We have a bad new for you, Mr Warner. • Feat. Matty

Matty & Luke

Je restais quelques minutes seul dans cette salle de bain où j'avais si souvent l'habitude d'être quand j'étais chez mon père. C'était un peu mon refuge dans l’appartement quand on se tapait dessus. Les bains avaient toujours eu le don de me détendre. Je me déshabillais lentement et me mis dans cette eau brûlante. Je fermais les yeux en touchant le collier de mon père qui était maintenant autour de mon cou. J'entendis Matty rentrer dans la salle de bain et rouvrit les yeux. Il m'attrapait la main et y déposa un léger baiser. Je lui souris faiblement. Malgré tout, sa présence m’apaisait

J'entendis quelqu'un sonner à la porte. Je soupirais, décidément, même maintenant nous n'allions pas être tranquille, les gens n'avaient aucune décence. J'attrapais un peignoir et sorti de la salle de bain pour aller ouvrir la porte d'entrée. Quand j'ouvris, la jeune femme blonde que nous avions croiser au concert sur le toit la dernière fois se présenta. C'était l'agent de mon père, et probablement sa maîtresse par la même occasion. Elle avait les yeux presque aussi rouges que les miens, pauvre petite, elle venait de perdre sa poule aux œufs d'or. Elle se jeta littéralement sur moi en sanglot, et je la repoussais tant bien que mal.

"Qu'est ce que vous voulez ?"

"Je suis désolé Luke, pour ce qui est arrivé à John. C'est ma faute. Je n'aurai jamais du le laisser partir hier soir. Si tu savais comme je m'en veux."

"Vous êtes venu uniquement par plaisir de vous faire consoler ? De vous faire blâmer parce que vous êtes la fautive de l'histoire ? Non parce que si c'est pour ça, vous pouvez très bien retourner d'où vous venez. Vous n'avez rien à faire ici. Mon père n'en avait rien à foutre de vous. Alors, soyez gentille, barrez vous avant que vous oblige à le faire."

"Luke, ne soit pas si cruel. Je sais que c'est un moment horrible, mais moi aussi j'aimais ton père éperdument. J'ai des documents à te remettre."

La jeune femme continuait de sangloter et me remettait une grosse enveloppe marron. Je l'ouvris sans faire vraiment attention à elle. Il y avait à l’intérieur plusieurs documents et une lettre enveloppée sur laquelle était marquée Luke.

"Merci. Au revoir."

Je claquais la porte au nez de cette pauvre fille, et me dirigea vers le canapé. Je sorti le premier document. C'était le testament de mon père. Je fus étonné de voir qu'il avait prit le temps d'en faire un, mais vu le rythme de vie qu'il avait, il avait bien fait, il frôlait la mort à peu près tous les jours. "Moi, John Andrew Warner, lègue :
A l'amour de ma vie, Arya Elisabeth Lewis, l'appartement que je possède à Londres, dans le quartier de la city,
A mon meilleur ami, Harry Edwin Cardiff, la totalité des droits sur les chansons de Sometimes Apart et la maison que je possède dans le Sud de la France,
A mon unique fils Luke Jensen Lewis, l'appartement que je possède à New-York, ainsi que le maison à Los Angeles, et tous les biens qui sont à l’intérieur. Je lui lègue aussi la totalité de l'argent présent sur mon compte au banque.
Luke Jensen Lewis et Harry Edwin Cardiff sont, à date de mon décès, co-proprietaires de la maison de disque que j'ai créé : WarnerSounds." Quelques articles de lois, sa signature, et plus rien. Mon père n'avait pas vraiment un entourage rempli. Il avait Harry, et puis des connaissances. Je posais le testament sur la table et observais les autres documents. Les droits de la WarnerSounds, differents papiers sur les biens immobiliers de New-York, Los Angeles et Londres. Et toujours cette lettre au milieux. Je m'allumais une autre cigarette et la laissa dans un coin. Je savais que ça serait la dernière chose que je pourrais lire de mon père. Et je n'osais pas vraiment l'ouvrir.

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« Luke & Matty»

« Je gardais sa main dans la mienne après l’avoir embrassée. C’était tout ce que je pouvais faire, et ça me rendait plus qu’inutile. J’avais l’habitude de gérer pas mal de choses, surtout après avoir vécu dans la rue à vivre d’associations.  J’avais pris cette mauvaise habitude de contrôler mon environnement, et c’était ce qui m’avait forcé à inciter Luke à arrêter la drogue. Cette fois, je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais pas lui apporter le soutien dont il avait besoin parce que je n’avais pas idée de quoi faire. Et je ne pouvais même pas l’aider à gêrer la situation parce que j’étais déjà perdu moi-même. En gros, je n’étais d’aucune utilité. 

Quand j’entendis quelqu’un sonner à la porte, je me levais automatiquement dans le but d’aller ouvrir. C’était quelque peu normal, Luke était dans son bain. Mais ce dernier ne me laissa pas tellement prendre cette initiative, puisqu’il se leva d’un bon et sortit rapidement du bain, enfilant un peignoir par la même occasion. Peut-être que c’était mieux ainsi. Je n’avais sans doute pas à savoir qui était derrière cette porte, ça ne me concernait en rien. Ainsi, j’attendais debout dans la salle de bain, n’hésitant pas à regarder mon visage dans le miroir. On voyait clairement que je m’étais réveillé en trombe ce matin. Ce n’était pas le plus important en ce moment, mais je ressemblais pas à grand-chose. 

Je me mis à attendre Luke un petit moment. Environ 5 minutes après avoir entendu la porte d’entrée claquer, je me décidais à voir ce qu’il faisait. Il était bien assis dans son canapé, toujours avec un simple peignoir sur lui. Et avec un paquet de document sur la table basse. Visiblement, il s’agissait de papiers assez importants. Je m’approchais de Luke, m’asseyant ainsi à ses côtés sur le canapé. Je n’osais pas vraiment parler, c’était délicat. Dire quelque chose de travers n’était pas acceptable.

« Quelqu’un t’as apportés des documents ? »

C’était une question stupide vu que la réponse était évidente, mais j’espérais qu’il m’en dise un peu plus. Je n’osais pas prendre l’initiative de regarder les feuilles par moi-même, surtout qu’une lettre était encore dans son enveloppe. Luke ne l’avait pas ouverte, et ne semblait pas impatient de le faire. »

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Matty & Luke

Je lui tendis le testament, je n'avais pas forcément envie d'énuméré par moi-même ce qu'il me laissait. Dans tous les cas, j'avais même pas envie de garder cet appart et cette maison qui me rappellerait John à chaque fois que j'y mettrai les pieds. Je pense que ma mère n'allait pas non plus garder l'appartement à Londres. Mais à côté de ça, je savais pertinemment qu'il tenait à ces biens immobiliers, que c'était dans ces diverses demeures qu'il s'était construit. En particulier la maison de Los Angeles. C'est là où j'avais vécu avec lui, jusqu'à ce que je parte à la fac il y a quatre ans. Nous avions alors plus habité cet appartement dans lequel Mat' et moi nous nous trouvions actuellement. A Los Angeles, il y avait même les studios de la WarnerSounds au sous-sol. C'était dans ces mêmes studios que les deux derniers albums de Sometimes Apart avaient été enregistrés, l'un des deux n'étant sorti il n'y a que six mois.

"C'est son agent qui vient de m'apporter tout ça. Il avait tout préparé au cas où."

Je laissais la lettre sur un coin de la table, j'avais aucune envie de l'ouvrir pour le moment. Je parti en direction de la chambre, et récupérais des affaires propres dans mon placard. Je n'avais même pas eu le temps de profiter de ce bain qui aurait pu être un peu décontractant. Il était déjà 19 heures et ma mère débarquait dans quatre heures. Je ne savais pas quand Harry allait lui aussi débarqué. Je savais juste que j'avais besoin d'être seul, et seul la présence de Matty était la bienvenue. Je m'allongeais ensuite sur le lit, sur le ventre, et les larmes montèrent toutes seules. J'étais pas du genre à craquer facilement, mais là, les circonstances étaient particulières. J'avais perdu ce père que j'admirais tant, que j'avais connu trop tard, et que j'aurai aimé encore connaître d'avantages. Rien ne pourrait le ramener. J'avais envie d'hurler au monde entier la douleur que je ressentais, mais à quoi bon. Dans tous les cas, je savais qu'il partirait aussi vite qu'il était entré dans ma vie. John était comme ça, il aimait trop les excès pour ne pas mourir à cause de ça.

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« Luke & Matty»

« Je jetais un coup d’œil aux différents papiers, après que Luke m’en ait donné l’autorisation. Tout ceci concernait l’héritage de son père, il y avait même son testament. Le plus clair de ses biens étaient légué à son fils, dont l’appartement dans lequel nous étions. La façon ultime de lui prouver son amour, dans un sens. Je continuais ainsi de lire ce qui était légué aux autres personnes figurant sur le testament, tandis que Luke se levait. Je présumais que c’était pour aller s’habiller. Ainsi, après avoir lu les fameux papiers, je décidais de me lever et de rejoindre mon petit-ami dans la chambre. Il était allongé sur le lit, la tête dans le coussin. J’imaginais ce qu’il pouvait bien faire. Mon ventre se serra soudainement. Je mourrais de le voir ainsi, avoir aussi mal. Je m’approchais, et m’allongeais à ses côtés.

J’entourais naturellement mes bras autour de lui, d’un geste qui se voulait clairement protecteur. Plus tard, sa mère allait arriver et nous ne serions plus seulement à deux. Il se pourrait même que je doive partir, si sa mère venait à ne pas accepter ma présence. Alors, ce moment était important pour nous. C’était ma façon de le soutenir, d’être utile malgré mon inutilité. 

« Il était fier de toi, Luke. Tu étais son digne fils, et tu as une grande partie de lui en toi. Il existera toujours à travers toi, tu sais. »

J’étais sûr à 100% d’être maladroit dans mes paroles, mais je savais que Luke ne m’en tiendrait pas rigueur. Malgré la mésentente que nous avions son père et moi, j’étais moi-même attristé par sa soudaine disparition. Personne ne méritait la mort, même notre pire ennemi. Et puis, Luke avait surement raison. John ne devait pas être si mauvais. Il était juste un peu perdu, je supposais. Clairement influencé par les différentes addictions auxquelles il était accro, et qui l’avait transformé peu à peu.  »

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Matty & Luke

J'avais entendu Matty arriver et j'essayais tant bien que mal de calmer ces larmes qui avaient décider de se mettre à remplir mes yeux. En vain. Je sentis ses bras s'enrouler autour de moi en écoutant les paroles de mon petit ami. Il vivrait toujours à travers moi, c'est vrai. J'étais maintenant le gardien de sa mémoire, son héritage. J'essuyais mes yeux après quelques minutes puis me tournais vers Matt pour le blottir contre lui. Son affection, c'est tout ce que je voulais à cet instant précis. Je n'avais envie de rien d'autre.

On frappa encore à la porte une vingtaine de minutes plus tard. Pendant tout ce temps j'étais resté contre mon petit-ami sans dire le moindre mot. Je me levais à contre cœur. J'aurai voulu rester dans mon lit pour la semaine à venir. Juste pour faire le vide. J'attrapais une cigarette au passage, l'allumant sur le chemin qui conduisait à la porte. J'attendis que Matty se lève à son tour je n'avais pas envie d'être a nouveau confronté à une autre personne soit disant proche de mon père. Nous nous dirigions vers la porte que j'ouvris en soufflant. C'était Harry, le batteur du groupe, et meilleur ami de mon père. Nous nous connaissions bien. Il était d'ailleurs la seule personne de l'entourage de mon père que je trouvais sensé. Harry était quelqu'un de droit, une sorte de père de substitution pour John qui essayait tant bien que mal de le faire décrocher de toutes ces conneries. Un chic type, avec les yeux aussi humides que les miens. Il me prit contre lui avant que nous nous adressions le moindre mot. Les gestes étaient plus importants que n'importe quelle phrase dans ces moments là. Après quelques instants je le laissais entrer dans ces appartement qui était maintenant le mien et vit sur son visage quelques larmes couler. Lui aussi avait des tonnes de souvenirs avec John dans ces mêmes lieux. Nous nous dirigions vers le canapé en nous mettant face à face . Je tirais longuement sur ma cigarette. Harry tendis la main pour saluait Matthew poliment. Ils s'étaient déjà rencontrés lors du concert sur le toit au mois de février, et Harry savait pertinemment qui était Mat pour moi. Je me retournais vers lui sérieusement en lui disant d'une voix à peine audible et cassée par l'abus de cigarettes.

"Son agent m'a apporté quelques documents."

Je tendis le testament à Harry ainsi que les papiers pour la WarnerSounds. Il en était maintenant lui aussi le propriétaire. Je le vis parcourir les quelques lignes avec beaucoup d'émotion. Harry n'était pas comme John, il avait une vie rangée avec femme et enfants, mais il savait pertinemment que pour John, il était son seul pilier, le seul a qui il pouvait se confier, qui pouvait l'écouter. John était quelqu'un de tourmenté sous ses allures de rockeur au cœur de pierre. Il avait coupé tout contact avec sa famille depuis ses 18 ans, quand il avait commencé à vivre de la musique. Avant mon arrivée, Harry était sa seule famille, et je m'étonnais du fait que John ne lui ai pas tout laissé, à lui, son ami, son frère. Après tout, j'étais l'enfant qu'il avait ignoré pendant 15 ans alors qu'il connaissait parfaitement mon existence.

"Écoute Luke, je vais tout organiser, la cérémonie, les messages pour la presse, t'as pas à supporter ça. John aurait jamais voulu que tu supportes tout ça."

Je le regardais déposer les papiers en m'adressant ces derniers mots. De toute façon j'étais incapable d'organiser la moindre chose. Je me sentais comme un enfant, et Harry paraissait être l'adulte de la situation. J'acquiesçais d' un signe de tête et un semblant de sourire.

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« Luke & Matty»

« Il finit tout de même par se tourner vers moi et je pus faire mon boulot correctement : le réconforter. Ainsi, je le serrais contre moi pendant de courtes minutes, qui défilaient beaucoup trop vite. Si bien que ce fameux moment à nous semblait n’avoir duré que 5 minutes quand on entendit quelqu’un toquer à la porte. Luke fut le premier à se lever, et je fis de même quelques instants après. On sortait ensuite de la chambre pour aller jusque la porte d’entrée, et je me postais derrière Luke quand ce dernier ouvrit la porte. C’était un membre du groupe de son père, le batteur. Si mes souvenirs étaient bons, alors son nom était Harry. Ce dernier paraissait aussi dévasté que Luke, et cette douleur était vraiment contagieuse. Je me surprenais à baisser une nouvelle fois la tête, pour ne pas qu’on remarque mon visage décomposé. Et je les laissais, vivre le moment comme ils le voulaient. Ce ne fut que quand je sentis les deux marchaient que je relevais la tête et constatais en effet qu’ils étaient en route pour s’asseoir sur le canapé. En passant à côté de moi, Harry me serra la main. Je n’avais pas eut une mauvaise impression de lui la première fois. Au contraire, j’avais constaté qu’il était du genre à être posé. Une présence positive pour John.

J’allais m’asseoir à côté de Luke, croisant les bras. Comme à moi quelques instants plus tôt, il montra à Harry tout les papiers que lui avait remis l’agent de John. L’homme devant nous jeta un coup d’œil attentif, les yeux brillants. En voyant cette scène, je me sentis juste très bête. John ne devait pas être quelqu’un de mauvais. Luke l’admirait comme si c’était un Dieu vivant, et cet homme pourtant rangé le considérait comme son meilleur ami. Au fond, John était quelqu’un de bien et je me sentais mal de ne pas l’avoir remarqué plus tôt. Je m’étais arrêté au personnage, à la carapace. Je n’avais pas cherché à creuser en profondeur. 

Harry relevait alors les yeux, et expliqua à Luke qu’il allait s’occuper de tout. Du deuil, mais aussi au niveau de la communication du groupe. C’était un poids en moins pour mon petit-ami, qui avait justement peur de ne pas s’en sortir de ce côté-là. Je gardais les bras croisés. Bientôt, la mère de Luke serait là. Il allait être bien entouré, de gens lui voulant que du bien finalement.  »

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Matty & Luke

"Merci Harry."

J'aurai était incapable de gérer ça, la douleur et peu être même le dénis m'y empêchait. Peut être que par la je pensais que l'on allait me rendre mon père, comme si rien ne s'était passer. M'occuper de l'enterrement, ça aurait voulu dire accepter le fait qu'il soit parti. Et c'était beaucoup trop tôt, je ne réalisais pas vraiment. Pour moi, j'allais me réveiller à Cambridge, aux côtés de mon amoureux, et sans doute me prendre la tête au téléphone avec John parce que mon dernier morceau était beaucoup trop acoustique. J'espérais qui croire fort ferait que les événements se dérouleraient comme moi je le voulais.

"Je vais y aller, Emy m'attend à la maison, je vais pas plus te déranger, je sais que tu as besoin d'être un peu seul dans un moment comme ça. Je passerai demain, ta mère m'a dit qu'elle arrivait et j'ai à lui parler."

Je savais très bien de quoi Harry allait lui parler. Du fait que mon père n'ai jamais un seul instant cessé de penser à elle, qu'il avait cherché par tous les moyens de trouver quelqu'un qui lui arriverait ne serait ce qu'à la cheville. Mais il n'y avait qu'elle, et seulement elle. C'était sans doutes pour ça qu'il était si possessif avec moi. Qu'il ne supportait pas Matty aussi. Le fait que Matty et moi soyons ensembles lui rappelait comment lui, vingt et un ans plus tôt, il avait laissé partir l'amour de sa vie, parce qu'il n'avait pas voulu assumer son rôle de père et renoncer à sa carrière pour ma mère et moi. Je ne lui en voulais pas, c'était son caractère, il n'avait jamais été réellement mature, et parfois je me demandais qui était le père et qui était le fils.

Je raccompagnais Harry à la porte qui laissait échapper quelques dernières larmes dans une étreinte. Je le remerciais encore une fois, je savais que quoi qu'il arrive, je pouvais compter sur lui. Il n'habitait qu'à une dizaine de minutes d'ici, John et lui avait toujours voulu avoir des appartements proches pour pouvoir se voir quand bon leur semblait, au grand damne d'Emy la femme d'Harry qui ne supportait que très moyennement la présence un peu trop malsaine pour ses enfants de mon père. Je reparti en direction de Matty pour me laissais aller dans ses bras réconfortants quelques instants.

"Je t'aime, merci d'être la pour moi. Ça me touche énormément."

Matty n'avait pas l'obligation de rester, mais je savais que si il partait, les choses seraient d'autant plus dur que maintenant. Je déposais mes lèvres contre les siennes l'espace d'un faible baisé puis reparti m'allonger sur mon lit. J'avais besoin de dormir, de me reposer, de m'éloigner de tout ça. Je ne mis pas longtemps avant de m'endormir, j'étais exténué par les événements et je savais que le plus dur allait arriver. L'enterrement et toutes ces choses si inutiles pour moi, qui ne me rendrait jamais le père que j'avais au fond si peu connu. Cette fatigue était tellement intense que je n'entendis pas frapper à la porte, mes yeux s'ouvrirent alors que j'entendais la voie de ma mère a qui Matty avait probablement ouvert.

"Bonsoir, vous êtes ?"
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« Luke & Matty»

« Je regardais tantôt Harry, tantôt Luke. Je me sentais à part, pas complètement concerné par la douleur qu’ils pouvaient ressentir même si je ne pouvais que compatir à cette dernière. Ainsi, quand l’homme le plus âgé de la pièce se leva pour prendre congé, je lui serrais de nouveau la main et ne le raccompagna pas à la porte. Luke s’en chargea très bien seul. Ce dernier était au plus bas d’ailleurs, et je commençais à ne plus supporter cette inutilité qui m’habitait depuis qu’on était partie de Harvard. Toute cette tension, toute cette angoisse… Je n’y étais pas vraiment habitué et j’étais aussi perdu que Luke, à l’exception que rien ici ne me concernait directement. J’avais l’impression d’être un intrus, et de servir à rien en plus. Ma seule satisfaction était de pouvoir réconforter mon petit-ami un minimum.

Ce dernier revint vite me voir, me remerciant d’être là tout en se blottissant contre moi. Je le serrais bien évidemment contre moi, lui déposant un rapide baiser sur le front pour atténuer ce coté réconfortant. Il m’en déposa un nouveau sur les lèvres, puis repartit dans la chambre sans doute pour se reposer. Ce n’était pas vraiment mon cas. Même si j’étais fatigué, je n’allais pas m’endormir. Les évènements de la journée pesaient lourd sur mon mental, et je n’aurais jamais réussi à m’endormir avec tout ça en tête. Alors je décidais de sortir mon téléphone, et de commencer à me balader sur les différents réseaux sociaux que je détestais en temps normal. J’avais juste besoin de faire passer le temps. Et je dus bien avouer que tout ça eut l’effet escompté.

Il venait de s’écouler une petite heure. Une heure que Luke dormait et que je devais passer mon temps du mieux que possible. Je commençais clairement à m’ennuyer, et l’ennuie allait me conduire à repenser à John et à tout les mauvais moments qu’on avait passé ensemble. Je n’y avais pas mis du miens, et je le regrettais au fond. 
Le bruit de la porte me sortit de mes rêveries. Quelqu’un venait de frapper, et je mis un petit moment à réagir. Ce n’était peut-être pas à moi d’aller ouvrir. Puis, c’était peut-être sa mère et elle ne me connaissait même pas. Pourtant, je ne pouvais pas la laisser dehors. Premièrement, parce qu’elle venait de perdre son ex-mari et que c’était un poil cruel de la laisser dehors. Et deuxièmement, parce qu’elle allait finir par réveiller Luke. Ainsi, je me dirigeais vers la porte et l’ouvrait. L’effet de surprise était garantit, en tout cas pour elle. Pour moi, pas tellement. Elle était comme Luke me l’avait décrit. Elle avait un visage doux, presque bienveillant malgré les traits d’angoisses qu’elle portait. Une bonne personne, c’était la première impression qui m’était venu. 

« Bonsoir, je… Je suis un ami de Luke, de Harvard. Je l’ai accompagné pour ne pas le laisser seul… »

Je ne souriais pas, parce que je trouvais ça déplacé au vu de la situation, mais l’on pouvait facilement apercevoir une gêne sur mon visage. Ça n’aurait pas dut être à moi de faire les présentations, tant que je ne savais pas comment m’y prendre pour faire venir sur le tapis le fait que je sois en couple avec son fils. Pour le moment, elle n’avait peut-être pas besoin de le savoir. J’ouvris en grand la porte, la laissant ainsi rentrer. Après tout, elle était plus chez elle ici, que moi.  »

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Matty & Luke

Je ne mis pas longtemps à sortir de mon lit quand j'entendis la voix de ma mère, je sorti de ma chambre et la vit alors que Matty venait de la faire rentrer. Elle n'avait pas changé depuis cet été pourtant ses traits étaient beaucoup plus tirés qu'à sa habitude. Ma mère était d'une nature joviale, elle gardait toujours un sourire bienfaisant collés aux lèvres, pourtant, ces derniers temps, je ne l'avais vu qu'avec les larmes aux yeux : cet été quand ma grand-mère avait décidé de m'éjecter de la famille, et maintenant. J'approchais d'elle lentement tandis qu'elle me fixait.

"Bonsoir Luke."

Nous étions tous les deux gênés par la situation. Au fond d'elle elle n'avait jamais voulu ce qui s'était passé en août, mais je lui en voulait malgré tout de n'avoir pas réagit, d'avoir laissé ma grand mère décidé de tout. Je lui répondit simplement par un bonsoir à peine audible et me dirigea vers la table basse pour m'allumer une cigarette. J'agissais comme un petit con, et elle avait beaucoup trop de fierté elle aussi pour faire quoi que ce soit. Je la vis s'installer sur le canapé et parcourir les diverses documents qui traînaient sur la table. Elle avait l'air étonnée de voir qu'elle avait sa part de l'héritage. Moi, ça ne m'étonnait pas du tout, si elle savait a quel point John tenait a elle elle ne serait pas surprise de ce qu'il lui laissait. Je me décidais enfin à lui adresser la parole.

"Harry veut te voir demain. Il voudrait te parler de certaines choses concernant John."

Elle releva les yeux pour m'écouter et acquiesça d'un signe de tête. Je regardais ensuite Matty qui devait être encore plus gêné de la situation que moi. Si j'avais été à la sa place, j'aurai sans doutes fuit à des milliers de kilomètres loin de cette famille de barge.

"Ta grand mère t'adresse ses condoléances. Tu sais, elle prit beaucoup pour toi ces derniers temps."

"Mmh, tu sais, j'en ai un peu rien a foutre de ce que pense cette vieille barge."

Apparemment ma réponse n'avait pas convenu à ma mère qui se levait d'un bon pour se tenir face à moi en haussant le ton, comme une mère réprimande son fils habituellement.

"Luke, je te permets pas. Elle t'aime et me demande souvent des nouvelles de toi. Elle ne veut juste pas que tu finisses comme ton père, regarde ou ça l'a mené, tu veux en finir de la même manière ?! Personnellement je préférais connaître ma future belle fille et mes petits enfants avant que tu décides de faire une overdose!"

Je soufflais de lassitude, et tirais longuement sur ma cigarette. J'avais pas envie de me prendre la tête, pas ce soir, je venais de perdre mon père, elle pouvait comprendre que j'avais pas besoin qu'elle en rajoute une couche. Les larmes remontaient dans mes yeux, mais j'avais pas envie de lui montrer que tout ça m'affectait. Je fermais les yeux quelques instants pour reprendre mes esprits et lui répondit d'un ton amer.

"Pourquoi tout le monde est persuadé que je finirais comme John ?! Si tu veux tout savoir, je vois actuellement un psy pour arrêter la drogue. Ça doit faire un mois et demi que j'y ai pas touché. Tu voulais connaître ta belle-fille, je te présente ton futur gendre alors. J'aurai aimé que ça soit dans d'autres circonstances, mais comme dans cette famille de fou vous êtes tous persuadés que je suis le diable incarné, j'ai pas trop eu l'occasion."

J'aurai pas du faire les présentations ainsi mais ces phrases m'étaient un peu sorti tout seul. J'étais désolé pour Matty, de l'emmener sur le tas comme ça, je trouvais ça crétin de ma part. Ma mère quand à elle se montrait assez surprise. Elle avait été habitué au Luke coureur de jupon et pas vraiment au Luke en couple avec un homme. Après quelques instants d'hésitation, elle me prit dans ses bras et y lâcha des larmes assez abondantes.

"Je suis tellement contente que tu essaies d'en finir avec ces conneries, j'ai tellement peur pour toi, je t'aime tu sais, t'es mon fils, mon seul enfant, et ça me tue de te voir te bousiller la santé juste pour planer un moment."

Je ne su quoi répondre à ça. Au fond, elle était dans son droit, elle avait le droit de m'en vouloir d'avoir était un toxico, d'être déçue par mon attitude ces dernières années. Je la serrais contre moi aussi, parce qu'elle était ma mère et que sa présence m'avait vraiment manqué ces derniers mois. Je m'écartais ensuite, nous avions toujours était tactile avec ma mère, mais la c'était différent après ce qui s'était passé, je lui en voulais toujours d'être autant dirigé par sa mère.

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« Luke & Matty»

« Heureusement pour moi, Luke ne mit pas longtemps à se pointer et je me mis à le soupçonner de savoir lire dans les pensées. S’il avait lu dans les miennes, alors il avait très bien put entendre à quel point j’étais en train d’hurler au secours. Quoiqu’il en soit, il prit la relève et je n’eus qu’à suivre sa mère quand cette dernière alla s’asseoir sur le canapé. Elle ne m’avait répondu que d’un sourire minime et poli, et je ne pus que comprendre sa réaction. Je n’avais rien à faire ici, même en temps qu’ami réconfortant. 
La mère de Luke jeta un rapide coup d’œil aux différents papiers se trouvant sur la table basse. Luke fut le premier à reprendre la parole, assurant qu’Harry souhaitait la voir. Sa mère ne répondit que par un hochement de tête et décida alors de revenir sur un terrain glissant : la grand-mère de Luke. Cette femme qui l’avait mis dehors cet été. 

Étrangement je me sentis plus ou moins concerné quand j’entendis parler de prière. Dans un sens, je comprenais sa grand-mère. Elle avait eut peur pour Luke, un peu comme moi au début. Sauf que moi, je l’avais peut-être fait comprendre avec plus de tact. Quoiqu’il en soit Luke lui répondit rapidement et d’un ton sec. Et la réaction de sa mère ne se fit pas attendre. J’eus moi-même un sursaut, mais je repris vite mes esprits. C’était assez tendu dans cette famille. 

Le ton commença à monter, alors que Luke venait de répondre et… Et de dire que j’étais son copain ! Sérieusement ? J’ouvris grand les yeux, ces derniers faisant l’aller-retour entre sa mère et lui. J’étais mal à l’aise, vraiment. Ce n’était pas vraiment une bonne façon d’annoncer ça. Je m’autorisais à baisser la tête, histoire de prendre les coups tout en me protégeant. Mais, ce ne fut pas vraiment ce à quoi je m’attendais. Elle le prit dans ses bras, laissant même échapper des larmes. Ce qu’elle dit à ce moment là me fit sourire intérieurement. C’était exactement ce que je pensais, au début de notre relation. Au fond, j’avais simplement eut peur de le perdre. J’avais eut peur de le voir devenir un être différent, quelqu’un que je n’aurais put aimer. Et surtout, je ne comprenais pas ce qu’il aimait dans ça, ce qui le motivait à continuer. Quoiqu’il en soit, c’était fini, en quelque sorte. J’en étais heureux. Et sa mère aussi. Ils se serrèrent dans les bras, jusqu’à ce que Luke rompe cette accolade. Je continuais de les regarder, décidant de me lever à mon tour. Puisque les présentations étaient faites.

« Ravi de vous rencontrer enfin, madame. »

J’affichais un léger sourire, tandis que je lui tendais la main pour qu’elle la serre. Je voulais la saluer un peu mieux que précédemment, maintenant qu’elle savait qui j’étais. »

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