Healing (Cae x Soan)

T'as prévenu Jewell que ce soir, t'avais une obligation personnelle et que tu seras pas au People's Republik. Il a pas cherché plus loin et t'a laissé tranquille. Pour une fois que ce gamin fait pas sa tête de nœud, ça vaut le coup de le souligner. Peu importe l'issue de sa discussion avec sa meuf infidèle, Caesar devait passer chez toi. Trop de choses à dire sur les derniers mois, sur les changements opérés dans ta vie et sur toi. Tout juste vêtu d'un pantalon de survêtement après ta séance de sport, l'australien débarque. Tu le vois sur la vidéosurveillance. Tu vas lui ouvrir sans prendre la peine de mettre un t-shirt. « Toi, t'as passé un sale moment. » Tu le fais entrer et lui montre le canapé. Tu vas chercher deux verres dans la cuisine et quand tu reviens dans le salon, tu éclaires les étagères remplies d'alcool. « Tu veux boire quoi ? »

J'ai trop de choses à te dire, les bons moments, les moins bons, ceux où j'ai pleuré et ceux où j'ai ris. Ceux où je me suis demandé comment t'allais avant de me souvenir de ce moment où tu m'as demandé de t'oublier. Alors je t'ai écouté. J'ai progressivement débarrassé mon esprit de ton visage, de ta voix, jusqu'à ton nom, jusqu'à ... ton message. Le poing qui se serre quand je te vois, mâchoire qui se crispe quand je te suis et quand tu me poses cette question, y a coeur qui virevolte. Les phalanges s'écrasent sur ta pommette, te la fendant sous l'impact. "Ca, c'est pour m'avoir rien dit sur ton retour." Les bras te rattrapent, t'accrochent pour t'enlacer. "Ca, c'est parce que j'en ai besoin ..." | @Soan N. Kaine

Putain, il est sérieux là ? Tu savais qu'il allait avoir la rage après toi, mais pas qu'il allait te décrocher une droite comme ça. T'aurais presque envie de répliquer, mais il t'enlace. Alors tu lui rends cette étreinte. « Au départ j'ai prévenu personne. J'comptais pas prévenir Tom non plus mais j'suis tombé sur lui par hasard. Mais j'ai revu personne d'autre de.. mon ancienne vie. Mais j'suis là maintenant, p'tit gars. Raconte moi.. » Même s'il doit chialer sur ton épaule, même s'il doit te cogner encore pour évacuer sa rage. T'es là, tu le lâcheras pas une fois encore.

Si je levais les yeux, je le verrais le sang qui dégouline de ta joue pour s'écraser sur mon t-shirt. Mais je suis bien là, la tête enfouie dans ton cou. "Sert moi un whisky d'abord." Et un bon mais je sais que t'as un bon quelque part dans l'étagère. Alors je me décolle, je te laisse de la place, de l'espace. Je me retire jusqu'à la fenêtre où j'observe les passants. "J'crois que j'ai vraiment aimé quelqu'un Drix ..."

Tu t'en fous du sang qui coule de la plaie qu'il a ouverte sur ta joue, y a bien pire. Et au pire, tu lui offriras un nouveau t-shirt, s'il n'y a que ça. Ta main dans sa crinière pour l'apaiser doucement. « J'te sers ça. Fais comme chez toi. » Tu le lâches lentement et tu sors ton meilleur whisky Irlandais. Deux verres remplis du liquide ambré, tu t'approches de lui. « Cette fameuse Sofia que personne ne doit toucher ? »

"Ouais ..." Ouais, la brune aux yeux de charbon qui serait prêt à transpercer n'importe quel coeur, même les plus durs. J'pensais pas m'accrocher, j'pensais jamais le faire. Puis ça m'est tombé dessus, comme un putain de volcan qui entre en éruption. J'bouillonnais de l'intérieur à chaque fois qu'elle s'approchait de moi et quand mes lèvres ont rencontré les siennes, y a eu ce déclic. Celui qu'on ne se dit qu'une fois dans une vie, je crois, je ne suis pas bien sûr. J'la voulais et je l'ai eu. C'était pas un objet, pas un trophée ni un trésor. C'était elle. La seule qui a fait battre la pierre dans la poitrine. "La Sofia que personne ne doit toucher." C'est fini. Entre les doigts, le verre que tu me tends, verre qui arrive que trop vite à ma bouche, doux poison qui glisse sur la langue pour couler dans ma gorge, verre rapidement vide. Je suis venu là pour boire et parce que tu m'avais promis cette adresse pour me défouler.

hj: oops, c'est long

Tu le vois qu'il va mal. Tu le sens que cette fille, elle l'a brisé. Tu sais pas comment, tu sais pas pourquoi, mais t'as le résultat sous les yeux. Ton pote va mal, et tu sais que seul le temps saura panser ses plaies sentimentales. Les maux ne guérissent pas avec des mots, aussi sensés puissent-ils être. « Tu veux parler de ce qu'il s'est passé ou c'est trop douloureux ? » T'es peiné de le voir comme ça. Il te manque le p'tit gars toujours joyeux, et tu sais que t'es pas prêt de le revoir comme avant, ou bien seulement quand l'alcool ne fera qu'un avec son sang dans ses veines. Verre porté à tes lèvres, tu bois plus lentement que lui. T'as pas les mêmes ressentis, en même temps. On t'a appris à ne plus vraiment en avoir, en même temps.

Les poings se serrent, un peu trop fort. Le regard s'assombri mais les billes brillent de plus en plus entre les iris noirs charbons. Le verre se brise quand il tombe sur le sol et l'écho des morceaux s'écrasant sur le parquet me fait tourner la tête en ta direction. Y a de la colère, beaucoup et aussi de la tristesse et du dégoût. "Elle m'a trompé." La voix s'étrangle dans la gorge. Et y a ce nom qui reviens dans ma tête encore. Aidan... Alekseï... J'ai envie de tout exploser, de frapper dans le mur, écraser les phalanges sur la peinture.

Bris de verre qui jonchent le sol aux pieds de ton pote. Révélation qui brise le silence et eveille le chaos de son être. Mâchoires qui se serrent, et ta main se pose sur son épaule. « Désolé pour toi, mon frère. » Les iris glissent jusqu'à ses poings serrés. Tu attrapes un t-shirt qui trainait là et la bouteille de whisky. « Viens avec moi. » Il a besoin de décharger sa haine, et tu sais exactement où et comment le faire.

J'aurais pu mentir, mentir pour la première fois de ma vie. Nan, moi, je suis pas un menteur. Au pire, j'omets de dire toute la vérité, mais mentir ? Non. Impossible. Alors quand tu me regardes, tu vois la vraie haine, le vrai rejet, la vraie douleur, celle qui tord le bide et qui donne envie de hurler. Ta main sur l'épaule a un truc de rassurant, pas d'apaisant mais de rassurant, comme un vieux réflexe qui calme les angoisses du monde. T'étais le grand frère... L'es-tu toujours ? Puis tu te déplaces dans l'appartement, attrape une veste, la bouteille entamée et tu me quémande de te suivre, chose que je fais. Prenons l'air, s'il le faut. "On va où au juste ?" Parce que je te suis avec une confiance presque aveugle.