W
ind River
P
romiscuité interdite qu’elle enjoint en unissant ses mains sur sa nuque, geste impudique et les siennes qui vont de l’une à l’autre la prier de le croire sincère. « Tu te souviens de la nuit où on s’est rencontrés ? » Cette nuit où il a grimpé le long de cette bâtisse universitaire encore une fois dans le seul but de gagner, parvenu à ses fins sur cette corniche en se rendant coupable d’un délit. « Sans te connaître, j’ai décidé de te donner ma confiance. » Et beaucoup de femmes font cette erreur pour le regretter plus tard, amères d’avoir cru en de faux espoirs alors qu’il ne leur a jamais rien promis, se faisant juste présent une nuit dans leurs lits. « Tu savais que ça allait me blesser… » Et à cet instant c’est elle qui lui fait endurer une tendre brulure, les prémices d’une douce torture, son bassin se rapprochant du sien mais seulement pour au mieux se tenir sur lui. Les mots sont entendus mais il ne dit rien, la laissant poursuivre silencieusement son plaidoyer, ne cherchant pas à vainement répliquer. « Tu comptais simplement me le cacher ? » D’habitude c’est exactement ce qu’il fait, technique de l’omission qui lui réussit plutôt bien sauf pour aujourd’hui. « Tu sais bien… » Une phrase volontairement inachevée qu’il n’a aucun mal à décoder parce qu’il est question d’attachement et il le ressent sous le poids qu’elle représente, au sens propre comme au figuré lorsqu’elle ondule auprès de son intimité. Il y a de quoi le rendre fou, l’asiatique déjà sous le charme du naturel sensuel qu’elle déploie sans en avoir conscience.« Tu regrettes… L’acte ou mon départ ? » Il a apprécié, oui, d’être au centre du monde de Witter pour une soirée, d’être pour la première fois quelque chose de plus qu’un simple employé contre lequel pester, sa fierté regonflée. Mais à présent que cet écart de conduite a été médiatisé et que le cœur de l’amérindienne en a fait les frais, il n’est plus certain d’avoir bien fait, l’innocence du geste balayé par la tempête qu’il a provoquée. Une expiration qui s’étale sur son lobe et elle se retire pour le mettre en garde cette fois contre ce qu’il pourrait dire. « Ne me mens plus. » Une menace joliment soufflée qui le ramène doucement à l’évidence, son regard interrogatif et méfiant parce qu’il ne sait sur quel pied dansé avec la vérité. Aucun mot ne sera prononcé, plongés dans cet instant de liberté pour laisser la chronophage réalité de côté jusqu’à l’instant où leurs lèvres allaient se rencontrer. Mais le monde sait comment leur interdire toute promiscuité et d’un hurlement, bourrasque s’étalant contre les pans toilés de leur abri, choisit de les séparer. Elle a sursauté, rappelée à l’ordre par ses dieux qu’ils ont profanés par le plus pur des sentiments pour se tenir face à lui dans l’attente de sa réponse. Inconsciemment sa main est venue caresser son flanc comme pour la rassurer, l’Adams souhaitant la garder à ses cotés malgré le danger. « Ton départ. » Difficile pour lui d’aller à contre-courant de ses agissements et puisqu’il a apprécié ces instants, il ne peut nier l’évidence. « Ce qui est fait est fait, j’peux pas revenir en arrière » et il lui serait bien impossible de dire s’il réagirait différemment une fois les aiguilles du temps remontées. Impossible pour lui d’affirmer s’il saurait la repousser. « Mais les conséquences, je les regrette » et il n’a jamais été des plus sincères en disant cela, sa paume délaissant le flanc de la jeune femme pour aller trouver la sienne.
MADE BY @ICE AND FIRE.
(Sheng Lao Xian)
Shut the door, Dim the lights. Your body's warm And it's so cold outside. Take off your clothes, Close your eyes ━ ━ ━
We'll be in hell tomorrow. But, we are...
heavenbound tonight ∇