Feed on some fantasy (19/12) ft. Shane

Les blagues qu’ils s’envoyaient à tour de rôle au sujet de leur différence de taille Tenue décontractée avait-elle dit ? Peu sûr que Dean puisse se sentir à l’aise dans une pyjama party. Il en avait ri d’ailleurs, à s’imaginer vêtu d’un simple jogging large et de son T-shirt, chaussons rayés pour compléter le thème – franchement, ça n’avait rien d’indécent dans l’idée -. Il s’entendait divinement bien avec Shane, en était d’ailleurs étonné de la considérer déjà comme une proche connaissance – quasiment une amie -, mais elle restait une femme, célibataire qui plus était. Le respect qu’il devait à ses semblables féminines – mariées ou pas – était important. Accepter de s’aventurer dans un marathon de films dans des fringues utilisées dans l’intimité supposait bien trop qu’après le combo des versions longues de la saga, il serait invité chaleureusement et amicalement à rester dormir sur le canapé ; et sous le même toit, il ne pouvait pas. Ça n’avait pas manqué à sa vie d’adolescents, aujourd’hui, par contre, plus ouvert au monde, il devait apprendre à conjuguer avec les différences. Il était à parier qu’il viendrait, et repartirait aussitôt la soirée terminée, comme à son habitude.

Il n’était pas un véritable fan de tout ce qui touchait le cinéma dans son grand ensemble, parce qu’il n’avait pas eu l’occasion de se rendre dans l’une des salles munie de fauteuils en velours, parce que la télévision à la maison était au salon et qu’il n’y avait que les plus vieux du foyer qui pouvaient choisir le problème – bien souvent l’une de ses tantes qui squattaient les chaînes internationales à la recherche d’une vieille séries -, parce qu’il n’avait pas eu l’argent nécessaire à l’achat de DVD, ou parce qu’il avait préféré les dépenser sur les machines d'arcades. Tout l’avait tenu éloigné de cette distraction, et heureusement : il n’en était pas mort. Il comptait bien se rattraper, avait déjà commencé en la compagnie de ses neveux et nièces, avait installé un grand écran sur le mur de sa chambre pour s’y initier. Il y avait aussi le pouvoir d’achats qui avait augmenté dans ses poches, qui lui avait permis de s’abonner à internet et d’être connecté à Netflix – même s’il ne regardait pas grand-chose -. Ouais, on n’était jamais trop vieux pour commencer. Jamais en retard, juste pas en avance, voilà comment il le percevait.

Nouilles instantanées, c’est les sachets-là avec les pâtes frisées comme des cheveux demanda-t-il ; oui, il en avait une drôle de vision, mais tant qu’il ne se tartinait pas la chevelure avec la petite pochette de graisse, en la pensant être un soin, tout irait bien. J’ai déjà goûté, je crois, réfléchit-il en repensant à sa nièce, Phoebe, fan de la Corée du Sud, qui en avait apporté une fois pour lui faire essayer. Ce n’était pas transcendant, mais en même temps, pouvait-on espérer davantage de paquets déshydratés ? Et t’es pâtisseries,… chui sûr que c’est encore meilleur que dans la boulangerie soit disant française près de chez moi, affirma-t-il, complètement déçu de l’enseigne qui réchauffait très certainement des produits déjà précuits. J’ai la grande sœur qui excelle dans la réalisation des desserts orientaux, tu connais peut-être le baklawa, demanda-t-il, en utilisant cet accent propre au pays iranien dont étaient originaires ses parents adoptifs, c’est un feuilleté hyper gras et sucré qui fond sous la langue… c’pas bon pour la balance mais… Il rit, Shane ne semblait pas être confrontée à ce genre de problèmes.

La dernière bouchée de l’entrée avalée, il tendit sa main vers la brune afin qu’elle puisse lui passer ses couverts et son assiette qu’il rangea sur la sienne. J’sais pas vraiment… j’pense pas qu’il ait vraiment donné d’indice sur les boîtes, elles sont juste numérotées, répondit-il en apportant la vaisselle vers l’évier, j’te pose ça dedans ou tu préfères que j’le mettre ailleurs ? Dean avait été élevé dans une famille où le patriarcat existait encore un peu. Même si la femme avait une place de choix et représentait paix et soutien infaillible à son époux, ce dernier restait lésé de toute participation ménagère ; ainsi était la façon de régir un foyer aux yeux des siens. Le militaire avait évolué grâce à l’armée et aux tâches quotidiennes pour lesquelles on leur demandait de participer. Il avait donc appris à laver les légumes, les éplucher, les couper. Il s’était accommodé de la vaisselle, du nettoyage du sol et du lit au carré. Il triait ses propres vêtements pour les fourrer dans la machine et les repassait. Plus souvent au sein de sa base militaire, les gestes restaient effectuer de façon habituelle et il en payait parfois le prix, charrié.

Tu veux que j’ouvre la suite , interrogea-t-il Shane en se tournant de nouveau vers elle, alors qu’il avait déjà trouvé le deuxième paquet, plus lourd cette fois-ci. Disney, tu paries… ou tu voudrais peut-être que Superman vienne te secourir, avec son collant et son slip serrant. Il éclata de rire et se résolut à soulever le couvercle… : oh, y’a un verre avec.. Ancrés dans du polystyrène pour éviter que les éléments ne bougent et se renversent, un pot de bonne taille avec couverte et un cristal rempli d’un liquide rouge attirèrent son attention. J’sais pas du tout ce que c’est…, dit-il en levant le premier plat pour le placer devant la jeune femme, c’est bouillant, fais gaffe ! Pour ce qu’il en était du récipient et son fluide curieux : tu crois que c’est du sang ? Il n’espérait pas…

« Oui c’est ça ! Après c’est mieux de les agrémenter je trouve, c’est pour ça que j’y ajoute des ingrédients en général… ». Les nouilles instantanées étaient un des plats les plus rapides à faire tout en possédant des possibilités énormes en fonction de son imagination. Légumes, œufs, autres protéines, en bouillon ou sautées… Et ça la changeait des pizzas et autres plats préparés qu’elle consommait à l’accoutumée. C’était peut-être une raison pour laquelle elle aimait bien lorsque l’un de ses colocataires faisait la cuisine, bien qu’elle ne puisse pas forcément en profiter avec ses horaires. Il parla de ses pâtisseries, montrant qu’il avait prêté attention à ce qu’elle lui avait dit lors de leur discussion en ligne. Ils avaient parlé de tellement de choses différentes que certaines étaient un peu confuses et la brunette espérait qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur si elle lui demandait quelque-chose qu’il lui avait déjà dite. « Meilleures je sais pas ! Je fais ça pour le plaisir alors je ne sais pas si c’est comparable à celles de professionnels ! ». Il lui parla des talents de sa grande sœur et notamment d’une pâtisserie orientale en particulier. « Les baklavas j’en ai déjà entendu parler mais je n’ai jamais eu l’occasion d’en goûter… Après c’est vrai que les pâtisseries orientales ne sont pas réputées pour leur côté light ! ».

Le jeune homme prit le réflexe de débarrasser et lui tendit la main lorsqu’ils eurent achevés leur entrée. « Je ne sais pas si ça passe au lave-vaisselle alors oui je pense que l’évier sera très bien, merci. » lui répondit-elle en souriant. Il fallait avouer qu’à sa place elle aurait fait en sorte de tout mettre au même endroit au fil du repas pour éviter d’avoir à se déplacer mais elle appréciait le geste. Probablement grâce à son côté militaire car, à ce qu’il lui avait dit, la place des hommes n’était pas en cuisine dans sa famille. Elevée par une mère célibataire, Shane n’avait pas eu la même version concernant son enfance, loin de là. Le fait d’être enfant unique n’avait pas aidé non plus. Ayant souvent dû se débrouiller seule, elle était devenue partisane du moindre effort lorsqu’elle était chez elle. Elle retint un rire en imaginant la différence entre un Dean choyés par sa maman qui s’occupait de toutes les tâches ménagères et un autre faisant son lit au carré tous les matins. La demoiselle se contentait simplement de rabattre sa couette avant de partir quand elle n’oubliait pas de le faire.

« Oui bien sûr, allons-y ! Je suis curieuse de voir ce qu’il nous a réservé pour la suite ! ». Elle le suivit tandis qu’il déposa les plats sales puis s’empara du met suivant. Elle se sentait un peu cruche de ne rien avoir dans les mains, aussi se concentra-t-elle sur la conversation qu’elle avait lancée sur la provenance fantastique de leur prochaine découverte. « Les collants avec le slip par-dessus ça fait pas très viril je trouve ! » ria-t-elle de bon cœur lorsqu’il lui parla de Superman. « Niveau super-héros je pense qu’on peut sûrement faire mieux ou en tout cas mieux vêtu ! ». Niveau DC comics, elle était plutôt du genre à préférer Batman à Superman. Quand elle pensait à ce dernier, elle le voyait en version dessin rétro avec sa petite mèche, tel un Ken des années 70 sauvant le monde tandis que sa femme blonde l’attendait à la maison vêtue de son tablier à carreaux vichy, un poulet rôti accompagné de pommes sautées dressé sur la table suivis d’une tarte maison servie pour le dessert. Bref, le genre de super-héros qu’elle classait avec Captain America. Clairement pas son genre…

Alors qu’elle tendait la main pour l’aider, Dean la dissuada en lui affirmant que le plat était bouillant. L’autre récipient, couleur rouge sombre ressemblait à s’y méprendre à du sang frais. Elle espérait que ce soit plutôt une sauce aux airelles ou bien une boisson contenant un quelconque fruit rouge. Bien qu’elle aimait beaucoup les vampires, elle n’était pas prête à consommer du sang, n’étant déjà pas fan de tout ce qui était saignant ou des plats en contenant tels que le boudin. Quand on y pensait, Shane était plutôt conventionnelle en ce qui concernait son alimentation, préférant jouer sur les assaisonnements plutôt que sur les ingrédients de base. « Je n’espère pas non, je t’avoue que le fait du boire du sang en étant humaine ne m’attire pas spécialement… ». Elle fit une moue à cette idée et secoua la tête pour en faire partir cette idée. Ça ne pouvait pas être ça, elle en était quasiment sûre, surtout quand on voyait l’attention que le traiteur avait placée dans ses plats jusqu’ici. « Peut-être que le plat en lui-même nous donnera un indice ? ». Courageuse, Shane s’occupa du flacon de cristal et l’ouvrit, en humant l’odeur pour essayer d’en deviner le contenu. Déjà cela n’avait pas l’odeur ferreuse qu’elle redoutait. « C’est bon ce n’est pas du sang, ça a l’air… sucré et… ». Réfléchissant un instant, elle ajouta un « épicé ? » empreint de surprise…

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La découverte du plat principal ne tarda pas. Lorsque Dean ouvrit le deuxième couvercle, il se retrouva nez-à-nez avec une cocotte de taille suffisante et un verre en cristal. Si le premier récipient ne lui parut pas suspect, il n’en fut pas autant avec le deuxième qui attira forcément son attention. La couleur du liquide qui se trouvait à l’intérieur lui était bien trop familière, de celle qui s’écoule des plaies, du corps abîmé par les munitions et les armes blanches. Il grimaça alors et lança : tu crois que c’est du sang ? Le fluide était tout aussi aqueux, et d’un beau rouge foncé. Le brun, bien que militaire des forces spéciales, n’avait jamais eu à se nourrir de choses spéciales trouvées sur le chemin. Ça pourrait arriver, mais ça n’avait pas été une expérience qu’il pouvait conter. Boire du sang, en était-il capable ? Peut-être s’il était question de survie, mais dans ce contexte précis, là, dans la cuisine de l’appartement où Shane vivait, il n’en avait pas spécialement envie.

Alors, demanda-t-il lorsqu’elle vint sentir le contenu du verre. Il resta en suspens, accroché à ses lèvres, et la réponse tomba assez vite. Sucré et épicé. Le même genre que le chili, enchérit-il pour plus de précision. Ils n’allaient pas rester debout autour des paquets cartonnés, il prit le verre qui serait le sien et le transporta jusqu’à la table sur laquelle les plats étaient déjà déposés. Il s’assit de nouveau et fit tourner le récipient sur lui-même une fois posé. Du coup, c’est pas une boisson, mais bien une sauce, d’après ce que tu dis, conclut-il. Remerciements tout particuliers à Shane qui avait été assez culottée pour humer ce faux sang. On découvre ensemble, proposa-t-il à sa vis-à-vis en mettant ses doigts longs et musclés autour de la cloche de la cocotte. Un… deux et… , compta-t-il avant de lever le couvercle et tomber face à plat de viandes. Il observa les tranches finement découpées, magnifiquement disposées.

De la bidoche et du sang… tu crois qu’on nous fait un petit remake de the Walking Dead, interrogea-t-il sa comparse. Ça avait été, et était, une série qu’il connaissait sans avoir véritablement regardé. La première saison avait fait carton plein, à tel point qu’on en avait parlé partout autour de lui ; qu’en était-il à présent ? Après, la façon d’avoir séparé les deux éléments devait avoir une signification, et ça le fit réfléchir. J’aurais vu ça autrement… , pensa-t-il. Il n’était pas un chef cuistot, n’avait jamais été un homme très créatif, plutôt de ceux qui savaient reproduire, mais il lui arrivait de pouvoir imaginer certains trucs parfois. Là, par exemple, pour représenter la série, il aurait plus vu quelque chose de flou, de déchiqueté pourquoi pas. La sauce aurait parsemé le plat, plutôt que se retrouver esseulée. Le verre, il me dérange…, avoua-t-il, ça semble trop subtil pour un film de zombies, tu trouves pas, toi ?

Elle l’avait dit tout à l’heure : boire du sang en étant humaine ne l’attirait pas. Quel genre d’animal ou de monstre peut boire du sang, réfléchit-il à voix haute, invitant également sa voisine d’en face à se poser la question.

Le fait d’avoir humé ce fluide l’avait réellement rassurée. L’odeur du vrai sang la répugnait, tout comme les histoires qui l’entourait. Des mauvais souvenirs sur des blessures qu’il fallait soigner, et généralement pas sur elle, hormis peut-être une fois ou deux lors de son périple à travers les USA. Cette odeur-ci était beaucoup plus attrayante à ses yeux, ou plutôt à son odorat. Une odeur qui lui évoquait plutôt une sauce proche de l’aigre-doux, mais qui était peut-être probablement du style sucré-salé. Une odeur appétissante qui se marierait probablement à merveille avec le plat mystère qu’ils s’apprêtaient tous deux à découvrir bien maintenu au choix dans sa jolie cocotte, probablement en fonte à ce qu’elle voyait. La jeune femme n’osait pas imaginer ce que son comparse avait dû payer vu que le traiteur avait dit à son nouvel ami qu’ils pourraient garder les plats. Il ne s’était vraiment pas moqué d’elle avec ce menu et la demoiselle lui en était très reconnaissante, quoi qu’un peu gênée car à ce qu’elle savait il n’était pas fortuné non plus. Secouant la tête pour laisser s’échapper toutes ses mauvaises pensées, Shane se reconcentra sur la suite des évènements.

« …Trois ! » ajouta-t-elle au décompte en se dressant sur la pointe des pieds et s’étirant de tout son long au-dessus de la table pour admirer le dévoilage du plat principal. Ils observèrent ensemble le couvercle découvrir un plat délicat où des tranches de bœuf étaient disposées sur un lit de pommes de terre et probablement d’autres légumes comme… du chou ? Ce dernier ingrédient ajouté aux autres évoquait plutôt un plat de l’Est à ses yeux, mais rien ne lui confirmait réellement cela, hormis peut-être une intuition. Il n’y avait pas à dire, ce plat était plus déconcertant que ce qu’ils avaient dégusté jusqu’à présent et elle n’était pas certaine de deviner. Cela allait probablement être un travail d’équipe, une sorte de joute verbale ou chacun irait de ses suppositions pour rechercher le mystère qui se cachait derrière les origines de ce plat. Peut-être que l’un des deux était un indice pour l’autre ? Une précision du lieu qui les guiderait jusqu’à la découverte de la destination culinaire qu’ils allaient vivre ? Son cheminement de pensées fût rapidement interrompu au profit des propres interrogations de Dean que celui-ci mentionna à voix haute, mentionnant The Walking Dead, une série populaire sur les zombies.

« J’avoue, c’est trop délicat pour un film de zombies, dans ce cas j’aurais plutôt vu un repas assez brouillon avec de la pseudo cervelle… ». Elle glissa une main sous son menton, l’air songeuse… « Pour moi, la seule créature qui peut boire du sang est un vampire, enfin si on reste dans les basiques, et cette fiole raffinée pourrait y contribuer, genre comme dans ’Entretien avec un vampire’ par exemple… ». Puis, songeant à nouveau : « Après cette référence n’est pas spécialement la plus connue, mais le thème des vampires est plus similaire. Après le fait d’utiliser de la viande à côté me perturbe un peu, mais ça reste possible dans certaines histoires… ». La demoiselle n’était pas forcément la plus calée que ce soit dans le domaine des vampires, cependant elle avait déjà lu ou vu pas mal d’histoires sur ce thème, de Twilight à Anne Rice en passant par Dracula Untold, Supernatural et Fright Night… C’était le genre de créature intrigante, souvent associées à un côté plus sombre, plus diabolique mais pas forcément résumé à cela. Et c’était ce qu’elle trouvait intéressant dans ce thème.

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Le verre rempli de sang et la cocotte servie de façon raffinée donnèrent du fil à retordre aux deux bruns qui eurent alors à se questionner davantage. Un véritable jeu qui amusait beaucoup Dean, féru de jeux de société, même ceux qui demandaient un minimum de culture générale. Y jouant énormément avec ses neveux et sa sœur aînée par temps de pluie, il était ravi de pouvoir faire de même avec Shane, tout en se remplissant la panse de plats qu’il n’aurait jamais pu concocté lui-même ; rappelons-le, ses spécialités culinaires étant les omelettes et pancakes. La coupe de liquide fit aussitôt penser à un animal – ou un monstre – buveur de sang. Il pensa d’abord aux zombies, films dans lesquels ces mangeurs de cervelles ne disaient jamais non au déchiquetage de corps, mais la finesse de la présentation le fit douter, et il appela au bon sens de sa partenaire de table. Elle vint également à la même conclusion que lui et apporta sa touche personnelle.

Un vampire, c’est bien plus plausible, t’as raison, s’exclama-t-il. Concordance inévitable. Ces monstres étaient toujours caricaturés avec un verre à vin contenant du sang. J’ai jamais vraiment regardé ce genre de trucs…, avoua-t-il, mais il se rappelait avoir entrevu quelques épisodes de « Buffy contre les vampires » que Soraya, son aînée, avait pris l’habitude de regarder de temps en temps – lorsque la télévision était libre. Ils n’avaient pas l’habitude de substituer le sang humain par le sang d’animaux ? Ça pourrait expliquer les tranches de bœuf, osa-t-il suggérer pour trouver le rapport. Cela étant dit, s’il n’était pas un grand cinéphile, les parties de « trivial pursuit » allaient forcément aider dans la réflexion. Quant au reste : ça n'a pas l’air d’être une recette du coin. Pourquoi pas d’Europe ? Ce genre de cuisson ressemblait étrangement à celle d’un pot-au-feu, et on ne pouvait pas dire que c’était typiquement américain.

On goûte quand même, proposa-t-il, ça nous viendra peut-être une fois qu’on aura la bouche pleine. Il lui sourit avant de prendre les couverts et de goûter d’abord ce qui se trouvait dans la cocotte, sans y mettre la sauce, d’abord à nue. C’te viande… elle est tendre, déclara-t-il, mastiquant délicatement pour se faire à la mâche facile de l’aliment, ce traiteur est vraiment un Dieu d’la cuisine ! Que disait-on, déjà ? Mes compliments au chef ! Il prit ensuite la coupe pour déverser un peu du mélange aqueux dans le fin bouillon et mélangea. J’ai entendu qu’il y avait eu un événement pour Halloween, revint-il dessus, le sujet allant parfaitement avec leur dégustation, t’y es allée, toi ? Est-ce qu’il y avait eu de quoi ficher la frousse, y’avait-il eu de bons stands ? J’étais en entraînements donc c’était compliqué pour moi d’y participer, lui adressa t’il un sourire. Il comptait bien sur sa vis-à-vis pour lui compter ce qu’elle avait vu ou entendu. Ça me botterait bien de faire un escape game un de ces quatre, confia-t-il ; est-ce qu’être militaire pouvait aider dans ce genre de cas ?

Attends, y’avait pas une histoire de vampire en Europe… de celles fictives qui prennent pour exemple un personnage qui a réellement existé… , réfléchit il ensuite, fronçant les sourcils. Y’avait une question à un jeu auquel je joue avec ma nièce de onze ans…, se tua-t-il presque à la tache, une petite veine prenant place au niveau de sa tempe. Il avait fermé les yeux, incapable de mettre un nom sur cette légende dont les origines aristocratiques pourraient forcément tout expliquer.

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