You've grown up (Junon)

Depuis le 31 janvier, tu ne chômes pas trop aux urgences à cause de cette fameuse tempête de neige qui a fait quelques dégâts tout de même. Du coup, tu as pas mal enchaîné les heures de garde comme ce weekend d’ailleurs. Mais ce lundi, les choses semblent être revenues dans l’ordre donc tu comptes en profiter pour sortir un peu ce soir. Quelques-uns de tes collègues ont accepté ta proposition de squatter une boîte de nuit pour vous souler la gueule et mater le cul des pimbêches qui danseraient sur la piste. Certes il y avait cours mais tu te doutes que certains étudiants sortaient en boîte etc. De toute façon, tu as juste envie de profiter un peu d’être libre parce que dès mercredi, tu reprends les gardes etc. Tu n’as qu’une journée off cette semaine – en l’occurrence mardi – donc il va de soi que tu allais éviter de traîner chez toi. Donc avant de filer, tu as mis ta fille au lit tout en demandant à sa nounou de venir la surveiller puis tu as vite rejoint tes potes au Royale. Il n’est que 23h30 mais il y a déjà un petit monde à l’intérieur. Comme toujours, tu décides de payer la première tournée et te voilà au comptoir à jouer des coudes pour être servi en premier.

Après tant de jours à bosser sans relâche pour sauver des vies, il fallait bien que tu évacues toute cette pression. Et quoi de mieux qu’une soirée en boîte entre potes ! En plus vous avez opté pour le Royale, où vous aviez vos habitudes depuis le début de votre internat aux Massachusetts General. Cette soirée semble prendre une autre tournure, puisqu’en te rendant au comptoir pour commander, une voix familière t’interpelle et tu tournes vivement ton regard vers cette fameuse personne. Même si elle a beaucoup grandi et qu’elle est devenue une magnifique jeune femme, tu peux facilement reconnaître la petite Junon. Cette gamine qui traînait souvent avec ta petite sœur et que tu as pris sous ton aile afin de lui donner des cours d’auto-défense. « Toujours aussi fêtarde à ce que je vois ! Même pendant les semaines de cours » dis-tu en esquissant un sourire, tandis que tes yeux se baissent machinalement vers sa tenue bien trop sexy et courte.

Ta soirée vient de changer radicalement parce que tu te doutes que ton interlocutrice ne te lâchera pas d’une semelle maintenant. En plus, elle est venue mettre sa main sur ton paquet l’air de rien, et pour ne pas lui montrer que ça te fait de l’effet, tu avales silencieusement ta salive. D’ailleurs, ton regard posé sur ta tenue sexy ne lui échappe pas et elle t’en fait aussitôt la remarque. Tu ne peux plus trop détourner ton regard vu qu’elle te force avec son index. « Elle est surtout trop courte ! Je vais devoir jouer les chaperons pour qu’un obsédé ne te touche pas » rétorques-tu d’une voix faussement outré mais tu lui adresses un sourire amusé, tout en essayant de chasser les images de la jeune femme nue sous tes yeux. « Mais oui elle te va bien » pourquoi mentir ? Quoique tu n’as pas vraiment au fait que cette fameuse robe ne te laisse pas indifférent.

En venant au bar, tu ne pensais réellement pas tomber sur Junon et sa tenue beaucoup trop dénudée et sexy. Tu as toujours su « ignorer » le fait qu’elle soit devenue une jeune femme magnifique, mais là avec cette tenue, c’est difficile. Tu essaies tant bien que mal de chasser les images peu orthodoxes qui défilent dans tes pensées… Il faut que tu te rappelles le fait que la jeune femme est l’une des meilleures amies d’enfance de ta petite sœur et surtout, tu l’as toujours considérée comme une deuxième sœur donc c’est mal de l’imaginer autrement. Qu’importe, tu fais mine d’être las lorsqu’elle te balance qu’elle n’attendait que ça… Qu’un obsédé la touche. Disons que ça a le don de te faire grogner parce que l’idée ne te plaît pas du tout. « Il sera mort avant même de poser ses yeux sur toi » rétorques-tu calmement avant d’ajouter à sa remarque : « Je te crois sur parole ». Par la suite, elle te demande de lui offrir un verre, tout en s’amuser à promener son index sur ton corps. Mine de rien, cela te fait frissonner mais tu essaies de l’ignorer encore, sauf que ça devient vraiment dur là. Elle s’arrête finalement en dessous de ton nombril avant de faire signe au barman et de commander des cuba libre. « Rajoutez une girafe de bière et un double whisky sans glace, merci » dis-tu à l’adresse du barman tout en voulant retirer discrètement le doigt de Junon. « Tu es venue avec qui ? »

Cette jeune femme est une vraie démone et elle semble prête à te bousculer jusqu’à tes derniers retranchements. Tu n’as vraiment pas envie qu’elle découvre tes désirs à son égard parce que tu l’as toujours vue comme une petite sœur et rien d’autre. Sauf qu’elle est vraiment devenue une jeune femme magnifique et tu as du mal à le nier. Pour parler vulgairement, elle pourrait clairement te faire bander… Bref lorsqu’elle t’a fait comprendre qu’elle était prête à laisser un pervers la toucher, ça a eu le don de te faire grogner et tu as très bien vu qu’elle avait apprécié cette réaction de ta part. Tu ne pensais pas vivre un tel début de soirée et il fallait vraiment que tu retrouves tes amis afin de chasser Junon de ton esprit, sinon tu allais mal finir. Tu refuses de craquer, de la laisser gagner mais c’est une tâche difficile, semble-t-il. Pendant que tu passes commande, elle s’amuse à promener son doigt et tu essaies tant bien que mal de l’arrêter, tout en te concentrant sur la question que tu venais de lui poser… A savoir les personnes qui l’accompagnaient. « Je vois » réponds-tu simplement, n’essayant pas de relever le fait qu’elle avait laissé une part de mystère dans sa réponse. Y avait-il des mecs qui les accompagnaient ? Le simple fait d’y penser te fait hérisser les poils mais tu n’as pas le droit de réagir. La jeune femme continue de parler et de te titiller, réussissant à libérer son doigt pour qu’elle le promène jusqu’en bas de ta ceinture. « A quoi tu joues ?! » lâches-tu lorsqu’elle pose carrément sa main sur ton entrejambe. Ce contact t’a électrisé et tu te mets à déglutir pour essayer de ne pas y penser mais c’est vraiment dur… Dans tous les sens du terme ! Elle est beaucoup trop près maintenant. « Ni l’un ni l’autre… » rétorques-tu d’une voix raque, la souffle court après cet échange trop intime. « Si je dois profiter de toi, ce ne sera pas dans ce genre d’endroit ». Être en public ne te dérange pas mais Junon est différente des filles que tu côtoies en général. Fin c’est ce que tu essaies d’imaginer parce que tu la connais depuis des années. Elle est jeune, elle est une amie de ta sœur donc pas touche ! Le barman apporte finalement vos boissons. « On trinque ? »