(kattis) bad habits

lundi 6 septembre 2021, appartement Kattis Harbor Area

@Ottis Heimann Soirée dehors avec Ambre, toi l'initiatrice de ce projet de soirée qui est honnêtement, plus que parti en live. C'était juste l'histoire d'un verre, juste. Le verre est devenu deux, puis trois, puis t'as arrêté de compter. Une part de toi à voulu retrouver la saveur d'hier, du moment où des années auparavant vous étiez deux pestes avares de regards et n'ayant que faire des problèmes que vous pouviez engendrer sur votre passage. Ambre elle t'a poussé, cherché, t'es pas idiote pour comprendre ou elle voulait en venir, mais t'as suivi, sauté à pieds joints dans le concept jusqu'à désormais ne puis savoir où tourner la tête. Le taxi prend des air de bateau tellement ça tangue, heureusement qu'elle a su le commander car tu vois un peu flou ton portable, t'es plus concentrée, ça fait un sacré bout de temps que tu t'es pas foutu la tête à l'envers de cette manière. Demain t'as cours tard l'après-midi mais si tu avais eu cours le matin ça aurait été du pareil au même. Tu t'en foutais de tout ce soir, même de la soufflante que tu risquais de te prendre par la suite si ça s'apprenait. Ca fait quelques jours qu'Ottis passe tout son temps avec Aidan, et que toi tu tentes d'attraper le (nouvellement) blond pour lui parler, mais il semblerait que ce petit jeu du chat et de la souris soit voué à continuer ainsi pour quelque temps encore. Tu prends même pas soin d'être discrète lorsque tu rentres, de toute façon il ne doit pas être là encore. Tu retires tes talons et les pousses du bout du pied dans un coin, laisses ton sac tomber par terre et déposes une main sur le dossier du canapé pour pas te ramasser lorsque tu prends le chemin de la salle de bain.

@Katalia Borgia J'aide Aidan. J'ai passé toute la soirée à distribuer des badges pour leur campagne dans le campus. Même aux students, à tout le monde. Il m'a demande de l'aide et j'ai accepté. Si Kat me demanderait de faire la même chose pour elle, je le ferais, que pour elle. Mais elle ne m'a rien demandé. En même temps, le sujet des présidentielles est devenu tabou et c'est de plus en plus compliqué d'avoir une discussion tant que ça dérape. Ouais, ce n'est pas la joie dans l'appartement Kattis. C'est froid, c'est tendu. Mais j'ai décidé de me remettre en question et de la soutenir elle, pas lui. Qu'elle se présente, et je ferais aussi campagne s'il le faut, quitte à être le dindon. Je l'aime trop que pour la perdre pour ces conneries et je sais que dans un couple, faut parfois faire plaisir à l'autre même si ça nous fait du mal. Car oui, ça me fait mal qu'elle préfère sa présidence à moi, qu'elle défende ce Falls à la noix, qu'elle remet en doute ma confiance. Je me dis qu'on a vu pire et qu'on va surmonter ça. De toute façon, les résultats ne sont pas encore là. Mais je sais que si elle perd, elle va être inconsolable. Après avoir été boire un verre à la Pfo avec Aidan et Iwan, je décide de retourner sagement chez moi. Je vais attendre Kat si j'arrive à lutter et je lui expliquerai qu'elle ne doit pas s'inquiéter pour moi, qu'elle le fasse, qu'elle se présente avec l'imbécile, je tolérerais sans broncher car je l'aime et si ça la rend heureuse... Mais je m'endors dans le canapé comme un gros tas de merde. La bouche ouverte qui bave. J'entends des bruits qui perturbent mon doux rêve et je me réveille presque en sursaut, paniqué. Des bruits de talons qui claquent sur le sol, un autre bruit sourd. Je frotte mes yeux et la première vision que je vois c'est une silhouette féminine qui titube jusqu'à la salle de bain. “ Kat ? ” que je demande encore endormi. Olala je suis tellement loin. Mais je me réveille d'une traite quand je la vois perdre l'équilibre et se retenir à la porte de la salle de bain. “ wow qu'est-ce que tu fous ? ” je bondis pour la rejoindre et j'attrape ses deux bras pour qu'elle puisse me faire face. Je le vois, je le sens. Mes épaules se baissent et je grince des dents. “ t'es complètement ivre. ” que je dis d'un air dégoûté et déçu. Inquiet. Oh ça nous arrive de boire et de se mettre dans des états joyeux, mais pas comme ça. Kat prend l'habitude de se bourrer la gueule sans moi et... non, j'ai l'impression d'être oublié.

@Ottis Heimann Chaque pas est plus dur que le précédent, chaque pensée encore plus lourde que la précédente. C'était plus facile, plus facile tout à l'heure. Lorsque le bourdonnement des discussions, le crachat des bases et la chaleur de l'alcool empêchait les pensées de s'immiscer. T'en serais presque à regretter le bar. Pourtant à cette seconde tu le sais tu le sens, que ce dernier verre était très probablement celui de trop… La salle de bain semble très loin, trop loin, t'arrives pas à l'atteindre et lorsque sa poignet devient ton seul rempart pour t'empêcher de glisser par terre, tu entends sa voix s'élever dans le silence. Tu sursautes, qu'est ce qu'il fait ici ?! Bon d'accord c'est chez lui, mais ça fait plusieurs jours qu'il n'y dormait plus quand avant vous étiez incapable de vous décoller plus de vingt minutes d'affilées. "rien rien… je vais juste… prendre une douche…" tu marmonnes en te bâtant avec la poignet de la porte. Ah oui c'est vrai, il faut la pousser et pas la tirer. T'as pas le temps d'aller te cacher dans la pièce que tu le sens déjà attraper tes bras et te provoquer un volte face. T'as un haut le cœur et lui récupères l'un de tes bras pour placer ta paume devant ta bouche. "nooonnn ça vaaaa, j'ai juste bu quelques verres avec une copine, ça aussi tu vas me dire que je dois pas le faire ?" tu siffles d'un air un peu mauvais en lui arrachant ton autre main, faisant difficilement demi tour pour entrer dans la salle de bain. Tu ouvres le placard derrière le miroir à la recherche d'un élastique pour attacher tes cheveux pendant la douche, mais n'est pas foutue capable d'en trouver un. Tes mains sont si agitées que tu fais rien d'autre que de faire tomber pleins de trucs dans le lavabo sous le placard dans un boucan pas possible. Tu finis par laisser tomber avec un long soupir, accroches solidement tes mains sur le rebord du plan de travail et penches la tête en fermant les paupières quand tes jambes semblent se transformer en petits morceaux de coton.

@Katalia Borgia C'est quoi ce réveil de panique ? Juste un petit cauchemar qui me semble trop réel. Non, Kat est en soirée avec une de ses copines et elle va être prudente, elle va dormir chez elle et je la croiserai peut-être demain en allant en cours. L'image de la copine qui revient de sa soirée pendant que je prends le petit déjeuner, je commence à m'y habituer. Et on me dit ne pas m'inquiéter ? Si elle était comme ça dès le début, je m'en serais pas trop fait. Mais elle ne faisait pas ça avant. C'est comme si elle fuyait quelque chose. J'en sais rien. Je me sens inutile dans cet appartement. A croire que je vis avec une colocataire. Je lui attrape les bras non pas pour lui faire peur mais pour qu'elle garde l'équilibre car elle était à deux doigts de glisser. Je la regarde sérieusement, sourcils froncés et le coeur qui bat d'inquiétude. Elle retire son bras, grimace en posant sa main sur sa bouche et se libère de l'autre. “ commence pas. j'ai pas besoin que tu rentres si c'est pour avoir l'alcool méchant. ” je lui dis en pointant mon doigt vers elle. Les paroles agressives j'en veux pas, qu'elle soit saoule ou pas. Je m'inquiète et elle me crache dessus. Elle se faufile dans la salle de bain mais je retiens la porte de ma main avant qu'elle puisse tenter de s'enfermer ou je-ne-sais-quoi. Je la laisse pas seule sans surveillance, elle serait capable de se faire le coup du lapin en tombant la tête sur l'évier. Je la vois s'activer et s'énerver. “ qu'est-ce que tu cherches ? ” je soupire, les bras croisés en me positionnant à côté d'elle. Elle ne répond pas, fixe l'évier et cache son visage dans ses longueurs. “ kat ? ” et puis je vois qu'elle tangue un peu. Je l'attrape et la fait s'asseoir sur la toilette, dégage ses cheveux pour qu'elle puisse respirer. “ ouvre les yeux. ” j'attrape son menton pour la secouer un petit peu. Allez, me fais pas ça. “ qu'est-ce que t'as pris putain ? ” suivi de quelques injures en italien. J'attends pas, je la traine de nouveau sous la douche, habillée, et j'allume le jet d'eau pour qu'elle revienne à moi.

@Ottis Heimann T'entends pas la moitié de ses paroles. Enfin si t'entends mais t'écoutes pas, nuance. T'as pas envie d'être mauvaise avec lui mais ça fait des jours que t'es une véritable boule de nerfs sur pattes, une petite cocotte minute prête à exploser. Oh pas seulement avec lui non non, tout le monde en prend pour son grade même tes amis. T'as voulu tout oublier ce soir, mais à croire que la réalité vous rattrape toujours. Il est si discret dans ton sillage, mais pourtant tu sens sa présence. Tu sens autant quand il est là que lorsqu'il ne l'est pas. T'arrêtes de chercher pour t'accrocher, et bégaies lorsque tu lui réponds "mon… mon élastique… pour les cheveux." débile de rester focus sur un truc aussi insignifiant. Débile encore plus de t'être mise dans un état pareil et surtout qu'il ai été là pour le voir. Tu réponds pas tu réponds plus, tu gardes le silence, un silence de plomb, seul le bourdonnement dans tes oreilles te fait réaliser que t'es pas en train de t'endormir sur place. Le sol devient de moins en moins stable, et sans comprendre comment ni pourquoi tu te retrouves assise sur les toilettes, lui accroupi juste devant toi. Pour la première fois depuis que t'es rentrée, tu croises ton regard. Certainement que t'aurais pas du, ce que t'y vois te glace littéralement le sang. Tu serais capable de te mettre à chialer là comme ça sur place, si seulement tu en avais encore la force. Aussitôt tes paupières se referment, tu déposes tes coudes sur tes genoux agités et reposes ton front dans tes paumes. Il te parle encore et encore, ça rentre par une oreille et ressort par l'autre. Il te parle, te question, il jure même mais t'écoutes rien. Tu comprends seulement lorsque tu sens l'eau glacée tomber sur toi que t'as encore bougé. "aaahhh c'est gelé !" tu râles la voix brisée, en tentant d'avancer pour t'échapper, mais il semble bien décidé à te faire barrage. "mais qu'est ce que tu fais, arrête !" tu scandes encore, les idées soudainement devenues plus claires à cause de l'eau qu'est en train de te réveiller. Tes poings ridiculement pauvres de force s'abattent mollement plusieurs fois contre son torse, trempant à lui aussi son tee-shirt.

@Katalia Borgia Je cache de plus en plus le problème, je ferme les yeux. Mais jusqu'à quand ? Son attitude a changée. Je la trouve beaucoup plus susceptible, sur la réserve, assez contrariée pour tout et rien. Des petits trucs auxquels elle ne portait pas autant d'importance avant. Et son odeur aussi, elle a changée. Elle n'est plus si savoureuse, bien que je l'aime toujours. C'est ma drogue. Mais sa drogue à elle, je ne suis plus certain que ça soit encore moi. Ses vêtements de soirée qui sentent l'alcool et la fumée, avant, ils sentaient son parfum divinement fruité et sucré. C'est comme si elle transformait sa carapace. La belle colombe qui noircit ses couleurs. J'en ai peur. Mais qu'est-ce que je peux faire ? C'est à moi de la faire réagir ? C'est vraiment mon rôle ? J'ai peur de la perdre si je lui explique ce qu'il se passe. Mes doutes, mes craintes. J'ai peur qu'elle s'énerve, qu'elle refuse de reconnaitre qu'elle n'a pas une vie saine actuellement. Et que ça me fait peur pour plus tard. La fierté peut faire des ravages, surtout la fierté Borgia. Et je sais de quoi je parle quand j'étais le premier à jeter les gens car je refusais d'admettre que j'avais besoin d'aide. Un jour on aura cette conversation, mais pas ce soir. Ce soir, je dois m'occuper d'elle. Tout ce que je veux c'est qu'elle arrête de dérailler, qu'elle s'hydrate beaucoup et qu'elle se repose dans notre lit douillet. Quitte à ce que je veille à son chevet jusqu'au petit matin. Finalement elle retrouve ses esprits et je soupire de soulagement. J'étais à deux doigts de chialer et d'appeler les urgences. La brune ne se laisse pas faire et ça m'agace. Elle me frappe mais j'essaye d'éloigner ses poings. Au final, je me retrouve aussi trempé. “ stop, CALME-toi ! ” je coupe l'eau et recule pour m'asseoir en face de la douche, totalement désespéré. L'image d'une Kat ivre, trempée, assise dans la douche comme un déchet, ça me brise le coeur. “ pourquoi tu fais ça ? ! pourquoi tu bois ? ” mon ton se veut plus autoritaire que je le voulais. Voix aussi brisée que la sienne. J'ai mes yeux humides de rage, de peur et d'incompréhension. C'est sorti tout seul. C'est souvent ce qu'on retient qui sort quand on perd nos moyens. “ non mais REGARDE-TOI ! regarde ce que t'es devenue Katalia ! ” je n'ai pas prononcé son prénom depuis très longtemps, l'appelant toujours par son diminutif, un surnom que j'aime utiliser, rempli d'amour. Je bascule ma tête en arrière sur le mur et je passe mes mains sur mon visage, totalement démuni par la situation. Pauvres voisins. On risque de venir nous voir pour tapage nocturne à cause d'une dispute dans la salle de bain.

@Ottis Heimann Ne plus savoir quoi dire quoi faire, où même regarder quand t'as plus l'impression d'être à ta place nul part, même pas ici proche de ses bras… T'as envie de disparaitre sous ta couverture, qu'il n'ai jamais eu à te voir comme ça. Mais c'est trop tard, tu ne peux pas revenir en arrière et si sur l'instant tous l'alcool t'empêchent de vraiment comprendre ce qu'il se passe ou même de regretter, tu sais que tous ces sentiments arriveront demain matin. Dans l'immédiat tu tentes de t'échapper de la douche sans y parvenir pour autant. Tes jambes chancellent, il fait barrage, l'eau te dégouline dans le dos et ta vision floutée rend les choses encore plus compliquées. Il finit par couper l'eau et se reculer, tu penses trouver là ton échappatoire mais c'est pas sans compter sur ton équilibre qui se fait la malle. Tu te retrouves les fesses sur le carrelage froid, dos contre la parois en verre de la douche, les genoux repliés et la tête presque qui disparait entre ces derniers. Tu veux pas le regarder, t'es dans un état pas possible mais la seule lueur de lucidité qu'il te reste encore, elle est concentrée sur le fait que t'as horriblement mal qu'il te voit comme ça, dans cet état. Tu réagis pas à ses premiers mots, te contentes de frissonner violement sans pour autant le regarder. Il continue, cette fois encore plus durement. T'as vraiment pas l'habitude d'entendre ton prénom complet de sa bouche alors tu redresses la tête, les sourcils froissés et les pupilles perdues. "mais quoi ?! tu vas pas me faire une crise pareil pour une malheureuse sortie, pour une fois que je sors !" C'est un mensonge tu le sais et il le sais. Y'a quelques mois encore, ne serait-ce qu'avant cet été, t'étais toujours raisonnable, préférant la plupart du temps des soirées tranquilles quand tu sortais surtout pour le suivre, pour lui faire plaisir. Maintenant c'est différent, depuis cet été, c'est devenu comme une sale habitude, un échappatoire un peu malsain. Tu ne changes pas de position mais redresses un peu plus le buste, ton regard arrête enfin de s'agiter dans tous les sens pour finalement se poser sur lui. "pourquoi t'en fait toute une histoire ? pourquoi ça t'intéresse soudainement ce soir alors que j'ai dormi toute seule tout le week-end ?" apparemment que la douche glacée a finalement fait son effet.

@Katalia Borgia Je fais quoi ? Dites-moi ce que je dois faire ? Car je suis démuni, je me sens impuissant de gérer cette situation. Se disputer en étant alcoolisé, c'est déjà pas la meilleure chose à faire. Mais si l'un est sobre, c'est encore pire. Car il retient tout, il est piqué à vif, comme s'il était le seul à vivre le cauchemar. Je n'en reviens pas qu'elle soit tombée si bas. Qu'est-ce que j'ai loupé ? A quel moment ça a dérapé ? Je suis nul comme petit-copain, je n'ai pas vu venir les choses. Ou peut-être que si, mais je refusais de m'y faire à l'idée alors j'ai laissé couler, en me disant qu'elle allait arrêter. Tu parles. L'eau coupée, tous les deux assis face à face avec cette expression d'incompréhension. Je lui demande clairement pourquoi elle boit et elle s'énerve. Voilà, c'est pour ça que je n'avais pas envie de lui en parler. Et croyez-moi, elle peut vachement piquer quand elle le veut. Amplifié par l'alcool, la Borgia peut devenir une bombe et tout ravager sur son passage. “ pour une fois ? tu ne fais que ça depuis les vacances ! alors oui, je ne disais rien, mais là j'en peux plus. ” je soupire bruyamment. Hurler sur elle me donne mal au crâne. Je n'avais pas besoin de ça, j'étais si bien dans mon sommeil douillet dans le canapé. Un mauvais rire traverse ma gorge et je passe une main sur mon front. “ donc ce n'est pas la première fois que ça t'arrive c'est ça ? pendant que j'étais tout seul à me crever aux Caraïbes, toi tu te tapais des grosses beuveries avec tes amis milanais ? tu rentrais saoule à ne plus tenir droit et tu vas me faire croire que tout s'est bien passé à chaque fois ? ” c'est beaucoup trop. J'ai des idées qui me viennent en tête et elles me donnent la gerbe. Je serre les dents et je finis par me lever. Impossible de rester immobile. “ c'est moi, c'est ça ? je pose problème alors tu picoles ? ” oui, j'en arrive jusque là, à penser que je suis l'élément déclencheur. Ou alors elle a fait une connerie et elle boit, dort ailleurs pour me fuir, pour ne pas affronter la réalité. J'en sais rien, j'en tremble tellement ça m'énerve et putain qu'est-ce que ça me fait mal de nous voir comme ça.

@Ottis Heimann Le pire c'est que peut être demain tu te souviendras même pas de la moitié de ça, ta tête tourne tellement. T'as conscience que tu dois bien faire attention, peser chacun de tes mots qui risquent à tout moment de l'envoler dans le néant. Mais c'est clairement au dessus de tes forces, tu contrôles rien. T'es comme une petite cocotte minute prête à exploser, la pression de tous les derniers évènements de ce mois dernier qui pèse lourdement sur tes frêles épaules. L'alcool qui s'empare de tes globules rouges font sauter l'indispensable filtre qui fait d'habitude barrage entre les pensées et la bouche. Là tout sort sans même que tu puisses retenir, la barrière a disparue. "oui pour une fois ! juste pour moi et pour le plaisir d'être avec une copine, et pas des vieux pervers d'investisseurs qui vont saluer mon père juste pour avoir le plaisir de me claquer une bise une main dans le creux des reins !" tu parles trop Kat, tu devrais juste te la fermer, mais cette histoire d'alcool et de filtre, vous savez. Tu fais la grimace, t'as mal à la tête. Il parle trop fort, il cri, même toi aussi tu le fais, t'es épuisée, le monde ne tourne plus rond et t'as juste envie d'un cachet d'aspirine pour calmer tout ce bordel. Il continue encore, tu mets quelques secondes à mettre ses mots dans le bon ordre, comme un puzzle que t'as beaucoup de mal à reconstituer. Et finalement lorsque tu comprends enfin le sens de sa pensée, tu redresses le menton et le regardes alors des grand yeux ronds comme des soucoupes. "que… quoi ? c'était pas des grosses beuveries, j'étais pas soule, te fais pas des films et écoute moi quand je te le dis !" dans ta tête ça sonne bien mieux, car dans ta bouche c'est juste un enchainement de bégaiements et de voix cassée, les mots entrecoupés de longs soupirs fatigués. Il se lève et cri encore, toi tu restes par terre, trempée dans la douche, commençant à grelotter de froid à cause de tes longueurs qui dégoulinent dans ton dos. T'es pas capable de faire autre chose que de rester par terre, de toute manière. "mais non c'est pas toi…" tu retorques cette fois aussitôt, comme une reflexe une évidence. Ta voix se brise encore et encore, et maintenant les larmes se mettent à couler, se mêlant à l'eau fraiche sur tes joues rouges. "t'en fais tout un drame alors que y'a rien… j'ai pas bu parce que j'étais triste mais parce que j'ai passé une bonne soirée avec une copine, comme toi tu le fais aussi et là étrangement y'a jamais eu de problème à ça…" tu préfères mentir c'est plus facile. Tenter de faire comprendre que c'était juste l'euphorie de la soirée, et non pas tout les problèmes et les maux qui t'ont fait ce soir élire domicile sur le comptoir.

@Katalia Borgia Je ne sais pas quoi faire. S'engueuler dans son état, c'est débile, cela ne fera qu'empirer les choses. Comment elle est rentrée ? Un taxi ? Un inconnu ? A pieds ? Elle aurait pu tomber sur le trottoir, dans le caniveau et se réveiller dans une poubelle le lendemain tandis que je m'imagine qu'elle est juste bien au chaud dans la chambre d'une copine. Je crois que j'ai trop longtemps fait confiance, mais y'a des signaux d'alarmes qui me viennent depuis qu'elle est partie du Summer Camp et je ne peux plus y passer à côté. Bon sang, ça arrive de craquer, je suis le premier à avoir tout lâché et mentis à mes proches pour ne pas les inquiéter. Mais on est ensemble, coûte que coûte. Ca me déchire de lui dire tout ça mais je pense que parfois, on a besoin d'un gros électro-choc pour se rendre compte des choses. J'ai le coeur qui saigne, je tremble intérieurement. Elle lâche une information qui m'échappe. “ quoi ? qui te touche le cul ? ” j'exagère, à croire que c'est la seule information que j'ai retenu. Je n'aurais pas dû la laisser seule si longtemps. J'aurais dû l'accompagner. Que doit penser son père ? Sa fille n'est même pas accompagnée de son homme pour la protéger des prédateurs. Et qui sait, peut-être que monsieur Borgia utilise la beauté de sa fille pour attirer les piranhas. Je vrille déjà, mais il me suffit de peu pour encore plus exploser. J'ai un rictus et je secoue la tête. “ t'es pas crédible, c'est justement la phrase qu'une fille saoule dirait. ” alors je porte tout sur mes épaules. Si je suis la personne la plus importante dans sa vie, pourquoi elle ne me dit rien ? Pourquoi elle m'échappe comme de la poussière dans la main ? Je la vois grelotter et mon côté bienveillant reprend le dessus. Je me lève pour chercher une serviette et je m'agenouille près d'elle. “ lève tes bras. ” je la tiens comme un pantin et je retire son haut qui lui colle à la peau. Il y a un an, c'était moi qui étais au plus mal, et elle qui me déshabillais pour me laver. Elle qui me bordait alors que je n'avais plus la force de vivre. Je dépose la serviette sur ses épaules nues et frotte son dos pour la réchauffer. “ tu sais quoi ? on en parlera demain. ça sert à rien de te parler, tu ne veux rien comprendre. ” que je dis sèchement. Je tourne de nouveau dans la salle de bain et sors son peignoir, quelque chose qui pourrait faire l'affaire pour la mettre au lit. Je la soulève en attrapant son bras et je réussis à faire quelques pas. Elle est lourde, elle ne m'aide pas, à faire trainer ses pieds. Je la dépose délicatement sur le lit et soupire en ayant une énième fois cette image triste d'une Katalia qui m'était encore inconnue.