ok, je boude ((Lana))

Elle me demande à moi qui suis encore entrain de deal avec mes propres sentiments. Je ne saurais même pas la guider, je sais pas faire ça. J'affronte et je me délecte de la douleur mais je me vois mal lui dire de kiffer son rail de souffrance. Si ? Non ? Non. Fume un bon coup, demain il fera soleil. Il n'y a pas de recette miracle. Ce qui devait être fait l'a été. Maintenant, tu peux que te relever. Parce que se détruire, ça va te servir à quoi ? Rejoindre ta sœur morte ? Vas-y fonce. Mais bon, y'a encore des gens qui sont bien en vie et qui t'aime. Un peu d'amour-propre aussi. T'es libre Lana. Y'a personne pour t'enfermer quelque part ou te convertir à l'hétéronormativité. Alors fais nous plaisir et apprécie ta chance. Y'a encore des gosses qu'on prostitue et qui finiront par crever par les coups. Toi, tu as des potes, de la famille et même à business à gérer. Alors stop de chouiner, t'as plus de raisons d'être malheureuse. Assume que tu veux pas être heureuse parce que ça te ferait trop de bien. T'as plus de meuf, des chattes y'en a tout Boston. Va dormir un bon coup et regarde toi dans la glace. De quel côté de la barrière ? De la misérable qui se donne un genre ou de la femme qui reprend vie ? Bon peut-être que j'aurais dû me taire. Je l'ai dit, suis nul.

Les mots sont durs, mais sans doute qu'ils sont vrais. Finalement tu préférais quand il te cognait juste avant. Au moins, ça te faisait pas cogiter. Le regard se durcit. Les mâchoires sont serrées et les poings le sont aussi. T'as envie de déverser toute ta rage et ta frustration sur lui. Te vider de toutes tes émotions négatives qui te bouffent. Clary qui meurt. Hayley qui te rappelle que vous vous faites plus de mal que de bien depuis des semaines et qu'il vaut mieux arrêter les dégâts. Tout ton équilibre s'est pété la gueule en deux jours et t'as gardé ça pour toi jusqu'à là. « Peut-être que j'suis pas faite pour être heureuse. Regarde moi. Enfermée dans un centre de thérapie. Enfermée par un fou. Torturée psychologiquement par un taré. Causer le néant dans la vie des gens. Le bonheur me pisse dessus. » Tu ris nerveusement. « Mais t'inquiètes pas, tu m'verras plus chialer. » Le bousculer et chercher à quitter la cage.

Bon, je suppose que je venais de merder dans mes propos. Mais je ne me sens pas de tenter de clarifier. Une fois que c'est dit, les gens ne retiennent que la premiere version. Je me fais bousculer et je n'insiste pas pour la retenir. Ce n'est pas aujourd'hui, qu'on va pouvoir se relever de nos blessures. Je la regarde partir, restant dans cette structure en métal. Je soupire longuement. Je fourre mes mains dans mes poches. Il n'y avait rien à dire de plus finalement. Si ce n'est la soutenir au mieux. Pas une mince affaire vu comment je suis nul pour ça.

Fin