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J’aime que l’on arrive à se comprendre et à évoluer l’un avec l’autre tous les deux. T’es un de ces rencontres qui me fait plaisir, une de ces personnes que je suis heureuse d’apprendre à connaître tous les jours un peu plus. Pourquoi ? Tout simplement parce que t’es un peu comme une petite fée qui laisse une traînée de poudre enchantée dès qu’elle passe quelque part. Peut-être qu’un jour, je te le dirai, tout ça. Le jour où tu douteras de ta place dans cette ville ou même sur cette terre. J’espère que ça n’arrivera jamais parce que je me demande bien ce que Raphaël, moi ou bien encore ta famille ferait sans toi, sans leur Gaspard adoré. La bonne épaule, l’oreille attentive, la créativité au bout des doigts. Tout ça quoi. Plus beau que toi ? Le physique ne fait pas tout. Que je lance rapidement. Je ne pourrais jamais essayer de t’utiliser comme je pourrais le faire avec ton frère parce que lui ne serait que ça, un pantin, alors que toi, t’es bien plus mon petit Gaspard. Après tout, on était pas obligé de devenir ami et j’étais encore moins obligé de revenir dans ta vie ici, ou pas de cette manière, avec mes grandes manières, mes regards chauds et mes mots tranchants. Après tout, t’es d’abord le meilleur ami de mon mari qui, quant à lui, entretient une relation monogame avec un homme. Alors, pas sûre que l’on se serait croisé de si-tôt mais quelle perte cela aurait été ! Non, vraiment, maintenant que je te connais, je ne veux pas faire comme si tu n’existais pas. Rien de sentimental là-dedans. Ou peut-être bien que si mais rien d’un penchant amoureux. Toi et moi, c’est l’amitié à emballer dans un papier de soie et d’or. Je serais tentée de dire tes parents. Que je souffle, heureuse que cette folle idée te plaise. Mais je crois que tes frères et soeurs, ce sera plus facile. Que je murmure, avant de revenir avec toi, du côté visible du rideau où tu t’affaires à me sublimer. Je me laisse faire sous tes doigts et te compte quelques contes en rapport avec ma vie, celle que j’ai laissé à Salvadore. Avec elle oui. Et avec les personnes que j’ai croisé sur la route de mon aventure de quatorze ans en tant que mini miss puis miss teen. L’Anglais est primordial dans ce genre de concours, surtout lorsque l’on vise l’international comme c’était le cas pour moi. Non, non. Elle doit encore travailler. Que je souffle rapidement, tournant le visage comme pour ne pas te laisser observer ce changement qui s’opère sur mon visage. C’est juste que je n’ai plus de nouvelles. Depuis que j’ai quitté le pays, que j’ai pris mon sac à dos et ai traversé le pays et le continent pour retrouver ma famille à Boston. Immigration illégale, je n’ai jamais voulu lui parler, lui dire que ça allait quand elle demandait de mes nouvelles au détour d’un coup de téléphone rapide à la famille. Couper le cordon avec ce passé qui pouvait m’y tirer de force. Et puis, une manière aussi pour moi de la blâmer de tout ce qui m’est arrivé. Il ne faut pas que je pense à tout cela et je me concentre donc sur la nouvelle tenue. L'engouement en chemin, tu le remarques bien vite et je t’adresse un sourire suivi d’un clin d’oeil Je te fais confiance. Et ce n’est pas parce que ça ne semble pas être aussi luxueux et raffiné que la robe que j’ai sur moi que je ne vais pas adorer. On sait tous les deux comment je fonctionne. Alors j’y repars et maintenant que je n’ai plus besoin de contrôler mon visage et la déception que je ressens toujours au sujet de mon père, je te confie ce secret que je pensais ne jamais pouvoir révéler à qui que ce soit d’autres que mes plus proches amis. Mais c’est ce que tu es, en quelque sorte. Et même si tes employés m’entendent, que diront-ils ? Que c’est la honte ? Que j’avais qu’à faire attention ? Même s’ils me jugent, ce ne sera que mentalement puisqu’ils connaissent leur place et elle n’est pas dans cette conversation. Ouai, comme tu dis. Que je soupire alors que j’enfile le veston. J’aime beaucoup sa coupe large et destructuré. C’est vraiment joli à regarder et agréable à porter. Ce n’est pas trop souple - la force est là - et loin d’être trop rigide. Je n’ai rien de robocop, amen. Ils étaient toujours ensemble. Il m’a dépouillé et il s’est barré. Je t’avoue que je n’ai jamais cherché à le contacter. Pour lui dire quoi ? Eh batard, tu m’as volé mon rêve de devenir Miss Brésil ? J’en ris, faussement joyeuse et carrément triste. Un rêve de gamine qu’il m’a mit dans la tête depuis le plus jeune âge et qu’il m’a arraché tout aussi facilement. Les insultes perlent sur ma langue mais je me retiens de dire quoi que ce soit. Y a rien à faire. Il était mon manager, il avait accès à mes comptes puisque manager et paternel… Alors, c’était visiblement aussi bien son fric que le mien. Et à vingt-quatre heures près, il n’aurait rien pu faire. Une journée et tout cet argent aurait été mien et toute cette vie que je vis n'aurait - quant à elle - jamais existé. Mais regarde, s’il avait fait ça, on ne se connaîtrait pas. Je ne connaitrais pas Raph.. Et je serais peut-être misérable. Et tombée dans un trafic de drogues, qui sait. Le Brésil est connu pour ce genre de choses et à mon âge, être Miss quoi que ce soit, c’est un peu comme penser que l’on est jeune alors qu’on est soigné dans l’aile gériatrie de l’hôpital de la ville. Alors moi j’lui dis merci à ce salop. Et à ces mots, j’ouvre à nouveau le rideau, dévoilant la tenue. J’adore la tenue. Pour une soirée au Mexique, avec mes initiales sur la tenue principale, t’en penses quoi ? C’est sur que ce n’est pas quelque chose que je porterai à Boston - il fait bien trop froid pour cela - mais il faut bien que je m’habille au Spring Break, non ? Tu vas à Cancun d’ailleurs ? J’ai pris une semaine. Je verrai si je change mes dates selon le programme qui ne devrait plus tarder.
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