TW - we can leave an imprint (Romy)

tw - rejet de grossesse, suicide.

Je n’aurais jamais dû venir à sa rencontre aujourd’hui. Pour nous deux, il aurait été plus facile que j’accepte sans broncher sa décision de se débarrasser du gamin. Quand, je ne le sais même pas, car le dialogue semble rompu depuis plusieurs semaines déjà. La seule conversation que nous avons (plus ou moins) tenue depuis le premier janvier était sa grande annonce, à laquelle Wendy a vite coupé court. Je suis enceinte, je n’en veux pas, fin de l’histoire. Au fond, je ne sais même pas pourquoi elle a voulu m’en informer, puisque je n’ai pas eu mon mot à dire. “ Elle voulait que je le sache “ mais moi, je me demande toujours pourquoi, ne voyant pas ce que cela change pour la jeune femme. Peut-être qu’elle souhaitait qu’on soit deux, dans le même bâteau. Deux à partager l’erreur, et la décision de s’en débarrasser.
Même si je ne suis plus certain qu’elle ai besoin de moi, je lui signale que je serai là le jour J, et ne peut retenir une dernière petite remarque pour contredire ses propos. Pour ce que j’en sais, une famille idéale n’est pas forcément ce qui fait le bonheur d’un enfant. Les talons tournés, je m’apprête à quitter les lieux lorsque Wendy se met à hurler. Je l’observe, presque avec dédain, et soupire.  « Toi, rien. Clairement. » Je n’irai pas jusqu’à prétendre que je m’en sortirais bien avec un mioche dans les bras, à éduquer, mais tout en elle transpire la haine pour la pauvre chose qui grandit en elle. Alors elle a raison, nous ne ferions rien de ce gamin, ensemble ou séparément. « Je cherche juste à comprendre pourquoi tu m’en as parlé, si c’est pour tout décider seule. » Est-ce qu’au fond elle espérait que je cherche à la convaincre du contraire ? C’est idiot comme pensée, il n’y qu’à la voir pour comprendre que son choix n’en est même pas un. Il n’y a pas eu débat dans sa tête parce qu’elle a su, à la seconde où elle a appris sa grossesse, qu’elle n’en voulait pas. Je suis certain qu’à aucun moment, elle n’a essayé de visualiser le futur si elle venait à prendre la décision inverse, c’est inimaginable à ses yeux et cela répond en somme à toutes mes questions.  « Bref, tiens moi au courant. » Inutile de m’attarder, débattre, pour quelque chose de gravé dans le marbre.

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Les mots dépassent la pensée car toute cette situation me dépasse. Je n’ai pas les outils pour gérer et Wendy ne m’aide clairement pas. Était-ce trop demander, une discussion, même de quelques minutes, afin de prendre cette décision ensemble ? J’ai beau ne pas vouloir du gamin, je demande juste à être impliqué dans la gestion de notre erreur. Mais ce que je lui demande est bien plus que ce qu’elle peut m’accorder. « Tu m’as demandé d’être honnête. » J’en lève les yeux au ciel. Je lui ai demandé, oui, mais c’est bien la première fois qu’elle m’écoute. « Je pensais que tu voudrais le savoir. » Je fronce les sourcils. De tout évidence, elle parvient à retourner la situation contre moi, à me faire passer pour l’enfoiré qui ne veut rien savoir alors que si je suis là aujourd’hui, c’est bien pour son contraire. Les mains sur le visage, je frotte celui-ci frénétiquement pour me ressaisir et pousse un nouveau soupir avant de l'observer lorsque Wendy reprend la parole. « T’aurais peut-être préféré que je te le dise dans quelques mois ? » Elle est tenace, ce n’est pas nouveau. C’est l’une des choses qui me rend dingue chez elle, dans le bon comme le mauvais sens du terme. « J’aurais préféré te voir prétendre pendant une demi-seconde que ce que je pense de tout ça t’importe. » C’est plus fort que moi, le ton monte. Mes mains tremblantes se referment en poings serrés le long de mon corps et je ne réfléchis pas à la suite. « T’étais honnête quand tu t’envoyais en l’air avec lui ? T’as une façon originale de gérer les gens que tu “ne peux pas te voir”. » Elle le déteste, il la dégoûte. C’est ça, le discours qu’elle m’a tenu quand je lui ai posé la question, non ? Sa petite sauterie ne devrait même pas faire partie de la conversation mais c’est la première fois que j’ai l’opportunité de mettre le sujet sur la table depuis le nouvel an et puisqu’elle parle d'honnêteté, qu’on aille jusqu’au bout. Ce n’est pas l’acte mais le mensonge qui dérange. Le fait qu’elle m’ai menti dans le blanc des yeux mais comment pourrait-elle me respecter alors qu’elle ne se respecte même plus elle-même? « Et ne retourne pas la situation, tu sais parfaitement que je ne t’aurais pas pardonné de ne rien me dire. » Pas plus que je suis certain de pouvoir passer au-dessus de son attitude et son absence totale de considération pour ce que je ressens.

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« Oses me dire que tu n’as jamais couché avec une fille sans réellement l’apprécier ? » Là n’est pas la question parce que je suis certain de ne lui avoir jamais prétendu le contraire. « T’es au courant que les inimitiés peuvent évoluer ? » Ce n’est donc pas “a one time thing”, comme elle me l’a affirmé, mais bien une relation qui dure, progresse. De mieux en mieux. « Et c’est quoi le putain de rapport avec notre problème ?! » Tout, rien ? Le rapport est que tu te fous royalement de ma gueule. Sur toute la ligne, hors si nous n’avons jamais eu une relation parfaite, la confiance était de mise. Le problème n’est pas que tu te sois envoyé en l’air avec lui mais que tu me dises que tu ne peux pas te le voir en peinture. Et ne viens pas me dire que votre relation évolue parce que ce putain de discours, tu me l’as tenu après qu’il t’ai sauté. Après qu’il ai mis les mains sur elle et qu’elle se soit bien gardé de partager l’information. Mais laisse tomber. Oublie que j’ai dit quoi que ce soit, c’est moi le con dans l’histoire. Parce qu’au fond, Wendy n’y est pour rien si ces quelques heures à New-York m’ont chamboulé plus que de raison. Je me suis laissé prendre à notre propre jeu et le boomerang m’est revenu en plein visage à une vitesse éclair. Il n’y aurait pas pu avoir meilleur timing pour me ramener les pieds sur terre et me rappeler que rien tout ça n’était possible. C’est comme si quelqu’un là-haut s’était assuré de me remettre les idées en place ; message reçu cinq sur cinq. Oublie même que je suis passé. Prétendons que cette conversation n’a même jamais existé car rien de bon n’en sortira, si ce n’est peut-être ma résolution à ne plus entrer dans ce débat avec elle. Bonne Saint-Valentin. Envoie un message quand tu as une date. Si toutefois il est réellement de moi, mais je n’arrive pas à remettre sa parole en cause à ce sujet. J’ose croire que Witter ne me ferait pas vivre ça si je n’avais rien avoir dans l’histoire et me raccroche à cette idée lorsque je tourne les talons, chose que j’aurais du faire il y a quelques remarques déjà.