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chanel boutique vendredi 11 février 2022 w/ @Gaspard H. Wertheimer
Allongée, mes doigts qui pianotent sur l’écran, je prends des nouvelles du Nirvana. Je n’y étais pas hier soir et je suis intriguée de savoir comment s’est passée la soirée. Le chat de groupe avec les managers n’est pas le plus actif, préférant faire ce genre de point ‘succès’ - comme j’aime les appeler - face à face que par téléphone mais je ne suis pas attendue au club avant la fin d’après-midi et n’ai absolument aucune envie d’y aller plus tôt que prévu. Hier était mon premier jour off depuis que j’ai acheté une partie du club en début d’année alors… J’en profite jusqu’au bout. Il est dix heures lorsque je daigne quitter mes draps et me diriger vers la salle de bain commune. Les filles sont parties depuis un moment alors je profite de ce moment pour faire un bon nombre de soins et de rester sous l’eau chaude - pour ne pas dire brûlante. Je n’ai pas l’habitude de ces températures et même si le pic de froid de la tempête Kenan est passé, il n’en fait pas moins frigorifiant dans certaines parties de l’appartement. Rapidement préparée et vêtue d’une belle robe de créateur - et du manteau qui va avec - je me dirige vers le centre de la ville avec une idée bien précise en tête et une folle envie de voir celui que je considère comme un ami. Le pas décidé, le sourire aux lèvres, j’hèle un taxi qui m’amène devant la boutique Chanel en un temps record. Lorsque je passe les portes, les talons qui claquent sur le sol de marbre de la boutique, mes yeux tombent sur des vendeuses qui arrivent rapidement pour répondre à mes demandes. Les créations qui me plaisent, je les pointe du doigt et les laisse courir partout pour me les prendre dans ma taille. J’adore ce petit jeu. Je suis le méchant chat et elles les souris ouvrières que je rêve de terroriser. Seulement, je préfère m’attaquer au grand manitou. Je veux que ce soit Monsieur Wertheimer Gaspard lui même qui vienne me conseiller. Et quand je prononce cela, la tête haute, la démarche assurée et le rouge à lèvres parfaitement appliqué, je vois bien qu’elles hésitent un quart de seconde. Moi, par contre, je ne rigole pas. De ma main gantée de velours noir, je leur fais un signe pour qu’elles déguerpissent de mon champ et soient plus rapides que cela. Je ne viens pas souvent ici - pour ne pas dire jamais - alors je ne fais pas partie des visages qu’elles connaissent. L’hésitation est normale mais leur manque de réactivité un peu moins. Je retire mes gants que je glisse dans mon sac et fais claquer mes mains. Je ne pense pas qu’il sera ravi de savoir que vous me faites attendre. Hop, au fil ! Je jubile. C’est la vie dont j’ai toujours rêvé et que je n’ai jamais eu. Je sais que ce n’est pas bien mais je m’en fiche. Rêver un peu, ça n’a jamais fait de mal et je m’excuserai en sortant avec un sourire et un billet. C’est comme ça que ça marche dans ce monde, non ?
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