Oscar- Hello, it's me

J'aurais jamais cru me trouver là un jour. Dans un parc avec des gosses, avec un enfant moi aussi sauf que c'est pas le mien. Sa mère, elle a décidé de nous quitter pour partir dans l'autre monde, ou dans le néant on sait pas. Je voudrais croire qu'il y a quelque chose après la mort mais la vérité c'est qu'on en sait rien. La seule chose que je sais, c'est qu'elle n'est plus là pour le regarder grandir, que son absence se répète chaque jour, que le vide dégueule, que chaque jour moi, Dwayne et surtout Jared on se prend le mur de son silence en pleine gueule. Ça fait mal putain. Mais on doit continuer. Le petit il semble s'habituer mieux que nous à ce merdier. C'est lui le plus fort de nous trois, si ça franchement ça craint pas ? Il arrive lui. A cueillir l'essence de vie, la joie, à faire comme si de rien. L'espace de quelques instants, il oublie. Il est juste un gamin comme les autres. Je suis un peu triste, et des fois j'ai même tellement envie de chialer, mais je le regarde et je peux pas décrocher ce sourire niais de mère fière sur mon visage. Sauf que je suis pas sa mère, juste sa marraine. « Attention Jared, accroche toi bien à la rampe. » Je veux pas qu'il se fasse mal, j'ai parfois la peur panique qu'il se blesse, ça noue mes tripes là, ça coupe le souffle. Mais je dois le laisser, juste l'encourager, parce que la peur ça se transmet et ça évite pas le danger. Machinalement, je regarde les autres gamins, je m'en fous mais bon, je zieute les parents, c'est chiant puis y'en a un comme moi où on se demande ce qu'il fout là. Il est pas mal, tiens ça va me passer le temps. Je le mate un peu avant de comprendre que je l'ai déjà vu. C'est le neurochir de l'hopital, il avait prêté main forte aux urgences quand y'avait eu le carambolage quelques semaines plus tôt. Non parce que les pompiers fréquentent pas les chir en temps normal mais des fois y'a des exceptions. Il doit pas se rappeler de moi de toute façon... Il me regarde avec insistance... Merde. Putain. J'ai les joues un peu en feu là, je me sens con, je dois faire quoi ? Je lève la main et agite mes doigts, en mode coucou c'est moi. Bon soit il me prend pour une dingue, soit il fait le lien, au pire je me serai juste tapé l'affiche. Et je reporte mon regard sur mon rouquin de filleul histoire de pas passer pour la meuf complètement weird du square.

@Ludo Spinelli | Journée de repos pour Oscar, journée qu'il consacrera entièrement à son fils. Ce dernier a décidé des activités, malgré son âge il est déjà très mature pour ses trois ans. Ils se sont levés vers 8H00, Oscar l'a emmené dans la pâtisserie du coin afin de lui prendre un petit déjeuner digne de ce nom, ils sont retournés à l'appartement et ont regardé Cars, de Disney Pixar. Puis ils ont fait un puzzle, un memory et sont allés manger au McDonald, le petit adorant le Happy Meal mais surtout le jouet à l'intérieur. C'est un rituel qu'il aime instaurer avec lui, en réalité c'est le même rituel qu'il avait avec Cayetana lorsqu'elle était encore de ce monde, lorsqu'ils étaient amoureux et lorsqu'ils croyaient que le monde leur appartenait. Maintenant il se retrouve seul, avec Ronald. C'est fou comme il ressemble à sa mère, il a cette impression quotidienne de plonger son regard dans les yeux de sa défunte femme lorsque son fils lui pose une question, et il sent ce pincement au coeur presque quotidien. Ron' désireux d'aller au parc, a réussi à convaincre son père d'y aller, malgré la journée fraiche d'automne ils sont quand même dehors. Bien entendu le petit a un bonnet, des gants et une écharpe pour accompagner son gros manteau, Oscar ne voulant qu'il tombe malade. Les mains dans les poches, droit comme un piquet il ne quitte pas son fils des yeux, qui s'amuse dans le sable et avec le petit toboggan. Oscar a la nette impression d'être observé, il cherche des yeux la source et voit au loin cette pompière de la nuit où il était aux urgences. Il déteste les urgences, mais besoin de renfort alors il a signé présent. La demoiselle lui fait un signe de la main, et il jurerait de loin qu'elle est gênée. Sûrement gênée d'avoir un enfant, lui au contraire ne l'est pas. Tout en gardant un oeil sur Ronald, il s'approche de la demoiselle et lui dit Tenez, comme on se croise. Oscar lui fait un petit sourire et ajoute C'est lequel le votre ?

Moment de solitude comme j'en connais tant d'autres. Mais je peux pas faire comme si je l'avais jamais vu alors que j'ai fait le lien, parce que si lui aussi, je passerai tout simplement pour une débile. Alors je tente un petit signe, après tout je risque pas grand chose, je me tape déjà la honte. Tu t'approches de moi et je comprends que tu te souviens toi aussi, je suis un peu soulagée. « Oui ! Comment allez-vous ? » J'imagine que le quotidien est bien chargé, d'autant plus si il faut jongler avec une vie de famille à côté. Je souris en observant Jared qui se donne à fond, imitant sans doute encore un jeu de pompier et allant éteindre un feu imaginaire. « Le petit roux là bas qui joue au pompier. » C'est ma bulle, ma petite parenthèse de joie, mon repère ici aussi. Et je réalise que je te laisse peut-être dans la méprise en expliquant pas davantage. « Ce n'est pas mon fils, je suis sa marraine. Mais je m'en occupe pas mal. » J'ose pas le déballer tout de suite le paragraphe de la meilleure amie partie rejoindre d'autres cieux, le fait de prêter main forte à son père. J'ai cette impression d'être une intruse et en même temps, je ne pouvais pas laisser Dwayne et le petit, c'était pour moi tout bonnement impossible. « Et le vôtre ? » Je tourne mon visage vers le tien, il y en a plusieurs peut-être mais je laisse l'ouverture possible. « Il a quel âge ? » Conversation de parents pour oublier nos tourments, pour oublier le malaise aussi que je côtoie au quotidien un neurochirurgien qui impose chez moi un certain respect.

@Ludo Spinelli | Oscar s'approche donc de l'observatrice, se rendant compte qu'il n'aurait pu l'interpeller autrement n'ayant pas connaissance de son prénom. Mais il remet ce visage, et ces yeux qui dégageaient énormément d'émotions. Hum.. froidement et vous ? C'est vrai qu'avec l'arrivée de l'automne le temps est devenu beaucoup plus frais et maussade, et Oscar ne peut nier le fait qu'il adore cette saison. Pas besoin de sourire quotidiennement mais de laisser son humeur voguer au gré du temps et des saisons. Secouant de la tête lorsqu'elle désigne le petit roux jouant au pompier, il aura pris ces gestes de sa mère, c'est une belle image que le petit renvoie. Il souhaite en faire la remarque à la pompière mais elle lui avoue ne pas être la mère, juste la marraine. Oh d'accord. C'est super de prendre soin de lui ainsi. Sûrement que cette histoire de marraine cache un secret bien gardé, le genre que l'on ne souhaite pas dévoiler du moins pas de suite et ce n'est certainement pas lui qui va poser les questions, il déteste être intrusif. C'est celui avec son bonnet Buzz l'Éclair qui s'amuse sur le cheval à bascule. qu'il dit en posant un regard attendrissant sur son fils qui lui-même ne peut s'empêcher de regarder son père. Il a trois ans, ça grandit vite. Se rendant compte que ça fait maintenant trois ans qu'elle aussi est décédée. Et votre filleul ?. qu'il dit en revenant à la réalité pour ensuite ajouter Quel est son prénom ? Phrases banales sans rentrer dans les détails, c'est parfois ces simples choses qui font du bien.

Je trouve toujours ça bizarre de côtoyer des « collègues » dans la vie réelle, du moins au départ. Et tu n'es pas le genre d'hommes que j'aurais pensé côtoyer à l'extérieur. Pour moi, on ne fait pas partie du même monde. Je t'imagine aller au Country Club et jouer au golf avant de faire un brunch avec ta femme , tes enfants et le chien pendant que moi, je me traîne en pilou devant une série netflix. Cette seule pensée m'arrache un sourire. Je pense trop putain. Me concentrant sur la conversation, j'ajoute. « C'est clair, je suis allée courir ce matin et ça réchauffe toujours bien. » J'apprécie même de me confronter aux températures basses, au calme particulier qui règne dans la ville à l'aube, dans ces prémices particuliers de l'hiver, aux lueurs à la fois, moroses et adoucies de l'automne. « Enorme. » que je dis en rigolant et en observant le petit gamin déchaîné dans son bonnet sur son destrier imaginaire. J'ai toujours admiré les gosses pour leur imagination et leur capacité à s'en foutre du regard de la planète. Moi aussi, je voudrais retrouver cette bulle parfois. « Il a trois ans lui aussi, je me rappelle encore de sa naissance comme si c'était hier. » Sourire mièvre que je trouvais pathétique avant, mais l'ayant vécu de l'intérieur, c'est différent maintenant, et encore c'est même pas le mien... Mais naturellement, j'avais été présente pour l'accouchement de Tanwen. « Il s'appelle Jared et vous ? » Je viens mordre doucement ma lèvre encore un peu gênée d'avoir ce type de conversation banale avec toi. « Et au fait, mon prénom c'est Ludovica mais par pitié faites comme tout le monde et appelez moi Ludo. » Parce que je veux pas qu'on se retrouve à se croiser sans savoir se nommer, ce genre de trucs c'est trop la gêne après.

@Ludo Spinelli | Oscar ne pensait pas voir la jeune femme ici, il ne pensait pas la revoir si ce n'est qu'aux urgences même s'il y est que très rarement. Mais leurs chemins se sont de nouveau croisés, sans qu'il sache vraiment le pourquoi du comment. Alors il prend le temps de discuter, appréciant tout de même constater qu'il n'est pas le seul parent de son entourage. Je veux bien vous croire, j'aurais dû faire la même chose. Mais Ronald lui a pris tout son temps et il voulait se consacrer pleinement à son fils alors il n'a pas pris la peine de se charger de lui-même. Désignant son fils il se met à sourire en le regardant s'amuser comme un fou, se disant pour lui-même qu'il doit se prendre pour Woody avec Jessy et Buzz à ses côtés, sans oublier Monsieur Patate et Rex.. À force de regarder Toy Story il connait par coeur les personnages et autre. Vous étiez là aussi ? qu'il demande alors, surpris car il pensait avoir compris qu'elle n'était que la marraine. Personnellement je ne m'en souviens pas, je me suis évanoui. Et pourtant c'est un neurochirurgien, mais il faut croire que lorsqu'on est nous-même touchés en plein coeur les émotions changent. Hum Jared, d'accord.. Le miens s'appelle Ronald, mais tout le monde l'appelle Ron'. En réalité ce tout le monde c'est Cayetana elle l'appelait même Ronron, en référence à Lavander dans Harry Potter, d'où le prénom de leur fils d'ailleurs. Tout est tiré de la série créée par JK Rowling. Eh bien enchanté Ludo. Je m'appelle Oscar. Maintenant que les prénoms sont énoncés, est-il temps de passer au tutoiement ?

Observant les deux gamins jouer, je souris à tes dires. « C'est pas évident de tout concilier et de trouver du temps pour soi, j'imagine encore plus avec votre métier. » Moi je n'étais que pompier ça prenait déjà pas mal de mon temps, alors neurochirurgien, je n'ose même pas imaginer. « Oui, j'étais dans la salle d'attente mais je m'en souviens. » Les heures à attendre, à me soucier pour elle et être heureuse à la fois. Je pourrais jamais oublier le bonheur de Tanwen lors ce jour là. Ni celui de Dwayne d'ailleurs. « Bah bravo, ça la fout mal. » que je dis en plaisantant avant de me mettre à rire. «Mais c'est ce qu'on dit n'est-ce pas ? Ce sont les cordonniers les plus mal chaussés ? » Et qu'un médecin s'évanouisse à l'accouchement de sa femme, ce n'est pas si surprenant. Lorsque nos proches sont concernés, c'est complètement différent du reste. « Comme dans Harry potter ! » dis-je en te regardant, parce que comme beaucoup de personnes de mon âge, je suis une inconditionnelle de la saga. « De même Oscar ! » J'essaie de dealer avec le fait de cotoyer un médecin sur le côté plus personnel mais de connaître ton prénom, ça m'aide à oublier le statut. « Tu habites le quartier ? » J'ai naturellement switché sur le tutoiement, parce que je le préfère et qu'avec nos prénoms, ça me semble plus naturel. Y'a pas beaucoup d'activités que je puisse faire avec Jared et d'autres parents, alors sait-on jamais, ce serait peut-être une façon de faire connaissance.

@Ludo Spinelli | Deux étrangers qui deviennent finalement "collègues" et ensuite connaissances, Oscar aime ce genre de rencontres : simples et efficaces. À qui le dites-vous.. heureusement que les baby-sitter sont là. Je dois dire elles se plient en quatre pour lui. Surtout pour moi et mes exigences. En effet, il peut prévenir à la dernière minute qu'il ne rentrera pas, ou exiger une baby-sitter pour l'heure qui suit et fort heureusement pour lui, personne ne lui a fait faux bon. C'est important les souvenirs. qu'il dit alors, se souvenant de Cayetana, la revoyant cheveux au vent, heureuse et amoureuse.. Mais cette image est dans sa tête, sa mémoire et il sait qu'il ne pourra pas la combiner avec le sens du toucher. C'est ce que l'on dit oui ! dit-il avec un petit rire nerveux, se souvenant de la mère de son fils qui après l'accouchement l'avait insulté de "petite nature" mais à l'époque il n'était pas neurochirurgien, donc il a une bonne excuse. Ouais c'est exactement ça. Cayetana était fan, et hors de question de l'appeler Harry. Harry Potter véritable héros de l'histoire mais bien trop surcôté pour le médecin. Prénoms échangés et à croire qu'elle lit dans ses pensées, elle passe directement au tutoiement il commence à l'apprécier cette Ludo, visiblement elle fonctionne comme lui et c'est ça qu'il prône chez autrui. Oui, toi aussi ? Car si tel est le cas ils seront amenés à souvent se croiser.

Nos métiers sont contraignants, exigent de nous une réponse rapide et une certaine organisation, d'autant plus lorsqu'on a des enfants. « Sa maman aussi a un métier prenant ? » Sourire qui vient se camper sur mes lèvres. J'ignore que je commets une bourde à cet instant précis, parce que nous ne sommes malheureusement pas de cet âge qui connaissent habituellement ce genre de choses. « Son papa est pompier aussi. Alors c'est tout un truc pour nous organiser. » Et tu remarqueras que j'évite aussi le sujet qui fâche. Disons que ça plombe un peu l'ambiance quand on vient de se rencontrer, ce regard de pitié sur la tête des gens, de ce malheur qu'ils cherchent à tout prix à éviter. La peine les assaille et en plus, ils ne comprennent pas vraiment pourquoi je viens m'accrocher, tout en me félicitant du sacrifice. Mais je ne le fais pas par sacrifice, je le fais parce que c'est aussi un moyen de me rattacher à elle. De l'honorer. Souriant tranquillement à l'évocation de Harry potter et de la firme. « Oui Harry c'est un peu trop cliché et Ron est bien plus marrant. T'aimes aussi la saga ? Mon perso préféré c'est Dumbledore. » Personnage généreux et bienveillant au prime abord qui cachait en réalité des facettes bien plus complexes et sombres. « Oui à quelques rues d'ici ! » Je montre du doigt la localisation de l'appart bien qu'on ne voit rien du tout. « Je cherche un autre logement histoire d'être indépendante parce qu'on s'est installés ensemble en arrivant sur Boston histoire que ce soit moins galère avec Jared, mais tu comprendras que je veuille rester dans le quartier du coup ». Histoire de pouvoir continuer à être présente pour lui. « Et toi t'es sur boston depuis longtemps ? »

@Ludo Spinelli | Sûrement la question de trop, les mâchoires du blondinet se crispent et il prend une inspiration pour ne pas vriller espérant qu'elle ne voit pas ce moment de faiblesse. Sa maman est décédée. Mais oui elle aurait eu un métier prenant. En effet, ils avaient tous deux des métiers prenants, des métiers où tu n'as pas le temps de te poser si ce n'est que pour bosser un peu plus. Elle ne pouvait pas savoir mais la simple pensée de Cayetana le rend un peu moins agréable, il a conscience qu'il ne se remettra jamais complémentèrent du décès de la femme de sa vie. Je veux bien le croire ! qu'il dit d'un ton détaché, enfonçant les mains dans les poches et mettant un coup de pied dans un caillou invisible, comme si ce simple geste allait dissiper le visage de la défunte mère de son fils de son esprit. Il remarque cependant qu'elle ne parle pas de la mère de Jared, il ne va pas chercher à comprendre parfois il y a certaines blessures qu'il ne faut pas ouvrir sauf si nous avons été invités à les panser. Aimer c'est un grand mot, mais disons que j'apprécie l'histoire de ce sorcier à lunettes. Dumbledore est hyper intriguant en plus d'être intelligent. Mais je pense que mon personnage préféré c'est Rogue. Pour son courage face à la vie, à l'amour et d'avoir refoulé ses propres sentiments pour le bonheur de la bien aimée. Compliqué de trouver un logement ici, j'espère que tu trouveras... Je comprends que tu veuilles rester, et maintenant que j'y pense, jcrois qu'un logement va se libérer dans ma résidence. J'ai un loft là-bas. Un loft qu'il a acheté et aménagé parfaitement, peut-être qu'ils pourraient devenir voisins, qui sait. Oh, je ne comptes plus mes années ici. Ça doit faire dix ans que je suis sur Boston. J'ai étudié à Harvard et maintenant c'est moi qui donne les cours. À croire que lorsqu'on est attaché à une ville on ne veut plus la quitter.