Simply a good time | ft Edie

@Edie Reuben | Tout est prêt pour notre dîner de ce soir, et c’est donc dans le salon que nous installons, Louise avec une console, et Edie et moi avec des livres et des brochures sur l’Argentine. Disposé sur la table basse avec des verres ainsi que des bouteilles d’eau et de jus de fruit, je commence déjà à feuilleter le premier que sort Edie alors que je ne suis même pas encore installé. Je frôle la couverture des doigts, observant la photo d’une vue panoramique de Buenos Aires. Ca me fait tellement bizarre. De voir une photo de la ville, de repenser à mon enfance là-bas, de me dire que j’allais à nouveau y remettre les pieds. J’étais à la fois si impatient et si inquiet. Et si… Et si ça ne me plaisait pas ? Et si j’étais déçu, si je ne me sentais pas à ma place ? Et si j’avais beaucoup trop idéalisé les choses. Je commence à stresser, mais heureusement pour moi, la voix d’Edie me sort de mes pensées. « Pardon ? Oh euh… Je m’étais dis qu’on pourrait peut-être y aller pendant le spring break ? » Les vacances d’hiver arrivaient beaucoup trop vite, et puis, ça serait surement beaucoup trop complexe d’un point de vue de l’organisation à cette période. Entre Noël et le nouvel an, on voudrait certainement profiter de nos familles, elle et moi, et on serait bien trop occupés pour songer à partir en vacances. Mais avec ses études, la jeune femme ne pouvait pas non plus s’absenter quand bon lui plairait. « Ou cet été ? Selon ce qui est le plus simple pour toi. Je peux poser des vacances un peu quand je veux, donc tu me dis ce qui t’arrange. » Avec ses cours et sa vie de famille, il était plus simple que ce soit moi qui fasse preuve de souplesse. Je m’assois à côté d’elle, ouvre le livre. Je parcours les lieux touristiques, léger sourire sur les lèvres. « Oui, j’ai hâte ! Mais je stresse un peu. Je n’y suis jamais retourné après mon adoption. J’ai peur… De ne pas être à ma place là-bas. D’être déçu. Enfin, c’est bête, parce qu’en plus, je serais avec toi, alors je sais que le séjour se passera merveilleusement bien. » Sourire qui se dessine, j’attrape de petits post-it afin de marquer les endroits qui nous intéressent dans le livre. « Ca va nous faire paraître très touristes, mais j’aimerais surtout revoir Buenos Aires si tu es d’accord. » Après tout, c’était là que j’avais tout de même passé une partie de mon enfance, et j’aimerais revoir la ville avec mon regard d’adulte.

Confortablement installés dans le salon, tu exposes l'ensemble des brochures et bouquins que tu avais pu dénicher à moindre coups un peu partout dans les librairies que tu fréquentais depuis ton arrivé à Boston. Tandis que que ta poupée sourit avec malice tout en observant l'écran de sa console, tu esquisses un sourire en la regardant avant de reporter ton attention sur le visage de ton meilleur ami. L'expression faciale de ce dernier te laisse quelque peu songeuse. Il semble se poser tout un tas de question qui semblent le troubler au possible. Tu lui poses une question pour le tirer de sa réflexion personnelle bien qu'un peu anxieuse te semble-t-il. Tu le considères d'un sourire tendre, bienveillant tout en hochant la tête. « C'est une excellente idée, surtout que ça pourrait carrément le faire par rapport à la semaine où j'aurais Louise. ». Il faut dire que son paternel sera certainement de la partie pour participer aux événements du spring break. Sans aucun doute. «  Ne t'en fais pas pour moi, je saurais m'adapter, j'ai l'impression que c'est ce que je fais de mieux depuis la naissance de ma fille. ». Lui dis-tu tout doucement avant de soupirer et de poursuivre d'une tonalité plus solaire encore. « Je pense que c'est un choix de date judicieux et puis financièrement on serait bien tombé non ? ». C'est vrai que la période était finement bien pensé. « Gaël, ne te pose pas trop de question. Je suis certaine que tout se passera bien. ». Tu viens doucement serrer sa main comme pour lui transmettre du courage et du soutien. Le sourire revient une fois de plus étirer tes lippes lorsque tu entends sa tirade. « Je comprends mais je crois que cela fait partie de toi, et que ce besoin de retourner dans ton pays natale est une raison valable. Et tu as raison, on fera en sorte que tout se passe le mieux possible, et tu pourras compter sur moi et Lou. ». à l'entente de son prénom, ta gamine expose son plus beau et grand sourire mutin. « Carrément d'accord ! ». Ton regard se pose que le livre que ton meilleur ami à en main et tu  vois déjà les plus célèbres monuments. « Et tu voudrais d'abord visiter le centre ou plus les périphéries ? ».
@Gael J. Dinkley

@Edie Reuben | C’est comme si c’était mon avenir qui se jouait, alors que justement, tout cela concernait mon passé. Certes, ça restait pour moi important, mais Edie avait sûrement raison. Ce n’était pas la peine de m’infliger autant de pression. Surtout que je ne serais pas seul. Je serais avec deux personnes qui comptent énormément à mes yeux, et même si je n’obtenais pas vraiment les réponses que j’attendais, il n’y avait aucune raison que les vacances se passent mal. Ca serait toujours l’occasion de passer un beau séjour hors de Boston pendant quelques jours, et de permettre à Edie de souffler et d’elle aussi en profiter. Pas de spring break comme pour beaucoup d’étudiants de la ville, mais des vacances quand même, et une nounou par extension pour la libérer un peu de son rôle de maman au quotidien. En tout cas, la proposition semble lui convenir, aussi bien pour des raisons d’organisation que financières. On avait sûrement tous les avantages à partir à cette période. « Si ça te convient, je ferais en sorte de poser mes vacances pour ces dates alors ! » Un sourire se dessine sur mes lèvres. On était encore loin d’avoir encore tout bouclé, mais le projet se concrétisait un peu plus et même si ça ne suffisait pas à faire disparaître toutes mes angoisses, cela permettait à mon excitation de reprendre le dessus. « J’ai aussi regardé les températures, il devrait faire plutôt bon. Et sec. Pas de trop grosses chaleurs, donc ça devrait être supportable, et normalement, pas de pluie à chaque fois qu’on mettra le nez dehors. Ca sera quand même plus agréable pour sortir. »> Des conditions météorologiques agréables et supportables pour tous, même les plus jeunes, ça comptait aussi.

La main de la jeune femme sur la mienne, je prends une grande inspiration avant de hocher la tête. Elle avait raison, et je devais relativiser. Tout irait bien après tout. Il n’y avait aucune raison qu’il en soit autrement. « J’en doute pas. De toute façon, avec vous deux, les choses ne peuvent que bien se passer. Je ne sais même pas pourquoi je me mets tant de pression. Il ne va rien m’arriver en plus. On dirait que je me prépare à rencontrer le président du pays. » Je ris doucement alors que je repousse mes cheveux en arrière. C’est vrai, après tout, j’étais juste un gamin qui venait revoir la ville qui l’avait vu naitre, plus de vingt ans après. « Plutôt le centre ? Et je me disais qu’on pouvait aussi prévoir une journée plage pour se reposer pendant le séjour. Ca nous fera surement du bien après trois ou quatre jours là-bas. Va falloir songer aux maillots de bain dans les valises. » Je ris doucement. Ça aussi ça allait être sympa à penser le moment venu.

Programmé des vacances avec le jeune Dinkley a le don de te rappeler un tas de bon souvenirs. Ceux que vous partagiez depuis de nombreuses années alors que vous êtes toujours aussi proches. Votre amitié s'est épanouie, s'est renforcé également. En tout cas, cela te donne la bonne énergie, la dynamique de te changer les idées surtout qu'en ce moment tu en as grave besoin. C'est une démarche importante pour Gaël et tu tenais à le soutenir autant que tu le pouvais. « Pas de problème, on fait comme ça ! Et moi je m'occupe de faire de même et de m'arranger avec son père. ». Dis-tu tout en désignant ta petite puce d'un signe de tête tout en la considérant d'un sourire tendre et protecteur à la fois. En ce moment, tu évitais Elias le plus possible, prétextant que tu étais occupé – chose qui était véridique d'ailleurs –, ou alors tu passais par l'intermédiaire de ta petite sœur. Jill te rendait un fier service et ce sans te demandait de quoi il en résultait. Ton comparse de toujours t'informe alors sur le climat auquel vous allez être exposé à cette période de l'année et ça te paraît parfait. Au moins vous pourriez profiter du soleil sans pour autant en subir les effets indésirables ! « Cela c'est un point non négligeable n'empêche ! ». Déclares-tu tout en souriant avant de reporter ton attention sur le bouquin qui repose sur tes genoux. Doucement, tu sens l’inquiétude qui taraude l'esprit de ton meilleur ami et tu tentes de le soulager de cette anxiété. « C'est normal, c'est le berceau de ton enfance, de ton point de départ dans la vie et je crois … je crois que même si tu es adulte, une partie de toi se cherche encore ? Tu ne peux pas t'en vouloir, tu dois juste voir cette opportunité comme une expérience à vivre et on essaiera ensemble de faire les choses bien si ce n'est au mieux pour que tu en sorte heureux et grandi. ». Tes paroles sont emplit de douceur et de conviction car Gael mérité bien plus encore. « Mais maman, tonton est déjà bien plus grand que toi et moi non ? Alors pourquoi il doit encore grandir ? ». La petite voix enfantine et curieuse de Louise t'arrache tout naturellement un rire amusé et insouciant. Un sentiment de légèreté plus que bienvenue pour adoucir ton esprit un brin tourmenté par des vagues contre lesquelles tu ne peux pas grand chose.  Tu échanges un regard amusé avec ton meilleur ami avant d'expliquer le sens de tes mots à ta fille. Rapidement, vous discutez du planning des visites et lorsque Gael mentionne la plage, l'attention de Louise est complètement attirer. « Trop génial, on va aller à la plage ! ». encore une fois tu souris de plus belle.
@Gael J. Dinkley

@Edie Reuben | Je hoche la tête et gratifie Edie d’un doux sourire. Je ne m’inquiète pas trop de l’organisation du séjour avec elle. De nous deux, elle était celle qui gérait le mieux son temps et son énergie. Et je ne doutais pas qu’elle réussirait, une nouvelle fois, à s'organiser comme une cheffe de son côté. Elle était pleine de ressources, comme si chaque problème possédait une solution qu’elle apercevait clairement quand d’autres nageaient dans le brouillard. Pourtant, j’avais bien conscience que sa situation n’était en rien plus facile que la mienne. Les études, le travail, et la garde partagée de Louise rendait son quotidien bien rempli, on ne pouvait pas en douter. Heureusement, elle avait la chance de pouvoir compter sur sa famille pour la soutenir, mais aussi sur l’entente cordiale qui persistait entre elle et le père de Louise pour que les choses se fassent le plus souvent sans esclandre. Le temps est bien passé depuis la naissance de la petite fille, et même si certains moments ont été difficiles à traverser pour mon amie, je sais qu’elle avait toujours mis un point d’honneur pour faire en sorte que Louise puisse grandir autant avec son père que sa mère. Elle était comme ça Edie, à penser souvent aux autres, parfois au détriment d’elle-même. Mais ces vacances, je veux qu’elles soient pour elle autant que pour moi, que nous en profitions vraiment tous les trois. Mais comme souvent, je me questionne moi aussi sur de nombreuses choses, ajoutant à cette préparation un stress surement inutile et ridicule, que ma meilleure amie tente de dissiper avec sa douceur et sa bienveillance. «  Tu as raison. Je sais que je n’aurais jamais toutes les réponses de mon passé, et je ne les cherche pas… » Car j’étais reconnaissant de l’enfance que j’avais eu. Reconnaissant d’avoir eu une famille, des parents, des frères et soeurs que j’aimais, et qui avaient pris soin de moi. « … Je veux découvrir une partie de mes origines et apprendre à vivre avec. » Faire le lien entre les différentes parties de moi, et apprendre à toutes les accepter et les chérir. « Avec vous deux je n’en doute pas » Je dépose mes lèvres sur la joue de mon amie avant de rire avec elle à la question de sa fille. L’innocence de Louise est d’une douceur sans égale, et même si je me plais à la taquiner comme quoi c’est pour être encore plus grand, je viens rapidement approuver Edie lorsqu’elle lui explique le sens de ses mots.


On reprend le programme des visites, réfléchissons à ce que nous pourrons faire, en prenant en compte la saison. La période du spring break semble s’annoncer comme la période idéale pour notre voyage. Pas de cours pour Edie, et des conditions météorologiques en Argentine qui devraient nous permettre d’avoir ni trop chaud, ni trop froid. Un peu comme le printemps ou l’automne. Et je me dis que les températures seraient alors plus agréables pour tous, et moins difficiles à supporter également pour la petite Louise. Je n’oubliais pas qu’elle restait une enfant, et que nos visites devaient aussi s’adapter à elle. C’est pour cette raison que je pense à la plage, à une journée simple et sans pression, simplement pour décompresser. En tout cas, Louise semble valider. « Il semblerait que ta petite fille soit pour. » Ca faisait déjà une activité de toute trouvée. « Après, je me dis qu’on peut simplement choisir certains quartier et s’y promener sans vraiment faire de circuit pour voir ce qui nous fait envie sur le moment ? Les quartiers de Palermo et de La Boca ont l’air plutôt sympa. » Je reprends le livre, pointe sur la carte de la ville les différents quartiers mentionnés. C’est un long échange sur le sujet qui nous prends jusqu’au dîner, et même une partie de celui-ci, sans pour autant exclure Louise de la discussion, écoutant ses envies et ses questions, tout en laissant se régaler et attendre impatiemment le dessert.

HRP: