Mais si t'es pas Athéna... T'es qui ? || Ocyllie

Je veux bien qu’il y ai des gens un peu dérangé psychologique dans cet université, mais de là à me confondre avec quelqu’un d’autre, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin. D’accord j’ai une sœur qui me ressemble comme deux gouttes d’eau, étant donné que nous sommes jumelles, mais tout de même, nous avons quelques différences physiques, personnes ne doit nous confondre. Surtout des gens qui nous connaissent depuis des lustres. Par exemple, moi je suis un brin plus fine que ma sœur et Athénaïs a quelques légères taches de rousseur sur le visage. Des différences qui permettent aux gens de nous différencier. Heein ? La nana qui me parle a l’air choqué de ce que je viens de lui dire. Pourtant je vous assure que je n’ai pas passé une seule soirée en sa compagnie. Je ne suis pas folle, je m’en souviendrais tout de même. Je ne lui réponds même pas et continue mon chemin, mais elle s’accroche et se met à courir pour venir me barrer la route. Attends, quoi ? Comment ça on a passé aucune soirée ensemble ? J'ai beau m'être shooté à fond, je garde quand même le souvenir de toi en train de te défouler sur la vodka et sur ce beau blond aux yeux bleus... Et pourquoi tu me vouvoies ? Le souvenir de moi avec un beau blond aux yeux bleu ? Là, un sourire espiègle s’empare de mes lèvres et si je m’amuse de la situation, vous croyez que ma sœur va me tuer ? Non, moi je suis certaine qu’elle va en rire. L’air de rien, je croise mes bras sous ma poitrine tout en l’observant. Okey cousine, c'est quoi le problème, tu m'en veux ? Dis le moi direct, on en parle et en finis avec ça... Parce que là... Cousine ? Ainsi je venais de faire la connaissance d’une personne de ma famille. Cool. Elle me tend une perche, je ne peux pas la refuser, ce serait un manque de politesse. Je me redresse, essayant de copier au mieux les mimiques d’Athénaïs. « Ouai je t’en veux. Depuis quand tu te barre en pleine soirée avec le mec sur lequel j’ai des vus avant de te foutre à allumer tout le bar. Sérieux, t’es passé pour une salope aux yeux de tous tsei. » Hmm … J’y allais quand même un petit peu fort là.

Quoi ? Athénaïs ne passait pas le plus clair de son temps à insulter les gens ? A en juger par la bête que tirait mon interlocutrice, non. Tant pis, au pire je n’aurais qu’à dire que je me sens mal et que cela joue sur mon humeur. Si je pensais être tranquille, c’était raté, la nana n’avait pas l’air de vouloir lâcher le morceau. Euuh, ok.... Ecoute je sais pas trop ce qui va pas chez toi. J'te rappelle juste qu'on s'est toujours fait la même chose, que ça n'est jamais allé très loin parce qu'on se respecte tout de même et que ça n'est pas allé très loin hier soir non plus. Et puis ça a jamais posé problème...A moins que ce mec t'ai vraiment tapé dans l'oeil Athéna.. Que répondre à ça ? Je gardais mon air hautain, observant mon interlocutrice, essayant d’anticiper chacune de ses réactions, mais ce n’était pas si simple que ça. Je mettais du temps à trouver mes mots. Un petit peu trop de temps même. La nana à qui j’étais en train de parler allait bien finir par se poser des questions, par trouver la vérité. Finalement, je ne ressemblais pas tant que ça à Athénaïs. Si tu veux, je te promets de pas recommencer et de te payer la prochaine tournée de bière qu'on se fait, satisfaite ? Même pas le temps d’en placer une qu’elle continuait déjà, mais pour m’annoncer une bonne nouvelle. Pourquoi ne pas jouer de ma ressemblance avec mon clone pour me faire payer un coup à boire et puis au moins, je pourrais apprendre à connaître un petit peu plus cette nana qui semblait être ma cousine. Là, je vais rétorquer : « Bien évidemment qu’il me plaisait sinon je te ferais pas une scène comme celle-là. D’ailleurs, je croyais que t’aurais compris vu les gestes que je te faisais et les que regards que je te lançais. » Courte pause et me voilà à nouveau en train de parler : « Mais bon je veux bien te pardonner, seulement si nous allons boire un coup toute les deux, maintenant. » Et bam, sourire de la mort qui tue tout.

Là, je commençais sérieusement à patauger dans la choucroute et à me rendre compte que finalement je n’avais pas tant de point commun que ça avec ma sœur jumelle. Je baissais même la tête, pour essayer de trouver l’inspiration dans les pavés sur lesquels nous étions. Franchement, je te comprends pas là. Tu es bien Athénais Westfield ou.. ? Depuis quand tu me fais justement une scène pour un mec... Juste un mec. Et puis désolée de ne pas avoir remarqué tes signes, mais t'as pas fait grand effort pour que je les captes.... Elle commençait à douter, à se poser des questions. Moi de mon côté, je ne savais plus ce que je devais faire pour me mettre dans la peau de ma sœur. Je réfléchissais aussi vite que je le pouvais. Peut-être qu’il valait mieux que je ne parle, que je me taise pour l’instant ? Mais j’étais bien trop bavarde pour ne pas pouvoir ouvrir la bouche. « Bien sûr que c’est bien moi et je te fais des scènes pour un mec depuis que j’ai découvert que les coups de foudre existaient réellement. Que veux-tu, je n’y peux rien, avec son regard azur là, il m’a complètement hypnotisé, j’ai d’ailleurs prévue de la revoir très bientôt si tu veux tout savoir. » Athénaïs allait me tuer si jamais elle venait à apprendre que je venais de raconter. Elle, amoureuse, c’est comme si moi je venais annoncer mon mariage à mes parents. Je me balançais légèrement sur moi-même, comme une enfant. Euhm... Si tu veux, faut que j'me change, mais... T'avais du boulot à la radio aujourd'hui... tu sais ? Tu m'en à parler hier... Ah oui, la préparation de la toute nouvelle émission que je venais d’ailleurs de rejoindre. Je haussais les épaules, lui adressant un sourire espiègle. « Pourquoi faire aujourd’hui ce que l’on peut repousser à demain. » Athénaïs était-elle le genre de nana à sortir ces phrases bateaux ?

LE COUP DE FOUDRE ? Oh mon Dieu, nan pas toi ! C'est complètement et éternellement IMPOSSIBLE !! Tu te rappelles pas ? C'est ce que tu me répétais sans cesse ! Apparement, je n’étais pas vraiment crédible en Athénaïs. Pourtant je ne comprenais pas, nous nous ressemblions tellement que tout le monde ne devait y voir que du feu. Bon... Il faut croire que mes les Westfield peuvent tomber aussi bas ce qui, soit dit en passant, m'étonne beaucoup... Genre, vraiment. Mais bon, passons. Je haussais les épaules l’air de rien, ne sachant trop quoi répondre et finalement quelques mots sortaient de ma bouche : « A croire que tout le monde peut changer. » J’étais en train de m’enfoncer encore plus, mais que voulez-vous, je ne pouvais pas continuer sur ma lancée et déblatérer des mots sans queue ni tête en espérant m’en sortir. Moins j’en dirais, plus la pilule passerait. Nous commencions à marcher vers je ne sais quelle destination lorsqu’elle reprenait : Bon Okey, j'ai presque rien dit pour la mini crise que tu m'as faite tout à l'heure et pour le soit disant coup de foudre mais là ! Depuis quand tu utilises ce genre d'expression que tu as, si ma mémoire est bonne, toujours trouvé pourrave !?? Athéna ? Tu vas bien, oh mon Dieu, qu'est ce qu'on ta fait ? T'as trop forcé sur l'acide ou on t'as fait subir un putain de lavage de cerveau !? Je ne pouvais m’empêcher d’exploser de rire, m’arretant, presque plié en deux. « Laisse-moi voir, nous ne sommes pas le premier avril donc non je ne te fais pas de blague, de toute façon j’ai horreur de ça, ou pas. Je te dis que le changement c’est cool et que ça arrive à tout le monde, j’ai juste envie de … voir la vie sous un autre jour. » Même moi je ne croyais pas à ce que j’étais en train de dire. Je fronçais les sourcils très légèrement, espérant qu’elle n’allait pas le voir. Tu fais peur tu sais... J'veux pas dire que le changement m'effraie mais une telle métamorphose...de toi en plus ! Je poussais un soupir agacé avant de reprendre ma marche, sans lui adresser le moindre regard. Si elle continuait à m’observer de la sorte, elle allait comprendre que je n’étais pas Athénaïs, mais bel et bien une imposture. « Je te dis que tout va bien, je dois juste avoir quelques effets de l’alcool d’hier soir, c’est tout. Pas de quoi en faire une affaire d’Etat. » En y réfléchissant bien, je ne connaissais même pas son prénom. Si elle me posait la question, j’étais mal, très mal.