bad habits lead to late nights (Harlow & Raph)

bad habits lead to late nights - 12.09.2021, 1AM.
Je ne vais pas mentir, cette soirée me fait très peur. J’ai mis les pieds au LUX une seule et unique fois depuis mon retour de Los Angeles, en pleine après-midi et dans un but purement professionnel, me contentant de deux petits verres avant de rentrer à la maison. J’aimerais pouvoir affirmer que je peux sortir, m’amuser et boire sans toucher à quoi que ce soit d'autre mais pour être honnête, il n’y a rien de moins sûr. Une fois alcoolisé, je crains de ne pas avoir la présence d’esprit de dire non, raison pour laquelle j’ai évité Harlow comme la peste ces dernières semaines. Mais ce diable insiste, sans relâche, et me voilà attendre qu’il finisse son service au LUX. C'est plus rassurant de le savoir derrière le bar que devant mais il est bientôt pour lui de remettre son tablier et passer de l’autre côté, et pour moi de commencer la soirée. Un “non” catégorique aurait été bien plus raisonnable de ma part mais je n’en peux plus des soirées devant la télé ou à la salle de sport. J’ai besoin de retrouver la vie nocturne, le fun et mes potes et ce soir j’essaye, en priant pour ne pas me planter. Sur le coup d’une heure du mat’, je sors du bureau dans lequel je me cache depuis plusieurs heures et passe derrière le bar, faisant signe de l’index à Harlow de venir à moi.  « J’crois que t’en a assez fait pour ce soir, serre-nous deux verres et t’as fini. » Je hurle par-dessus la musique avant de faire signe à mon manager pour lui signaler que j’embarque la nouvelle recrue - si ça l'intéresse toujours, du moins. Il ne va pas tout de même pas faire la fermeture derrière le bar quand il peut me rejoindre devant. « Suis-moi. » J’accompagne mes mots d’un signe de tête et me dirige vers le bureau, verres à la main, avant de me laisser tomber dans le canapé et relever les yeux vers lui. « Bilan ? » Je demande et tends le bras pour trinquer avec lui avant de descendre la moitié du verre d’une traite. Trois mois, pas une seule soirée. Je crois que je suis prêt.
@Harlow Wilcox

@Raphaël Desrosiers LUX, cambridge 12.09.2021

bad habits lead to late nights
Premier essai que, personnellement, je trouve concluant. La soirée a battu son plein tout du long et j’ai su trouver une bonne cadence pour éviter de faire attendre les clients trop longtemps. C’était clairement une bonne soirée que tu venais d’interrompre en venant m’ordonner de faire deux verres et de lâcher le tablier. Sourire sur les lèvres, j’acquiesçais. « comme si c’était fait, chef! » J’sortais deux verres, y foutant alors des glaçons puis une double dose de whisky. Autant faire les choses bien non ? Il y avait encore grave du monde pour l’heure et pour sûr, c’était sûrement l’heure de pointe ici. Souvent j’y restais pour y trouver des clients potentiels, une fois les restos fermés. Ouais, je sais que je ne peux plus te compter parmi mes clients mais… difficile, tu sais. T’étais un des meilleurs, en plus d’être un de mes potes. Et faire la bringue avec toi, sans plus rien se foutre dans le nez, c’était bien moins drôle. J’te laisse prendre les verres et te suis jusqu’à ton bureau, non sans mater légèrement. Ouais, depuis que je me suis découvert quelques nouveaux vices, disons que j’ai les yeux baladeurs. Je m’installais sur le fauteuil à côté du canap’ dans lequel t’étais, attrapant le verre pour trinquer avec toi. Gorgée bue et je pouvais à présent faire ce fameux bilan. « ça… bouge, mais c’est cool. au moins j’suis posé à un endroit. après faut voir combien tu serais prêt à me payer, et que j’compare avec ce que je m’fais avec les livraisons » Et dans tous les cas, j’allais profiter des pauses ainsi que de la fin de mes shifts pour me trouver des clients potentiels. J’sors un paquet de clopes de ma poche, sortant alors un joint déjà roulé. « t’en veux ? » Autant t’avais arrêté les drogues dures, mais là, c’était doux, c’était moelleux et ça faisait un bien fou là où ça passait.

Si j’y réfléchis en tant que patron, je me dis qu'engager Harlow au LUX n’est peut-être pas l’idée du siècle. Je le connais depuis un bon bout de temps maintenant et je crains qu’il ne tente de faire business au bar, ce qui pourrait nous coûter notre licence. On est déjà passé par trois mois de fermeture en 2018 suite à une overdose, je ne tiens sincèrement pas à passer à nouveau par là après tous les efforts fournis pour redorer l’image du club. Seulement j’ai envie de lui faire confiance, parce que je ne me vois pas lui dire non - d’autant plus qu’il a fait du bon boulot ce soir. Il va juste falloir mettre les points sur I avant de signer quoi que ce soit. Je souris à sa réponse, attend qu’il nous serve et fait un signe à Eddie de mettre ça sur ma tab. Je peux me servir à outrance, gratuitement, mais tout doit être encodé dans la caisse pour notre contrôle de stock. Nous trinquons et tout en l’écoutant, je bois une bonne partie du Whisky qu’il nous a servi avant d'acquiescer. « Les employés commencent souvent à 20$ de l’heure mais à condition que ça reste entre nous, je peux te faire commencer à 25. » Faut quand même qu’il y ait des avantages à connaître le patron, non ? Puis je suis généreux, l’argent coule à flot dans les caisses du LUX et je ne tiens pas à voir Harlow se tuer à la tâche pour pas grand chose. Mes yeux passent de son visage à ses doigts, l’estomac se tord et je pince les lèvres avant de tendre la main. Je ne considère pas un joint comme de la drogue et à défaut de pouvoir me défoncer la gueule, je ne renonce pas à me sentir bien. ​​« Rêve pas trop, je prendrai rien d’autre. » Je l’avertis avant de l’allumer et tirer une première longue taffe, savourant la fumée qui me remplit les poumons, avant de lui rendre son bien et me laisser aller dans le fauteuil. « Par contre, je sais que ça ferait ton business, mais pas de deal quand tu bosses. On a déjà eu une première fermeture il y a quelques années, je n’peux pas risquer qu’on perde définitivement notre licence. » Parce que même si j’y bosse peu, le LUX reste mon bébé. Je ne prendrai pas le risque de le sacrifier pour si peu.

@Raphaël Desrosiers LUX, cambridge 12.09.2021

bad habits lead to late nights
J’aimais pas travailler, mais pour le coup, servir de l’alcool c’était un peu comme une passion. Fallait juste que je fasse quelques recherches sur des nouveaux cocktails, des faciles mais super bons, qui peuvent plaire au manager mais surtout à toi. Des cocktails faciles qui se vendent facilement, c’était de l’argent en plus dans les caisses du LUX. Bien sûr, j’avais beaucoup d’idées concernant mon job ici, glisser quelques doses avec des verres aux gens qui donnaient l’argent. Ou attendre des pauses pour aller faire les deals dans la ruelle juste à côté, pendant que je fume ma clope. Ou à la fin de mon shift, va savoir. Tout ce que je voulais, c’était faire co-habiter mes deux jobs, comme j’avais réussi à le faire avec les livraisons uber eats. « mh, c’est pas négligeable pour le coup, intéressant » 5$ de plus que les autres, c’était une raison pour les faire enrager ouais. Si je fais virer tous ceux qui sont là, j’peux faire de la place pour Milo par exemple. C’était une option comme une autre, si elle trouvait rien d’autre. Jelena c’était déjà en cours de négociation, même si elle était un peu trop pain in the ass. Sortant un joint, te le proposant, tu semblais pas trop résister pour une fois, ce qui me fit sourire. N’ayant rien dit pourtant, tu savais ce que je pensais. « si tu l’dis » On commence toujours par un joint, et on finit par tirer sur des rails de coke. Tu l’allumes, tires dessus avant de me le rendre et t’installer confortablement. Je tire à mon tour dessus, écoutant ton avertissement. « ça compte les pauses ? » que j’dis en souriant, tirant sur le cône une nouvelle fois avant de te le tendre. Tirer en ping pong, c’était la base. « y’a pas mal de jeunes qui viennent, y’a une bonne opportunité ici »

Je sais qu’Eddie risque de me faire une petite remarque lorsqu’il découvrira le salaire offert à Harlow, mais s’il est payé pour faire une bonne partie de mon job, je reste le patron du bar et donc celui à qui revient le mot final. Il aurait, peut-être, été intelligent de voir mon ami plus d’un soir à la tâche avant de mettre l'offre sur la table mais si j’agissais de manière réfléchie, ça se saurait depuis longtemps. Honnêtement, maintenant que je ne suis plus là trois soirs par semaine pour faire la fête, j’ai besoin de trouver une autre motivation à me perdre entre ces murs… et la présence de mon pote en est une bonne. « Tu n’dois pas décider ce soir. » Je précise, même si j’ai très envie qu’il signe avec nous. Harlow est beau-gosse, charmeur, c’est exactement le type de gars dont on a besoin derrière le bar pour ramener du monde. Lorsque je tire sur le joint, je suis parfaitement conscient que mon sponsor et tout autre personne de mon entourage considérait celui-ci comme de la drogue, mais ce soir, je fais taire leurs voix incessantes. Cela fait trois mois que je n’ai rien touché, trois mois que je suis à cran H24, j’ai mérité une petite pause… Un écart que personne ne réalisera, en dehors du petit diable sur mon épaule, ici présent. Je ris lorsqu’il parle des pauses et hoche la tête. « Ça compte. Pas de deal dans l’établissement. » Peut-être qu’il va y perdre, au fond, à bosser ici parce que je ne peux pas avoir les yeux sur tout le monde. Sauf que si c’est une employé qui est pris la main dans le sac, c’est moi - et le LUX - qui en paieront les frais. « Tu peux récup’ des numéros discrètement si ça te chante, mais pas de livraison sur place. » Le but n’est pas non plus de lui casser tout son business, juste d’avoir les arrières du club - l’offre est à prendre ou à laisser. Tant qu’il y réfléchi, je récupère le précieux de ses mains pour tirer une nouvelle tafe en soupirant de plaisir à l’odeur et au goût. La weed n’a jamais eu mes préférences mais c’est mieux que rien.

@Raphaël Desrosiers LUX, cambridge 12.09.2021

bad habits lead to late nights
C’était une offre quand même assez généreuse et j’étais prêt à dire oui, parce que mine de rien, ça doublait quasiment ce que je me faisais en tant que livreur uber eats et en même temps, je ne bougeais pas de derrière un bar. Le seul truc qui me faisait chier, c’était vis à vis du deal. Il fallait que je trouve un moyen de faire fructifier mon business sans que tu t’en rendes compte. Pas dans les lieux mais dans une ruelle environnante, si jamais. Au moins, ça sera pas forcément lié à toi, à ton lieu, mais aux alentours. On verra bien de toute façon, rien n’est dit, rien est acté. Pour l’instant, on se contente simplement de faire tourner un joint histoire de passer du bon temps après ce service qui était loin d’être évident. « okay, okay chef, pas de deal dans l’établissement » Mais j’allais trouver un moyen de continuer à dealer, sois-en sûr. Le must serait que tu redeviennes mon client régulier préféré. A l’usure, je t’aurai. J’en suis sûr. En plus tu me donnais quelques tips, donc c’était bien. « c’est le moment où je compte ton numéro comme client potentiel ? » que j’dis, sourire narquois sur les lèvres. J’te regardais tirer sur le joint, les lèvres que je me mets à pincer en attente d’une réponse. Possible, possible. Vu comment tu te délectes du joint, un jour ou l’autre, ce sera plus assez. Et c’était là que j’allais intervenir.

Avec son recrutement, je suis obligé de faire découvrir une nouvelle facette de ma personnalité à Harlow. Jusqu’ici, il n’a vu que le pote, le client, mais là je deviens le patron et si je ne suis pas le plus chiant, j’ai quand même quelques petites règles sur lesquelles je suis intransigeant. La première fermeture du LUX m’a complètement anéanti, je ne suis pas passé loin de voir mon père me couper les vivres, il est hors de question que je prenne ce genre de risque à nouveau. « Je te fais confiance. » J’ajoute, pour lui donner une raison supplémentaire de tenir parole: ne pas me trahir. Au fond, on est peut-être pas assez proches pour que Harlow en ait quelque chose à faire mais j’espère ne pas tromper à son sujet. « T’es le diable. » Dis-je avec un sourire, avant de recracher la fumée entre nous. « C’est fini pour moi tout ça. » Je dis, on ne peut moins crédible, avant de lui tendre à nouveau le joint pour m’en séparer définitivement. J’ai beau le prendre avec légèreté, je sais parfaitement que c’est une première barrière invisible que j’ai franchi ce soir et je ne tiens pas à ce que celles-ci s’écroulent comme des dominos. « Il y a un truc entre Jelena et toi ? » La curiosité, toujours. Les “couples” ça peut vite être un casse-tête lorsqu’il faut travailler ensemble, je préfère m’y préparer et puis ça me permet d’en savoir un peu plus sur sa vie, parce que ça fait un bail qu’on a pas eu une vraie conversation.

@Raphaël Desrosiers LUX, cambridge 12.09.2021

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J’avais une certaine loyauté, faut pas croire. La première allait envers ma famille, forcément au dessus du reste. Milo se positionnait encore plus haut que tout mon arbre généalogique réuni, elle était mon double. Puis un peu plus bas, y’avait le gang. Personne pouvait test ma loyauté envers les Brotherhood. Et puis il y avait les potes réguliers, dont tu faisais partie. « t’en fais pas » J’allais trouver un subterfuge, sans pour autant transgresser les règles que t’avais imposé. Et forcément, dans ces règles, tu ne m’avais pas dit d’arrêter de t’avoir à l’usure. Tout ce que je voulais, c’était de te retrouver dans mes clients réguliers. « bizarrement, je vois pas les cornes sur mon crâne. dès que tu les verras, tu m’diras » Pour moi, c’était pas fini. T’allais retomber, sinon je serais pas là à tes côtés. Toute personne saine d’esprit m’aurait jarté de sa vie. Chose que tu n’avais bonnement pas fait. Joint qui tournait entre nous, c’était moi qui l’avait à présent pour tirer dessus. « quoi ? » Je me mis à rire avant de secouer la tête en soufflant la fumée. « c’est ma meilleure amie, elle est reloue mais rien de sentimental entre nous, t’en fais pas » Si c’était des disputes d’employés qui te faisaient peur, ça sera pas le cas. « on se taquine mais rien de méchant »

J’opine du chef lorsqu’il me dit ne pas devoir m’inquiéter, espérant ne pas me montrer une nouvelle fois un peu trop naïf. J’ai souvent eu la fâcheuse tendance à accorder un peu trop vite ou facilement ma confiance et je ne voudrais pas que le LUX en paie les frais. Je compte sur Harlow pour parvenir à se faire son business ailleurs qu’entre les quatre murs du club, histoire de ne pas mettre notre licence à risque et m’obliger à le virer au passage. « Faut les imaginer, je les vois moi. » Dis-je amusé en les mimant au-dessus de ma propre tête. Je les vois comme si elles étaient réellement là ses cornes, accompagnées de son petit sourire victorieux à être parvenu à me glisser un joint entre les doigts. Je ne me suis pas fait prier pour ce dernier point mais j’estime m’être suffisamment privé et mérité ce micro écart d’adolescent, n’ayant pas touché aux drogues douces depuis des années. « Relou comment ? » Si c’est sa meilleure amie, avec un peu de chance, il n’est question que de se taquiner entre eux. « Je pense qu’elle va se plaire ici, c’est bien qu’on ajoute quelques femmes à l’équipe. » Et du peu que je sais d’elle, je suis certain qu’elle ne se laissera pas faire si quelqu’un venait à l’emmerder derrière le bar. « C'est une de tes clientes ? » Simple question rhétorique, je suis plutôt mal placé pour juger.

@Raphaël Desrosiers LUX, cambridge 12.09.2021

bad habits lead to late nights
Je pose mes mains sur mon crâne et feins d’être choqué. Clairement, tu semblais me voir comme un démon, quand je n’étais que le messager de tes désirs les plus profonds finalement. « je sens rien… et ce qui n’existe pas n’est pas réel » Sourire qui apparait sur le visage avant de rire face à ton imitation. De toute évidence, l’amusement s’arrêtera là, tu ne veux pas plus que ce joint partagé mais je n’ai pas dit mon dernier mot. L’usure, voilà comment je t’aurai. Petit démon que je suis te ramènera dans les antres de l’enfer. Discussion qui dévie à présent sur celle que je considère comme ma meilleure amie. « elle pose trop de questions, met son nez dans les affaires qui ne la regardent pas… reloue comme ça » Et si ça pouvait être cute quand je la voyais faire chez les autres, ça l’était moins quand elle tentait de le faire chez moi. « nope. elle a sa propre came. ses frères ont leur truc aussi. je crois pas qu’elle deale par contre » Et si elle comptait le faire au LUX, c’est mort. J’avais déjà mes plans et j’allais la dissuader de faire la même chose. « reste qu’elle sera un bon élément dans ta team. elle est assez active donc t’auras pas de souci là-dessus. et elle se laisse pas marcher sur les pieds » Les gros lourds tout ça, elle prendra pas le risque de faire dans la dentelle avec eux.