« Oui, maintenant… que je vis seul. Aller habiter chez Bisha a clairement changer la dynamique, mais sinon, en rentrant du boulot, j’étais systématiquement accueilli par un appartement vide et silencieux. Quelque chose contre lequel je dois lutter, plutôt qu’un foyer chaleureux qui m’apporte quelque chose… »
Il avait souvent l’impression que ce vide et ce silence menaçait de l’écarteler à tout instant, comme s’il se retrouvait balancé dans l’espace sans habit d’astronaute. Comme si chaque atome de son être souhaitait se dissiper dans le néant.
Si ça se trouvait, elle comprenait peut-être même exactement ce à quoi il faisait référence. La solitude peut parfois devenir une bien cruelle maîtresse, et William avait choisi de la tenir à distance en se lançant corps et âme dans ses différents ‘projets’. Dans les années suivant sa rupture, cette réflexion l’avait habité durant de longues soirées, alors qu’il prenait conscience que la vie lui avait peut-être rendu un service, au fond, et que sans cette séparation, il n’aurait peut-être jamais trouvé la motivation d’aller au bout de ses ambitions. La peur de sombrer au fond du gouffre constituait une solide motivation.
« Yikes… Écoute, je suis prêt à faire face aux conséquences de mes actes. L’amende est de 286 USD, soit à peu près 20 litres de crème glacée Häagen-Dazs. J’espère que ce sera assez pour assouvir ta vengeance ? Au moins, maintenant, tu sais que tu dois surveiller où tu mets les pieds.»
Après ce court intermède flirtant avec l’absurdité, leur conversation revint dans le domaine du sérieux. Sans pression ni jugement. William ressentait simplement chez elle une réelle volonté de le comprendre, ni plus, ni moins. Le plus grand cadeau que l’on pouvait faire à un autre être humain.
Encore porté par les volutes d’une intimité partagée il y a bien des années, il se sentait en confiance et ne ressentait, pour une fois, pas le besoin de mentir. La réponse, cependant, demeurait difficile à articuler et débuta par un soupir.
«Je ne sais pas précisément pourquoi. Peut-être parce que, au fond, je ne lui souhaitais pas de devoir se contenter de quelque chose de rafistolé ? Et qu’est-ce que ça dit sur moi, d’avoir attendu d’avoir signé les papiers de divorce avant de me rendre sur Boston ? Comment pourrait-elle croire en la sincérité du geste ? Comment pourrait-elle espérer pouvoir continuer de construire quelque chose en sachant que je ne réagis qu’une fois l’ultimatum avéré ? J’ai l’impression que… ça n’aurait pas été de lui rendre service que d’essayer de reprendre contact. Qu’elle mérite mieux, au fond…et qu’elle trouvera mieux. Qu’elle A trouvé mieux, même, si ça se trouve.»
Il parlait d’une autre, mais le regard plongé dans celui de Victoria, il ne put s’empêcher de constater que ces mots, ils auraient pu les lui servir également s’ils s’étaient revus après leur rupture à distance… Les similitudes entre les deux situations foisonnaient.
Après un court moment de silence, il opta cependant pour ne pas lui souligner. ‘Apprendre à être heureux à nouveau, et composer avec son passé’, right ?
Il détourna le regard et se permit une gorgée de son Gin Tonic.
«Humm! Parle-moi de la Bolivie. C’était comment, là-bas ? Qu’Est-ce que tu faisais ? Mais surtout, de tous les pays du monde, comment t’es-tu retrouvée là ? Tu as lancé une fléchette sur la mappe monde ? T’as pas eu de chance – l’Australie est pas mal plus grande! »
Il avait souvent l’impression que ce vide et ce silence menaçait de l’écarteler à tout instant, comme s’il se retrouvait balancé dans l’espace sans habit d’astronaute. Comme si chaque atome de son être souhaitait se dissiper dans le néant.
Si ça se trouvait, elle comprenait peut-être même exactement ce à quoi il faisait référence. La solitude peut parfois devenir une bien cruelle maîtresse, et William avait choisi de la tenir à distance en se lançant corps et âme dans ses différents ‘projets’. Dans les années suivant sa rupture, cette réflexion l’avait habité durant de longues soirées, alors qu’il prenait conscience que la vie lui avait peut-être rendu un service, au fond, et que sans cette séparation, il n’aurait peut-être jamais trouvé la motivation d’aller au bout de ses ambitions. La peur de sombrer au fond du gouffre constituait une solide motivation.
« Yikes… Écoute, je suis prêt à faire face aux conséquences de mes actes. L’amende est de 286 USD, soit à peu près 20 litres de crème glacée Häagen-Dazs. J’espère que ce sera assez pour assouvir ta vengeance ? Au moins, maintenant, tu sais que tu dois surveiller où tu mets les pieds.»
Après ce court intermède flirtant avec l’absurdité, leur conversation revint dans le domaine du sérieux. Sans pression ni jugement. William ressentait simplement chez elle une réelle volonté de le comprendre, ni plus, ni moins. Le plus grand cadeau que l’on pouvait faire à un autre être humain.
Encore porté par les volutes d’une intimité partagée il y a bien des années, il se sentait en confiance et ne ressentait, pour une fois, pas le besoin de mentir. La réponse, cependant, demeurait difficile à articuler et débuta par un soupir.
«Je ne sais pas précisément pourquoi. Peut-être parce que, au fond, je ne lui souhaitais pas de devoir se contenter de quelque chose de rafistolé ? Et qu’est-ce que ça dit sur moi, d’avoir attendu d’avoir signé les papiers de divorce avant de me rendre sur Boston ? Comment pourrait-elle croire en la sincérité du geste ? Comment pourrait-elle espérer pouvoir continuer de construire quelque chose en sachant que je ne réagis qu’une fois l’ultimatum avéré ? J’ai l’impression que… ça n’aurait pas été de lui rendre service que d’essayer de reprendre contact. Qu’elle mérite mieux, au fond…et qu’elle trouvera mieux. Qu’elle A trouvé mieux, même, si ça se trouve.»
Il parlait d’une autre, mais le regard plongé dans celui de Victoria, il ne put s’empêcher de constater que ces mots, ils auraient pu les lui servir également s’ils s’étaient revus après leur rupture à distance… Les similitudes entre les deux situations foisonnaient.
Après un court moment de silence, il opta cependant pour ne pas lui souligner. ‘Apprendre à être heureux à nouveau, et composer avec son passé’, right ?
Il détourna le regard et se permit une gorgée de son Gin Tonic.
«Humm! Parle-moi de la Bolivie. C’était comment, là-bas ? Qu’Est-ce que tu faisais ? Mais surtout, de tous les pays du monde, comment t’es-tu retrouvée là ? Tu as lancé une fléchette sur la mappe monde ? T’as pas eu de chance – l’Australie est pas mal plus grande! »
(William Bennett)
Power is a cruel Master
No light, no light in your bright blue eyes. I never knew daylight could be so violent. A revelation in the light of day. You can't choose what stays and what fades away