we ain't ever getting older — mael

@B. Mael Velasquez soirée du premier août, basseterre. le summer camp, enfin. passer tout ton mois de de juillet sur boston fut extrêmement long et difficile à gérer. pendant que tu voyais sur les réseaux sociaux tous tes potes profiter des incroyables endroits visités durant cette croisière, tu étais au cinéma, à faire un quarante-cinq heures semaines pour obtenir un maximum d'argent pour ton mois d'août ainsi que pour la rentrée scolaire. tes parents te donnaient suffisamment d'argent mais t'avais envie de goûter à l'indépendance totale, du moins la frôler puisque qu'en temps qu'étudiante, tu n'avais pas spécialement le temps de bosser pleinement afin d'être indépendante. dans tous les cas, tu avais le compte en banque bien gonflé et tu étais parée pour profiter à fond de ce mois d'août au paradis. installée à une table d'un bar avec des potes à toi, tu papotais et tu riais gaiement aux anecdotes qu'ils te racontaient sur les dernières semaines qu'ils avaient passé ici. comme quoi, tu en avais loupé des choses. voyant que ton cocktail était déjà terminé, tu t'excusas auprès d'eux et tu te faufilas jusqu'au comptoir afin de t'en reprendre un. cet été, hors de question de garder un verre vide. t'accoudant au comptoir, tu tournas légèrement la tête vers ta droite lorsque tu entendis une voix qui t'étais familière. mael. en croisant son regard, tu levas les yeux au ciel, poussant un profond soupir. — mon dieu, l'été commence bien, grommelas-tu en lui décochant un regard dédaigneux.

basseterre. je profite pas mal des petites antilles françaises et désormais britanniques. plutôt doué avec les langues, j'arrive pas mal à me débrouiller pour discuter avec un peu tout le monde. faut croire que le fait d'être polyglotte m'aide beaucoup. arrivé dans un bar de la capitale, je regarde ce qu'il y a à siroter. un rhum coco, s'il vous plaît. demandé-je alors qu'une voix féminine vient à me parler. tournant ma tête, je découvre une personne que j'ai pensé ne pas revoir. pas maintenant, en tout cas. mona. laché-je alors. je la regarde longuement, poussant finalement un soupir. j'te croyais encore à boston. lui dis-je alors que le barman vient à me servir ma boisson.

@B. Mael Velasquez soirée du premier août, basseterre. en venant au summer camp, t'étais en mode good vibes only. t'avais nullement envie de te prendre la tête. c'était la dernière de tes envies. tu voulais kiffer ton mois d'août avant la rentrée universitaire. bien évidemment, tu n'avais pas pensé aux imprévus qui pouvaient s'immiscer dans ton séjour, et mael en faisait parti. en le voyant à tes côtés, tu refus imédiatemment plongée dans le passé, quelques années auparavant alors que tu venais tout juste de débarquer à boston et que tu t'étais mise en couple avec lui. t'avais aucune haine envers lui, juste de la déception. déçue d'avoir été prise pour une conne. mais c'était de l'histoire ancienne et heureusement que tu étais passée à autre chose, depuis le temps. — et t'as l'audace de soupirer ? rigolas-tu en fronçant les sourcils. t'étais l'unique personne qui avait le droit d'être désespérée de le voir. — et non, j'suis venue profiter pour le mois d'août avec mes potes, lui répondis-tu en faisant un signe de la main au serveur lorsqu'il donna le verre à mael. — j'vais vous prendre un jägerbomb s'il vous plaît, souris-tu en déposant ta carte bleue sur le comptoir. — j'suppose que t'es ici depuis le début ? lui demandas-tu bien que tu avais vu sur ses réseaux que c'était le cas.

la voir me fait soupirer. parce que... c'est triste ce que je lui ai fait, mais j'ai changé. je ne suis plus le mael qu'elle a connu alors que nous vivons encore à paris. elle est sortie avec le mael post-rupture de tiffany, celui qui a été à boston pendant plus d'un an. et ça ne s'est pas forcément bien fini. je lui ai peut-être brisé le coeur. je sirote mon cocktail, c'est délicieux. y'a pas à dire. j'aime pas trop croiser les gens du passé. enfin, ça dépend. revoir louison m'a fait du bien, même si mes souvenirs sont assez vagues. j'hoche doucement la tête, me retournant pour voir ses potes présents. des beaux mecs, de belles nanas. compagnie charmante. laché-je alors qu'elle me demande si je suis là depuis le début. pourquoi demander si tu sais déjà la réponse ? retourné-je alors.

@B. Mael Velasquez soirée du premier août, basseterre. ses paroles te firent doucement rigoler. tu plantas tes iris enflammés dans son regard, ne le décrochant pas d'une seule semelle. — tu n'aimes pas croiser des gens du passé, répétas-tu, un sourire condescendant étirant tes lèvres pulpeuses. — peut-être que si tu te comportais bien, les retrouvailles avec les gens du passé ne seraient pas gênantes ? supposas-tu en haussant les épaules. si tout s'était bien terminé entre vous, tu n'aurais nullement été dérangé de le retrouver cet été. tu suivis son regard jusqu'à la table de tes potes, tous tranquillement installés à boire et à rigoler. un sourire se dessina sur tes lèvres. heureusement que tu les avais. — j'suis toujours bien accompagnée, ne t'en fais pas là-dessus, répondis-tu en remerciant le serveur qui t'apporta ton verre, tout en rangeant ta carte bleue dans ton sac à main. — peut-être que mes informations sont mauvaises ? j'en sais rien, déclaras-tu en haussant les épaules. — j'connais ta vie qu'à travers les réseaux sociaux et on sait tous que l'on peut mettre n'importe quoi dessus. donc t'y étais depuis le début ou pas ? demandas-tu en fronçant quelque peu les sourcils.

je n'ai jamais enchaîné les relations sérieuses. deux. seulement deux de sérieuses entre tiffany et mona. mais, elles m'ont rendu comme je suis actuellement, surtout la première nommée. mais, mona, ça a toujours été différent. elle me plaît, c'est une certitude, mais mes sentiments ont commencé à être réel pour elle. et la souffrance, je l'ai déjà connu avec tiffany, je n'ai pas voulu la connaître de nouveau alors j'ai tout fait pour saboter notre relation. je me comporte toujours bien, voyons. mensonge. je l'ai trahi, je l'ai trompé et je lui ai fait du mal. pour autant, elle n'a jamais mérité ça. c'est mieux quand je ne la vois pas, m'évitant de ressasser un passé tumultueux. tant mieux pour toi. je préfère être seul que mal accompagné, pour ma part. car de mon côté, je suis bien seul ce soir là. je n'ai jamais eu beaucoup de potes, je préfère ne pas trop m'en accomoder. stan ou cae, ça me suffit. et encore, ce ne sont que des potes. les amis, je n'en ai pas. les vrais amis. ouais, j'y suis depuis le début, j'avais besoin de vacances. réponds-je alors juste avant de porter ma boisson alcoolisée à mes lèvres pour en siroter quelques gorgées. t'as raté les meilleures escales. genre, les antilles françaises. lui dis-je alors dans notre langue natale.

@B. Mael Velasquez soirée du premier août, basseterre. — on ne doit pas avoir la même définition d'un bon comportement alors, répliquas-tu d'un rire sarcastique, portant ta boisson alcoolisée aux lèvres. vu comment est-ce qu'il s'était comporté avec toi, tu n'hésitais pas à le lui rappeler. certes, c'était en 2018 mais l'humiliation qu'il t'avait subir serait éternelle. — alors déjà j'suis pas mal accompagnée, clairement pas, rectifias-tu en posant tes yeux sur ta superbe bande de potes. — et t'es venu boire un verre tout seul ? genre, t'as personne avec toi ? t'étonnas-tu en fronçant quelque peu les sourcils. tu acquiesças ses paroles bien que tu avais vu sur ses réseaux sociaux qu'il était au summer camp depuis son commencement. — t'avais besoin de t'aérer l'esprit, j'comprends. pour une raison en particulier ? si ce n'est pas trop indiscret évidemment, souris-tu en buvant une nouvelle gorgée de ton jägerbomb. — j'imagine bien, mais de ce que j'ai vu, le programme d'août est pas mal non plus, lui répondis-tu d'un français parfait, satisfaite de pouvoir enfin parler dans ta langue natale. cela faisait longtemps que tu n'avais pas échangé en français et semblerait-il que cela t'avait manqué.

j'hausse les épaules. je lui ai fait du mal, je m'en rends bien compte et elle n'y est pour rien dans l'homme que je suis devenu. si ça avait été quelques années auparavant, si elle avait été ma première petite amie avant tiffany, peut-être que tout aurait été différent chez moi. peut-être qu'on serait encore ensemble. ça, j'sais pas. j'les connais pas et on connaît jamais une personne à cent pour cent. lui réponds-je. elle est bien placée pour le savoir, pourtant. non, personne. comme je le pense, je préfère être seul que mal accompagné. parce que je sais très bien ce que ça peut faire de recevoir un coup de couteau dans le dos. je bois quelques gorgées de mon rhum alors qu'elle me demande mes raisons du besoin de vacances que j'ai. parce que, tu le sais, j'enchaîne les études plus les boulots. les vacances, ça fait du bien. et on commence une discussion en français, notre langue natale et ça fait toujours du bien de parler sa langue maternelle. peut-être oui, mais tu sais, je passe mon temps sur le bateau. dis-je en souriant. souvent bien accompagné.

@B. Mael Velasquez soirée du premier août, basseterre. c'était étrange de te retrouver face à mael. d'autant plus que tu ne l'avais pas vu depuis votre rupture. t'avais toujours réussis à l'éviter sur boston mais voilà qu'après plus de deux ans, tu le croisais par pur hasard au summer camp. — si tu le dis, lui répondis-tu d'un haussement d'épaules. toi, t'estimais connaître tes amis par cœur. malgré ce que mael t'avait fait, tu n'avais pas de problèmes de confiance lorsque tu savais que tu étais avec des personnes bien intentionnées et aimantes, qui te traiteraient et t'aimeraient à ta juste valeur. — tu fais donc cavalier seul, d'accord, répondis-tu d'un hochement de la tête. aller dans un bar toute seule, c'était bien quelque chose que tu étais incapable de faire. tu aimais bien trop la compagnie de tes amis pour te rendre dans un tel endroit par toi-même. — ouais tu mérites tes vacances alors. j'espère que tu profites bien ? lui demandas-tu ton en portant ton jägerbomb aux lèvres. tu fronças quelque peu les sourcils lorsqu'il te dit qu'il passait la plupart de son temps sur le bateau. — tu vas m'faire croire que tu passes plus de temps à secouer de la nana dans ta cabine qu'à visiter les destinations du summer camp ? t'étonnas-tu. t'étais venue en priorité pour découvrir de nouveaux endroits, pécho passait bien après.

peut-être que certaines personnes, je les connais bien mais ma confiance a bien trop de valeur pour que je la donne comme ça, sans sourciller. je préfère ne penser qu'à moi, être seul et tout ira le mieux pour moi. je fonctionne comme ça depuis bien trop longtemps maintenant et aucun problème ou déception n'est arrivée. j'hoche la tête, portant mon rhum à mes lèvres pour en boire une gorgée, grimaçant alors. c'est ça, jamais mieux servi que par soi-même, non ? lui dis-je alors. pas trop mal pour le moment, tu sais. ajoutant que je passe ma vie dans ma cabine, je ne fais pas trop les découvertes et je suis plutôt bien là où j'en suis dans ma vie. c'est ça, toujours plus facile quand il fait beau et que l'endroit est paradisiaque. comparé au temps dégueulasse de boston par moment de l'année. c'est pas plus mal. j'ai du visiter deux, trois trucs mais sans trop d'intérêt. lui avoué-je alors. pas trop mon truc les visites.