i'll take any risk there is. — (( balou ♡ ))

vendredi 31 décembre, 23h30. suisse. — la neige est tombée sans cesse depuis votre arrivée une semaine et demie plus tôt. quelques semaines de dépaysement en présence des parents de basile et de ta mère, qu’ils avaient pris soin d’inviter avant même que ton ex-mari ne te propose de l’y accompagner, t’as l’impression que les choses se sont finalement bien passées. du moins, bien mieux que ce que tu pensais en quittant boston. mais, si t’as fait mine de n’offrir à basile que du matériel, entre une montre audemars piguet et plusieurs autres articles de luxe, le réel risque à prendre est ce soir. parce que ça aurait fait trois ans aujourd’hui depuis le début de votre relation et que t’as souhaité prendre les choses en main pour l’avoir à nouveau à tes côtés comme par le passé. en te levant en indiquant que tu souhaitais passer à la salle de bain, t’as murmuré à basile de te rejoindre à l’extérieur du chalet, à l’opposé de cette pièce, dans cinq minutes tout juste. le temps pour toi de récupérer ce que tu souhaitais dans ta chambre et de t’y rendre avant lui, espérant sincèrement qu’il allait t’écouter en venant ici. un manteau glissé par-dessus ta robe, grelotant presque au contact du vent frais sur la terrasse avec cette vue imprenable sur les montagnes suisses, tu patientes, ta main retournant la boîte que tu caches à ce moment dans ta poche.

un fin sourire se dessine sur tes pulpeuses lorsque le son de sa voix vient briser le silence qui régnait jusqu’alors en maître au creux de la montagne. un demi-tour sur toi-même pour te trouver face à lui, tes lèvres qui s’articulent pour lancer : « merde, tu veux dire que mon plan tombe à l’eau alors qu’il était si parfaitement ficelé ? » fausse moue de déception que t’adoptes à cet instant avant de hocher la tête lorsqu’il te demande si tout va bien. « oui, j’avais juste envie de profiter de cette magnifique vue avec toi… » vrai. mais pas totalement. t’as surtout la trouille de te lancer mais tu vas bien devoir le faire si tu veux pas que ton réel plan tombe à l’eau, louve. un coup d’œil par-dessus la rambarde de la terrasse pour admirer le paysage et ton bras qui se tend soudainement pour montrer quelque chose au loin. « oh, t’as vu ?? » là-bas, au loin, de l’autre côté. parce que ça te permettra qu’il te tourne le dos l’espace de quelques secondes afin de te lancer sans qu’il te regarde complètement ahuri.

les lèvres entrouvertes de surprise lorsqu’il avoue qu’il n’y a pas que les montagnes qui sont magnifiques ce soir, tu le regardes un instant sans un mot de plus, comme si tu te retrouvais bloquée par son aveu. mais tu finis par te ressaisir en faisant mine d’avoir vu quelque chose d’incroyable au loin ; alors, quand il se laisse prendre au jeu en admirant la vue à ton opposé, tu prends une profonde inspiration, fais un pas en arrière et viens poser ton genou au sol, dans la neige. grimace qui se dessine sur ton visage au contact de ta peau et du froid, t’avais pas pris en compte ce paramètre dans tes plans. tu t’efforces pourtant de revêtir ce petit sourire timide, ta main ressortant enfin de ta poche avec l’étui entre tes doigts, toussotant doucement pour qu’il se retourne vers toi. là, le genou au sol et le bijou camouflé par sa boîte dans ta main, nul doute qu’il comprendra où tu veux en venir dès l’instant où ses yeux se poseront sur toi. « basile… » que tu commences, tes billes rivées sur lui, pleine d’appréhension.

quelques toussotements pour l’amener à se retourner, c’est finalement quand tu prononces son nom qu’il se retrouve face à toi. un genou au sol, les yeux rivés sur lui, tu prends une profonde inspiration avant de te faire couper dans ton élan par sa question. « sûrement une grosse folie… » que tu marmonnes avant de t’éclaircir la voix une fois de plus. allez, louve, tu vas y arriver ; tu dois y arriver. « je sais que j’ai pas toujours été l’épouse modèle, que je t’ai fait beaucoup de mal par le passé… mais tu sais aussi à quel point tu comptes pour moi. a quel point ma vie sans toi me semble juste irréelle… » brève pause que tu marques pour lui laisser le temps d’assimiler tes paroles avant de reprendre : « et je suppose que tu vois à quel point j’ai pu changer, à quel point j’ai travaillé sur moi pour être meilleure. que ce soit pour rose, pour toi ou pour moi-même. j’ai envie de savoir que tu seras à mes côtés pour le restant de mes jours, qu’on va enfin former cette vraie famille que rose mérite et qu’on sera toujours là les uns pour les autres en cas de coup dur… » parce que c’est ça justement, une vraie famille, pas vrai ? « je te dirai jamais assez à quel point je peux t’aimer. je t’ai aimé dès le premier jour et toujours un peu plus ceux qui ont suivi… je me vois pas continuer ma vie sans toi, basile. » et les quelques semaines qu’il a passé en votre présence n’a fait que renforcer ce sentiment d’avoir besoin de lui à tes côtés à jamais. « alors, je… je sais pas, c’est sûrement une folie, peut-être que tu vas refuser, mais j’aurai au moins tenté. » nouvelle inspiration que tu viens prendre au creux de tes tripes pour prononcer cette fameuse question, celle tant attendue, celle qui fait déjà trembler tes doigts qui s’affairent à ouvrir l’étui pour lui présenter cette bague hors de prix que tu lui as choisie. « est-ce que t’accepterais de recommencer à zéro, avec rose et moi, et de faire de moi ta femme pour toujours ? » les yeux humidifiés par le stress, les lèvres tremblantes, tu sais pas comment tu réagirais s’il venait à refuser.

le palpitant s’emballe lorsqu’il en vient à t’appeler bébé, ce goût amer d’autrefois qui se fait soudainement ressentir, l’espoir de l’entendre le dire chaque jour à nouveau. la question fatidique posée, celle qui remet tout en doute, celle qui fait trembler tes doigts autour de l’étui et tes lèvres lorsque le silence vient régner en attendant une quelconque réponse de sa part. mais, avant même de te répondre, il vient t’aider à te relever, abandonnant désormais le contact de la neige avec ton genou pour te trouver debout face à lui, le doute ancré dans ton regard. alors, lorsqu’enfin la réponse tombe, t’as tout juste le temps de le réaliser que ses lèvres déjà s’emparent des tiennes, ses bras resserrant ton corps contre le sien. putain. tu peines à refermer l’étui pour ne pas perdre la bague lorsque tes mains s’enroulent autour de son cou pour te hisser contre lui, tes jambes venant se faufiler tout autour de sa taille pour te maintenir en l’air. quand le contact de vos lèvres se rompt finalement, tes billes se perdent dans les siennes en te remémorant ses quelques mots. ses conditions. « je suis prête à faire tous les efforts qu’il faudra, tu le sais… alors je t’écoute, basile. dis-moi tes conditions… » prête à tout pour le retrouver et ne plus jamais le perdre.