Thank U, next.
L’art et la manière de maitriser mes entrées. Ce n’est qu’à vingt-deux heures passées que je me suis décidée à m’y pointer. Certains ayant déjà désertés. Dans l’idée première, à cette petite sauterie, je ne devais pas y aller. Tout simplement parce que depuis que je suis rentrée à New-York, j’ai dû essayer de contrôler les dommages collatéraux engendrés par la diffusion de mon petit cadeau, ça coûte de désirer écorcher la Haiwee. Et malgré cette petite fuite engendrée par le grand samaritain qui a décidé de l’héberger, j’avoue que je ne parviens pas à regretter. Bien au contraire même, il y a cette petite part de moi qui s’en satisfait. Rien que de l’imaginer en train de chouiner, ça vient remonter mon moral à peine écorché par les mots que mon père a pu prononcer à ce sujet.
Ce que je n’avais pas prévu, cela dit – comme si pour la première je l’avais fait – c’est la photo accompagnée de Romi, qui est, ce matin, sortie. Trop de presse à gérer, trop d’avocats à contacter, de procès débutés, et une image à redorer, de la petite poupée de l’Amérique sexualisée. Alors oui, comme pause j’ai bien voulu apporter mon cadeau à l’intention de Soledad en dessous du sapin destiné à notre fraternité. Un sac Balmain déposé, l’air de rien.
Et je ne sais pas pourquoi il me prend l’envie de m’approcher de la table assignée aux boissons, relevant le regard vers les deux silhouettes qui s’y tiennent déjà, séparées quelques mètres et qui se retournent presque en même temps vers moi. Ca me tilte, à ce moment-là, les textos froids de Roman, et l’évidence de la contrariété de Sheng. « Ouais, » jauge les deux en grimaçant, en jaugeant, « non merci. » la confrontation, pas pour l’instant. Quoi que… On est en public, ça piquera peut-être moins, forcément.
egotrip
(Wendy Witter)