(nourian) it screams so loud i can't even hear myself

@Noura Lasri Harvard's campus 07.11.2021

it screams so loud i can't even hear myself
Le mal de tête, les douleurs un peu partout. Je ne sais pas comment je fais pour aller en cours, pour subir le regard des autres, mais je le fais. C’était machinalement que j’avançais sur ce campus. Harvard, le rêve du père. Le football américain, le rêve du père. La Pforzheimer House, le rêve du père. Toute ma vie n’est qu’un ramassis de mensonges, les envies de ce père infidèle qui veut faire rentrer dans le moule son bâtard de fils. Comment Iwan pouvait supporter tout ça, tout le temps, toute sa vie ? J’me sens sali, dégoûté de moi-même. Notre propre père est un connard fini. Il s’en est pris à River, la fille la plus pure qui soit. Je le déteste, du plus profond de mon être. Manteau, capuche de hoodie sur la tête, j’continue d’avancer. La seule chose que j’ai pu choisir finalement dans ma vie, cette passion pour les étoiles, les cours qui me mèneraient à une vie de scientifique. Loin de tout ce que mon père pouvait vouloir de moi. Devenir pro en football américain ? Il peut se foutre le doigt dans l’œil. J’avance, tête baissée, ne faisant pas attention à ce monde qui m’entoure. Je ne veux pas sourire, pas parler. J’veux juste m’effacer et broyer du noir dans mon coin sans qu’on me fasse chier. La plainte déposée, l’ordonnance restrictive aussi, il sera plus en mesure de nous faire chier. J’voulais pas aller à la Pfo, mais tous mes cours étaient là-bas. Ne pas me faire remarquer, juste prendre mes bouquins, et repartir. C’était aussi simple que ça.

(Invité)

it screams so loud i can't hear myself 07.11.2021 @Kian Lockhart

it screams so loud i can't hear myself

07.11.2021 @Kian Lockhart

Si renouer avec Kian lui permet surtout en ce moment d’éviter de penser aux complications avec Caesar, Noura est contente d’avoir eu l’occasion de passer plus de temps avec lui. Tout coule de source avec lui - quand tout ne va pas de travers, et peut-être qu’ils avaient besoin de ce temps de pause loin de l’autre, pour réapprendre à s’apprécier à leur juste valeur. S’ils en étaient restés aux tensions de la rentrée scolaire, la marocaine se serait sans doute abstenue d’aller l’aborder en cet instant. Pas qu’elle ne se serait pas inquiétée pour lui mais elle sait pertinemment comment elle aurait été reçue. Mais maintenant que les choses sont apaisées entre eux, la jeune femme ne se voit pas le regarder passer devant elle, le visage tuméfié sans l’arrêter pour savoir ce qu’il s’est passé. “Hey Kian.” dit-elle avant de poser sa main sur son épaule pour ne pas le surprendre. “Tu t’es battu ?” demande-t-elle, question purement rhétorique bien entendu. Doucement, elle se place devant lui et vient passer une main sur son visage, son cœur se serrant de le voir dans cet état. Elle cherche son regard quelques secondes et se pince doucement les lèvres. Si elle a déjà eu l’occasion de voir Kian hors de lui, il ne lui semble qu’elle ne l’avait jamais aussi… désemparé, comme si ce qu’il venait de traverser le dépasser complètement. Soupirant, la jeune femme laisse glisser sa main jusqu’à attraper la sienne, espérant ne pas le blesser plus qu’il n’a mal. “Qu’est-ce qu’il s’est passé ?” souffle-t-elle avant d’entrelacer ses doigts aux siens. De son regard et avec tendresse, elle essaie de lui faire comprendre qu’il peut tout lui dire, ou même ne rien lui dire si c’est le cas. Elle est là et déteste le voir comme ça, mais tout ce qu’elle peut espérer, c’est qu’il ne la rejette pas. C’est leur spécialité quand ils se rapprochent trop, de se déchirer pour éviter de s’accrocher.

(Invité)