Rencontre hasardeuse
@Markus De Glücksbourg Il y a quelque chose en toi qui me plait bien, je ne sais pas trop quoi, mais ça me fait déjà raviver la flamme qui était éteinte depuis longtemps. Ton regard et ta façon de te comporter avec moi devrait faire l'effet inverse, étais-je devenue sado? Peut-être bien, va savoir... Mais je sens qu'au fond de toi, je te plais, mais tu ne veux pas le montrer, ose me dire le contraire. Ah, si tu oses dire le contraire, un rire s'échappe de mes lèvres. Douce mélodie qui t'agaces au plus haut point quand la situation est plutôt tendue entre nous. Oh t'en fais pas, ça ne le restera pas bien longtemps.
Je suis réaliste, c'est tout... Je sais que ça te ferait plaisir si je te dirais que je suis accro, t'en meurs d'envie... C'est une rencontre plutôt intéressante. Je pourrais très bien utiliser des techniques d'auto défense et fuir, mais non je reste bel et bien face à toi. Je te décris une partie de mon histoire, celle du décès de mon bien aimé. Tu peux entendre à ma voix à quel point ça m'a détruite, à quel point depuis cette tragédie je suis brisée. C'est le néant dans mon coeur comme dans mon âme. Il était tout ce que j'avais de plus cher au monde et on allait fonder notre famille. D'ailleurs j'étais enceinte de lui à ce moment là et depuis cette annonce, j'ai senti une partie de moi s'en aller. Quitter mon corps brusquement. Comme si j'avais plus rien à vivre de plus fort. A la place de déprimer, j'avais fait mon deuil en me vengeant et en faisant voir mon côté obscur. Il est sorti à ce moment là alors qu'auparavant j'étais tellement joviale, c'était avant... Et j'ignore même pour quelle raison exacte je te précise tout cela, je parle à coeur ouvert comme si je te devais ces détails aussi atroces qu'ils l'étaient. Lorsque j'évoque ma fille tu me fais comprendre qu'elle pourrait être un atout pour avoir ce que tu voudrais et je ne veux pas qu'on l'utilise et lui fasse de mal. L'instinct maternelle qui parle, mon palpitant qui s'accélère et je sors mon arme que je pointe sur toi, moment d'adrénaline. Moment de crainte de perdre ma fille et j'avais aucune intention de tirer vraiment. Je perds totalement pieds alors que tu viens baisser l'arme doucement, je suis proie à des incertitudes. J'ignore ce qu'il se passe dans ma tête, je suis hésitante et à la fois j'ai envie de croire que tu lui feras pas de mal. Pourquoi? J'en sais rien. Diable, que faire? Non t'es pas un monstre, je sais que j'en suis un parce que je fais des mauvaises choses pour les mauvaises raisons et c'est parce que j'agis trop dans l'instinct, dans la méfiance. Dans la force et le pouvoir. L'un dans l'autre j'avais tord de penser comme ça. De vouloir tout mener du bout des doigts. Mon arme rangé, ton corps collé au mien, je peux sentir ton souffle s'écraser sur ma peau. Mes iris plantés dans les tiens, je cherche l'honnêteté dans ton discours et j'ai de l'espoir. Je reste silencieuse, t'observant. T'essayes de m'amadouer ou alors tu le penses vraiment ce que tu dis? T'es bien trop convaincant et je suis chamboulée.
T'as enfin remarqué à quel point je suis intelligente. Evidemment, il fallait bien que je réplique. Que je me lance des fleurs, comme toujours et en même temps tu le voulais bien quelque part. T'as vite compris mon indice.
Ti ho già detto troppo. Il te plait mon accent Italien? J'y ai travaillé laborieusement.
Te détruire sûrement. La vraie question est : Tu leur a fait quoi? En réalité, ça m'intéresse.