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Je suis incapable de parler réellement de tout ce qu’il se passe dans ma vie, dans ma tête, dans mon corps. Je suis tellement heureuse. Jeremiah me rend heureuse, il me montre ce que cela veut dire d’aimer et comment aimer de la plus belle - et plus saine - des manières aussi. Il n’y a que moi pour lui et lui pour moi. Une relation posée, où la conversation est ouverte et les compromis sont faits pour que nous puissions vivre en étant heureux, en étant bien, tout simplement. Cette grossesse, c’est un peu le point culminant du bonheur. C’est montrer et se rendre compte que tout finit toujours par arriver aux gens qui le méritent. Ça n’a pas été facile entre nous deux, des années à ne rien voir, à vivre au jour le jour, à profiter ensemble mais aussi séparément. Des journées à s’apprivoiser et se laisser filer aussi. Peut-être que cela avait pour but de nous retrouver après tout ce temps. Je n’aime pas le penser parce que je rêve de croire au fait que je suis au contrôle de ma vie et que non, tout n’était pas écrit à l’avance. J’espère… Et puis, j’ai tellement hâte de le ou la rencontrer... Par l’ultrason d’abord et puis en vrai, bien entendu. J’ai toujours repoussé l’idée d’avoir un enfant, appelant ceux de mes amis des ‘extra-terrestres’ mais force est de constater que ces deux dernières années m’ont fait évoluer et changer sur pas mal de sujets. La mise en couple, l’emménagement, la grossesse… Eh ! T’es pas mon père ! Que je lance, riant légèrement à sa réflexion bien que je n’ai aucun doute que Jeremiah fera ça dans les règles de l’art. Il est bien capable de lui demander réellement ce qu’il en pense et tout faire pour me faire la plus belle des surprises. Mais là, par contre, je n’ai pas encore changé à cent pour cent d’avis. Et puis, je veux passer ma vie avec Jeremiah alors nous pouvons prendre notre temps. Pas besoin de se précipiter. Nous ne sommes en couple que depuis quelques mois et si je n’étais pas en pleine pré-ménopause, je ne serais probablement pas enceinte non plus. La vie a de drôles de manières de fonctionner… Il me l’a déjà dit, tu sais. Le jour de notre mise en couple. Parce que lui, il l’a toujours su, toujours vu et toujours accepté. Je ne peux clairement pas dire que j’ai toujours aimé Jeremiah, que dès que je l’ai vu à Oxford, je savais que lui et moi c’était fait pour arriver, loin de là même. Une précédente relation - dont personne n’a jamais eu vent - assez difficile et j’étais persuadée que ça n’arriverait plus jamais. Pas de relations. Parce qu’aimer c’est donner la possibilité de souffrir et je l’ai payé le prix fort l’année dernière. Je sais Dim. Il m’a embrassé, son étreinte s’est resserrée. Et je sais qu’il m’aime. C’est bien une chose dont je ne pourrai jamais douter. Je lui fais confiance et je sais que je n’ai rien à craindre avec lui. Sans compter que si tout cela vient à changer, je le verrai tout de suite. Pourquoi ? Parce que l’amour pur, je sais désormais ce que c’est. Je suis sûre que si on avait été à la maison, on aurait fini sous les draps ! J’en glousse parce que me connaissant, c’est clairement sous les draps que ça se serait prouvé, tous ces sentiments, tout cet amour qu’il y a entre nous. J’ai du mal à me dire que c’est ça l’amour, le vrai. C’est pur, il n’y a pas de rancœur, il n’y a pas de crainte. Je pourrais sauter d’un pont sans corde que je sais qu’il sera là pour me rattraper. Il ne m’a jamais tourné le dos, il ne m’a jamais fourvoyé. Et à Boston, on est pas beaucoup à pouvoir le dire. Aucun de nous ne pouvait le dire avant que je me mette avec Jem.
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