de main, et pas tellement comme une boisson à boire d'un coup, idéalement sur le corps presque nu d'une femme avant d'aller croquer un citron qu'elle tiendrait entre ses dents. Elle a une certitude en tout cas, le Fernet n'a pas vraiment l'air d'être quelque chose avec lequel l'étudiante a envie de passer une soirée.
Elle ne prend cependant pas le temps de décortiquer – ou de critiquer, elle vient tout de même quémander les faveurs de son oncle, pas se moquer de ses goûts – la proposition pour en venir au sujet qui l'intéresse. Après tout, il vaut mieux retirer le pansement d'un coup pour anesthésier un peu la douleur, plutôt que de l'allonger sur une trop longue période. Et elle balance tout si vite qu'elle se demande comment il peut bien parvenir à la comprendre. Il ne lui fait pourtant rien répéter, observant plutôt un court silence pendant lequel il la dévisage avant de sortir deux verres pour y verser un épais liquide qui ne convainc que moyennement la mathématicienne. Elle le renifle avec méfiance avant d'en faire glisser une goutte entre ses lèvres et la grimace qui défigure son visage ne laisse pas de place au doute : non, décidément, le whisky ce n'est pas son truc.

George de son côté, en a profité pour contourner le bureau et s'asseoir juste en face d'elle, sans plus aucun meuble en bois pour les séparer. Il est surprenant de la voir ainsi jouer les parents, revêtir le costume de son âge quand il a toujours été l'oncle plutôt blagueur à divertir la galerie lors des fêtes de famille. D'un autre côté, elle peut comprendre le revirement de la situation ; elle vient lui demander de l'argent après tout, forcément qu'il peut s'imaginer mille choses en tête, de la dette de jeu, à l'achat massif de cocaïne à… trop d'hypothèses frôlant la légalité traversent son esprit. Il faut dire, d'ailleurs, que la véritable raison de sa requête n'est pas des plus éthiques, même s'il est sans doute à mille lieux de pouvoir l'imaginer.
Puis vient forcément la question fatidique, celle qui pique et à laquelle elle aimerait tellement pouvoir répondre "Oh, pas grand chose, juste cent dollars pour acheter une robe pour le bal, j'ai vraiment craqué dessus". La vie serait bien plus simple ainsi, et cette idée l'effleure même un instant ; faire comme si tout allait bien, trouver un autre moyen de mener sa croisade, voir même l'abandonner, et se complaire dans ce rôle d'étudiante qui profite des fêtes et des soirées, sans se prendre plus la tête. Enfin faire le deuil de son cousin, laisser partir ce cercueil qu'elle avait vu descendre sous terre, enterrer toute cette histoire pour de bon. Mais la vie a perdu de sa simplicité le jour où Dick a choisi de partir et Abril a des questions auxquelles elle a besoin que l'on réponde. Et puisque la manière douce ne semble pas marcher, il faut parfois accepter de brusquer les choses.

– Tu vas rire… commence-t-elle, alors que non, il n'allait absolument pas rire. Quelque chose comme 5000 dollars.

Bien évidemment américain les dollars. Et elle se doute bien, en articulant ce chiffre, qu'il est désormais trop tard pour reculer.
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« Juste ça ? », rétorqua-t-il avec un sourire, avant de prendre une gorgée de l’excellent breuvage, quoiqu’en pense sa nièce.

En vrai, le montant le rassurait. Sa joie n’était donc pas entièrement feinte. Tout problème qui pouvait se régler avec 5000$ n’en était pas vraiment un. Son poste faisait sorte qu’il côtoyait plutôt la frange fortunée de la faune estudiantine d’Harvard, pour qui cette somme appartenait plutôt au domaine de l’allocation hebdomadaire. Parfois, ça devait être emmerdant de ne pas pouvoir les suivre…

« Je suis presque déçu : t’avais l’air que je t’imaginais avoir le jour où tu auras besoin d’un demi-million pour aller ouvrir une série de bibliothèques publiques pour lutter contre l’analphabétisme dans je ne sais quelle région rurale d’Amérique du Sud, ou pour faire venir tes parents au pays. »

Il sauta sur ses pieds et recontourna son bureau, verre à la main, pour aller ouvrir le seul tiroir véritablement fonctionnel de son bureau et y prendre son chéquier.

« C’est pour un voyage ? Une voiture ? Un nouvel ordinateur ? », demanda-t-il distraitement alors qu’il commençait à remplir le chèque. Ce faisant, il espérait renouveler le message implicite selon lequel il l’aiderait peu importe, même s’il souhaitait être plus impliqué dans le projet qu’un simple pourvoyeur de fond. Quel que soit ledit projet. Il n’en était plus à une histoire de famille compliquée près.

Il faut savoir que les Cavendish étaient passés maîtres dans ce concept si cher à plusieurs familles qui consistait à systématiquement sur-compliqué des situations relativement banales lorsque plusieurs membres de la famille s’y trouvaient concernés. Son mariage en était un sacré bel exemple… Ainsi que la tacite course à l’héritage familial qui opposait plus ou moins silencieusement toute la génération de George…

Est-ce qu’Abril commençait à prendre les mauvais plis de sa famille adoptive ?



@Abril Ojeda
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Juste ça. Si elle avait encore eu en bouche l'affreuse boisson fétiche de son oncle, elle l'aurait probablement avalée de travers. Certes, elle était au courant que les frais de scolarité de Harvard était bien plus élevé que ça – et elle remerciait tous les jours la vie de lui avoir octroyée une bourse pour y étudier –, mais tout de même. 5000 dollars étaient loin d'être juste ça pour elle, et ça l'estomaquait toujours un peu de voir à quel point le sens des réalités n'était pas le même partout. Elle avait dû rapidement s'adapter lorsqu'elle était aller vivre chez son oncle et sa tante, découvrant que le collège puis le lycée bourgeois dans lequel Dick et elle avaient étudié étaient loin des réalités qu'elle avait connu à Ushuaïa. Mais il fallait croire qu'on ne s'habituait jamais vraiment et même maintenant que sa bourse lui permettait de vivre relativement bien à Harvard, elle était surprise que la somme demandée passe aussi facilement auprès de George. Nul doute que si ça avait été ses parents ils lui auraient ri au nez en pensant à une blague.
Si elle avait su, elle aurait demandé 1000 dollars en plus pour s'acheter du nouveau matériel de grimpe… non, elle n'aurait sûrement pas fait ça. Son oncle adoptif et sa femme l'avaient déjà suffisamment bien accueillie dans leur famille sans qu'en plus elle ne profite d'eux. Ce n'était pas son style et elle se promettait déjà qu'un jour elle le rembourserait pour cet argent – le jour, par exemple, où elle remporterait la médaille Fields.

– Je construirais des écoles plutôt, ainsi ils pourront aussi apprendre les maths, et je crois que mes parents sont très heureux là où ils sont. Mes sœurs en revanche…

Elle sourit alors qu'elle sait bien que c'est loin d'être le cas ; ses aînées sont très heureuses de vivre entre l'Argentine et le Mexique et aucune d'entre elles n'a manifesté l'envie de la rejoindre aux États-Unis. Au grand désarroi d'Abril, d'ailleurs, qui ne diraient pas non à voir l'une de ses sœurs un peu plus proche d'elle plutôt que constamment séparées par l'écran d'un facetime.

– Mais je te note tout en haut de ma liste de donateurs potentiels le jour où j'en aurais besoin.

George se lève d'un coup, contournant son bureau pour aller chercher ce qui ressemble distinctement à un carnet de chèque. Alors c'est tout ? C'est aussi simple que ça de trouver 5000 dollars ? Il suffit de demander et paf, d'un claquement de doigt un bout de papier qui vaut l'équivalent de centaine d'heures de boulot lui tombe entre les mains ? Vraiment trop facile, il doit y avoir un piège quelque part…
Et effectivement, il ne tarde pas à se refermer sur elle lorsque son oncle lui demande à quoi lui servira cet argent. Un voyage, hein – mais qui fait un voyage à 5000 dollars déjà –, pas exactement…

– Hmm… plutôt pour me payer un escort boy.

Elle essaie de dire ça le plus naturellement du monde, espérant que George pense qu'elle blaguait et n'aille pas forcément creuser plus loin. Alors qu'elle était loin, si loin de la blague…
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« Et bien j’espère bien que je figure en haut de ta liste! »

Il prit un moment pour lever les yeux de son petit bout de papier vers Abril, juste avant d’y apposer sa signature.

« J’ai même déjà un slogan pour ton truc – l’Initiative Ojeda-Cavendish. Ça a de la gueule, tu trouves pas ?  »

Il ne s’agissait bien entendu que la juxtaposition relativement banale de leur deux noms de famille, mais ça sonnait doux à l’oreille. À défaut de vouloir dire quoi que ce soit.

Au moment même où il séparait le chèque dument complété, sa nièce lui annonça la raison de ses aspirations financières. Même s’il espérait justement, en agissant avec autant de désinvolture concernant la somme concernée, inspirer la confiance de la jeune femme afin qu’elle lui en révèle un peu plus sur le fond du problème, il figea un bref moment. Il ricana doucement, avec un certain malaise, assumant qu’il devait forcément s’agir d’une blague.

« Tu sais quoi ?  »

Il rouvrit son chéquier, tandis que son sourire gagnait en assurance alors qu’il se convainquait qu’il ne pouvait que s’agir d’une blague.

« Je suis prêt à rajouter un dix pourcent pour avoir l’histoire entière.  »

Il s’attendait à ce qu’elle rajoute une nouvelle couche de farfelue à sa déclaration initiale, pour continuer de le charrier.

« Parce que sinon, tu sais, à mon époque, j’ai connu un certain succès auprès de ses demoiselles. Avec un peu de relooking et un peu de coaching, je suis convaincu qu’on peut faire de toi la plus redoutable croqueuse d’homme d’Harvard! Y’a plein de film sur le sujet, en plus, si on manque d’inspiration. »

@Abril Ojeda
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– Ça fait projet politique, ça claque bien en vrai. Rappelle-moi d'y penser le jour où je voudrais devenir présidente.

Destin pourtant impossible puisqu'elle est loin – plus de 10'000 km – d'être née aux États-Unis et n'a pas vraiment prévu de retourner en Argentine dans son futur. Tant pis, elle devra se contenter d'œuvrer à l'ouverture d'écoles et à faire le bien autour d'elle, super-héroïne en devenir entre deux théorèmes à résoudre. Plein de lendemains à construire devant elle, et Abril n'est pas du genre à baisser les épaules ; peut-être qu'elle fera vraiment tout ça, peut-être que son rêve de gagner la médaille Fields – et le prix Nobel de la Paix, après tout, il faut être ambitieux maintenant qu'existe quelque part dans l'imaginaire l'initiative Ojeda-Cavendish – ne restera qu'un rêve.
En attendant un futur encore aléatoire, elle préfère se consacrer à l'affaire qui l'a tirée jusqu'ici et qui la replonge directement dans son passé puisque tout est lié à Dick. Elle devrait pourtant laisser partir le souvenir de son cousin, accepter d'avancer – combien de fois son psy le lui a dit ? Mais elle n'y parvient pas. Parce que l'idée que la justice n'a pas entièrement été faite sur cette affaire lui ronge l'estomac et elle compte bien tout étaler au grand jour. Quitte à passer par des moyens… particulièrement inventifs.
Comme engager un escort boy.
Et l'affaire ne semble pas si mal partie puisqu'elle n'a même pas à insister pour que George sorte son chéquier, alignant les zéro dessus avec une désinvolture qui la saisira toujours – comment peut-on être aussi calme à l'idée de prêter 5000 dollars qu'on n'est même pas sûr de revoir un jour. Geste qui se suspend cependant au moment où elle lui annonce, probablement de manière un peu trop cache en essayant de se calquer sur l'air détendu de son oncle, à quoi va servir tout cet argent.

– Oui, enfin ça c'était à l'époque, comme tu dis. Les costumes ça n'attire plus personne dans les boîtes désormais.

Ils n'ont pas tant d'années de différence que ça, mais assez en tout cas pour qu'une génération les sépare et qu'elle ne puisse pas vraiment l'imaginer en train de draguer qui que ce soit.

– Et puis… hmm… je vois déjà quelqu'un en ce moment – une pensée s'échappe en direction d'Aisling, sans cependant qu'elle ne s'attarde à lui préciser que ce n'est pas la seule personne qu'elle voit ; même si elle l'a vaguement mentionné à Sky, il y a des choses dont elle ne se sent pas forcément prête à en discuter avec George – alors je dois pouvoir m'en sortir toute seule.

Soupirant, elle passe une mèche invisible derrière son oreille en réalisant qu'elle ne va pas tellement pouvoir couper aux explications si elle ne veut pas que George imagine tout un tas de possibilité ou, pire encore, qu'il décide d'en parler à son frère qui risquerait d'en parler à sa femme, qui en parlerait alors à sa sœur et… oui non. Il valait mieux laisser ses parents en dehors de tout ça en lui révélant les tenants et aboutissants de la vérité. Bien sûr, elle aurait pu mentir, mais l'étudiante n'avait jamais été très douée pour ça, et puis il pouvait bien comprendre, non ? Après tout, il était l'oncle de Dick.

– J'ai pas besoin de 500 dollars supplémentaires, mais… ok. En fait ça concerne Dick. À l'époque, on traînait souvent avec son groupe d'amis, ceux qui étaient là le jour de son suicide et… je sais pas, je trouve qu'il y a quelque chose d'un peu bizarre et je me suis dit que si… enfin s'il voyait quelqu'un qui lui ressemble et qu'ils avaient l'impression de voir un fantôme, peut-être que…

Ses yeux se baissent alors qu'un soupir lui échappe. C'est la première fois qu'elle explique son plan et, formulé à haute voix, il lui apparaît soudain comme ridicule. Sûrement qu'elle se plante sur toute la ligne, qu'elle se fait un film du geste de son cousin qu'elle ne comprend pas, de cette lettre d'adieu si vide de sens. Qu'elle s'invente des raisons pour ne pas avoir à accepter la vérité : il ne reviendra pas.
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Abril piqua au vif la masculinité de George qui s’empressa de répondre d’un air exagérément blessé.

« Tu sauras, jeune femme, que je sais quoi porter en toute circonstance, et que si tu promets de ne jamais en glisser un traître mot à ta tante, je te jure que si un jour on sort en boîte ensemble, je parviendrais à faire ramollir les genoux de n’importe laquelle de tes copines. »

Ça… sortait légèrement du cadre de la bienséance. George allait bientôt célébrer ses 40 ans, après tout, et s’il y avait bien un élément auquel il ne devait absolument pas penser durant cette période de tsunami marital, c’était bien à des stratagèmes pour charmer des jeunes femmes âgées de 20 ans de moins que lui!

La conversation lui permis cependant d’apprendre que sa nièce favorite commençait à ancrer sa vie amoureuse.

« Oh! Félicitations! J’ai déjà hâte au prochain repas de l’action de grâce pour rencontrer cette perle rare! »

Cette révélation entrait cependant en contradiction flagrante avec toute cette histoire d’escorte masculine, et c’est donc avec une certain incompréhension dans le regard qu’il commença à demander

« Mais dans ce cas, pourquoi… »

La tortueuse explication ne se fit guère attendre plus longtemps. À l’évocation du suicide de Richard, son neveu, il pousse lui aussi un profond soupir. Lui non plus n’était jamais parvenu à trouver de sens à ce geste. Ni à celui de plus de 100 américains qui prenaient la même décision que Dick chaque jour. Il ne pouvait même s’imaginer le poids écrasant qui pesait sur leurs épaules pour qu’ils en arrivent là.

Il savait que l’événement avait profondément affecté l’ensemble de la famille. Incluant Abril. Et il voyait dans son attitude qu’elle savait poursuivre une chimère…

Il poussa un profond soupir, et vint lui porter le chèque dans les mains.

« Hey, tu sais quoi ? Si tu veux, on pourra regarder ensemble pour en choisir un qui lui rassemble vraiment… »

Il se foutait un peu de la réaction que cette histoire de folie susciterait sur cette bande de pote que ciblait Abril. Si ça lui permettait de franchir un pas supplémentaire, ce n’était vraiment pas cher payé.

« Et si jamais personne n’avoue quoi que ce soit après ça, que dirais-tu qu’on travaille ensemble pour trouver une façon de donner, disons… 10 000$ aux Samaritains ? L’organisme de prévention du suicide ? Si tu arrives à ramasser au moins la moitié de la somme, on pourra dire que ta dette envers moins est épongée. Qu’est-ce que tu en penses ? »


@Abril Ojeda
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