Other life other time → Kaiden Winston

@Kaiden Winston Depuis un moment, l'envie de repartir quelques jours me trottait dans la tête. Après l'incident d'octobre, je m'étais envolé plusieurs mois en quête de sens avant de revenir sur un coup de tête lors de la dernière tempête qui a secoué Boston. Est-ce que cela avait été la meilleure idée que j'avais eu ? Je ne sais pas. Revenir précipitamment, retrouvé la vie étudiante et les quelques personnes qui m'étaient encore chère a été surement bénéfique pour ne pas que je m'écroule cette année. Mais avec du recul peut-être prendre quelques jours loin de toute l'agitation et de ce contexte de rentré serait pas du luxe. Heureusement je n'irai pas seul cette fois-ci ou tout du moins j'espère que mon acolyte ne se plantera sur la route comme le dernier en date. La voiture apprêté, je me retrouvais devant le logement de Kaiden, contre la portière de ma voiture. Je fumais ma cigarette tranquillement, lunette de soleil sur le nez, avec les cheveux en bataille. On avait pas eu la chance de vraiment prendre du temps pour nous depuis un bail et je devais bien avouer que j'étais à la fois excité et un peu stressé. Est-ce qu'on était sur la même longueur d'onde, avait-il vraiment envie de passer un peu de temps avec moi. Trop de question que je devais effacer de mon esprit pour apprécier le moment présent. Je passai ma tête à l'intérieur de ma caisse, pour atteindre le klaxon et le faire rugir deux fois pour signaler ma présence. “ Est-ce que monsieur Winston, nous ferait l'honneur de se ramener avant al tombée de la nuit s'il vous plait ?”, criais-je dans la rue histoire de bien nous faire remarquer.

@Alexander Windsor north of the united states 10-12.09.2021

other life, other time
J’étais comme une puce depuis quelques jours. C’était ce week end qu’on allait bouger, toi et moi. C’était un plan qu’on avait commencé à élaborer durant l’été et évidemment, on l’avait mis à exécution. J’avais cependant aucune idée d’où la route nous porterait. Tout ce que je sais, c’est que ça allait nous faire du bien, autant à toi qu’à moi. Alors mon sac était prêt depuis la veille, mais quand l’heure de partir arrivait, je refaisais un tour un peu partout pour m’assurer de ne rien oublier. Même si on allait malgré tout s’arrêter dans des lieux de vie, on pouvait pas prévoir à l’avance s’il nous fallait des trucs. Donc j’foutais tout ce que je pouvais dans un sac en plus, notamment de la bouffe et à boire — de l’alcool — et je me sentais fin prêt à partir. C’était à ce moment là que j’entendais le klaxon résonner dans la rue à deux reprises. Me précipitant à la fenêtre donnant sur la voiture en bas de chez moi, j’ouvrais les carreaux pour te balancer un « j’arrive, impatient ! » Un petit sourire avant de refermer et de choper tous les sacs pour m’engouffrer dans le couloir d’entrée. Je refermais tout et je pouvais descendre les étages et te retrouver, installé sur le capot, à m’attendre presque impatiemment. « j’suis là, j’suis là, plus besoin de klaxonner et alerter tout le voisinnage » que j’dis en rigolant avant de m’approcher pour tenter une accolade amicale. « j’fous ça dans le coffre » en parlant de mon sac d’affaires personnelles « et on y va ? » Je m’exécutais sans trop attendre, foutant mes affaires dans le coffre, gardant la bouffe pas loin, à mes pieds dans l’habitacle.

@Kaiden Winston J'ai pas pu m'empêcher d'esquisser un sourire en voyant ta bouille s'extirper de ta fenêtre. Je tirais une nouvelle taffe de ma cigarette en t'adressant un salut de la main en signe de "moi impatient, mais nan, mais nan". En attendant ta venue, je passai ma tête à travers la vitre passager pour ranger deux trois derniers trucs qui trainait. Une fois fait, je rallumai ma cigarette une fois la tête dehors avant de m'asseoir sur le capot. J'adressai un salut souriant à une vieille dame du quartier qui avait décidée de promener son chien non loin de là. Pas de réponse, je me suis dit que je ne devais pas être à son goût. Je te vois passer l'encadrement de ta porte chargé comme une mule. Je n'en attendis pas plus pour sauter de mon appui pour t'ouvrir le coffre. « Ouais fout ça là tiens. » Je refermai le coffre avant de te rejoindre dans la voiture et d'allumer le contact. Je mettais ma ceinture, la clope au bec. Je vérifiais vite fait le rétroviseur, les cheveux encore en bataille, avant de jeter ma clope dans mon cendrier de poche. J'actionnai le levier de vitesse. « T'es prêt pour le meilleur road trip de ta vie Kai ? » en mettant mes lunettes de soleil et en te montrant le plus grand sourire que je pouvais te faire. Je donna un coup sur l'accélérateur et la voiture débutai son long périple. « J'imagine que t'as mis ta bouffe au plus près de toi » en observant le sac à moitié ouvert à ses pieds. La main sur l'autoradio, j'avais mis ma playlist spécial road trip comme à chaque fois. Direction les forêts et les montagnes pour s'extirper de tous nos problèmes du moment, ne serait-ce qu'un temps. « Si tu veux j'ai des bières au frais dans la glacière derrière » en montrant la banquette arrière. Le soleil était au rendez-vous et je sentais le début d'une liberté, courte peut-être, mais intense se profilait à l'horizon.

@Alexander Windsor north of the united states 10-12.09.2021

other life, other time
C’était une escapade nécessaire pour toi comme pour moi. Des soucis qui venaient embrouiller nos quotidiens pourtant si simple en temps normal. Je ne voulais pas que les choses soient compliquées. Je préférais de loin la simplicité. Seulement, les relations humaines ajoutaient bien trop de complexité et je n’étais tout bonnement pas capable de le gérer correctement. Et possible que toi non plus finalement. Depuis un an maintenant, tu joues au globe trotteur. Je t’en veux pas, tu as vécu pas mal de choses avec ton enlèvement en octobre dernier. Affaires foutues dans le coffre, je prenais ensuite place sur le siège passager, avec la bouffe à portée de main. « avec la meilleure compagnie, évidemment ! » J’avais vraiment hâte de ce moment avec toi, de ce petit projet organisé à deux pour s’échapper le temps d’un week end. « chut, la bouffe c’est important dans un road trip » Et valait mieux dire qu’à part avec toi, j’en avais jamais vraiment fait. J’évitais de parler de ma migration improvisée quand j’avais seize ans entre Seattle et Boston, pour fuir une famille abusive et loin d’être parfaite. « parfait! t’en veux une aussi ? » que je dis en me tournant pour attraper une bière, et possiblement deux en fonction de ta réponse.

@Kaiden Winston Je fais un signe de main pour acquiescer à sa demande et me attrape la bière de ma main libre en faisant quand même gaffe à bien maintenir le violent. On peut pas dire que c'est raisonnable, mais j'en ai actuellement strictement rien à faire. J'attrape un briquet que j'avais posé à côté du levier de vitesse pour l'ouvrir d'une main. Je tend ma bière ouverte à mon acolyte pour trinquer avant de prendre le premier virage qui nous emmène sur l'autoroute et vers notre destination finale. Une endroit, loin de tout tracas, toute questions, angoisse, stress qu'on pouvait ressentir chaque putain de jour de l'année. Si je m'écouté , je balancerais même mon portable par la fenêtre pour n'avoir rien d'autre que le calme pendant quelques jours. « Tu sais où on va d'ailleurs ? », non tu ne dois pas savoir vu que je t'avais encore rien dit. Peut-être que tu en as une idée, ou une intuition après nos quelques discussions. « On en pour deux heures à peu près pour atteindre Noanet Woodlands, forêt à perte de vue et superbe paysage. Si jamais on pourra passer à Douvres avant si on a besoin de quelque chose. » J'ai prévu le coup, à base de tente, de matériel de rando et tout le reste comme d'habitude, mais sait-on jamais. « Si tu veux je te laisse le choix de mettre la musique, il suffit juste de brancher ton portable au câble » te dis-je avant de boire une gorgée de ma bière. J'ouvre la fenêtre de ma portière, avant d'accélérer une fois inséré sur la départemental. Pas un chat sur la route, le soleil pratiquement à son zénith, je sens l'excitation monter en moi. Je peux pas m'empêcher de sortir la tête de la fenêtre en tenant toujours le volant et de hurler "YOUHOU" à gorge déployée, les cheveux aux vents. Il nous reste un peu moins de deux heures pour être au calme, plus que deux heures.

@Alexander Windsor north of the united states 10-12.09.2021

other life, other time
Le plan ne m’avait pas été indiqué, malheureusement. Donc c’était un road trip que je ne connaissais pas, et je me laissais simplement porté par ce que tu avais prévu. J’te faisais suffisamment confiance pour ne pas me poser de questions. « nope, sauf si t’as décidé de me révéler tes plans machiavéliques » Bon, j’abuse un peu mais j’étais pas mal excité par tout ça. J’étais comme un gosse dans une voiture une veille de Noël tellement j’étais heureux. Et puis j’savais que j’en avais besoin et toi aussi. Finalement, tu décidais de te confier sur tes plans et je sentais mon sourire s’agrandir. « donc rando et camping ? » J’aurais su, j’aurais pris des vêtements un peu plus chaud pour le coup, mais bon, pas grave. Je m’adapterai d’une façon ou d’une autre. « non j’suis pas très… musique, enfin j’connais pas trop de trucs donc si tu veux refaire ma culture musicale, c’est le moment vieux » C’est dans ce genre de moment qu’on ressent les lacunes d’une vie d’errant. Un jeune qui n’avait pas un sou, qui n’avait pas de toit, et qui n’avait qu’une obsession : s’en sortir. Je ne pouvais cependant pas me retenir de sourire encore plus quand je te voyais crier ta liberté. C’était cool de te voir comme ça, de te voir libéré de tes chaines qui semblent s’accumuler depuis l’année passée. « vas-y, dis moi une chanson que je dois absolument écouter » que je dis en branchant mon téléphone, ouvrant spotify pour chercher le son en question.

@Kaiden Winston Je te vois qui trépigne d'impatience. En sachant que t'as surement pas dû prévoir le coup pour se couvrir bien chaudement de la nuit, mais avec mon armada de plaid ça devrait le faire. “ Comment ça t'es pas très musique ?! Tu dois bien chanter sous la douche, danser en caleçon chez toi ou mieux, pleurer sur un son bien triste parfois, non ? ” te dis-je avec sourire tout en fixant la route. Toujours faussement choqué je te montre la playlist que j'avais crée sur mon compte spotify. Je te dis la première chanson a enclenché, et te laisse appuyer sur play pour lancer la musique qui emplie peu à peu la voiture. Avec le soleil qui baigne notre route et nos corps je ne peux ressentir qu'un réel sentiment de soulagement et d'évasion. La musique bat son plein et je ne peux m'empêcher de te regarder avec un large sourire avant de te donner une légère tape sur l'épaule en signe amical. “ Tu sais pas encore dans quoi tu t'es embarqué ahah ! ” te dis-je en buvant une gorgée de ma bière. Il nous manquait plus qu'arriver à bon port.

Elipse.

Après presque deux heures de trajets, nous voilà pratiquement arrivé à destination. La forêt s'étend à perte de vue et le petit coin que j'avais repéré en faisant quelques recherches n'est plus qu'à quelques mètres. “ Je vais me garer là, on est plus très loin. ” te dis-je en ralentissant. La voiture à l'arrêt, je me dirige vers le coffre en jaugeant comment on va s'organiser pour tout décharger rapidement et efficacement. “ Bon je me fume une clope et on s'y met. ”

@Alexander Windsor north of the united states 10-12.09.2021

other life, other time
Je le savais, en l’admettant, que tu allais sûrement me juger. Mais je prenais le risque de m’expliquer quant à ce trait de ma personnalité. « disons que j’ai loupé le coche quand j’étais gosse et j’ai l’impression d’avoir tout un univers à découvrir… et comme beaucoup de gens, je sais pas par où vraiment commencer » Pour alimenter ma culture musicale. Pour ne plus être ce con qui ne connait pas certaines références. Ouais, je voulais que ça se stoppe tout ça, mais il me fallait un prof. J’écoutais tes instructions, mettant la musique que tu voulais dans cette playlist créée pour l’occasion. J’te voyais heureux, libre, et c’était tout ce qu’il me fallait pour l’être aussi. « ça m’est égal, j’y vais les pieds joints malgré tout, c’est ensemble qu’on y va, bro ! »

[deux heures après]

Tu garais la voiture sur un parking sauvage presque, la forêt étant là, tout autour de nous. C’était man vs wild à ce niveau là et, même si j’avais des connaissances en survie urbaine, j’étais loin du compte en terme de survie sauvage. J’espère que tu aurais de quoi nous nourrir et tenir chaud durant tout ce temps. « t’en as une pour moi ? » que je demande tranquillement, me calant sur le côté de la voiture, debout, prêt à me dégourdir un peu les jambes pour la suite de l’aventure.

@Kaiden Winston Je te tend une clope comme tu m'avais demandé peu au part avant et commence à décharger tranquillement le matos. Je me dis que tu dois un peu paniqué en voyant l'arsenal pour notre week-end alors que tu dois être très loin de ce que j'ai imaginé pour nous. “ Allez on se motive, on va pouvoir bientôt se poser. ” Je ferme le coffre de la caisse avant de prendre sur mon dos une bonne partie des affaires et te laisser le rester pour ne pas faire trente-six aller et retour. “ Du coup ça t'arrives souvent de faire ce genre de petit week-end ou t'es plutôt du genre à rester en ville ? ” vu que ça faisait un bout de temps qu'on avait pas vraiment parler, mais je dis que ce week-end était aussi l'occasion d'en apprendre plus l'un sur l'autre. On a beau se connaitre depuis un bout de temps, j'en sais très peu sur toi et j'avoue être intrigué. Pas à pas on arrive à se faufiler à l'intérieur de la forêt, le temps est bon, le bruit des arbres est super agréable et le sentier est encore assez entretenu pour pas ne pas se vautrer tous les cinq mètres. Après quelques minutes, on arrive enfin à destination. Un grand lac s'étend à perte de vue, le soleil baigne sur la surface de l'eau. L'air est doux et la brise légère je ne peux m'empêcher de sourire. Comme-ci tout mon corps se décontractait d'un coup. “ Tu vois là-bas, c'est notre refuge pour le week-end et là-bas au niveau de la montagne c'est notre petit challenge de ce week-end. ” Oui notre refuge, car j'avais quand même envie ce week-end de passer un bon moment. Alors je te montre du doigt un petit chalet avec un ponteau encore en bon état. Je l'avais pris pour nous, histoire qu'on puisse s'y reposer le soir, se faire un petit barbecue si l'envie nous prend et de boire des petites bières au bord de l'eau. Je voulais pas non plus l'usé à mort le pauvre. Même si on va se faire notre petite rando bien sportive du week-end. “ On y va ? Histoire de se poser et se faire un petit récap de ce qu'on se fait ce week-end ? ” Te l'ançais-je avant de tirer une de mes dernières taffes sur ma cigarette.

@Alexander Windsor north of the united states 10-12.09.2021

other life, other time
Clope au bec, je finissais par l’allumer assez facilement, faisant redescendre une pression que je ressentais bien trop souvent. Surtout quand je vois tout ce que t’as prévu pour ce week-end. Je m’étais pas forcément préparé à ça alors forcément, c’était déboussolant, mais pas pour autant effrayant. « pas vraiment non, la plupart du temps, je bosse le samedi » Là, c’était exceptionnel, j’avais fait en sorte que l’emploi du temps du mois me laisse ce week end de libre. J’attrapais toutes les affaires restantes et j’te suivais dans cette réserve qui allait nous héberger pour deux jours. Après quelques minutes de marche, finissant ma clope plus ou moins au même moment où t’arrivais pour poser les affaires que tu portais, je découvrais le lieu et surtout le paysage qui se dévoilait à moi. Je frotte mon mégot contre ma chaussure avant de le foutre sans aucun risque dans ma poche arrière, encore sur le cul de la claque que je venais de prendre. « t’as découvert ça comment ? c’est dingue comme lieu » que j’dis, reprenant toutes les affaires, prêt à reprendre la marche pour atteindre le chalet en question. « allez, plus vite on y est, plus vite on se pose » que je dis, me reboostant d’un coup, et je te suivais sur le chemin qui longeait le lac pour atteindre notre habitation du week-end. Une fois qu’on y était, je te laissais gérer l’ouverture afin qu’on pénètre et qu’on lâche tout dans l’entrée, prenant ensuite le temps de découvrir les lieux. « sérieux, j’suis bluffé, j’suis amoureux » que je dis en rigolant. C’est con, mais je suis sûr que c’était pile ce qu’il me fallait.