TW // rejet de grossesse
Je préfère le lui dire maintenant, parce que je me refuse à penser qu’il pourrait envisager que l’on soit tous les deux des futurs parents. Je me sens mal, y songer me refile la nausée. Je n’ai que vingt-deux ans et je ne suis absolument pas prête à ce que ma vie soit gâchée. J’ai le monde, là, juste face à moi, et j’en suis convaincue, qu’il m’ouvre les bras. Que je vais le conquérir, aucune tache ne viendra ternir le tableau de mon avenir. Et les yeux posés sur les traits de cet ami, de cet amant, j’essaie de lire ce qu’il peut se passer « en dedans », deviner l’ampleur du tourment. « Ok. » Presque trop facile, je suis à la lisière de me demander si je dois m’en vexer. Cependant, je vais l’imiter, en exultant un soupir soulagé. Je prends son ok comme une clôture de sujet. Une plaie qu’il ne serait pas bon de remuer.
Je tends même à croire qu’il a lui aussi opté pour ça, quand il m’interroge sur les sacs que j’ai avec moi. « Qu’est ce que t’as ramené ? » J’en esquisse un sourire, le premier, je crois bien depuis que je suis au courant de ce qui s’est logé en moi. « Tout ce que t’aime. » je réponds avec une nonchalance qui est totalement fausse, à dire vrai. J’avance dans son appartement, en direction de son salon, et l’écoute m’interroger. « Tu n'en veux pas maintenant, ou jamais ? » Je ne peux retenir un froncement de sourcils alors que je dépose le sac sur la table basse, et puis j’en relève les prunelles vers lui, ayant du mal a déterminer ce qu’il cherche à comprendre ici. Ca ne me fait presque peur, ça me retire de ma candeur. Le sujet n’est pas mis aux oubliettes, donc. Et j’en hoche la tête avec ferveur, je me cherche un brin de contenance, quand j’amorce une réponse, armée d’une quasi méfiance. « Je ne me suis pas posé la question. » avant ça, Parce qu’un mioche, pour moi, n’a surtout jamais fait partie de mon équation, je sors les boites, les unes à côté des autres, une Wendy docile, trop appliquée, je déteste ce que cette nouvelle me fait. « Alors j’imagine que la réponse à la tienne, c’est jamais. » Même si je n’aime pas le goût de ce mot, car on dit qu’il ne faut pas le prononcer, sous peine de se retrouver dans le contraire bloqué.
Un peu de toi est entré en moi,
et m'a contaminé comme un poison.
et m'a contaminé comme un poison.
@Roman H.-Abbott
02 02 2022 •• Cambridge - Chez Roman.
02 02 2022 •• Cambridge - Chez Roman.
Je préfère le lui dire maintenant, parce que je me refuse à penser qu’il pourrait envisager que l’on soit tous les deux des futurs parents. Je me sens mal, y songer me refile la nausée. Je n’ai que vingt-deux ans et je ne suis absolument pas prête à ce que ma vie soit gâchée. J’ai le monde, là, juste face à moi, et j’en suis convaincue, qu’il m’ouvre les bras. Que je vais le conquérir, aucune tache ne viendra ternir le tableau de mon avenir. Et les yeux posés sur les traits de cet ami, de cet amant, j’essaie de lire ce qu’il peut se passer « en dedans », deviner l’ampleur du tourment. « Ok. » Presque trop facile, je suis à la lisière de me demander si je dois m’en vexer. Cependant, je vais l’imiter, en exultant un soupir soulagé. Je prends son ok comme une clôture de sujet. Une plaie qu’il ne serait pas bon de remuer.
Je tends même à croire qu’il a lui aussi opté pour ça, quand il m’interroge sur les sacs que j’ai avec moi. « Qu’est ce que t’as ramené ? » J’en esquisse un sourire, le premier, je crois bien depuis que je suis au courant de ce qui s’est logé en moi. « Tout ce que t’aime. » je réponds avec une nonchalance qui est totalement fausse, à dire vrai. J’avance dans son appartement, en direction de son salon, et l’écoute m’interroger. « Tu n'en veux pas maintenant, ou jamais ? » Je ne peux retenir un froncement de sourcils alors que je dépose le sac sur la table basse, et puis j’en relève les prunelles vers lui, ayant du mal a déterminer ce qu’il cherche à comprendre ici. Ca ne me fait presque peur, ça me retire de ma candeur. Le sujet n’est pas mis aux oubliettes, donc. Et j’en hoche la tête avec ferveur, je me cherche un brin de contenance, quand j’amorce une réponse, armée d’une quasi méfiance. « Je ne me suis pas posé la question. » avant ça, Parce qu’un mioche, pour moi, n’a surtout jamais fait partie de mon équation, je sors les boites, les unes à côté des autres, une Wendy docile, trop appliquée, je déteste ce que cette nouvelle me fait. « Alors j’imagine que la réponse à la tienne, c’est jamais. » Même si je n’aime pas le goût de ce mot, car on dit qu’il ne faut pas le prononcer, sous peine de se retrouver dans le contraire bloqué.
egotrip
(Wendy Witter)