Healing (Cae x Soan)

T'as peut-être changé de nom, changé de vie, changé d'alliés, tu peux pas tourner le dos à ces gars qui ont été là pendant tant de temps. Tu peux pas tourner le dos à cette famille que tu t'es créée. T'as juste d'autres clés, d'autres fils tissés dans cette toile. « On va là où tu pourras te libérer de toute ta rage. Dans mon empire secret au coeur d'un lieu connu. » La cage. À lui de voir si c'est contre toi, ou contre un type lambda qui a payé pour être là, ou contre cette nana qui paie pas de mine mais qui démonte des mecs deux fois plus grands et bâtis qu'elle.

Ma rage, ma colère, ma haine et ma tristesse. Mélange aux goûts de cocktail Molotov, prêt à exploser à chaque mouvements trop brusques. Alors ouais, quand on rentre dans ce lieu, j'comprends pas tout, je regarde avec des yeux interrogateurs. Puis c'est quand tu me guides jusqu'au sous-sol et que je découvre les paris, les billets et le sang sur le sol que je comprends. J'me mettrais bien à sourire si seulement j'y arrivais ...

L'antre que tu diriges comme lieu de défouloir. Ouvrir la porte de métal pour l'inviter à y pénétrer. « Toi contre moi et j'te fais parler. » Tu retires ton t-shirt et entre à ton tour dans l'arène. « Tous les coups sont permis, alors lâche toi. » Bras en position de garde devant le visage.

Y a de la rage, un doux mélange aux allures de désastre dans le corps, cette prison de chair. Il manquait plus que tu me foutes en cage avec mes points comme arme. J'délaisse mon t-shirt pour finir par devenir ton reflet, poings en avant, devant le visage, les coudes un peu rentré et les pieds qui sautillent. Puis y a le bruit, les hurlement, les mains qui frappent le métal qui nous entoure et mon corps ne m'appartient plus, il devient un objet, une marchandise, un cheval sur lequel on pari. Alors les phalanges s'écrasent, traversent tes parades pour s'échouer sur tes flancs. "Depuis quand t'es là, comment tu connais cet endroit et pourquoi tu m'as pas contacté plus tôt. T'étais où bordel ???"

Il a de la rage dans toute l'âme le gosse. Et la foule qui observe lui donne la motivation nécessaire pour tout relâcher. Coups qui pleuvent et s'échouent dans tes flancs. Coups rendus avec férocité pour transpercer la défense. « J'suis revenu fin août. J'suis le copropriétaire de cet endroit, voilà pourquoi j'le connais. J'ai contacté personne quand j'suis revenu, Cae ! J'étais partout et nul part à la fois. » Ne pas tout dire, ne pas tout avouer. Trop de monde pour ça.

Comment avoir plus mal qu'en ce moment ? C'est pas la douleur physique des coups qui est le plus douloureux, nan, c'est la douleur mentale, celle qu'on t'inflige pendant des années, des mois, des semaines ou juste des heures. C'était pas fini depuis longtemps mais qu'est-ce que ça faisait mal Drix. Et le pire dans tout ça ? C'est que j'avais besoin de toi. Mais t'étais pas là. T'étais pas là quand j'ai posé pour la première fois de ma vie une telle question, t'étais pas là quand j'en avais besoin. Et je sais même pas depuis combien de temps j'aurais pu te dire tout ça, me confier. T'étais plus qu'un frère Hendrix. Alors y a les coups qui pleuvent sans même trop écouter tes arguments. J'suis persuadé que tu as eu le temps de réfléchir. Mais au fond, j'ai mal et je sais que tu le vois. Puis y a un moment où tout explose, où je te pousse jusqu'à ce que tu tombes à terre. "2 MOIS ?? 2 MOIS QUE T'ES LA ?? Et t'as pas été foutu d'envoyer un message ? Mais putain Drix, je suis qui pour toi ??" Plus rien visiblement...