(joey & bastian) bad girl.

"Oh, tais-toi veux tu." Répondis-je du tac o tac face à ce qu'elle venait de me dire. De l'inceste ? Elle était allée trop loin. Décidemment, je n'arrivais pas à comprendre cette jeune fille. Je n'étais venu ici que pour avoir des nouvelles de ma fille, mais c'était tout comme si je lui en demandais plus, comme si je l'emmerdais, réellement. Ou alors était-ce un genre qu'elle voulait se donner. Je ne comprenais pas trop, et au fond, je m'en fichais. La seule chose qui m'importait était Vesta et non Joséphine. Je terminais mon verre offert et je comptais bien m'en aller. De toute façon, elle ne semblait pas me vouloir plus longtemps dans les parages. Ou alors elle avait extrêmement du mal à faire comprendre ce qu'elle souhaitait. Mais en tout cas, le message que je comprenais maintenant : "casse toi, pauvre vieux".
Bien que le message était passé, j'avais tenté d'avoir un minimum de conversation avec la jeune femme. Mais à quoi bon ? Quoique je dise, elle semblait être sur la défensive. Et je me dis que si Vesta était pareil avec les hommes, je ne devais pas me faire du soucis. Bien que ce genre de comportement peut aussi exciter les plus pervers. Non, je ne préférais pas penser à cela. "Non, à sauver non." Puis je terminais ma boisson, avant de rajouter, dans un léger murmure. "Juste à baiser." J'avais tenté l'approche gentille, mais ça n'avait pas marché et elle m'avait gonflé. Alors voilà, je venais de dire une connerie. "Merci pour le verre." Petite conne. Décidemment, je n'aime pas ces filles qui veulent se donner un genre. Je n'ai pas été méchant, si ? Puis je n'étais pas un parfait inconnu pour qu'elle soit tant sur la défensive avec moi. J'y comprenais rien, et je ne voulais pas tenter de comprendre. Qu'elle reste dans son trou à rat, à éloigner les hommes comme elle sait si bien le faire.

Et je le vois, sur ton visage, que j’ai touché une corde sensible, que tu comprends aussi que je ne te donnerais aucune nouvelle de ta fille. Et même si j’en avais, je ne l’aurais pas fait. Parce que je ne suis peut-être pas experte en amitié, mais je sais bien qu’il y a un code qu’il ne faut pas bafouer. Celui de garder les petits secrets. "Oh, tais-toi veux tu." Ah, l’inceste, c’était trop poussé. Arrête, je vais m’en vouloir… Non, ce n’est pas vrai, je fais partie de celles qui peuvent et veulent tout assumer. C’est dans les blessures, que je me complais. C’est trop vite, trop fort, que ma langue peut s’axer sur des élans putassiers.

Sur la courbe de mes mots, il finit son verre, et j’attends presque qu’il me balance ses piètres réflexions, ses mots qui prouveront qui j’ai mis le bordel dans ses émotions, comme si je pouvais être réellement touchée par les paroles de ce pauvre, vieux, con. "Non, à sauver non." Au moins, sur ce point, je me suis fait entendre, et en ce qui concerne sa fille, c’est la même histoire, à s’y méprendre. "Juste à baiser." J’en ai un soupir succinct, et je souris, putain. En mordant ma lèvre inférieure, pour persifler, amusée. « Ta fille aussi. » Je sais trop jouer, je me délecte de heurter. Il ne faut pas me chercher, parce que c’est le vicieux qui vient derechef m’animer. Comme un démon que je ne peux contrôler. Un vieil ami qui vient me posséder. Lorsqu’il conclut et que mon sourire est toujours carnassier. "Merci pour le verre." Sa politesse, elle m’exaspère. De ce fait, comme j’aime beaucoup trop, avoir le dernier mot, je balaie du vent d’un revers de main, pour lui souffler, l’air malin ; « La sortie, c’est par là. » Dégage de mon monde, vermine. Elle gagne toujours, la Joséphine.