Please, say something ((tingsley))

@A. Zola F-Kingsley | Samedi 14 Aout - 14h16 | Je regarde mon bleu et ma levre, pas du tout joli à voir. Un traitement a prendre. Heureusement que je ne me prends pas des coups tous les jours. Je soupire, dépitée. Puis la sonnerie de mon téléphone retentit. Je lorgne le nom. Emmerdeur. Je souffle avant d’arborer un sourire hypocrite et décroche. Quinze minutes, à repeter la meme chose et finir par raccrocher au nez ; suis en vacances bordel ! Mais je doid quand meme en parler a l’humain le plus censée de ce mariage. Je quitte la salle de bain, referme mon kimono et saute sur le lit. Erreur. Cri de souffrance. Mais qu’importe, préparation de terrain. Je viens malaxer le mollet de l’Elue. « Si .. Je te dis grosse affaire judiciaire.. Tu reponds quoi ? » Visage de trois quart pour observer son doux facies.

Main qui s'agite frénétiquement sur le calepin. Croquer la future collection après un éclair de génie. Entendre la voix de ton épouse au téléphone, comprendre que le boulot est encore présent, lever les yeux au ciel et continuer ton croquis. La voir revenir et secouer la tête quand elle crie de douleur. Poser le carnet à dessin et le crayon sur la table de chevet, te redresser légèrement. « Que t'es en vacances et que ça peut attendre. » Sourire avec douceur. La trouver magnifique malgré les blessures. « Mon argument est recevable, Maître Ferranti-Kingsley ? » Jouer sur son terrain préféré.

Je grimace parce que de base, on avait invoqué le droit a la déconnexion. Et que peut-être j’avais, repondu a une ou deux ou peut-être trois sollicitations. Je fais la moue puis roule des yeux. « C’est recevable oui. » Je hoché vivement la tete, cherchant a repliquer. « Mais c’est une grosse affaire avec un bonus pour t’offrir tout ce que tu veux » Bonus qui equivaut davantage a la prime de risques. « Bon, carte de la transparence.. c’est peut-être palpitant, vraiment beaucoup … » Entendre par là, dangereux.

Regard réprobateur qui se dépose sur le visage enchanteur de ta femme. Quand elle parle de grosse affaire, tu sais ce que ça veut dire. Et quand elle évoque le bonus pour t'amadouer, tu sais que c'est encore pire que ce que tu peux imaginer. « Tu sais qu'on manque de rien. » Elle y vient enfin. Palpitant. Froncer les sourcils. « Circus... » Tu replis tes jambes en tailleur. « Tu te souviens de ta dernière affaire palpitante ? De ce qui a découlé de ce procès ? Sois raisonnable pour une fois, bordel. » Tu sais qu'elle vit pour le danger, mais à quel prix, la prochaine fois ?

Les arguments ne servent strictement à rien face à mon plus beau ennemi qu'est ma femme. Je fais la moue, agacée qu'elle ait raison et me rappelle ses douloureux souvenirs. Je m'approche d'elle embrassant lèvres et front avant de poser ma tête sur une de ses cuisses. Les doigts se promenant sur sa joue. Je m'ennuie mon Aura mais loin de moi de te remettre en danger. Mais va falloir me trouver une occupation, si tu veux que je refuse cette affaire. Enfin, je connais les risques. Et j'ai merdé à la précédente. Mais .. Peut-être .. Que ça pourrait m'aider sur l'affaire de ma mère .. Et la vérité sort. Je veux bien laisser couler mais j'ai l'impression que j'approche de la vérité.

Être la voix de la raison face à ta femme n'est pas toujours facile, mais tu as su trouver de bons arguments souvent, et visiblement, tu as su le faire cette fois. Tu le vois sans sa moue agacée. Baisers rendus avec tendresse avant que ta main ne vienne se perdre dans sa crinière. Ecouter sa plaidoirie au sujet de cette affaire. L'entendre parler de sa mère. « Tu sais bien que je veux que tu trouves des réponses sur l'affaire de ta mère. Mais accepter toutes les négoces les plus sordides ne te la ramèneront pas.. » Avoir la sensation désagréable d'être dure dans tes mots, malgré le ton doux que tu utilises. « Si tu refuses cette affaire, je te promets que j'envoie des gens pas très tendres trouver ces vérités qui te meurtrissent encore, et que tu auras tes réponses. » Remettre un pied à l'étrier de ta nature profonde. La corruption et l'intimidation.

Je roule des yeux. Non, ça ne la ramènera pas. Mais meurtre sordide, affaire sordide, y'a bien des réponses sordides non ? Ma logique est tellement flinguée, sachant que c'est peine perdue. Je le sais au fond, je l'avais mise en danger, ma famille aussi. C'est un soupir résigné qui s'extirpe de mes lèvres. A la seule conditions que je participe avec eux. Parce que sinon, ça ne sert à rien de les envoyer pour qu'on ne me dise rien. Me mettre sur la touche, c'est obtenir une grève. Alors je veux bien laisser cette affaire mais tu me laisses aller avec les gens pas tendres. La peste ou le choléra, oui c'est bien ce que je dis. Et comme ça, je pourrais ecrire un bouquin. Ca va être de la foliiiiiiiiiiiiiiiiiie !

Tu connais cet univers mieux qu'elle. T'as toujours vécu là-dedans et tu y es toujours, sous de faux noms, mais c'est bien toi qui agis. Tu soupires. « Ça fonctionne pas comme ça, bébé. Les meurtres sordides n'ont pas tous des réponses sordides. » Garder la face sur tes propres crimes passés sous silence, toujours. Grimacer sur sa condition. L'inclure, c'est la faire plonger avec toi dans les affres de l'enfer. « Je serai la personne qui te tiendra au courant de ce qui se passe. J'refuse que tu baignes dans ces histoires et que tu perdes qui tu es. J'veux être le rempart entre ce monde et toi. » Black Mamba va avoir besoin de ses frères d'armes.

Et ça marche comment l'italienne ? Non parce que vu toutes mes affaires, ca reste sordide. Et en général, ce sont des êtres humains qui ont vécu des traumatismes ne sachant pas comment les extérioriser. Et je te donne en mille, ces mêmes humains ont vécu des trucs sordides. Qui te dit que je ne le suis pas moi-même ? Ca commence sordide, ça finit sordide. Je souffle et me détache, prendre de la distance. Tu sais quoi, laissons ma mère crever une seconde fois. C'est vrai quoi, c'est pas si utile d'avoir été témoin de son meurtre et de vouloir participer. Non, vraiment, inutile. Je mords les lèvres remballant tout un tas de reproches. Tu veux être ma barrière ... Je veux ces putain de réponses de mes yeux ! Continuer de m'éloigner jusqu'à croiser les bras et ... Bouder. Tu veux pas me prendre au sérieux finalement. Laisse tomber.

Tu la laisses cracher sa rage venimeuse, cette colère qui l'empoisonne chaque jour un peu plus. Tu restes étrangement stoïque. Seul ton regard suit ses mouvements. À quoi bon lui courir après, de toute façon ? « Des fois t'as pas d'autres choix que de faire des choses sordides. Toi, tu as le choix. Soit tu restes telle que tu es, soit tu deviens comme les personnes que tu défends. Tu laisses le monstre de la haine prendre possession de ton esprit. Mais le monstre te laissera jamais revenir. Tu seras son objet. Et c'est pas ce que je veux pour toi, désolée de te décevoir. » Tes jambes repliées contre ton buste, entourées de tes bras, ton air habituellement doux se mue dans une froideur qu'elle n'a jamais vraiment vue chez toi. « Laisse moi trouver le meurtrier de ta mère, je te laisserai la vengeance divine si c'est vraiment ce que tu veux. Mais cette vie là implique des conséquences dont tu n'as aucune idée. » Tu te lèves finalement, allant vers la fenêtre pour allumer une cigarette. « Je ne dis pas que je ne te prends pas au sérieux. Je dis juste que je veux t'éviter des traumatismes supplémentaires. » Nuage de fumée qui s'évapore dans l'espace à la première bouffée de nicotine. Garder le contrôle.