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(tw) RP Libre - De battre mon cœur...

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Perdition. Solitude. Trop de démons et une seule nuit à hanter. Elle est pitoyable la Reine Bain à ces instants. Trop gamine encore. Trop faible. M'efforçant d'oublier dans les substances, la douleur qui est la seule à régner dans mon royaume. Et combler son absence. Emplir les failles. Oublier la faim qui se fait grande absente, comme un refus de vivre. Ne pouvant m'épancher sur des épaules alliées, le serment du silence me drape. Tout révéler serait précipiter la perte et je ne prendrai pas ce risque après les sacrifices que j'ai enduré. Alors, je me réfugie dans ce que je connais le mieux, la solitude. Les sens bouleversé, la démarche un peu bancale, déroulant l'escalier de secours qui me mènera sur mes toits enchantés, ou bien maudits selon les moments. Ultime refuge des vagabonds. De battre mon cœur... étreint les côtés. De battre, il fait mal encore. Paupières closes sous ce noir d'encre, un instant le vent caresse mes traits, et un instant je me prête à oublier. Et si j'oubliais davantage encore ?

#rplibre
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On ne s'arrête jamais. De jour comme de nuit, ce monde ne cesse de tourner. Trop vite. Trop mal aussi. Ralentir, c'est prendre le risque d'être renversé et de ne jamais se relever. Parce que le monde n'attend pas. Son visage m'apparait souvent, lorsque le jour s'en va. Boucles rousses, beauté aux billes claires comme l'océan, emportée si loin de moi. Perdue à jamais, Ange brûlé par l'Enfer devant mes yeux. Me voilà désormais, agonisant en silence; vivant pour un fils et en quête de vengeance. Le repos n'existe plus; emporté, perdu, troqué contre cette douloureuse obsession; la personnification du mal, le visage d'un meurtrier. Bâton de nicotine entre mes lèvres, effleurant du pouce le vestige cartonné de cette vie d'famille, volatilisée; quelques pas assurés m'suffisent pour rejoindre une zone plus en hauteur, les sommets d'Boston, trop souvent désertés. Mais pas cette nuit. C'est ici que je te trouve, fillette égarée sur le toit du monde. Solitaire et silencieuse, qu'importe; nous sommes deux dans ce cas. Briquet dont le son métallique vient trahir ma présence, cette flamme me consumera également.

"  Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible et fière;
-
Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence,
Je suis debout bien que blessé. "

La poésie est une forme de communication; et pour un esprit brisé comme le mien, elle sonne juste. Vois par delà mes océanes, observe ma tristesse; lis entre mes lignes pour révéler le sens des maux. J'étais un mari, autrefois; mais qui suis-je maintenant, sans Elle ? Personne sans doute; voilà l'habit dans lequel je me présente à toi.
  
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Le vent érafle ma peau, gamine perdue et baignée des lueurs doucereuses de la nuit. J'oublie ce corps qui me fait mal, la nausée qui me hante de ne rien avoir avalé depuis des jours, les membres engourdis, la tête cotonneuse encore, et cette oppression dans la cage. Comme une envie de m'échapper de moi-même, de laisser les pas se dérober de la rambarde. La mort serait rapide et calme. Le temps d'un clignement de paupière et peu de personnes seraient attristées de ma perte. Je compte plus de morts que de vivants dans le ciel qui m'entoure. Cette ode funeste m'appelle, je sens mes chairs tressaillir face à l'appel du vide. Mais une voix masculine résonne, m'étonne d'abord, alors que je recule imperceptiblement de quelques pas pour me tourner face à toi. Ange blond, trop cabossé tout comme moi. Les douleurs parlent au travers de ton timbre, par ces sons de force que pourtant tu déclames, un sourire triste vient parer mes lèvres, par ceux qui lient dans leurs failles. Mon souffle s'accélère et le souffle se perd mais pas suffisamment car ma voix prononce la suite de ton poème.

« En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Je ne sais ce que me réserve le sort,
Mais je suis et je resterai sans peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme. »


La poésie c'est mon monde, la douceur des mots dans laquelle j'aime me perdre. Celle que je fus autrefois. L'étoile. Désormais, il ne reste que moi. Nova. Une ombre, une douleur. « Et toi qui étais-tu autrefois ? » Les paroles se perdent à l'oral dans un fil que je déroule et qui me paraît clair mais qui s'orne de chaos pour l'intrus qui s'invite dans mes vagabondages. La tête tourne, les sens se perdent, et le corps exulte, voudrait abandonner là, et pourtant, je suis toujours debout. Malgré le sol qui semble se dérober sous mes pas, malgré le battant qui vient fouetter les contours de ma gorge. Malgré le voile qui obscurcit un peu plus ma vision, halo ténu au milieu des enfers, un soldat aux mèches de l'astre solaire et au regard d'eau.

@Dwayne Rashford
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Egaré, solitaire, je pensais m'accommoder du silence; fuir, pour quelques heures, mes responsabilités de pompier, de père. Mais rien n'y fait, les démons sont insensibles aux frontières, aux remparts que je tente d'ériger autour de mon myocarde, fatigué. Je n'suis plus qu'un piètre rêveur, consumé par un cauchemar interminable, dans lequel mon idéal est parti en fumée. Elle me manque, je peux le jurer. Combien de temps peut encore vivre un homme dont l'coeur a été déchiré ? Bien trop, selon moi. Je n'aspirais pas à trouver la moindre compagnie en cette nuit désespérément calme; mais j'ai comme la sensation, tout d'un coup, que Toi et moi, nous devions nous rencontrer. Sur le toit du monde, à l'abri des regards indiscrets. Invisibles aux yeux des autres mais toujours vulnérables dans nos hauteurs.

De ta voix fluette, tu récites, me donnes la réplique; de part cette poésie, j'imagine que nous nous comprenons, à notre façon. Si ma voix est abîmée, la tienne manque de s'éteindre; souffle aussi fragile que ton apparence, paroles envolées et gamine prête à chuter. Qui étais-je autrefois ? Je tente encore de me souvenir, figure toi. J'étais heureux, parait-il. Comblé et parfois lumineux, grâce à Elle. Des années de bonheur remplacées par quelques secondes de chaos; l'enfer en un claquement d'doigts. C'était ma responsabilité. " Un mari. " un homme qui s'prétendait maître du feu; un homme pris à son propre jeu. Le retour de flamme m'a brûlé, noirci jusqu'à l'âme. Et je n'suis plus rien, désormais.

J'ai souvent songé à en finir, à provoquer ma chute. Assez lâche pour apprécier la caresse du canon au fond de ma gorge. Mais pas assez pour presser la détente. Pour Jared. Cette nuit, triste inconnue, je te vois bancale et faible; attirée par la gravité, presque abattue. " Prends ma main. " ne recule point. Entre le vide et toi, il n'y a qu'un pas. Accroche toi et ne me relâche pas. Notre chute viendra, sois en certaine; mais pas ce soir, pas comme ça.  
 
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Gamine qui déballe fébrile le fil, timbre qui caracole dans les reliefs des mots, l'âpreté des consonnes, et la douceur des voyelles, la consonnance douceureuse et triste des syllabes. Je me suis gorgée de ces textes, de ces poèmes, d'amants maudits, de rêveurs solitaires, comme pour oublier mon propre vide. Déballer la tenture plus belle dans la grisaille du décor. J'ai toujours aimé me perdre dans ces mondes qui ne m'appartiennent pas, bulles mentales qui invitent, qui m'évade, et la chute n'est que plus haute sais-tu ? Sourire candide aux lèvres, fulgurant de ses lueurs encore. On sait voir la beauté sous les failles, ce qui fait de nous une âme singulière. Si ma peau part en lambeaux, la tienne n'est qu'acier, carapace qui lézarde là le long de tes os. Un mari, tu étais et je peins un décor imaginaire. Maison douillette et enfants qui rient, une femme aimante et pour quelle raison, tout ça, on te l'a pris ? « La fille d'un père. » Je fus pour ma part. Echo qui vient bousculer le tien, malgré le souffle doucereux du vent sur nos chairs. Mes orteils embrassent le vide et le vent s'incline sous la puissance de ma silhouette, il proteste oui, partagé entre l'envie de m'accueillir et celle de me rejeter. Un pas et la souffrance disparaît. Un pas et le noir me dépeint. Le vide aussi. Le silence enfin. Mais j'ai choisi bien plus douloureux pour nuire à mes jours, affamée perdue qui dévore le vide des nuits, qui remplit son cœur malade d'absences de mots, je me repais de ceux des autres pour ne pas laisser fuiter les miens. Prends ma main. Que ton timbre déclame, comme une invitation, échelle déployée dans le vide des eaux opaques. Ai-je encore l'envie que les phalanges s'y accrochent ? Gamine engloutie et qui peut-être trouvera la force de se débattre encore. Est-ce qu'on peut réparer pareille cassure ? Peut-on encore trouver le beau ? Disparaître ici dans le silence, m'immerger dans les pénombres sans autre plan, c'était ça l'idée. Et pourtant la force résiste faut croire. Poussant mes pas vers le sol, ancrée, marionnette malhabile, obstinément gracile mais forte. Trahie en cet instant. Le cœur se suspend, semble se figer comme ne voulant pas suivre le corps et ma silhouette s'abat inerte au sol, souffle suspendu vers ces étoiles moqueuses et hautaines. Je ne leur appartiens plus ou elles m'ont enlevé ? Je ne peux dire. Tout est noir désormais. Paisible.

@Dwayne Rashford
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On s'complait dans les vers, on s'identifie facilement aux mots; même si ces derniers ne nous sont finalement pas destinés. On s'berce d'illusions, telle est la vérité. La poésie nous transporte, libératrice; mais la réalité finit toujours par nous revenir en pleine figure. Peu importe le nombre de pages que l'on pourrait noircir, ce monde reste destiné à nous abattre, à l'arrivée. Pas d'pitié pour les rêveurs, pas plus que pour les autres. Visez les étoiles ! qu'ils disaient. Ils avaient oublié d'préciser qu'en cas d'échec, la chute serait longue et potentiellement fatale. Tu l'sais, toi aussi; n'est-ce pas ? Je le ressens, dans c'reflet complémentaire de nos azurées, teintées par nos blessures de vie. J'étais un mari, c'est un fait. Avec tout c'que ça implique. Une femme, une maison. P'tite vie presque rangée. Un fils, ma seule véritable raison d'vivre, de poursuivre ma descente aux enfers; refusant d'mourir, toujours. Et toi ? La fille d'un père. Une béance mise en relief. Je n'connais ton histoire, mais une partie de moi comprend. Tu pourrais presque être ma fille, jeune inconnue. C'est ironique. J'me reconnais en toi, sans comprendre pourquoi. Mais ça m'prend aux tripes, ça m'secoue de l'intérieur et je sais que j'dois te tendre la main.

Maintenant. Ne tombe pas. Accroche toi.

Trop tard. J'ai pas eu l'temps de saisir pourquoi, ni comment. J'ai juste remarqué un dysfonctionnement. Un voile s'est glissé dans ton r'gard, et j'ai compris. J'ai déjà vécu c'moment, j'ai même joué dedans. Merde. T'y étais presque putain. Mais aussi vite qu'ma clope m'a échappé des lèvres, tu m'as glissé entre les doigts. Corps inerte, fixant silencieusement les étoiles. Tu m'as laissé seul, sur ce toit maudit. Bordel, qu'est-ce qui t'as pris ? J'ai besoin que tu restes là, que tu t'battes pour la vie. Mais une partie d'toi est déjà loin, j'le sais. Peut-être que t'es apaisée, là où ton esprit s'est réfugié. Peut-être que ta poésie prendra son sens, là-haut. On parlait d'étoiles, et tu navigues désormais dans leur sillage. J'suis comme un con, paumé et impuissant; j'déteste cette putain d'existence.

Reviens moi. Ca peut pas s'terminer comme ça.

C'est comme un cliché, avec une musique triste qui m'tourne en boucle dans la tête. Tout s'passe vite. Ou trop lentement. On était dans une bulle, mais tu t'es échappée. J'sais même pas pourquoi j'comptais sur toi.

Souffle saccadé, mains posées au milieu d'ta poitrine, j'appuie comme un dingue pour faire repartir la machine. Mais ça vient pas. Téléphone coincé entre l'oreille et l'épaule, j'demande de l'aide à la donzelle de la régulation. Réactive, heureusement. Mais parler, ça m'flingue. Le smartphone m'échappe mais ça n'a aucune importance. J'suis prêt à tout. J'te pince le nez, j'bascule ta tête en arrière et j'pose ma bouche sur la tienne. Et là, j'comprends. Enfin. C'est l'expérience qui parle, qui m'conduit à tisser des liens, dans mon esprit. Un coup d'oeil à ta langue, puis un pincement sur ton avant-bras. T'allais si mal que ça ? J'suis sur que si je regarde tes doigts, j'vais trouver des drôles de marques. Dans l'genre "j'me fais vomir régulièrement". Et j'reprends le massage, je jette mes dernières forces dans la bataille. C'est une soirée de merde, qu'on s'le dise franchement.

T'as abusé, et j'espère que tu m'entends, de là où t'es.

T'sais quoi ? Les secours sont rapidement arrivés. J'étais épuisé; un massage en solitaire, c'est une vraie galère. J'ai pas baissé les bras, mais j'garantis pas pour l'résultat. Une ambulance et un camion, juste pour toi. Mes collègues sont venus; ils ont sûrement pas compris pourquoi j'étais là, sur ce toit. Et j'pouvais pas leur dire, que j'avais clairement envie d'en finir. Que j'aurais songé à sauter, si t'avais pas été là. J'ai seulement indiqué c'que j'avais compris, à ton sujet. Et ils t'ont placée sous intraveineuse, en plus du bordel de scope et de l'intubation nécessaire, pour ta ventilation.

Tu sais, j'ai tenu ta main pendant l'trajet. On m'a demandé si j'étais ton père, ou ton grand frère. J'ai failli dire oui, parce que quelque part, ça m'semblait évident. Mais j'suis seulement l'inconnu, le mari disparu. Personne, en somme.
A l'hôpital, on m'a mis à la porte; parce que j'suis pas d'la famille. Sauf qu'il te reste pas grand monde, à en croire l'absence de peuple, auprès de toi. Le médecin a même pas trouvé un contact à appeler, ça m'parait dingue. Alors j'suis resté. Pas dans la chambre, mais tout près. T'es dans l'coma, à c'qu'il parait. Et personne peut dire si tu vas t'réveiller. Ton coeur est reparti, mais peut-être que c'était déjà trop tard pour ton esprit. Il fait nuit noire et j't'attends, encore et toujours. La fatigue m'a déserté, ou déjà emporté. J'sais plus. Accroche toi, c'est tout c'que j'te demande.
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Le Néant et puis vient y naître quelques étincelles. Des semblants de lueurs. Fugaces douleurs, apesanteur la plus totale, les membres protestent, le corps se rebelle mais l'esprit lui, il veut profiter encore, du sommeil, de ce repos qu'on ne lui a plus octroyé depuis deux années. Silhouette perdue, enfant égarée dans ses remparts de ténèbres, dans ce rien, il est doux, presque cotonneux quand le mal ne vient pas m'alerter, la peau sous entraves, quelques bips lointains qui viennent résonner et ces voix qui m'appellent. D'un côté ou de l'autre, funambule trop inattentionnée. J'ai trop longé le fil, laissé mes pas se perdrent l'un devant l'autre, jusqu'à perdre ce précaire équilibre. Perdre tout. Et si c'était là une bénédiction. Abandonner le combat, comment se battre quand on perd le sens même du pourquoi. Encore quelques mois en arrière, il n'y aurait plus eu de raison de le faire et plusieurs fois j'avais songé à trancher ma propre gorge comme je l'avais fait pour tant d'autres, violente et douce expiation, que le sang s'égare pour ne plus souffrir. La mort est douce. Elle se drape de lambeaux apeurés mais lorsqu'on se laisse envelopper, elle est douce oui. Mon sort toutefois avait changé. Des images fragmentées reviennent dans ce chaos vide et inerte, Shayn, Dakota. Mes parents. Devon et puis Izzy, Joey et Dutch. Et puis Shayn encore. L'Ange blond, les toits. Une pesanteur s'empare de moi, comme écrasée par un rocher, l'air qui ne semble plus passer et pourtant mon diaphragme qui se contracte. Ce sont peut-être mes doigts qui bougent d'abord, ou bien mes orteils, je ne sais pas vraiment, tout semble très long et pourtant tout va très vite. Mes paupières s'entrouvrent et une lumière crue et aveuglante vient baigner la rétine. C'est une pensée idiote qui vient m'assaillir que le paradis finalement m'accueille. C'est chose impossible, car je n'ai plus cette croyance et quand bien même ce serait les enfers qui viendraient prendre mon âme damnée et alors je ne ressentirai par cette douleur, cette étrange mécanique qui me rend pantin au bout de tous ses fils. Le bip s'accélère et irrépressiblement comme mon corps a appris à le faire ces dernières années. Il lutte. S'acharne, combat. Guerrière de pacotille qui vient arracher tous les fils qui pendent à ses bras, du creux de l'articulation au bout des doigts. Libérée, mes phalanges s'emparent du tube obstruant ma trachée et je commence à tirer comme une sauvage alors que plusieurs silhouettes blanches et colorées accourent m'intimant de me calmer. Je suis revenue mais je ne le comprends pas encore, folie étrange et insidieuse des perdus qui agitent mes sens et mon corps. Trop habituée à survivre pour accepter des douleurs supplémentaires et pas même ma voix pour crier cette rage tapie qui ne demande qu'à dégueuler de mes entrailles, par tous mes pores. Qu'on me libère enfin. Ce n'est qu'en voyant ces mèches blondes inconnues et familières que ma carcasse parvient à s'apaiser, cherchant du regard un sauveur ou bien un compagnon de détresse. Une âme qui avait su me raccrocher autant qu'elle m'avait percutée. Destinées mêlées sans qu'on en comprenne encore le sens.
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J'étais persuadé de t'avoir perdue. Persuadé qu'tes billes océanes ne verraient plus le jour se lever. Je n'oublierai jamais cette image. Le cristallin voilé, la mort était venue en personne, t'envelopper d'ces bras rassurants. Comme une délivrance. L'instant tant attendu, pour une âme damnée. A choisir, j'aurais préféré qu'on échange les rôles. Tu es trop jeune pour partir. Tu as encore tant à faire, à vivre. Et pourtant, jeune blonde, tu t'es sabotée. Tu as provoqué cet instant, à force de te négliger. Je l'ai compris mais je n'ai rien dis; souhaitant aborder le sujet en privé. Tête à tête que j'attends avec impatience, par besoin de comprendre. Les médecins se sont contentés d'un motif classique, une déshydratation, un processus logique amenant la pompe cardiaque à l'arrêt. J'ai accepté de fermer les yeux sur le reste, en attendant ton réveil. En espérant que tu me reviennes.

Tu l'ignores peut-être encore mais nos destins sont liés. J'me suis porté garant pour tes soins; mais aussi pour ta sortie. Tu vas pas r'tourner je-ne-sais-où dans la nature, tu pourras même pas te débarrasser d'moi. J'ai eu l'temps de réfléchir, pendant ces deux journées de silence, à la manière de te présenter les choses. Hésitant entre le tir calculé et la tendresse oubliée. J'fais jamais dans la dentelle tu sais; et t'as pas l'air d'être de ce bord non plus. Seulement, j'crois pas qu'une approche frontale soit la solution; pas tout d'suite. T'as besoin d'repos, c'est évident. D'ailleurs, peut-être que t'auras des séquelles. J'sais pas. Tu vois, j'me pose plein de questions. J'suis dans le mal, depuis que t'es allongée sur ce lit d'hôpital. J'ai tenu ta main, quelques heures; ici et là. En sortant du taff, ou avant de m'y rendre. J'tenais à c'que tu conserves un peu de cette chaleur humaine, en dehors des aiguilles et des soins que l'équipe te prodigue. Tu l'mérites, c'est c'que je crois.

Lyra Bain. J'ai appris ton identité grâce au bracelet, celui qu'tu portes à ton poignet. On a vu mieux comme présentations, mais j'fais avec. Une fois d'plus, je suis dans la salle d'attente. C'est le cinquième café que j'descends, toujours aussi dégueulasse. J'vois des tuniques blanches qui se précipitent dans l'couloir, et j'comprends. Ou du moins, j'me dis que c'est cinquante-cinquante. Soit tu tapes un arrêt, soit tu reviens. Pile, ou face ? T'es revenue, et t'es foutrement énergique, en plus. C'est l'instinct de survie, ça fait pousser des ailes. Telle une furie, t'as arraché tes fils; électrodes et perfusions. J'en attendais pas moins, venant d'toi. Je regarde les soignants galérer, et j'avoue que j'recommence à sourire. T'es vivante, c'est tout c'qui compte. Pas sortie d'affaire, mais pas totalement perdue pour autant. Fier soldat dans son uniforme de sauveur, j'entre à mon tour dans la chambre. Mon regard croise le tien, et presque instantanément, le calme revient. Réflexe qui me secoue, une symbolique qui nous est propre; ma main vient chercher la tienne, créer ce premier contact entre nos corps. Pour que plus jamais, tu ne m'échappes. Phalanges naturellement entrelacées aux tiennes, comme s'il s'agissait d'une pure évidence. " Je suis là, je t'ai pas lâchée. " j'ai pratiquement tout donné pour toi, en l'espace d'une soirée. Et je regrette pas. " Je t'ai fais la lecture, mais j'imagine que t'as rien entendu.. " regard dérivant sur un recueil de poèmes, posé sur la table de chevet. Baudelaire, mes préférés. Je m'étais dit, sans doute bêtement, que tu pourrais apprécier. C'est pourtant pas dans mes habitudes, en dehors des berceuses avec Jared. A croire que tu fais ressortir un truc en moi, un quelque chose que moi-même, j'comprends pas.
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T'es là et ça me suffit. Je ne sais même pas pourquoi. Pourquoi mes phalanges se raccrochent aux tiennes comme on s'arrimerait à une bouée en pleine mer ? Pourquoi ta présence me rassure alors que t'es toi-même aussi brisé que je peux l'être. Et en même temps, tu dégages cette force, cette protection dont je veux pas admettre le besoin. La Gamine en moi souhaite se réfugier sous ton obscure aile. Et dans cette émergence de conscience, c'est l'instinct qui parle, mes phalanges qui viennent s'agripper aux tiennes. La furie qui m'étreint et le calme qui m'apaise lorsque ta peau revient au contact de la mienne, comme un fil que je reprends, tu m'élèves, tu me remets en marche et avec toi à mes côtés ça semble moins pénible. On se doit rien pourtant, on s'est rien promis. On ne se connaît même pas. Mes doigts enserrent plus fort les tiens lorsque tu m'assures que tu ne m'as pas lâché. Je le sais. J'ai senti ta présence, constante, même si pas toujours là. T'étais la seule âme à me visiter, parce que les autres sont sans doute pas au courant. Ils sont inquiets mais notre monde efface les traces, on doit pas remonter les pistes, on doit pas s'inquiéter des disparus, on doit avancer et survivre. Je pense à Shayn. Evidemment, c'est lui qui vient en premier. Est-ce que t'as déjà connu un amour pareil toi ? Sans doute que oui, je le sens. Et tu étais un mari, tu me l'as dit. Je te lâche pas du regard alors que les infirmiers et médecins me parlent. Je suis gênée par ce tuyau maintenant que mes poumons ont repris leur marche. Je peux juste qu'on m'enlève ça et ils te poussent à l'écart quelques instants le temps qu'ils le fassent. Ils te font pas sortir parce que t'es de la partie et que tu veux pas aller attendre à côté. Je lève la main comme pour dire, laisser le rester. Je veux que tu sois là. Je suis comme une enfant perdue, faible, quémandeuse, c'est nul mais je suis trop vulnérable pour en avoir honte. Ça me rassure que tu sois là et j'ai pas été rassurée depuis si longtemps. C'est pas la manœuvre la plus agréable mais finalement, on me libère de ce truc, on me demande de pas parler tout de suite, le larynx est esquinté, mais je peux chuchoter si y'a arrive. Je dis aucun mot. Je veux pas. Pas avec eux . Et ils comprennent, me laissent, nous laissent tous les deux. Respiration plus paisible, je te laisse t'approcher. Je suis si fatiguée et en même temps je me découvre une fureur de vivre que je ne me connaissais pas. Comme une impression de renaître entre tes bras, c'est étrange, mais vrai. Et en réponse à tes dires de toute à l'heure, ma voix lâche en un souffle pénible, d'une voix murmurée et éraillée des traumatismes engendrés : « Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or ! » Je t'entendais parfois et je reconnaîtrai ces vers entre mille.

@Dwayne Rashford
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J'ai appris, depuis l'temps, qu'on n'peut pas toujours expliquer ces liens, qui parfois se révèlent, simplement évidents. T'en fais partie, à n'en point douter. J'comprends pas tout c'qui se passe dans ma vie, surtout en c'moment. Chaque journée est pleine de rebondissements. J'sais jamais si je vais m'en sortir, ou si j'vais finir, raide mort sur la chaussée. J'ai pas toutes les réponses malgré l'expérience. J'irais même jusqu'à dire, que j'ai jamais eu aussi peu d'réponses que maintenant. T'es tombée à point nommé, Lyra. Je sais qu'on se comprend, toi et moi. J'ignore comment c'est possible et j'connais pas les limites à tout ça, mais j'peux d'ores et déjà affirmer qu'on a quelque chose, de vraiment particulier. Tu m'as fait flipper, à jouer avec la mort. Tu sais, c'est souvent un combat perdu d'avance. Et j'imagine que vu ton état, t'étais pas forcément contre cette idée. J'espère seulement que cet accident d'parcours te permettra d'réfléchir, et d'voir que tu peux pas continuer comme ça.

Pour l'heure, j'me contente d'être présent; d'me faire petit pour qu'les soignants fassent leur travail, à savoir te garder en vie. Ils sont pénibles et on voudrait les dégager, mais c'est grâce à eux qu't'es toujours là. Faut pas l'oublier. Je remercie d'un signe de tête, j'me poste en retrait en prenant garde à rester dans ton champ d'vision. J'ai dis que je resterais, et j'vais tenir cette promesse. On te débarrasse de cet appareil, encombrant et désagréable; pourtant nécessaire à ta survie. Ce "tube" qui te permettait de respirer. J'bouge pas, je fais comme souvent dans mon quotidien; j'me contente d'observer, d'être discret mais attentif. Et on nous laisse, enfin. L'impatience et déjà, l'plaisir de revenir à ton côté. Retrouver la douceur de ta main. La chaleur de ta peau, que je pensais partie pour de bon. Regard qui s'abaisse, sourire amusé à l'écoute de ta voix, ô combien rouillée. Pour un peu et je lâcherais un rire; clairement nerveux. " Et merde, tu m'as donc écouté.. Si tu te souviens des poèmes, alors t'as gardé le principal. " je plaisante, bien sûr. Voix légère, j'essaie d'parler doucement pour n'pas brutaliser tes tympans. Je t'offre un sourire, chaleureux; celui qui veut dire " bon retour parmi les vivants ". Mais il faut qu'on parle, tu l'sais. " T'as touché l'fond, Lyra Bain. " je relève légèrement ton poignet, j'mets en évidence ton identité, que tu saches d'où je tiens ton prénom. Tu sais qu'j'ai raison. Lorsque le coeur s'arrête de lui-même, c'est l'signe ultime que ça déconne complet. Que l'corps supporte plus c'que tu lui fais faire. On va même pas en débattre, je sais d'quoi j'parle. " Depuis combien d'temps tu fais ça ? " marques sur tes phalanges que je désigne. Tu t'fais vomir, je le sais. Tu peux pas me mentir, et t'as aucune raison d'le faire. J'suis pas en train de juger, j'espère que t'as pigé. Mais pour t'aider, pour te tirer vers le haut, j'ai besoin d'comprendre. Explique moi, Lyra. Pourquoi ?
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