Invité
est en ligne
Invité
« Si par dieu, tu veux dire Raphaël, définitivement. » Dis-je avec un large sourire angélique. Je n’irais pas jusqu’à dire que je lui suis reconnaissant de ne pas essayé de se faire ma femme mais ça me fait plaisir de l’entendre. Gigi est libre de vivre sa vie comme elle l’entend, mais je préfèrerais quand même qu’elle pioche ailleurs que dans mes meilleurs potes. Je ne sais même pas du quel des deux je serais le plus jaloux. Mes yeux roulent de plus belle lorsqu’il me dit qu’il tilte seulement maintenant le drame qu’il a su, par on ne sait quel miracle, évité avant de mimer que je lui mets une baffe à distance à sa petite blague. C’est plus fort que moi, je ne peux pas rire à ce sujet. C’est pour la vie que je me suis condamné avec mes conneries et je ne le souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi. J’ai la chance d’être en bonne santé, sous traitement, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. « Le jour où tu choperas une merde, tu le maudiras le feu de l’action. » Comme moi, depuis plus de deux ans. Je ne veux pas prononcé le mot VIH, de peur de mesurer sa réaction à l’évocation de la maladie, lui qui ignore que j’en suis porteur. Je suis (à peu près) certain que Gaspard ne m’offrirait pas la même réaction que Joey, à l’époque, mais je préfère ne pas tenter le diable. Et puis c’est sa journée, sa big révélation, je n’ai aucune envie de tourner la conversation vers moi et un sujet aussi déprimant. « Avec tout ce drama, j’espère que c’était au moins un bon coup pour compenser. » Parce que le pauvre, s’il récolte cette petite scène à chaque femme qu’il saute, il n’est pas sorti de l’auberge. « Je serai ravi d’être parrain et t’as tout interet à me choisir moi le moment venu. » Je le menace de mon index, avant de récupérer mon verre et en boire une longue gorgée. « Mais pas d’un plan cul, mariée qui plus est. Imagine un peu le pauvre gosse qui naît au milieu de ce bordel. » Non pas que mes parents, mariés, aient été un exemple de vie mais j’ai malgré tout eu un cadre familial plutôt équilibré. « Ca tombe bien, je connais le patron et il a le bras long. » Je ris et envoie un message à mon assistant manager de nous faire parvenir une nouvelle tournée au bureau.
Un regard vers mon meilleur ami, je pousse un soupir avant de cracher mon abominable vérité. « Je crève d’envie de me faire une ligne. » C’est le cas depuis mi-juin, lorsque je me suis retrouvé en cure, mais jusqu’ici, je tenais bon essentiellement parce que le sevrage a été beaucoup trop douloureux. Je ne souhaite en rien repasser par là, mais ce n’est pas un ligne qui va venir foutre en l’air des mois de torture. Si ?
(Invité)