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S.O.S d'un terrien en détresse.

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@Victoria Lahey -
26/07/21

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Tous partis. Tous sans exception. Ils sont partis sur ce putain de bateau, en laissant derrière, tout seul, comme un con, le mal-aimé, le pauvre Snow. Et ceux qui ne sont pas sur le bateau ? Oh mais l’heureux couple, il est en Europe, ou je ne sais quoi. Une inconnue destination, qui me file à peine le bourdon. Déserteurs de Boston.

Ah il a bon dos, le Snow, quand il faut parler, quand il faut s’épancher et qu’on a besoin d’un clown pour se changer les idées. MAIS. Quand tout va bien, on lui fait un doigt d’honneur putain. Qu’on se le dise, je les enverrai tous chier, quand ils vont rentrer. Autant le meilleur ami, que la meilleure. Autant le pote que la connaissance. Tous, ils vont devoir ramper. Voilà, c’est dit, et ça sera comme ça. Et je les vois venir avec leur excuse bidon « Mais Snow, t’as passé l’été avec Mila. » OUAIS. Mais. Et alors ?! On laisse pas tomber les copains. C’est tout. On soutient. On respecte. Et on RESTE. « Egoïstes ! » que je gueule alors que je coupe mon poulet, provoquant un grognement de la part de Guizmo, à mes pieds, qui espère tant bien que mal en récupérer. Ventripotent. Laisse tomber, ça c’est la bouffe pour les grands. « Bon. Toi tu l’es pas. » égoïste, et on oublie que c’est forcément que tu ne l’es pas, parce que tu dépends de moi, « Toi tu restes ! » que je souffle à mon clébard en pointant la lame du couteau vers son museau. Ca y est, je suis vraiment un cas. Je parle à mon chien, dans cette baraque trop grande qui se devait d’être le repère de deux anciens copains. Tu parles. Une nana passe par là – aussi bonne soit-elle – et Pouf. Plus d’ami. On part au bout du monde pour impressionner sa blonde. Ok, je sais, c’est rousse qu’elle est. Mais là est l’idée. Radotant, je m’entremêle au chien, je me perds dans le poulet, et bordel, c’est ma main que je viens de couper. Et je le jure, c’est comme une pucelle que je viens de crier. « Je vais crever ! » Rapide, mon autre main se pose sur mon téléphone. Ca va trop vite dans mes pensées. Pas possible de prendre Shelby. Pas sur non plus d’arriver à l’hopital en vie. Je balaie les contacts, je suis paumé. Je vais mourir et je ne sais même pas qui appeler. Jusqu’à ce que mes yeux le voit, ce prénom qui fait un petit tilt en moi. « Victoria » couplé d’une petite parenthèse « En cas d’urgences. » MA FOI. Ma mort. Y a pas mieux, n’est-ce pas. Ca se trouve, mon numéro, elle, elle l’a même pas. Je crois que je l’ai piqué dans le tel à Liz, une fois. Oui, je fouille, et alors, ça fait quoi ? Quand elle décroche, j’abuse juste à peine à gueuler ; « A l’aide, au secours, A MOI ! » 

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Son dernier service. Si Vic s’est, jusqu’ici, convaincue qu’il faut faire confiance à la médecine et que tout va bien se passer pour elle, ses convictions s'amoindrissent à mesure que les heures la rapprochent de l’opération finale. Elle ne peut s’empêcher de craindre un faux pas, ou pire, que la radiothérapie n’aie pas eu l’effet escompté et que la tumeur se soit développée au lieu de diminuer. Ses derniers scans sont plutôt rassurants, raison pour laquelle on l’opère avec deux semaines d’avance, mais pour avoir travailler dans le milieu des années, la jeune femme sait qu rien n’est jamais gagné avant d’ouvrir. Adrian, son nouveau coéquipier - elle regrette déjà Clary - la coupe dans ses pensées pour lui demander une énième fois si elle va bien, ce à quoi elle répond par un hochement de tête. Ni plus ni moins. Il l'agace. Sans rien faire en particulier, sa tête ne lui revient juste pas. Ou peut-être qu’il ne s’agit que de tout ce stress qu’elle rejette sur lui, frustrée d’avoir eu à changer de partenaire alors que tout se passait pour le mieux avec Killbane.

Victoria sait que son erreur a surtout été de cacher sa maladie à ses supérieurs jusqu’au dernier moment. Elle devrait être chez elle, à préparer sa valise et câliner Leïa avant de l’abandonner lâchement pour une dizaine de jours. Elle n’a eu d’autre choix que de les informer, la semaine dernière, puisque ses 3 semaines de “ vacances “ se sont vues avancées de force. Autant dire que la nouvelle n’a pas été accueillie avec joie, mais elle ne peut pas les blâmer. Au-delà de son état de fatigue au boulot ces derniers temps, Vic les laisse surtout dans l’impasse pour trouver un remplaçant avec 48 petites heures de préavis. L’employée de l’année. Ca devrait l’inquiéter pour son retour mais elle n’en a que faire actuellement, et lorsque son capitaine vient lui taper l’épaule en plein service pour lui annoncer qu’elle peut rentrer chez elle, l’ambulancière n’insiste pas. Merci Capitaine, au revoir Capitaine. Le casier est vidé en une poignée de secondes, Vic se change et quitte les lieux pour aller se poser dans un petit resto non loin et prendre son repas.

Ses yeux glissent sur le téléphone lorsqu’il interrompt son dessert et elle hésite un instant à ne pas prendre l’appel. Numéro inconnu. En dernière minute, elle décroche pourtant dans le cas où cela concernerait son hospitalisation imminente. « Calmez-vous. Qui est à l’appareil ? » Elle demande d’un ton doux mais ferme, se redressant sur le qui-vive et prête à mettre les voiles. L’ambulancière n’a pas encore de réponse, mais ses mains appellent déjà le serveur pour régler la note rapidement. « Monsieur j’ai besoin de savoir si vous êtes blessé et où vous vous trouvez svp. » Où et comment il a obtenu son numéro de téléphone privé, mais c’est une question pour plus tard.
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26/07/21

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Mais c’est qu’elle ne réalise pas la gravité de la chose ! Il faudrait qu’elle capte un peu ce qu’il en est. Je suis Snow Burns et je suis en train de crever, faute d’avoir voulu découper du poulet ! « Calmez-vous. » Non, merci, c’est très gentil de proposer, mais qu’on se le dire, t’es mon attraction de la journée, piètre jouet. « Qui est à l’appareil ? » Mais on s’en fout de mon identité, pour la forme, pour la beauté du spectacle. Mon identité, elle la connaîtra quand elle arrivera, pour le plaisir, pour voir son joli visage se décomposer. Et comme je ne dis rien, elle enchaîne. « Monsieur j’ai besoin de savoir si vous êtes blessé et où vous vous trouvez svp. » Ohé ça va, on va se calmer avec l’autorité. J’ai le droit de dramatiser, j’ai enfin quelqu’un qui s’intéresse à moi durant cet été – en dehors de Mila, évidemment mais c’est un détail que je mets de côté, volontairement, parce que ça ne serait pas drôle autrement – Donc, reprenons. « J’habite à Cambridge. » déjà, pour qu’elle débarque, c’est mieux qu’elle ait cette information-là.

Puis ça me tilte, l’illumination, autant lui donner, de mon colocataire, le faux prénom, celui qui se trouve sur la boite aux lettres, et qui cache au monde le fait que le mec devrait être quelque part en prison. « Simon Ross. » Et paf, voilà, ça s’est dit. « Je me suis coupé ! Ca pisse, ça dégouline, CA FAIT MAL. » je me vide de mon sang. Un peu, beaucoup, passionnément. C’est ce que j’aurais du dire, mais … Faudrait pas non plus qu’elle débarque avec toute la cavalerie, parce que la blague, c’est à elle que je la réserve, pas à toutes les ambulances du pays. Quoi que… Je dois peut-être les mériter. Balance l’adresse complète à la suite, avant de me la jouer mélodrame et de raccrocher. Je suis tombé dans les paumes, désolé… Quoi ? Ca aurait pu être vrai.

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Vic fronce les sourcils lorsqu’il l’informe de sa localisation, alors qu’elle se trouve elle à Boston. Le cellulaire coincé entre son oreille et son épaule, elle intercepte le serveur avec de grands signes et règle l’addition tout en continuant son petit interrogatoire afin d’en savoir plus sur l’état du gars au bout de l’appareil. « Une ambulance arrivera à vous beaucoup plus vite que moi. » l’informe-t-elle, tout en se mettant en route malgré tout. Le sac balancé sur le siège passager de sa voiture - en piètre état depuis son accident en janvier -, Vic place le portable sur le kit main libre et entre l’adresse tout en écoutant les dernières informations, avant que l’appel soit coupé. « Simon ? » Elle répète à deux reprises avant de frapper son volant et se mettre en route le véhicule, non sans pester. Si c’est une mauvaise blague, ce Ross va le payer cher, la jeune femme n’étant absolument pas d’humeur à plaisanter ce jour.
« Si c’est Ellington qui vous a filé mon numéro, je me ferai un plaisir de l’étriper à ma prochaine visite. » Dit-elle dans le vide, l’appel coupé. Vic ne sait même pas pourquoi c’est vers lui que se tournent ses pensées. Peut-être parce que cette histoire est louche et que si ce foutu Simon a choisi de la contacter elle, directement, plutôt qu’un numéro générique et officiel, il doit y avoir anguille sous roche. Il a bien fallu se le procurer quelque part son numéro de téléphone privé.  Elle tente de rappeler, une fois, deux fois, avant d’abandonner l’idée. Si elle se contentait d’envoyer les secours et qu’elle rentrait chez elle, comme prévu ? Les événements de l’année dernière semblaient être derrière elle définitivement mais rien ne lui dit qu’ils ne sont pas revenu à la charge, maintenant que tout s’est tassé. Elle pourrait tout aussi bien se jeter dans la gueule du loup et foncer tête baissée, comme une idiote. Si elle en a conscience, c’est exactement ce qu’elle fait. Pas de police informée, pas de secours, juste elle en route vers une adresse inconnue et un prétendu blessé. Elle frappe à la porte de toutes ses forces lorsqu’elle arrive sur place, afin de faire entendre à la personne qu’elle n’a pas peur. Elle n’a plus peur et compte bien leur tenir tête et les faire payer pour tout le mal qu’ils ont pu faire, notamment à son ex fiancée. En l’absence de réponse, Vic déboule dans l’appartement et claque son sac sur le premier meuble sur son passage. ​​« Simon ? » Elle crie et ses peurs s’envolent. Si elle ne meurt pas aujourd’hui, elle le fera peut-être demain sur la table d’opération, c’est que son heure était écrite. Ses yeux trouvent finalement l’homme à l’article de la mort et Vic ne peut s’empêcher de le fusiller du regard avant même de s’assurer qu’il va bien. Il tient sur ses deux jambes, son t-shirt est un intacte. Cet enfoiré va bien.  « Putain dis-moi que c’est une blague. » Elle peste et continue de le détailler pour trouver sa main emballée dans une serviette. « Si tu ne te vides pas déjà de ton sang, je te jure que tu vas le faire dans 30 secondes. » Il va la découvrir, la définition de “pisser le sang”.
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26/07/21

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« Une ambulance arrivera à vous beaucoup plus vite que moi. » Mais je m’en contrefous de l’ambulance, ce n’est pas ce que je veux. Moi, je veux m’occuper. Je veux passer le temps. Je veux faire enrager. Me rendre intéressant et risquer de me faire baffer. Chose qu’elle ne fera pas réellement parce que même si j’ai accentué, je me suis, tout de même, réellement coupé. Donc bon, de ses soins, de son attention, j’en ai besoin. Je l’ai décrété. Et je raccroche sans même écouter la suite, convaincu que oui, elle va débarquer. Elle ne peut pas, avec son métier, risquer une non-assistance à personne en danger.

Si je me devais d’être honnête, il faudrait que j’avoue, que le temps qu’elle met à débouler dans ma baraque, il est presque trop important. Certain que si j’avais de véritables ennuis, un risque pour ma vie. Il est clair qu’elle avait raison c’est à une ambulance que j’indiquerai où se trouve ma maison. Enfin bon, en l’attendant, sur ma plaie, je fous un torchon. Parce qu’il ne faut pas oublier que je suis blessé. Et je ne suis peut-être pas médecin, mais la coupure, elle va me valoir quelques points.

Après les longues minutes à l’attendre, j’entends enfin ma porte d’entrée, je reste volontairement dans la cuisine, parce que si je m’annonce trop vite, ça pourrait bien tout faire foirer. « Simon ? » Oh putain, oui, c’est vrai. J’avais presque zappé que je n’avais pas donné mon prénom. Excusez-moi, mais je ne peux pas me retenir de rire, c’est clairement trop bon.
Trois, deux, un … Et voilà que son regard se plante dans le mien. Et si mes yeux sont taquins, pas de doute sur le fait que les siens sont assassins. Coucou c'est moi. « Putain dis-moi que c’est une blague. » Bah justement… C’est un peu l’idée. Une blague, ouais. « Si tu ne te vides pas déjà de ton sang, je te jure que tu vas le faire dans 30 secondes. » Etrangement, malgré toute la douceur qui se dégage de son visage, je n’ai, la non plus, pas de doute sur le fait qu’elle pourrait bien me flinguer de rage.

Du coup… je lève les mains. Comme l’innocent que je suis. Et je gueule, je ne saurais pas trop dire le but de ce cri là. « Mais je suis mourant ! » Et pour illustrer ma façon de sicler, comme une pucelle s’il vous plait, mon torchon fini par se défaire de mon bras. Lentement, et j’en ai le temps de regarder l’action se passer, et de sourire tout en grimaçant. « REGARDE. » je suis blessé, et par mes copains, délaissé. « Je n’allais tout de même pas appeler une ambulance ! » c’était ça, son conseil, non ? Puis, pour une autre connaissance, je suis persuadé qu'elle se serait déplacée sans broncher. Dans une volonté d'aider. Alors voilà, j'ai juste forcé la destinée. « Alors j’ai préféré me tourner vers une amie. » Ne pas embêter les secours, et faire d’elle mon occupation du jour.

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Malgré sa promesse de protéger et servir, sa seule préoccupation devrait, aujourd’hui, être l’opération qui l’attend le lendemain. Même son capitaine a été en mesure de voir que l’ambulancière n’était pas en état de terminer son shift dans les meilleures conditions, et pourtant la voilà en route, à filer vers un inconnu. Peut-être vers le danger. Tout le trajet, Victoria peste contre Simon Ross qui est pourtant, peut-être, une réelle victime d’accident. La jeune femme a juste bien du mal à y croire. Son numéro privé n’est pas utilisé et si urgences il y avait, c’est vers l’hôpital que se serait dirigé Simon.
Victoria a d’ailleurs confirmation de ses doutes lorsqu’elle découvre l’identité du grand blessé, debout sur ses deux jambes, au milieu de la cuisine. Putain de blague. Et pourtant, malgré l’envie de le terminer sur place, c’est un rire qui s’échappe de ses lippes alors que toute la pression redescend. C’est bien beau de vouloir se montrer vaillante, mais au fond, Vic était convaincue de se diriger vers un piège sans pour autant avoir la force de l’éviter. Résolue à accepter son sort et la fin, si celle-ci était écrite. « T’es aussi mourrant que moi après avoir monté quatre étages. » Et vraiment, c’est épuisant. Mais putain il va bien et n’avait clairement pas besoin de son intervention cette après-midi. « Pourquoi pas? C’est ce qu’on fait quand on est “mourrant”. On appelle l’ambulance. » Et pas le premier numéro venu de son répertoire. Celui de Victoria doit pourtant être au fin fond, avec son V. La jeune femme est bie trop énervée - et un tantinet abassourdie - pour chercher à comprendre. « Je bossais, normalement. Ce qui veut dire que j’aurais pu débarquer ici avec mes collègues pour une putain de coupure au couteau à beurre. » Et encore, n’est-ce pas juste une feuille de papier?! Ok elle exagère et se montre de mauvaise foi car la coupure semble tout de même profonde mais elle ne justifie pas son appel dramatique et le déplacement. Sa valise de secours ouvert, Vic attrape son bras sans aucune délicatesse et le pose sur le meuble de cuisine avant de sortir une bouteille d’alcool. « Je suis curieuse de connaître ta définition du mot “ami”. » Car ils ne l’ont jamais été. Et dans l’attente de sa récititation, sans plus de cérémonie, ou avertissement, elle déverse le désinfectant sur sa plaie, un sourire satisfaisant aux lèvres lorsque le drama-king ici présent se met à hurler. « Si je dois te bâillonner pour éviter que les voisins appellent les secours, les vrais, tu le dis. » Il a appelé le mauvais numéro s’il souhaitait être plaint, ou pris avec des pinçettes.
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@Victoria Lahey -
26/07/21

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Moi je l’aime bien, l’expression dépitée, agacée, révoltée, qui teinte son visage, je me nourris presque de sa rage. Et je me retiens de rire, parce qu’il me reste, malgré tout, à son égard, du respect. « T’es aussi mourant que moi après avoir monté quatre étages. » Mais je ne la connais pas, sa résistance aux escaliers, certaines personnes, ça peut bel et bien les tuer. Alors madame la grande ambulancière, ce serait gentil de ne pas minimiser. « Pourquoi pas? C’est ce qu’on fait quand on est “mourant”. On appelle l’ambulance. » Oh mais ça va ! On se détend là ! Je trouve simplement que l’appeler elle, c’était plus intéressant. Ca donnait à ma blessure une nouvelle dimension. Ca la rend unique, ma petite représentation ! J’attends presque des acclamations. « Je bossais, normalement. Ce qui veut dire que j’aurais pu débarquer ici avec mes collègues pour une putain de coupure au couteau à beurre. » Eh oh, je ne lui permets pas, ce n’est peut-être pas la blessure de guerre du siècle, mais mon bobo, il n’est pas factice. Je saigne ! Et ça, on ne peut pas faire semblant.

D’ailleurs quand elle agrippe mon bras sans aucune délicatesse, c’est un « AÏEUH ! » que je prononce en l’appuyant très fortement, l’onomatopée, évidemment. Je n’appuie sur rien d’autre, hein, on se comprend. « Je suis curieuse de connaître ta définition du mot “ami”. » Qu’elle me demande tout en sortant une bouteille de je ne sais quoi, mais vu son humeur, un poison ne m’étonnerait pas. « Qu’est-ce.. » pas le temps de demander, elle a attaqué ! Je répète ELLE A ATTAQUE. Et moi je sicle toujours à l’image de la pucelle qui vient juste de se faire toucher. « Si je dois te bâillonner pour éviter que les voisins appellent les secours, les vrais, tu le dis. » Alors j’en fais les gros yeux, écarquillés et grimaçant pour tenter de ne pas être trop mélodramatique, d’un Snow théâtral qui fonctionne comme s’il y avait un public. « Arrête, tu m’excites. » D’un sourire j’accompagne ma réplique. Persuadé que je vais me prendre une claque, plutôt vite. Alors je me décide à rester silencieux pour la suite. A cause de son intervention, parce que mine de rien, de force, c’est elle qui en a la position. « Connaissance, c’est mieux… ? » je m’essaie à demander d’une petite voix comme si j’avais peur qu’elle me frappe avec ça. Et en une grimace, je ferme les yeux, que je cache avec mon autre main, comme un gamin, « j’ai égayé ta journée, avoues-le. » Quand on dit la vérité, on se sent toujours plus léger. Elle peut tout dire au Grand Snow, il sait écouter. Et ne pas du tout abuser.

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TW ; sang, blessure, cancer.

Elle roule des yeux de manière exagérée lorsqu’il se plaint, alors que l’ambulancière n’a fait que toucher son bras pour l’instant. Attends la suite Burns, on va voir de nous deux celui qui crie le plus fort. Et ça ne manque pas, l’alcool sur sa plaie, il en réveillerait tout le quartier. Victoria ne peut retenir le sourire satisfait qui pointe sur ses lèvres, parce que s’il est d’humeur à rire, ce n’est clairement pas son cas. Le prix de sa revanche est faible à payer, et puis il en a besoin de ce désinfectant, qu’elle le prévienne n’aurait rien changé à sa douleur. « Arrête tu m’excites. » Elle s’en décrocherait les rétines à rouler des yeux de la sorte. « On verra si je t’excite toujours autant lorsque j’en aurai fini avec toi. » Gamin. Si elle n’a pas eu nombre occasions de croiser sa route, à son plus grand soulagement, le manque de maturité de cet homme ne cessera jamais de la surprendre. « Arrête de bouger une minute, tu veux? » Lui demande-t-elle, ignorant sa question. Connaissance, ouai. Qu’elle aurait sans doute préféré ne jamais connaître. Dans sa trousse, elle récupère le matériel dont elle a besoin et l’étale sur une serviette stérile, sans prêter attention au grand blessé et les conneries qu’il débite sans interruption. « On peut se contenter de strips mais la cicatrice ne sera pas bien jolie. Ou je te fais des points de suture. » Qu’elle ne devrait pas être autorisée à lui faire, dans le cadre de sa fonction d'ambulancière, mais elle est en civile dans le cas présent et dispose d’une formation en chirurgie générale. Elle pourrait le faire les yeux fermés, s’il ne se met pas à hurler et bouger comme un abruti. Vic ne peut même pas dire comme un gamin, car de ce qu’elle s’en souvient, les enfants sont souvent les plus courageux face à la douleur.
« Je ne suis pas au boulot parce que je me fais opérer demain. Hystérectomie complète, un joli cancer de l’utérus. » Et c’est un sourire qui prend place sur ses lèvres, alors qu’elle lui livre cette information confidentielle, qu’ignorent ses propres parents. Seule Beth est au courant - ce qui ne l’a pas empêché de se faire la malle pour des vacances. Mais ça lui fait du bien de le dire, à voix haute, à quelqu’un qui n’en a pas grand chose à faire et ne va pas la regarder comme si elle était à l’article de la mort. « Donc pour répondre à ta question, non, tu n’égaies pas ma journée. Dis-moi où tu caches tes bouteilles de vin et peut-être que je reconsidérerais la situation. » Nouveau sourire avant de taper une main ferme sur le meuble. « Les strips ou les points? » Parce qu’elle n’a pas la journée à lui consacrer.
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Chez Snow
26 07 21
« On verra si je t’excite toujours autant lorsque j’en aurai fini avec toi. » Ah les femmes de poigne, ce sont celles qui me plaisent le plus, Vic, tu le savais ? Dans une autre vie, clairement, j’aurais tout fait pour te voir céder. Mais là, j’en ai une avec moi, le genre de relation sérieuse etcetera. Seulement ça aurait pu être un tel plaisir de la voir céder, et j’avoue qu’à cette idée, mon sourire ne veut pas s’effacer, même si, je suis toujours en train de crever. Et ça, je ne l’ai carrément pas oublié. « Arrête de bouger une minute, tu veux? » Alors elle se fonce, mon expression, c’est qu’elle me rendrait presque bougon.

Et je la regarde faire alors qu’elle récupère ses affaires. Si bien que j’arrive à me taire. Elle m’impressionne presque, la dame. « On peut se contenter de strips mais la cicatrice ne sera pas bien jolie. Ou je te fais des points de suture. » Mais moi, je veux la garder ma blessure de guerre ! Je veux en faire des tonnes et inventer le fait que cette chose relève d’un combat improbable avec un requin, et non le fait que je n’ai pas réussi à couper un poulet, putain. « Je ne suis pas au boulot parce que je me fais opérer demain. Hystérectomie complète, un joli cancer de l’utérus. » Woh. A celle-là, je ne m’y attendais pas. J’en arque un sourcil en sa direction, sans trop savoir le pourquoi de cette révélation. Néanmoins, pour le coup, je reste franchement muet et con. Un cancer c’est… le genre de mot qui rend forcément le monde moins beau. « Donc pour répondre à ta question, non, tu n’égaies pas ma journée. Dis-moi où tu caches tes bouteilles de vin et peut-être que je reconsidérerais la situation. » Sauf que je suis toujours silencieux, je n’arrive pas bien à reprendre le rythme de mon propre jeu. Je ne suis pas des plus empathique en règle générale, mais bon, là, j’ai un peu de mal à agir comme si tout était normal. « Les strips ou les points? » Mais pour essayer de me détendre personnellement, vu qu’elle a réussi à rendre tout ça vachement moins amusant, je prononce simplement. « Strips… Ca implique tu retires tes vêtements ? » Oui, elle était facile celle-là. En même temps, ce n’est pas comme si j’avais tout un panel de choix.

Vu que la madame me lance un regard noir… Je me reprends, parce qu’elle en devient effrayante. « Ca vaaaaa. » Ne me frappe pas. J’ai peur, je suis un fragile moi. « Les points, les points ! » J’ai l’impression que de me faire mal un peu plus longtemps, ça pourrait lui faire du bien. Et lorsqu’elle se rapproche de moi, je détourne les yeux, pour finalement demander, avec une nonchalance assumée… « Et euh tu le vis comment ? » l’air de rien, comme si on était de véritables copains.

 
MADE BY @ICE AND FIRE.
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Victoria ignore pourquoi elle choisit de lui balancer toutes ces informations personnelles, mais elle se sent bien mieux depuis qu’elle a énoncé le tout à voix haute. Premièrement, parce que c’est un moyen comme un autre de l’accepter, elle qui a vécu dans le déni depuis l’annonce. Il y a eu des séances de radiothérapie cinq fois par semaine pour lui rappeler la réalité de son cancer, mais le fait d’avoir gardé le secret lui a permis de l’oublier, ou plutôt l’ignorer, dès qu’elle quittait l’hôpital. Et deuxièmement, il y a ce petit sentiment de satisfaction à l’obliger à remettre sa blessure ridicule en perspective. Non Burns, le monde n’est pas à ta disposition, certains ont de vrais problèmes… Des problèmes que Victoria a pourtant dû mettre de côté pour assister à sa commedia dell'arte. Son silence a quelque chose de plaisant, l’ambulancière n'a pas eu l’occasion d’en profiter souvent. Elle prend clairement ce dernier comme une petite victoire personnelle, jusqu’à ce qu’il l’ouvre à nouveau pour débiter une nouvelle connerie.
Si elle le fusille du regard, Vic lui en serait presque reconnaissante de ne pas s’attarder sur son annonce. « Ça dépend, j’y gagne quoi? » Demande-t-elle, des plus sérieuses, sourcil arqué. Elle peut jouer, elle aussi, et à vingt-quatre heures d’un des moments les plus terrifiants de sa vie, l’ancienne chirurgienne n’a pas grand chose à perdre. Elle sait surtout le grand blessé en couple, elle ne prend donc pas trop de risque à entrer dans la partie.
« C’est qu’il en deviendrait presque brave. » Lance-t-elle gaiement lorsque Snow lui fait part de son choix. Quelques minutes de souffrance pour une cicatrice qui sera à peine visible dans quelques mois. « De passer ma première après-midi de congé à t’enfoncer une aiguille dans l’épiderme? » Elle questionne, innocemment, et lui adresse un sourire diabolique. « Très mal. Mais je pense me sentir mieux dès que tu me supplieras de t’épargner. » Et pour joindre les gestes à la parole, Victoria récupère une autre trousse qui contient tout l’équipement stérile dont elle a besoin. « Ca va anesthésier une bonne partie de ta main donc éviter de reprendre la cuisine quand j’en ai fini. » Lui dit-elle, avant de maintenir sa main en position et d’enfoncer une aiguille fine sous sa plaie pour l’endormir. « Pendant qu’on attend, tu me dirais bien où est le vin. » il ne faut pas croire, Vic n’a pas oublié.

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