@Ottis Heimann T'aimerais juste prendre une douche, une vraie douche, laisser couler sur ton corps nu comme si cela pourrait te nettoyer de toute la honte et la peine que tu ressens à cet instant. Au fond tu le sais, que rien pas même le plus efficace des savons ne saura te laver de ça. C'était pas prévu… il ne devait pas être là… il l'est et tu le déçois, t'as envie de disparaitre."mais non personne me touche le cul !" tu réponds beaucoup trop vivement, remontant rapidement dans les tours. Ca t'énerve qu'il n'ai retenu que cette information. Bon… la situation aurait été inversée, tu n'aurais retenu que toi aussi. T'es blessée, démise, tu ne l'entends même plus prendre la parole plusieurs fois, ne le remarque pas, la vision brouillée d'émotions, jusqu'au moment où tu le vois s'accroupir devant toi. Tu comprends pas trop ce qu'il se passe, grelottes encore plus lorsque tu sens l'air frais sur le haut de ton corps désormais sans tissus. Tu sens une serviette sur tes épaules, ses mains frictionner son dos."y'a rien à dire de plus…" tu marmonnes tandis qu'il se relève pour aller chercher un peignoir. T'as plus de force, plus aucune force en toi. Un véritable poids mort qu'il décide de soulever à la force de ses bras. Tu fais pas d'efforts, laisses ta joue retomber mollement sur le coin de son épaule. Une plainte de douleur lâchée, parce que tes jambes endolories te font souffrir, t'es tellement dans le mal que tu dois réunir toutes tes forces pour prononcer les mots"pars pas." Les paupières lourdes et déjà closes, les yeux qui piquent qui font souffrir. T'as une éclair de lucidité soudain et tu grognes en te souvenant que tu dois retirer tes lentilles si tu veux pas risquer une infection demain. A tâtons tu cherches le tiroir de table de nuit pour en ressortir la petite boite et le miroir. Tu te redresses dans le lit et approches une main tremblante de ton visage et ton œil. Tu figes."tu… tu peux m'aider, s'il te plait ?" T'as envie de te mettre à pleurer encore et encore. L'image d'une nana même plus capable de faire son geste le plus quotidien, c'est cette image qu'il a devant lui. Une nana perdue, perdue dans la pièce, perdue dans sa tête, perdue dans le déni de cette addiction qui menace comme une ombre.
(Katalia Borgia)